« Lors de la visite de la secrétaire du commerce des Etats-Unis Raimondo en Chine, la Chine et les Etats-Unis traitent principalement des restrictions commerciales imposées par les États-Unis à l’exportation de certains produits américains, notamment de haute technologie, vers la Chine. Si Washington les juge cruciales pour préserver sa sécurité nationale, Pékin estime qu’elles visent principalement à freiner son essor économique et développement. » c’est une véritable guerre économique et technologique à laquelle se livre les Etats-Unis contre la Chine, dans le contexte déjà préoccupant de la crise du dollar et de l’effondrement de la consommation aux Etats-Unis. Nous avons là un des effets de la politique de “militarisation” du dollar qui s’attaque à l’économie chinoise, ce qui effectivement a une incidence considérable sur l’équilibre économique de la planète en destabilisant volontairement l’économie qui est le principal facteur des échanges mondiaux, destabilisation dont les Chinois ne sont en rien l’origine Avec les Etats Unis les relations sont celles d’un affrontement avec un adversaire de mauvaise foi dont il s’agit de limiter la nocivité en évitant la guerre.Au vu des résultats de la visite, il semble qu’au moins pour un temps la Chine ait obtenu ce qu’elle voulait même si la stratégie des Etats-Unis n’a pas changé, les canaux de discussion demeurent ouverts. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
La Chine subit les effets de la crise des Etats-Unis mais celle-ci est aggravée par la guerre commerciale et technologique, le blocus que ceux-ci tentent de lui infliger.
Comme nous le voyons dans les statistiques ci-dessous par le double effet de la crise de la consommation des Etats-Unis et de mesures de véritable guerre commerciale et technologique incessante des Etats-Unis contre la Chine a inhibé le commerce bi-latéral. . Les États-Unis ont importé environ 203 milliards de dollars de marchandises de Chine au cours des six premiers mois de l’année, soit 25% de moins qu’à la même période en 2022, selon les données du département américain du Commerce qui ont été établies par un économiste des Etats-Unis DAVID P. GOLDMAN le 28 aout 2023.
Les importations américaines de biens de consommation ont chuté de 17% au deuxième trimestre de 2023, alors que le boom Covid de l’électronique à domicile s’estompait. Tous les principaux exportateurs de produits électroniques, y compris Taïwan, la Corée du Sud et la Chine, ont enregistré des baisses correspondantes de leurs exportations.
Le secteur manufacturier américain a également ralenti. Dans une note du 23 août, Standard and Poors a rapporté :
L’indice S&P Global Flash US PMI Composite Output Index n’a indiqué qu’une augmentation marginale de la production dans le secteur privé au milieu du troisième trimestre. À 50,4 en août, en baisse par rapport à 52,0 en juillet, la dernière lecture a signalé la plus faible reprise de l’activité depuis février. Les difficultés persistantes qui stimulent la demande dans le secteur manufacturier se sont accompagnées d’un ralentissement de la croissance de la production dans le secteur des services.
La chute libre des importations américaines s’est concentrée sur l’électronique domestique, qui a connu une forte augmentation de la demande pendant la pandémie de Covid et une baisse ultérieure. Les importations automobiles américaines ont quant à elles augmenté au deuxième trimestre, passant de 105,8 milliards de dollars au premier trimestre à 102,5 milliards de dollars.
La visite de la secrétaire américaine du commerce en Chine
Gina Raimondo, la secrétaire américaine du Commerce, a entamé dimanche une visite de quatre jours en Chine. Parmi les principaux désaccords, figurent les restrictions commerciales imposées par les États-Unis à l’exportation de certains produits américains, notamment de haute technologie, vers la Chine. Washington les juge cruciales pour préserver sa sécurité nationale. Mais Pékin estime qu’elles visent principalement à freiner son essor économique et développement.
C’est pourquoi cette visite de Gina Raimondo en Chine, qui doit durer jusqu’à mercredi, intervient comme un exercice d’équilibre selon le mot du new York Times que “l’administration Biden tente de réalise dans sa relations avec la Chine. Si dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles aux USA, il règne un consensus des “elites” politiques sur l’affrontement avec la Chine, la situation économique qui tend à se détériorer place l’équipe de Biden face à un certain nombre de contradictions qui ont un effet global de freinage des investissements des entreprises, comme elles pèsent lourdement sur les budgets des Etats et à terme vont maximiser leurs effets sur la situation des ménages. C’est avec l’augmentation du coût du crédit un terrible frein mis sur l’économie mondiale par raport à laquelle la politique d’endiguement de Biden rencontre de plus en plus de difficultés chez ses propres alliés. Nous avons vu que la réunion des BRICS, leur élargissement témoignaient des craintes d’un grand nombre de pays du sud qui s’estimaient visés. Mais mêmes les alliés vassaux tentent de contourner cet endiguement de la Chine exigée par les Etats -UNis (1)
La multiplication des visites des responsables etatsunien en Chine pourrait être perçue comme une preuve de bonne volonté ou du moins de ne pas tabler sur un total effondrement de l’économie mondiale. En juin, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu en Chine pour la première fois en tant que plus haut diplomate américain. En juillet, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s’est rendue en Chine. Toujours en juillet, l’envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, s’est rendu à Pékin.
les États-Unis ont envoyé des signaux positifs dans la stabilisation des relations bilatérales par le biais d’une série de petites ouvertures, notamment la demande d’une prolongation de six mois de l’accord scientifique et technologique entre les États-Unis et la Chine qui doit expirer dimanche. Maisles signaux demeurent contradictoires et ils font douter de la sincérité des États-Unis dans la poursuite du dialogue avec la Chine. Ces doutes sont nés de la répression implacable des États-Unis contre la technologie chinoise montante.
Un rapport du New York Times dans lequel il a été annoncé que les États-Unis pourraient étendre les restrictions sur les ventes de puces, de logiciels et de machines à l’industrie chinoise des semi-conducteurs après le voyage de Raimondo a été pris très au sérieux par la Chine. Au début de ce mois d’août, Biden a signé un décret limitant les investissements en Chine, destiné à entraver davantage les progrès de la Chine dans des domaines technologiques de pointe, notamment les semi-conducteurs et la microélectronique, les technologies de l’information quantique et certains systèmes d’intelligence artificielle. Bien que le Bureau de l’industrie et de la sécurité (BRI) du département américain du Commerce ait annoncé qu’il retirerait 27 entités chinoises de la liste dite non vérifiée juste avant la visite de Raimondo en Chine, il y a encore plus de 600 entreprises et institutions chinoises sur la liste des entités américaines, qui a l’intention d’empêcher les entreprises technologiques chinoises d’obtenir la technologie pertinente. l’équipement, les fonds et les canaux.
Dans un tel contexte, tout a été fait pour que la population chinoise et l’opinion publique mondiale ne nourrise pas des espérance exessives sur le fait que de grandes percées soient réalisées à l’issue des pourparlers . Tout ce que voulait la Chine et qui a été obtenu a été énoncé dès le début des travaux dans le trs officiel mais non contraint au langage diplomatique Global Times.
« Si les deux parties conviennent de régler certaines questions spécifiques par le dialogue, ce sera un bon début d’amélioration pragmatique ». La création d’un groupe de travail chargé de ces questions, y compris le contrôle des investissements et des exportations, pourrait également être possible dans la phase suivante.Par cette visite, les États-Unis ont envoyé un signal clair que l’administration Biden veut consolider la stabilisation et l’amélioration de l’élan dans les relations bilatérales, « au moins en n’allant pas jusqu’à l’effondrement pour le moment et ceci jusqu’à la réunion des dirigeants de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) où les principaux dirigeants des deux pays devraient se rencontrer » La réunion des dirigeants de l’APEC doit se tenir à San Francisco du 12 au 18 novembre de cette année. Et les récents contacts fréquents de haut niveau devraient bien ouvrir la voie à une éventuelle réunion, « Les Etats-Unis cherchent toujours à maintenir un canal pour tenir des pourparlers avec la Chine et développer la coopération dans certains domaines », , ajoutant que les « domaines » se réfèrent principalement à ceux qui sont dans le meilleur intérêt des Etats-Unis. Malgré ce bémol, la stratégie américaine pour contenir la montée en puissance de la Chine dans les secteurs technologique et militaire n’a pas changé.
(1) c’est encore dans ce contexte qu’il faut analyser l’annonce aujourd’hui par la Chine qu’elle réduira de moitié lundi les droits de timbre sur les échanges, une décision qui devrait déclencher une reprise du marché des capitaux et stimuler immédiatement la confiance du marché et la deuxième économie mondiale dans un contexte de ralentissement économique mondial, ont déclaré des observateurs de l’industrie.
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