Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Xiang Jingyu, l’histoire des femmes révolutionnaires

Ce jour, le 4 septembre 1895 la communiste et pionnière du mouvement des femmes chinoises Xiang Jingyu naissait. Pour un Français cette combattante témoigne aussi des contradictions de notre pays, à la fois celui dont l’histoire nourrit les combats avec cet air de liberté qui donne aux peuples le vertige, et celle de monsieur Thiers, du colonialisme qui fusille et trahit. Le choix encore aujourd’huidans lequel peut ou non se reconnaitre la France. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Xiang Jingyu (en chinois 向警予) est une militante féministe et communiste chinoise, issue de la minorité tujia1,elle est née en 1895 dans le xian de Xupu dans le Hunan en Chine, elle est morte le 1er mai 1928, c’est un peronnage célèbre en Chine.

Issue d’une famille progressiste, Xiang Jingya fait des études dans une école privée de Changsha, dont elle sort diplômée en 1915. L’une de ses condisciples, Cai Chang, la présente à son frère Cai Hesen et à Mao Zedong. Avec l’aide sa famille, Xiang ouvre une école dans sa ville natale, qu’elle dirige jusqu’en 1919, convaincue que l’éducation des individus est un moyen de changer la Chine. Admiratrice de la France de la commune de Paris, et des programmes d’éducation y compris de Louise Michel, elle met en oeuvre dans sa ville natale de Changsha avec son camarade Cai Chang d’un programme études-travail inspiré par la France destiné aux femmes. Elle-même quitte la Chine pour la France le 25 décembre 1919, avec, entre autres, Cai Chang, Cai Hesen et leur mère. Tous les quatre étudient le français à Montargis, dans le Loiret. C’est durant son séjour en France que Xiang se rallie au bolchévisme et à ses vues en matière de féminisme : institutions collectives remplaçant la famille et liberté de choix pour le mariage. C’est aussi en France qu’elle épouse Cai Hesen le 5 mai 19204.

Photo de mariage de Cai Hesen et Xiang Jingyu. Cai tient Le Capital de Marx à la main
photo de mariage : Cai hesen tient le Capital de Marx sur ses genoux

Après que le PCC décide de conclure un accord en 1923, qui deviendra le Premier front uni, avec le Kuomintang, Xiang Jingyu adhère aussi à ce Front uni . Avec d’autres militantes communistes, dont Cai Chang, elle intègre le bureau du Mouvement des femmes au sein du Kuomintang et y travaille à l’organisation du mouvement féministe.

Elle milite dans le cadre du mouvement ouvrier. Elle exerce aussi à partir de 1922 une activité de journaliste, écrivant dans diverses publications féminines d’obédience marxistes.

Elle séjourne à Moscou, en Union soviétique de 1925 à 1927, ou elle étudie à l’université communiste des travailleurs de l’Est (russe : Коммунистический университет трудящихся Востока).Cette formation dans Moscou révolutionnaire qui développe aussi les luttes en faveur des femmes et de leur émancipation devient la base de son engagement quand elle retourne en Chine et désormais comme Clara Zetkine et d’autres féministes communistes elle va unir mouvement de lutte des ouviers , féminisme et transformation de la famille. Xiang est partisane, à l’instar des revendications portées par le Mouvement du 4 Mai 1919, d’une éducation donnée aux femmes, mais avec un objectif : transformer la société. Son féminisme a pour cadre la théorie marxiste, et la question des femmes est liée à la question ouvrière, ainsi qu’à la question des nationalités. La libération des femmes est un objectif en soi, y compris au sein de la classe ouvrière, et Xiang réclame la formation de syndicats de femmes ce qui est refusé. Si elle n’hésite pas à critiquer vertement le mouvement féministe, elle est aussi favorable à son intégration au sein d’une alliance qui s’accorde avec la politique du Premier front uni. Cette position se distingue de la politique du Komintern, pour lequel, bien qu’il soit à l’origine de la politique de front uni, il n’existe pas d’oppression spécifique à l’encontre des femmes. la fin du Front uni et la fascisation du Kuomitang donne à sa lutte une nouvelle dimension.

En 1927, Xiang est à la tête du département de propagande du Syndicat général de Wuhan. Après la rupture du Front uni, elle entre dans la clandestinité. Elle est arrêtée en 1928 dans la concession française de Wuhan. Les Français la livrent au Kuomintang en sachant pertinement qu’ils la vouent à une mort certaine. Xiang Jingyu est fusillée le 1er mai 1928 par le Kuomintang. Son époux, Cai Hesen, est arrêté en 1931 par la police anglaise à Hong Kong, puis livré au Kuomintang qui le fait exécuter. C’est l’histoire d’une femme libre et de l’union de deux militants dans un combat d’idéal dont le mouvement communiste a été riche.

Elle a été une avocate fervente pour les droits des femmes et a pris part au mouvement de libération du prolétariat. Elle a critiqué les pratiques sexistes du parti communiste chinois.

Elle a mené une grève à la tête des milliers de travailleuses dans des entreprises du travail de la soie en 1924. Elle avait été impliquée dans l’organisation de l’aide aux femmes pendant la grève par les travailleuses de Canton-Hong Kong l’année suivante.

Plus tard, elle avait été trahie et avait été arrêtée en 1928 par la police française. Les Français l’ont remise au mouvement nationaliste du Kuomintang qui l’a exécutée. Avant l’exécution, elle n’a donné aucun nom de ses camarades.

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