Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A propos de la destitution de Biden, la sanction contre les capitalistes aux USA et en Chine, par Xuan

Si je partage les remarques de Xuan tant sur la manière dont la propagande en France tend à minimiser la catastrophe militaire mais aussi économique, sociale, environnementale de l’occident, celle des Etats-Unis et de leurs vassaux, il me semble qu’il ne faut pas sous-estimer les difficultés que la Chine doit affronter. Et plus encore des pays qui n’ont pas la détermination de la Chine, de Cuba, ni même à leur manière de l’Iran, du Venezuela, et de la Russie de Poutine. Ce sont des pays dans lesquels comme l’Argentine et bien des pays européens la population est périodiquement rabattue vers des solutions “gadgets” qui à la manière de Bolsonaro ou dans un autre genre Macron, Tsipras ne font qu’aggraver la situation et rendre plus difficile l’issue. L’absence ou la faiblesse d’un parti communiste pèse incontestablement dans ces alternances désastreuses. Comme nous le voyons dans un autre article, la dédollarisation n’est pas un lit de rose. Ensuite même s’il ne faut pas exagérer les problèmes du socialisme dans un tel contexte et de la Chine surtout en regard de ceux des USA et de la France, il me semble que le levier de l’immobilier est un piège parce que la question du logement est une de celles dans laquelle le socialisme se doit d’innover mais visiblement s’est toujours heurté à des difficultés alors que d’autres comme la santé, l’éducation (y compris pour les femmes) manifestent la compétitivité du socialisme d’une manière indéniable. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Note de dernière minute: les menaces de destitution n’étaient pas la seule épée de Damoclès pesant sur le gouvernement, il y avait la menace du shutdown, le non vote du budget, ce qui se traduisait par un paralysie totale de l’action gouvernementale. On apprend ce matin, en dernière minute, alors que le compte à rebours était lancé : les États-Unis, officiellement première économie du monde, se dirigeaient tout droit, samedi 30 septembre 2023, vers la paralysie, faute d’avoir trouvé un accord politique permettant d’adopter le budget de l’État. Contre toute attente, cet accord a finalement été trouvé à la Chambre des représentants, huit heures avant la deadline. La Chambre américaine des représentants a en effet adopté samedi une mesure de financement d’urgence, ils ont voté une enveloppe budgétaire qui doit permettre aux services fédéraux de fonctionner pendant quarante-cinq jours, jusqu’à mi-novembre… Ce rebondissement est intervenu après que le président républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a proposé une ultime solution pour empêcher la paralysie, qui ne pouvait passer qu’avec le soutien des démocrates. C’est ce qui est arrivé : le texte a été adopté avec 335 oui (91 non) avant de passer devant le Sénat. Samedi soir, la mesure d’urgence a été adoptée par 88 sénateurs contre 9, à trois heures seulement du « shutdown » qui aurait mis des fonctionnaires au chômage technique et coupé l’aide alimentaire à certains bénéficiaires. Le shutdown est reporté. À condition que le Sénat, réuni dans la foulée hier soir en séance extraordinaire, valide dans les mêmes termes le compromis trouvé à la chambre. Cela semblait jouable : la haute assemblée, où les démocrates ont une courte majorité, est moins polarisée, l’aspect le plus spectaculaire de ce qu’ont dû céder les démocrates a été de ne pas voter le budget d’aide à l’Ukraine (note de Danielle Bleitrach).

Quel incroyable roman feuilleton ! Eugène Sue en serait tout épaté.


D’autant plus surprenant par ses circonvolutions et ses mystères que l’affaire avait été cyniquement déballée par Joe Biden en personne, lorsqu’il s’était vanté d’avoir fait virer le procureur général d’Ukraine devant l’aréopage d’un think tank US.

C’est une particularité de la justice bourgeoise que la corruption y soit répertoriée sous tous ses aspects, mais qu’une kyrielle de contre-pouvoirs institutionnels, de recours multiples, et de délais prolongeant les procès ad aeternam, protègent les puissants parfois toute leur vie.
Et les casseroles tintent encore à leurs fesses tandis qu’ils sont réélus haut la main, à moins que d’autres crapules leur fassent un croc en jambes, ou que la justice des USA entreprenne de punir nos capitalistes à distance, suivant ses propres intérêts.
Ainsi la justice « aveugle » des pays capitalistes n’éventre pas la pignata remplie d’or, mais frappe les enfants des pauvres, qui remplissent les prisons.

A comparer, les capitalistes et les magnats chinois ne peuvent pas assurer leurs arrières ni se sentir tranquilles. Voilà que Hui Ka Yan, le fondateur du promoteur immobilier China Evergrande Group, « directeur exécutif de la société et président du conseil d’administration de la société, a été soumis à des mesures obligatoires conformément à la loi en raison de soupçons de crimes », avec plusieurs autres de ses comparses travaillant dans l’unité de gestion de patrimoine du promoteur immobilier.
[https://www.globaltimes.cn/page/202309/1298308.shtml]


Non seulement Evergrande est grevée de dettes insondables mais elle n’a pas respecté la règle de la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières (CSRC) sur l’émission de nouvelles obligations et le remboursement de sa dette offshore de 19 milliards de dollar.
[https://www.globaltimes.cn/page/202309/1298885.shtml]

La presse social-démocrate crie encore que la Chine est au bord du gouffre, alors que c’est l’Etat US qui est à deux doigts du shut down. Mais Global Times fait observer qu’il s’agit de problèmes à court terme, et que « le taux d’urbanisation de la Chine était de 66 pour cent en 2022. Du point de vue du développement économique mondial, avant que le taux d’urbanisation n’atteigne 75%, aucun pays n’a connu un effondrement durable ou irréversible de la bulle immobilière ». De sorte qu’un développement ultérieur de l’immobilier n’est pas compromis par ce nettoyage.

Zone bourse remarque [https://www.zonebourse.com/cours/devise/UNITED-STATES-DOLLAR-B-3] :
Le fondateur d’Evergrande s’ajoute à la liste des magnats chinois ayant fait l’objet d’une enquête ou d’une arrestation
Le 29 septembre 2023 à 09:06

Le fondateur de China Evergrande, le promoteur immobilier le plus endetté au monde, fait l’objet d’une enquête pour “délits illégaux”, ce qui constitue un nouveau défi pour le magnat et son entreprise en difficulté qui lutte pour rester à flot.
Hui Ka Yan, 64 ans, qui a fondé Evergrande en 1996 dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine, est le dernier magnat à faire l’objet d’une enquête depuis l’arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping en 2012.
Vous trouverez ci-dessous une liste d’autres dirigeants chinois de premier plan qui ont fait l’objet d’enquêtes ou d’arrestations sous la direction de M. Xi.
ZHAO WEIGUO, ANCIEN PRÉSIDENT DE TSINGHUA UNIGROUP
En mars, l’ancien président du conglomérat de puces a été inculpé de corruption et de profits illégaux au profit de ses amis et de sa famille.
Issu d’une branche de la prestigieuse université chinoise Tsinghua, Tsinghua Unigroup, soutenu par l’État, est apparu au cours de la décennie précédente comme un champion national en puissance pour l’industrie chinoise des puces électroniques, qui accusait un retard dans ce domaine.
Mais sous la direction de Zhao, l’entreprise s’est endettée. Elle a dépensé des milliards pour des acquisitions liées aux puces, mais aussi pour des activités non liées et non rentables, allant de l’immobilier aux jeux d’argent en ligne, ce qui l’a finalement amenée à ne plus pouvoir payer ses obligations à la fin de 2020 et à risquer la faillite.
BAO FAN, FONDATEUR DE CHINA RENAISSANCE
Le fondateur de China Renaissance Holdings a été arrêté en février et la banque d’investissement a déclaré en août qu’il coopérait avec les autorités alors que l’enquête se poursuivait.
La nature de l’enquête n’a pas été précisée. Bao, qui a précédemment travaillé au Credit Suisse Group et chez Morgan Stanley, a été salué comme l’un des banquiers les mieux connectés de Chine, impliqué dans des fusions technologiques majeures, notamment l’association des sociétés de covoiturage Didi et Kuaidi, et des géants de la livraison de nourriture Meituan et Dianping. On ne sait pas où il se trouve.
XIAO JIANHUA, FONDATEUR DE TOMORROW HOLDINGS
Xiao n’a pas été vu en public depuis 2017. En 2022, il a été condamné à 13 ans de prison et son conglomérat Tomorrow a été condamné à une amende de 55,03 milliards de yuans (8,1 milliards de dollars) par un tribunal de Shanghai.
Le milliardaire sino-canadien, connu pour ses liens avec l’élite du Parti communiste chinois, a été évacué en fauteuil roulant d’un hôtel de luxe de Hong Kong aux premières heures du jour, la tête couverte, avait alors déclaré à Reuters une source proche du magnat.
Le tribunal de Shanghai a déclaré lors de la condamnation que Xiao et Tomorrow avaient donné des actions, des biens immobiliers, de l’argent liquide et d’autres actifs à des fonctionnaires pour un montant total de plus de 680 millions de yuans pendant deux décennies, de 2001 à 2021, afin d’échapper à la surveillance financière et d’obtenir des avantages illégitimes.
CHEN FENG, PRÉSIDENT, ET TAN XIANGDONG, DIRECTEUR GÉNÉRAL, HNA GROUP
Chen et Tan, du groupe HNA, ont été emmenés par la police chinoise en raison de soupçons d’infractions pénales en 2021, lorsque le groupe HNA, qui était autrefois l’un des acheteurs chinois les plus actifs à l’étranger, a été placé sous administration judiciaire.
Dans les années 2010, HNA Group, dont l’entreprise phare est Hainan Airlines, s’est servi d’un programme d’acquisitions mondiales de 50 milliards de dollars, principalement alimenté par l’endettement, pour construire un empire avec des participations dans des entreprises allant de la Deutsche Bank à Hilton Worldwide.
WU XIAOHUI, PRÉSIDENT DU GROUPE D’ASSURANCE ANBANG
Wu a été poursuivi pour crimes économiques au début de l’année 2018 après que les autorités chinoises de régulation des assurances ont constaté qu’Anbang, un conglomérat d’assurance et d’immobilier, avait violé des lois et des règlements qui “pourraient sérieusement mettre en péril la solvabilité de l’entreprise”.
Les procureurs ont également pris le contrôle du groupe.
M. Wu a été arrêté en juin 2017 dans le cadre de la campagne menée par Pékin pour limiter les conglomérats qui dépensent beaucoup et pour réprimer les risques financiers. Il a été condamné à 18 ans de prison en mai 2018 pour fraude et détournement de fonds.
YE JIANMING, FONDATEUR DU CEFC CHINA ENERGY
En 2017, la CEFC de Ye a accepté d’acheter une participation de près de 9,1 milliards de dollars dans la major pétrolière russe Rosneft. Un an plus tard, il a fait l’objet d’une enquête pour des crimes économiques présumés et a disparu de la scène publique en mars 2018. Une source familière de l’affaire a déclaré à Reuters à l’époque qu’il avait été emmené pour être interrogé.
Son conglomérat a maintenant été démantelé sous une montagne de dettes, ce qui constitue une chute remarquable pour l’homme d’affaires qui s’est classé deuxième dans la liste des “40 Under 40” du magazine Fortune des jeunes gens les plus influents du monde en 2016. (Reportage de Kane Wu et Selena Li à Hong Kong, compilé par Anne Marie Roantree ; rédaction de Miyoung Kim et Lincoln Feast)

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