Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’ENJEU DU MONDE MULTIPOLAIRE ET LES LEURRES DE L’IMPÉRIALISME, PAR DANIELLE BLEITRACH

IL y a quelque chose de stupéfiant quand l’humanité vit un moment historique de voir s’y substituer les bavardages du déclin. Est occulté, comme aujourd’hui l’ importance réelle sur la vie de chacun de ce qui est en train d’arriver à maturité pour changer l’ordre existant comme l’installation d’un monde multipolaire. Comment alors la militarisation permanente devient la tentation du déclin et sa justification la seule logique de ce qui par ailleurs se délite dans l’empire déclinant. Une sous-estimation arrogante permanente et une paranoïa sans limite se déploient dans des effets loupes sur des incidents qui alimentent ces deux traits. Toute “information” doit prendre place dans cette interprétation dont la seule validité tient à plus de trente ans de propagande dans le même sens. On bavarde en s’appuyant sur le consensus de nombreuses décennies dans laquelle c’est la “gauche” qui se montre la plus vertueusement indignée aux côtés de l’atlantisme. Et l’acceptation d’une vision illusoire du monde, utilise jour après jour “l’actualité” pour détourner le citoyen français d’un débat démocratique pourtant urgent, nécessaire ?

Ce qui se passe dans les BRICS est l’aboutissement d’un processus et le début d’une transformation qui nécessite l’intervention citoyenne

Le premier sommet des quatre pays BRIC a eu lieu le 16 juin 2009 à Iekaterinbourg, en Russie, c’est-à-dire un pays qui alors appartenait au G8. Le second sommet a lieu le 16 avril 2010 à Brasília, au Brésil. Les deux premières rencontres témoignent d’une institutionnalisation des sommets du BRIC et participe ainsi à la formation d’une « nouvelle réalité géopolitique ». Le 14 avril 2011, le troisième sommet du BRIC, qui a lieu à Sanya (Hainan), en Chine, est aussi le premier sommet du BRICS, avec l’adhésion officielle de l’Afrique du Sud, qui fait de facto disparaître le « Triangle Brésil – Inde – Afrique du Sud ». Au départ les BRIC paraissent rentrer dans l’ordre unipolaire existant, ce sont des pays à forte croissance, dont, au début du XXIe siècle, le poids dans l’économie mondiale augmente. Ce terme est apparu pour la première fois en 2001 dans une note de Jim O’Neill, économiste de la banque d’investissement Goldman Sachs, et a été repris en 2003 dans un rapport publié par deux économistes de la même banque. Ce rapport tendait à montrer que l’économie des pays du groupe BRIC allait rapidement se développer ; le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la France, le Royaume-Uni et l’Italie). Regroupés, les BRIC pourraient faire contrepoids au G8 (dont la Russie fait pourtant déjà partie). « Les arguments soutenant cette étude sont que ces économies ont adopté l’économie de marché, et ont engagé les réformes leur permettant de s’intégrer dans l’économie mondiale, notamment l’éducation, les Investissements directs à l’étranger (IDE), la création d’entreprise. » Mais il semble que cette anticipation ait sous-estimé deux facteurs, le premier est le poids réels des économies en question, leur contenu qualitatif par rapport à la financiarisation du “Nord”, leur capacité attractive face au déclin autodestructeur de l’impérialisme nord américain avec ses vassaux.

Comment une telle politique d’intégration au G8 d’économies émergentes que l’empire croyait avoir soumises est-elle aujourd’hui en train de devenir cette alternative qui parait menacer l’hégémonie des institutions de Bretton Wood, au sein duquel les BRICS sont pourtant nées en tant que ces institutions étaient devenues l’instrument de l’hégémonie des Etats-Unis et des puissances occidentales ? Répondre à cette question en suivant le processus montre à quel point les BRIC puis les BRICS n’étaient pas et ne sont toujours pas l’adversaire de l’impérialisme US mais le déclin de celui-ci, son aspect destructeur est confronté à la manière dont par leur existence même ce “club” des nations émergentes est en train de le contrecarrer dans son bellicisme, dans son pillage. Le mépris et la paranoïa du narratif politico-médiatique s’explique par la nature d’un processus que l’empire et son système de propagande n’a pas vu venir.

Comment le non alignement est-il devenu la logique sous-jacente des BRICS et leur force attractive ?

Si à partir de l’observatoire idéal de cette logique des non alignés qu’était Cuba, après la chute de l’URSS on pouvait percevoir l’existence d’un processus (dès 2004), à savoir de nouveaux rapports sud-sud, il fallait néanmoins faire confiance à ce qui paraissait relever de l’utopie, mais qui en fait partait d’une analyse objective sur laquelle je voudrais revenir. En effet, j’ai tenté d’exposer cette logique dans un livre qui a été encombré dans son exposition par le fait que mes deux co-auteurs ne comprenaient absolument pas où je voulais en venir (Les Etats-Unis de mal empire, ces leçons de résistance qui nous viennent du sud, Aden ; la version espagnole publiée à la Havane et que j’avais partiellement ré-écrite est nettement meilleure). Dans cette perception de ce qui était en train de naître et qui donnerait les BRICS aujourd’hui, il y avait la découverte d’un rapport de Fidel Castro en 1983, dans lequel il prévoyait la crise et indiquait que malgré sa planification l’URSS ne pourrait pas l’éviter.

Sa démonstration était simple : le système hégémonique celui de la colonisation, qui se prolongeait avec l’impérialisme des Etats-Unis était en pleine crise mais grâce à son armée et le dollar, il reporterait cette crise sur le reste du monde, sans pour autant pouvoir résoudre ses problèmes internes. Le sud n’avait rien à attendre de ce système US occidental, il devait créer une dynamique sud-sud pour son propre développement.

A partir de cette lecture, et le fait que je résidais souvent à Cuba, l’île qui, confrontée à un nouvel état du monde, la chute de l’URSS, avait choisi de résister à partir de ses propres atouts, son niveau de développement humain autant que l’extraordinaire niveau politique de son peuple, avec une dimension écologique remarquable, un pays entier incarnait ce qui pouvait paraître une utopie mais était déjà un processus objectif, quel que soit le coût de la résistance elle est moindre par rapport aux effets de la soumission.

Cuba n’était pas comme on me le disait au sein du PCF en train de s’accrocher au passé, cette île minuscule affrontait l’avenir. Avec une capacité d’innovation géostratégique étonnante. Il faudrait revenir sur les relations nouées dès cette époque avec non seulement l’Amérique latine, Chavez, Lula mais aussi l’Afrique et la Chine. Il s’est avéré qu’en ce qui concerne ces deux derniers continents j’ai eu la chance d’avoir un dialogue fondamental avec Jorge Risquet. Il avait la même passion que moi pour ce qu’il appelait “le travail” et qui en fait consistait à concrétiser sous l’impulsion de Fidel les lignes concrètes de résistance. Il les avait appliquées en Afrique, avait négocié avec Kissinger, et il était également l’envoyé diplomatique de Cuba en Chine. Il m’a aidée à percevoir les fondamentaux de cette résistance et comment Cuba dans la tourmente tenait bon au nom de l’humanité et ce avec simplicité et sur l’essentiel, à savoir les points d’intervention privilégiés : la maitrise des ressources nationales en développant une politique de santé et d’éducation. J’ai été témoin de la manière dont dans ces années pourtant terribles pour le peuple cubain, Fidel avait été au centre de cette résurrection secrète du sud, y compris en invitant à des forums des intellectuels, des forces politiques en particulier d’Amérique latine, dans les travées il y avait derrière moi un indien inconnu du nom d’Evo Morales, à la tribune un dirigeant de la banque mondiale Stiglitz. Fidel affrontait la crise des balseros, et peu de temps après accueillait Chavez bénéficiant d’une amnistie de son “coup d’Etat” à sa descente d’avion à la Havane. Un combat dont nul n’imaginait qu’il serait victorieux était entamé pour la libération des 5.

Alors qu’en Europe, au sein du PCF et de toute la gauche, il y avait la débâcle et un mode de résistance qui considérait que le communisme, l’URSS avait failli et que le seul mode de résistance était autour des élus et pour cela il fallait s’entendre, même se confondre avec la social démocratie qui elle-même sous l’ère Mitterrand installait le “néolibéralisme”, l’adhésion à l’UE et de fait l’atlantisme. C’est-à-dire ce qui représentait pour les pays du sud une politique imposée dans le sang et la torture comme au Chili et le choix des plans d’ajustement structurel, la destruction des États, l’échange inégal, l’informel en Afrique. Pour des raisons professionnelles, en tant que sociologue, sur le terrain, j’ai durant cette période vécu les effets de cette offensive en Afrique autant qu’à Cuba, centre de la résistance en Amérique latine.

On fait une erreur si on croit que l’impopularité occidentale et celle de la France est simplement liée au colonialisme, et même aux réseaux Foccart de la droite, la vague la pire a été celle dite néo-libérale dans laquelle la gauche, le PS mode Hubert Védrine et le Rwanda, a été peut-être encore plus dévastatrice. Toute cette histoire, faute de bénéficier ce qu’il y avait à Cuba, un parti communiste qui avait choisi de résister n’a jamais affleuré la conscience de la majorité des Français et en particulier de la jeunesse pour qui le monde est devenu de plus en plus incompréhensible.

Un nouveau contexte pour les luttes en France aussi

C’est l’ensemble de la note qui est présentée aujourd’hui à la France. Le secteur international du PCF et sa représentation au Parlement européen s’est complètement inscrit dans ce sillage du consensus atlantiste, des opérations de pillage sous couvert des droits de l’homme, de la lutte contre le terrorisme, etc… Pourtant la France présentait le paradoxe de refuser dans son sol national les “réformes” néolibérales que les mêmes imposaient au nom des monopoles financiarisés au reste du monde à travers des nationalisations privatisations qui ont désindustrialisé la France et l’ont soumise à un capital financier avec le poids de véritables prêteurs sur gage comme le “club de Paris” utilisant avec le franc CFA les finances des États soumis dont on achetait des dirigeants, technocrates, parachutés pour poursuivre ce pillage. L’idéologie des “droits de l’homme”, de la démocratie a couvert un pillage caractérisé et des pratiques de répression qui se poursuivent : ce qui se passe avec la Cédéao est exemplaire. Partout, il s’est joué avec les Etats-Unis une comédie dans laquelle les velléités d’indépendance, l’hypothèse de l’autonomie y compris européenne finissaient dans un alignement sur les expéditions menées au nom d’une lutte contre le terrorisme que l’occident était de plus en plus suspecté d’entretenir pour justifier une présence militaire.

De ce fait le problème était triple : il était celui du dollar et donc économique, mais la nuisance de ce dollar repose sur l’appropriation par les Etats-Unis de toutes les institutions établies au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l’ONU bien sur dont la Charte reste un point de référence mais dont le fonctionnement de l’institution, en particulier du Conseil de sécurité est soumis à des vives critiques. Comme les institutions de Bretten Wood y compris l’ONU, mais surtout le FMI, la Banque Mondiale, généraient d’autres institutions régionales chargées sous couvert de marché et de démocratie de légaliser et légitimer le pillage. Donc au-delà de la question économique il y a un autre enjeu immédiat qui va se profiler derrière l’élargissment celle du Conseil de sécurité L’Afrique du Sud, l’inde et le Brésil y tiennent beucoup. Mais aussi c’est toute la logique des institutions de Bretton wood qui devra être revue. Mais il y a également toutes les institutions régionales et la relation entre le conseil de sécurité, les commissions et l’Assemblée de l’ONU. Si la France perd son assise africaine qu’en sera-t-il de sa représentativité? A force de jouer l’UE, l’oTAN et les expéditions néocoloniales en bon vassal des USA, on peut dire qu’elle n’a cessé de jouer la mauvaise carte.

Au plan intérieur français, les luttes comme celles récentes sur les retraites se heurtaient non seulement à l’identité des politiques de droite ou de gauche, mais à l’acceptation d’une soumission politique à cette absence d’alternative. Au fait, que dans de telles conditions, malgré un mouvement de rejet, celui-ci avait été incapable d’entrainer l’ensemble des salariés. On retrouve les mêmes traits dans le mouvement de la paix. Il est né de cette période une espèce de constellation dans laquelle se mélangeaient des résistances, essentiellement à partir du secteur public, un primat des élus et donc des arrangements de sommet, une perte totale de repère historique et géopolitique avec une dérive social-démocrate dans laquelle l’URSS devenait un repoussoir comme tout ce qui touchait au socialisme réel. A la marge, cette constellation produisait des radicalisations marginales qui produisaient encore plus de division et de fait la destruction des organisations tout en entretenant une certaine transmission idéologique mais qui s’appuyait de moins en moins sur les classes populaires.

Il ne s’agissait pas seulement de gens plus ou moins vendus, privilégiant la lutte des places, ils existaient mais ce qui dominait au sein du PCF était une sorte d’obstination à vouloir rester communiste, sans très bien savoir ce que cela signifiait avec quelques restes du centralisme démocratique qui devenaient l’instrument des “liquidateurs”. Comme me le faisait remarquer Risquet : que l’on ait peur de Staline, que l’on vénère Fidel au point de tout accepter passe encore, mais Robert Hue… La dérive du PCF n’en finissait pas de stupéfier les communistes et les forces progressistes internationales. De ce point de vue la situation a peu évolué même si depuis le 38e congrès il y a une amorce de reconquête interne.

L’incapacité à percevoir la nouvelle donne

Ce qui demeure c’est l’incapacité à percevoir l’opportunité que présentent justement cette nouvelle figure multipolaire avec domination des rapports sud-sud dans l’état actuel du processus et combien aujourd’hui partout il nécessite l’intervention populaire, se nourrit de celle-ci. En effet, si à partir des années soixante et dix, avec une accélération à partir de 1990, la chute de l’URSS et l’offensive impérialiste néo-libérale, nous avons déployé tous nos efforts sur un champ magnétique de contre-révolution qui s’inscrivait a contrario et empêchaient qu’ils aient les résultats recherchés, avec l’impossibilité d’une perspective politique vers le socialisme, il existe désormais un retournement de tendance, un processus dans lequel il est impératif de s’inscrire. Une image me vient pour l’expliquer : Archimède a dit “donnez-moi un levier et un point d’appui et je soulèverai le monde”. Le levier c’est la force de la lutte des classes, une classe ouvrière, des travailleurs qui ne peuvent pas accepter la politique qui leur est imposée, mais le point d’appui c’est cette situation géopolitique nouvelle dont les incidences conditionnent les luttes internes, qu’il s’agisse des défis environnementaux, de santé, du climat, de la paix. Il s’agit de ne pas se tromper d’adversaire ce qui engendre les divisions stériles.

Ainsi je suis convaincue que la plupart des polémiques dans lesquelles les forces politiques se déconsidèrent, “la gauche” au premier chef, sont le produit de cette cécité sur les possibles. Par exemple, il y a des lignes de fractures qui sont liées à des périodes antérieures mais ceux qui adoptent une attitude anti-OTAN, anti-impérialisme, ceux qui conservent l’idée de la nécessite fin du capitalisme réel dans sa crise d’hégémonie et qui ne rentrent pas dans le mythe de “la démocratie” telle que la porte l’hégémonie en crise, ceux qui ont une autre conception de la démocratie, par et pour le peuple, dans sa majorité, ceux qui refusent les campagnes de haine et cherchent à voir quels sont les enjeux de classe réels, sont en situation de dépasser les divisions groupusculaires. La censure, le conformisme dans lequel on tente de réduire le débat sur la perspective sont l’ultime obstacle, les procès a priori sont les obstacles, il faut réarticuler les analyses politiques, théoriques, sur l’expérience concrète et sur des objectifs réels, voir les obstacles et les points d’appui non dans une vision “morale” mais par rapport aux défis posés.

LES LEURRES : Exemple, quelques titres et commentaires de l’invraisemblable presse française :

Le contexte: l’attention du monde est tournée vers les Brics

Voilà la manière dont il s’agit de détourner l’actualité:.. Comment détourner l’attention du peuple français des enjeux de ce qui se passe au sommet des Brics.

Russie : Prigojine, le patron de Wagner, tué dans un crash aérien aussitôt pas de problème c’est le chef mafieux Poutine qui est l’auteur de l’exécution, suit un véritable délire digne de LCI sur la Russie, sur le KGB, bref sur une description qui permet de lier la représentation de la Russie actuelle avec celle qu’ils ont bâtie sur l’URSS et dont la finalité est de nous faire adhérer à la nécessité d’envoyer des armes et du fric à fond perdu à l’OTAN. Non seulement ils ne savent rien, mais en Russie ce seraient plutôt les services de l’OTAN et de la Grande-Bretagne maquillés en services secrets terroristes de l’Ukraine qui sont désignés. Entre nous on ne voit pas l’intérêt qu’aurait Poutine en plein sommet des Brics de procéder à un tel contrat de parrain digne des Corleone ? Et dans le genre assassinat de chef d’Etat, exécution par les services spéciaux il n’y a rien de plus performant que la CIA, la France de Ben Barka à Sankara, selon les aveux de Hollande lui-même.. Et il ne s’agit pas seulement des délires habituels de LCI, la monstruosité de la désinformation, non Biden lui-même est capable de sortir cette perle : “ce serait pas une surprise” si la mort de Prigojine était confirmée, dit Washington, le genre de ‘”gaffe” que ne peut émettre un “dirigeant” convaincu de sa totale impunité, il peut insulter et avouer en même temps: au choix…

Chine : Pourquoi l’économie de la Chine va-t-elle si mal ? cette affirmation comme celles qui attribuent à la “récession” chinoise les effrois boursiers et les problèmes que connaissent les économies européennes sont une escroquerie pure et simple. Comme me le commente Jean-Claude Delaunay dans un bref échange d’E-mail : récession ? C’est quoi, ce machin ? S’il y a récession en Chine, il y a Super-Désastre en France ou aux Etats-Unis. Avec leur blocus à la con, il est possible que les Américains créent des problèmes, c’est même vraisemblable. Mais ce sont des problèmes localisés et de court terme. La capacité des Chinois à rebondir est très grande. Ils ont bien des plages d’investissements à couvrir avant de ralentir leur rythme. Toutes les analyses un peu sérieuses le confirment…” L’économie chinoise est dans une crise profonde, et Xi Jinping regarde ailleurs”, ose un autre article: que dire alors de nos gouvernants ? la paille et la poutre, mais la presse française joue la rumeur en espérant qu’il en restera quelque chose pour entretenir la sinophobie imbécile… Pour faire oublier la politique réelle de la Chine telle qu’elle s’exprime à travers ce sommet.

Afrique : la Cédéao au Niger après la réunion des chefs d’état-major, l’organisation ouest-africaine n’a pas du tout abandonné l’option de la force pour rétablir la démocratie et le président Mohammed Bazoum dans ses fonctions. Selon des sources proches, le processus se poursuit. Le planning, qui a été validé à Accra et prévoit en ce moment la mise en place des troupes, est en cours. Là aussi il s’agit en dépit de toute réalité d’entretenir la flamme en faveur de la “démocratie”… alors qu’en matière de mœurs de voyous, ceux d’une invasion derrière le masque de la Cédéao est une indignité… mais tellement habituelle que l’on a des doutes sur la révolte qui a bizarrement éclaté dans le nord du Tchad depuis qu’il a reçu le nouveau premier ministre du Niger…

Sans oublier un grand classique: la description de la situation à Cuba, les difficultés d’approvisionnement, les pannes électricité, sans jamais faire la moindre allusion au blocus criminel, illégal des USA, alors même que cette asphyxie est devenue la logique sous-jacente à la domination du dollar sur le monde entier, y compris sur les vassaux européens.

Dans le genre dévoiement du débat public, l’affaire de l'”antisémitisme” du rappeur sur laquelle s’excite la “gauche” me semble du même niveau, c’est un leurre comparable au “voile” et d’autres. Non que l’antisémitisme comme tous les racismes ne soit pas lui même un terrible dévoiement mais parce que le dépasser passe par la conscience d’autres enjeux et pas entretenir partout les facteurs de division. Personnellement je refuse de m’intéresser à ce genre de leurre du débat public, vu que de toutes façon il sera oublié dans 6 mois et on trouvera un autre du même tonneau…

Le véritable scandale de cette situation est que les aspects les plus caricaturaux d’une telle propagande est qu’elle provienne d’abord de la gauche, que ses échos soient l’ordinaire de l’Humanité…

Danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Dans la presse les propagandistes se réjouissaient de l’échec de la mission lunaire russe et de la réussite de celle des Indiens.

    Les “journalistes” rivalisant parfois de nullité et d’inculture en tout domaine osent des titres comme “L’Inde a réussi l’atterrissage de la fusée Chandrayaan-3”.

    Ce qui est dramatique c’est que ce genre de personnes sont chargés de l’information des lecteurs.

    Ils sont d’une telle nullité qu’ils arrivent à faire 3 fautes en une phrase là où ils auraient pu au moins développer autour de ce succès technologique.

    Le titre de BFMTV

       “Le pays a réussi a faire atterrir sa fusée Chandrayaan-3 sur la Lune, rejoignant un club très fermé composé jusqu’ici des États-Unis, de la Russie et de la Chine.”

    On alunit sur la Lune et certainement pas une fusée mais un atterrisseur.

    Et pour cet inculte la Russie n’a pas aluni mais l’Union Soviétique oui; ce sont les premiers à toucher la Lune en s’écrasant la première fois le 14 septembre 1959, Luna 2; puis en douceur le 24 décembre 1966, Luna 13; le 20 septembre 1970, Luna 16, premiers retours d’échantillons de la Lune, en 2019, Chang’e 4, un autre engin communiste se posera sur la face cachée de la Lune, une première mondiale.

    Ici le journaliste a mis en premier les États-Unis et ce n’est pas pour respecter l’ordre alphabétique quant à “Union Soviétique” il semble que ce soit une infirmité qui empêche de prononcer ce nom dans un contexte positif.

    Chandrayaan-3 est le nom de la mission dont les éléments essentiels sont un atterrisseur et un rover, la fusée, le lanceur, est un LVM III dont un des moteurs le Vikas est une fabrication sous licence d’un moteur français produit par l’ancienne Société Européenne de Propulsion.
    Ils ont même raté ce petit cocorico, ils sont pas là pour défendre la France c’est vrai aussi.

    Deux des instruments de l’atterrisseur vienne du Space Physics Laboratory, VSSC
     qui est dans l’État Communiste du Kerala, l’État le plus développé de l’Inde, un autre conçu à Bengalore l’est dans l’État du Karnataka qui lui aussi obtient un niveau d’éducation supérieur à la moyenne nationale, le quatrième instrument est produit par la NASA. Dans le rover un des instruments viens de l’université publique du Gujarat dominé par l’INC puis depuis 1995 par le BJP.

    Ces incultes pour saluer cette prouesse technologique auraient pu faire le lien avec la réunion des BRICS et le fait que c’est la conquête de la liberté de l’Inde, la lutte contre l’impérialisme anglais qui a permis l’essor de l’Inde et ce succès.

    Un développement de l’Inde auquel ont participé par des échanges de longue date l’Union Soviétique puis la Russie. Dès 1953 le rapprochement est initié entre l’Inde et l’URSS puis un traité de coopération économique, scientifique et technologique. en 1971 en pleines tentions pour l’un avec le Pakistan, armé par les USA, et pour l’autre avec la Chine après le rapprochement avec Nixon.

    C’est la combinaison de la IIIème internationale et du Mouvement des Non Alignés (plus de 55% de la population mondiale et 2/3 des membres de l’ONU) qui a permis le développement et la libération progressive du joug de la bourgeoisie atlantique.

    Quelle occasion manquée d’instruire les français sur cette aventure que vit la majeure parti de la population mondiale: la libération des forces productives de l’humanité.

    Ce ne serait pas si grave si cette nullité ne concernait qu’un événement mais c’est plutôt la norme et presque la totalité.

    Site officiel de l’ISRO concernant la mission CH3

    https://www.isro.gov.in/Making_Chandrayaan3_ISRO_culture.html

    Carte des non alignés en bleu clairs les pays observateurs en foncé les membres.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_des_non-align%C3%A9s#/media/Fichier:NAM_Members.svg

    Liste des alunissages:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Alunissage#Liste_des_atterrissages_sur_la_Lune

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