Joe Biden devant l’ONU : “la Russie croit que le monde va la laisser brutaliser l’Ukraine sans conséquence” et il donne comme exemple du pouvoir d’inverser l’histoire son entente avec le Vietnam, les Etats-Unis sont sensés chercher un avenir de sécurité et de respect des souverainetés, on croit rêver. Il tente de reprendre le programme de la Chine, des BRICS, est-ce que cela annonce une position plus “réaliste”. C’est ce qu’on aurait pu entendre du discours de Zelensky à l’ONU : “Je sais que des accords louches sont en train d’essayer d’être négociés. On ne peut pas se fier au Mal”, parce que le bien ce seraient les oligarques ukrainiens, le pillage habituel des USA ? Faut-il être BHL, Macron et la classe politique française pour oser revendiquer les droits de l’homme dans pareil équipage ? Le paradoxe ultime est dans cette caricature où sur le front ukrainien, le régiment Azov et ses pareils mènent une guerre par procuration avec BHL et Macron comme icônes. Nous avons vécu près de quarante ans de caricature “démocratique”. Ce soir il y a eu sur la 2 une description saisissante de la manière dont l’URSS a été trahie, comment les Etats-Unis ont installé grâce à Gorbatchev, Eltsine des oligarques, de monstrueuses sangsues. Mais le défaut du film était de laisser croire que “les oligarques” n’avaient pas leur équivalent aujourd’hui dans les Etats-Unis, l’UE. Ce qui était reproché à ces oligarques n’était pas leur luxe qui ne le cède en rien à celui des oligarques occidentaux, leurs fortunes monstrueuses, leurs caprices, non c’était leur “patriotisme”, leur refus de la domination des USA et de leurs vassaux occidentaux. C’est cette parodie de “démocratie” que représentent nos grotesques BHL et Macron (note de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete) .
Article de Stéphane Siohan •5hUn groupe de militaires ukrainiens marche le long d’une route près de la ligne de front près de Bakhmout, dans la région de Donetsk, en Ukraine, le samedi 16 septembre.© Alex Babenko
Est-ce un Mirage ? Un hommage à Caesar ? Une vue de l’esprit ? Forcément, on a relu la nouvelle deux fois (voire trois) en découvrant lundi dans le magazine ukrainien NV que pour certains braves combattants ukrainiens, à la manœuvre autour de Bakhmout, la reconquête des champs sauvages du Donbass avait un petit goût de Saint-Germain-des-Prés… Il se trouve que dimanche, les Forces armées ukrainiennes ont libéré le village de Klichtchiïvka, à 7 km au sud de Bakhmout. La bataille fut rude, il ne reste plus une maison ou un jardin en état. Mais les contre-attaquants ukrainiens s’enorgueillissent d’avoir repris de haute lutte aux Russes deux positions stratégiques, lieu des combats les plus durs, qui permettront de couvrir les actions offensives à venir. Les Russes boutés, la nomenclature a changé. Nouveau nom de code militaire des positions : «Macron» et «Bernard-Henri Lévy».
« BHL est un habitué »
Le colonel Vlad Volochine, chef du groupe de presse «Soledar» explique : «Nous avons donné à deux positions nettoyées à Klichtchiïvka le nom d’Emmanuel Macron et de son conseiller (sic) Bernard-Henri Lévy parce que nous comprenons que ce sont des personnes respectables, déclare à NV l’officier ukrainien. Lévy, par exemple, est un grand ami de l’Ukraine, qui fait beaucoup pour nous. C’était parmi les positions les plus dures à Klichtchiïvka, quand on les a prises, on y a installé des positions de tir. D’autres positions s’appellent “Sanglier”, “Charlie” ou “Gibbon”, mais ce sont les deux seules à qui on a donné des noms de personnes. La position “Lévy” est située au nord, en direction de Bakhmout, et la position “Macron” est à 200 mètres. C’est très dangereux là-bas, les Russes qui en savaient l’importance tirent inlassablement. On les a conservées et à Klichtchiïvka, on appelle ça “être sur les Français”.»
Pour la chronique militaire, on rappellera que Klichtchiïvka, quelques centaines d’habitants avant l’invasion, est d’une importance cruciale, car elle est située sur l’embranchement ferroviaire reliant Bakhmout à Horlivka, ville majeure du Donbass occupé. «Les Russes ont jeté ici toutes leurs réserves pour conserver la localité», indique le colonel Volochine, qui n’est pas un inconnu pour le philosophe français. «Je suis allé cet été à Tchassiv Yar et aux abords de Klichtchiïvka avec le colonel Volochine, confirme Bernard-Henri Lévy à Libération. Je suis évidemment très ému. Très. Il n’y a pas de plus bel honneur pour moi que celui-là.» Régulièrement, BHL visite l’Ukraine, arpentant les abords du front et les scènes de crimes de guerre. «BHL c’est un habitué, un peu comme Boris Johnson, ils ont peut-être l’impression qu’ici en Ukraine, les gens les prennent plus au sérieux qu’à la maison», sourit un ancien député.
Attraction exotique
«Lévy est peu connu du grand public ukrainien, mais c’est une figure connue des cercles politiques et culturels. Il entretient de bonnes relations avec des personnalités comme la rock-star Sviatoslav Vakarchouk, il a aussi de bons contacts dans l’armée», juge un journaliste télé de Kyiv, pour qui «un Français bien habillé en chemise blanche sur le front», c’est intéressant, voire une attraction exotique pour les soldats eux-mêmes. BHL a souvent su tisser ses réseaux, trouvant écho auprès d’élites ukrainiennes en manque d’amour et de soutien. Souvent, ses pérégrinations, savamment narrées, finissent dans les magazines. Ça tombe bien, le 5 octobre, c’est le Salon du livre de Lviv, où BHL est invité d’honneur. «Pour moi, c’est un personnage qui comprend que nous vivons des temps historiques, dit le journaliste, et qui essaie d’écrire sa propre histoire pour s’inscrire dans la grande histoire et dans les livres d’histoire.»
Vues : 143