Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Afonine sur Russie-1 : La SVO a enclenché des processus mondiaux qui mèneront à un monde juste – sans faim, sans exploitation ni agression.

Nous sommes ici tout à fait d’accord avec cette analyse et y compris le rôle de déclencheur joué par le choix de la Russie d’affronter l’OTAN. Notons que le “sud global” et au-delà des dirigeants, les masses ne se trompent pas sur ce qui se joue. Cette intervention des communistes russes montre comme nous n’avons cessé de le faire la nature de l’affrontement géo-politique dont ont témoigné les BRICS. Aujourd’hui nous insistons sur le fait que les BRICS ne sont qu’une des pièces du dispositif et le rôle central de ce qui se joue en Afrique aussi bien qu’au niveau des institutions internationales (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/220916.html

Les résultats du sommet des BRICS, qui s’est achevé en Afrique du Sud, ont été au centre de l’attention des invités du studio. Youri Afonine a exprimé l’opinion qu’un jour, les manuels d’histoire décriront ce sommet comme un grand pas vers la création d’un monde multipolaire juste – un monde sans faim, sans exploitation de certains pays par d’autres, sans agression venant du bloc occidental. Pendant de nombreuses années, après la destruction de l’Union soviétique, l’Occident a construit son hégémonie dans le monde. Aujourd’hui, nous assistons au début de la destruction de cette hégémonie, et le point de départ de ce processus a été notre opération militaire spéciale.

Les résultats du sommet ont peut-être même dépassé de nombreuses attentes, a déclaré le premier vice-président du Comité central. L’admission de six pays au sein des BRICS, qui aura lieu officiellement en 2024, constitue sans aucun doute une avancée majeure. Le potentiel des BRICS va croître de manière très significative : le PIB total passera de 32 % à 37 % de l’économie mondiale, la population des pays du bloc atteindra 3,6 milliards de personnes, soit 45 % de la population mondiale. Il est également significatif que les BRICS réunissent des pays qui représentent une part importante de la production mondiale du pétrole. Dans l’ensemble, les pays du BRICS représenteront désormais environ 45 % de la production mondiale de pétrole. L’influence des BRICS sur le marché mondial de l’énergie devient très importante.

Le premier vice-président du comité central du KPRF a souligné que les pays de l’alliance BRICS ont des relations de partenariat absolument égalitaires, il n’y a pas de maître et de vassaux, contrairement au modèle occidental, où les États-Unis dominent et dictent leur volonté à tout le monde. En outre, les BRICS aplanissent les contradictions entre les pays qui ont entretenu des relations très compliquées pendant des décennies : par exemple, avec la participation active de la Chine, il a été possible de réconcilier l’Arabie saoudite et l’Iran, et aujourd’hui ils rejoignent l’alliance ensemble. L’adhésion de l’Arabie saoudite à l’alliance est très importante. Pendant de nombreuses années, ce pays a été sous la forte influence des États-Unis et a été leur principal soutien dans le golfe Persique. Mais aujourd’hui, les Saoudiens procèdent à d’énormes transformations à l’intérieur du pays et commencent à mener une politique étrangère indépendante, en rejoignant l’alliance la plus prometteuse – les BRICS. C’est un exemple clair de la façon dont les États-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde.

Parmi d’autres questions importantes, le sommet a soulevé le problème de la nécessité de réformer les Nations unies, a déclaré Youri Afonine. Il s’agit en effet d’une tâche très urgente. Par exemple, le Conseil de sécurité de l’ONU ne compte que cinq membres permanents, dont trois sont les États-Unis et leurs satellites – la France et la Grande-Bretagne. Mais le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre des décisions très importantes, qui peuvent être cruciales pour toute l’humanité. Bien entendu, cette composition du Conseil de sécurité de l’ONU ne correspond pas aux réalités mondiales actuelles. Après tout, la Grande-Bretagne et la France réunies sont plus petites en termes d’économie que l’Inde seule. Et en termes de population, elles sont dix fois moins nombreuses que l’Inde. Pourtant, la Grande-Bretagne et la France sont des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, alors que l’Inde ne l’est toujours pas. Soit les Nations unies se réforment, soit elles dégénèrent et perdent de leur influence. Dans ce cas, les fonctions de la principale organisation internationale se déplaceront de plus en plus vers les BRICS en expansion, qui pourraient devenir une sorte d’ONU sans l’Occident.

La création de systèmes de paiement alternatifs et d’une monnaie unique pour les règlements internes est un autre aspect très important abordé lors du sommet. Le président russe a également abordé cette question dans son discours. Les dirigeants des BRICS esquissent des pistes pour s’éloigner du système de Bretton Woods, qui permet aux États-Unis d’exploiter le monde entier. Avec le temps, les BRICS finiront par faire ce qui a été fait dans le cadre du Comecon, à savoir créer une monnaie collective pour les règlements, comme le rouble transférable, et cette étape sera d’une importance capitale, a déclaré avec confiance le premier vice-président du Comité central.

Yuri Afonin a également commenté le sommet régulier de la “Plateforme de Crimée” qui s’est tenu à Kiev. Il a noté que le président turc Erdogan, qualifiant la Crimée de “partie du territoire ukrainien”, garde probablement dans sa tête l’idée qu’un jour elle deviendra turque. Il y avait de nombreux rêveurs à cette réunion – certains sont venus en personne, d’autres sont intervenus en ligne. Mais tous, sans exception, sont des pygmées comparés aux dirigeants qui ont tenu la conférence des vainqueurs en Crimée en 1945. Étant donné que les dirigeants occidentaux se dégradent de plus en plus, il est peu probable que des dirigeants du niveau de Roosevelt et de Churchill apparaissent aux États-Unis et en Grande-Bretagne dans un avenir proche. Par ailleurs, Youri Afonine a raconté l’histoire du monument aux “Trois Grands” dans le palais de Livadia. Le sculpteur Tsereteli l’a créé en 2005, pour le 60e anniversaire de la conférence de Yalta, mais les autorités ukrainiennes ne l’ont pas fait installer. Lorsqu’en 2014, après l’annexion de la Crimée à la Russie, le président a rencontré les députés de la Douma d’État, Youri Viatcheslavovitch a proposé que soit mis en place le monument. En 2015, à l’occasion du 70e anniversaire de la conférence, il a été inauguré et il est aujourd’hui un centre d’attraction des milliers de visiteurs.

Cette année est également une année d’anniversaires importants pour notre pays, a déclaré le premier vice-président du comité central du KPRF. Nous avons célébré le 80e anniversaire de la levée du siège de Leningrad, de la victoire dans la bataille de Stalingrad et de la victoire dans la bataille d’Orel-Koursk. Au début du mois d’août, le dirigeant communiste Guennadi Andreïevitch Ziouganov et le gouverneur de la région d’Orel, Andreï Evgueniévitch Klychkov, ont organisé de grandes célébrations en l’honneur du 80e anniversaire de la libération d’Orel. Ces jours-ci, cela faisait 80 ans que la bataille pour le Dniepr avait commencé. Cette bataille a permis de forcer le Dniepr et de libérer Kiev des mains des fascistes en novembre 1943. Les nazis actuels de Kiev, qui lancent leurs soldats dans la bataille sur des véhicules blindés allemands, devraient bien se souvenir de cet anniversaire. Nous avons déjà chassé les nazis de Kiev une fois, a déclaré Youri Afonine, nous devrons le faire à nouveau. Des millions de personnes, non seulement en Russie mais aussi en Ukraine, attendent cet événement. Et nous rapprocherons cet événement grâce à notre travail et aux actes héroïques de nos soldats sur le front.

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6 Commentaires

  • gilbert
    gilbert

    Si mes souvenirs d’histoire sont bons , la Crimée fut au 19 éme siècle ottomane, et fit l’objet justement de la fameuse guerre de Crimée entre les troupes tsaristes d’une part et d’autre part les troupes de Napoléon III et de l’Angleterre alliées alors à l’armée ottomane en 1854 Mais la guerre de 1914-1918 et surtout la Révolution russe de 1917 changèrent la donne.

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    • admin5319
      admin5319

      Non vous dites n’importe quoi… Au XIX e siècle la Crimée était russe et ceci depuis le XVIII e voici d’ailleurs l’évolution :

      Correspondant à l’antique Chersonèse (« presqu’île ») de Tauride, la Crimée appartient, de l’Antiquité au XIIIe siècle, au monde grec devenu romain puis byzantin, tout en étant ouverte au nord aux peuples des steppes (Cimmériens, Scythes, Goths, Mongols1, turcophones…) pour rejoindre au xve siècle l’Empire ottoman et à la fin du XVIIIe siècle l’Empire russe, puis en 1922 l’Union des républiques socialistes soviétiques.
      Lors de l’URSS, elle constitue une république socialiste soviétique autonome, puis un oblast qui fait d’abord partie de la république socialiste fédérative soviétique de Russie. La ville de Sébastopol devient autonome du reste de la Crimée en 1948. En 1954, la Crimée est rattachée par un décret à la république socialiste soviétique d’Ukraine (qui faisait alors partie de l’URSS) pour des raisons qui relèvent de l’alimentation en eau pr le DNiepr.

      En 1991, la Crimée obtient le statut de république autonome de Crimée au sein de l’Ukraine indépendante et Sébastopol devient une ville à statut spécial.
      En mars 2014, face au coup d’Etat perpétré par le Maïdan et sous la direction des USA encadrés alors de la France, l’Allemagne et la Pologne, le gouvernement installé en toute illégalité et qui promulgue une loi qui met le feu aux poudres en supprimant le russe comme langue officielle (toute l’Ukraine est russophone, mais l’est, le sud et la Crimée ne parlent pas ukrainien et se retrouvnt soumis à une administration ouvertement hostile). le Parlement criméen qui ne reconnait pas les autorités nées du coup d’Etat et qui ont supprimé le Russe comme langue officielle, organise un referendum qui donne plus de 85% de vote en faveur de la session, à la suite duquel est proclame la sécession de la république autonome de Crimée puis son intégration à la fédération de Russie en tant que sujet fédéral. La ville de Sébastopol devient quant à elle la troisième ville d’importance fédérale de Russie, au même titre que les villes de Moscou et de Saint-Pétersbourg : elle ne dépend donc plus administrativement de la Crimée.
      La décision de référendum parfaitement légale pour une république autonome est donc prise dans une période de coup d’état avec à Kiev un gouvernement illégal. Ce qui n’est pas le même cas que le Donbass.

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      • Bernard Malfon
        Bernard Malfon

        C’est Jacques Baud qui a indiqué ce point. Le 20 janvier 1991 a eu lieu un référendum en Crimée portant sur le rétablissement de la république autonome de Crimée au sein de l’URSS. Ce référendum a eu lieu avant la déclaration d’indépendance de l’Ukraine votée par le soviet suprême de l’Ukraine le 24 août 1991. On peut se poser la question de la légalité de la Crimée au sein de l’Ukraine après 1991. Les résultats du référendum de 2014 étaient semblables à ceux de 1991.

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        • Bernard Malfon
          Bernard Malfon

          Pour compléter mon propos après l’indépendance de l’Ukraine la république de Crimée a vécu (au sein de l’Ukraine ?) jusqu’en 1995 où l’Ukraine l’a reprise manu-militari (intervention d’unités spéciales) (source wikipedia : d’autres sources seraient peut-être nécessaires) Il n’y a pas eu de réaction de la Russie de Boris Eltsine encore erreur ou trahison ?

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          • Franck Marsal
            Franck Marsal

            Je ne connaissais pas précisément l’histoire de la Crimée, mais c’est très intéressant. En fait, avec la déportation des Tatars de Crimée, qui représentaient au sortir de la guerre 19 % de la population, la république autonome de Crimée est rétrogadée au statut d’oblast, d’abord de la Russie, puis de l’Ukraine à partir de 1954.
            Le 20 janvier 1991, un référendum dans l’oblast rétablit la république socialiste autonome soviétique de Crimée, toujours dans l’Ukraine. Sur 1 770 000 inscrits, il y a 81 % d’exprimés et 94 % de oui. Ce n’est pas rien dans le contexte de l’époque … Le rétablissement de la république est entériné par le Soviet Suprême de la RSS d’Ukraine le 12 février 1991.
            L’indépendance de l’Ukraine est proclamée le 24août de la même année et confirmée par référendum le 1er décembre, juste avant la destruction de l’URSS.
            La République socialiste de Crimée reste alors dans le giron de l’Ukraine mais résiste et est en conflit avec le pouvoir de Kiev très rapidement et durablement. Cela explique bien l’histoire ultérieure, que seule la propagande occidentale peut résumer à “méchant Poutine”.

          • Bosteph
            Bosteph

            En consultant Wikipédia (origine occidentale !), nous apprenons (si tout bien lu et retenu) que la Crimée est devenu Russe en 1783, après que les Russes soient intervenus pour renverser un régime allié des Ottomans……………et qui se livrait à de véritables razzias sur les terres et populations Russes – jusque sur le territoire de Moscou, si bonne mémoire . De la légitime défense, donc.

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