Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pourquoi la Russie a obtenu une bonne note de la Banque mondiale, par Svetlana Gomzikova

Si l’on en croit les statistiques de la Banque mondiale, la Russie, malgré des sanctions sans précédent, continue de renforcer son économie et de se développer activement. La Russie est en effet un des pays champion du monde des sanctions et pourtant l’économie russe s’est hissée au cinquième rang mondial et au premier rang européen en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA). Ce qui définit le coût du panier du consommateur dans une monnaie déterminée. Oui mais ni les experts russes, ni la population ne sont d’accord avec ce tour de passe passe financier qui ne correspond qu’aux mœurs des occidentaux et pas à la mentalité russe qui n’a jamais durant l’URSS accepté de telles mesures. Conclusion, il faut se méfier : ce sont eux ‘les capitalistes occidentaux” qui l’ont créé. Ils ont inventé toutes ces agences de notation et ces systèmes d’évaluation des performances. Nous avons accepté ce modèle et nous y sommes entrés. Pour une raison ou une autre, nous pensions qu’il était apolitique, mathématiquement calculé et impartial.” Mais comme il n’y a rien jamais eu d’impartial et de bon chez eux ne nous y fions pas surtout quand c’est décrit comme favorable, il y a un piège (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/economy/article/382328/


Dans le classement de la Banque mondiale, notre pays a fait mieux que les principaux pays européens en termes de parité de pouvoir d’achat.


Photo : Vue du Kremlin de Moscou et du complexe de gratte-ciel de la ville de Moscou. (Photo : Alexandre Legky/Global Look Press)

Matériel commenté par : Leonid Krutakov

L’économie russe s’est hissée au cinquième rang mondial et au premier rang européen en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA). C’est ce que montre une nouvelle évaluation de la Banque mondiale. Les experts de cette organisation financière internationale ont analysé l’activité économique de 217 pays en 2022.

La PPA, comme on l’appelle, détermine le coût du panier de consommation d’un pays dans une monnaie donnée. Dans le cas présent, les experts se sont basés sur le dollar américain.

En conséquence, la Russie, avec un indicateur de 5,510 milliards de dollars, a dépassé l’Allemagne, la propulsant à la sixième place avec 5,011 milliards de dollars, et a également presque rattrapé le Japon, qui a pris la quatrième place dans la liste des principales économies (5,675 milliards de dollars), avec une différence de moins de 10 %. Et ce, malgré l’énorme pression exercée par les États-Unis et d’autres pays occidentaux en matière de sanctions.

La Chine est en tête de liste avec un PIB en parité de pouvoir d’achat de 31 559 milliards de dollars. Elle est suivie par les États-Unis avec 23,149 milliards de dollars et l’Inde complète le trio de tête avec 15,875 milliards de dollars.

En outre, l’Indonésie (4,811 milliards), le Brésil (4,288 milliards), la France (3,769 milliards) et le Royaume-Uni (3,656 milliards) figurent parmi les dix premières économies mondiales actives, selon la Banque mondiale. La Turquie (3,180 milliards) ne figure pas dans le top 10.

Parmi les pays membres de l’Union économique eurasienne (EAEU), le Kazakhstan est le mieux noté – la république occupe la 42e place avec un PIB à PPA de 605 milliards de dollars. La Biélorussie, qui, comme la Russie, fait l’objet de sanctions, est 70e sur la liste (208 milliards), l’Arménie est 112e (56 milliards) et le Kirghizstan est 124e (41 milliards).

Quant à l’Ukraine, qui n’est pas membre de l’EAEU, elle est étrangement placée avec ses 448 milliards à la 50e place – une ligne en dessous d’Israël (472 milliards) et au-dessus du Danemark (436 milliards). Toutefois, les prévisions de la Banque mondiale pour les prochaines années ne sont pas optimistes, puisqu’elles tablent sur une croissance négative du PIB, de l’ordre de -31%.

Dans le même temps, la Russie, malgré des sanctions sans précédent, continue de renforcer son économie et de se développer activement.

En fait, l’Occident a essayé de faire pression sur notre pays avec différents types de mesures restrictives bien avant que la Crimée ne retourne à son port d’attache. Pendant près de 40 ans – jusqu’en 2012 – l’amendement discriminatoire Jackson-Vanik, adopté par le Congrès américain à l’encontre de l’URSS, était en vigueur. Lorsqu’il a été annulé, des sanctions ont été immédiatement imposées dans le cadre de la liste Magnitsky. Mais depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, l’Occident s’est montré particulièrement actif pour nous étouffer sous divers paquets de restrictions.

En mars, le Premier ministre russe Mikhail Mishustine a qualifié la Russie de “championne du monde en termes de nombre de sanctions jamais appliquées à un pays”. Et en ce sens, il n’exagérait pas le moins du monde.

Selon Castellum.ai, une base de données mondiale recensant les restrictions de sanctions, la Russie occupait jusqu’au 22 février la deuxième place après l’Iran. À cette date, 3 616 sanctions avaient été imposées à Téhéran et 2 754 à Moscou. Mais depuis février, le nombre total de restrictions antirusses a augmenté de 2 778 pour atteindre 5 532. En d’autres termes, la Russie est désormais loin devant l’Iran.

La politique prohibitionniste la plus agressive est menée par les États-Unis, qui ont imposé 1 194 sanctions à l’encontre de Moscou.

En fait, nos partenaires jurés n’ont pas caché leur objectif. Ces “sanctions d’enfer” étaient censées mettre la Russie à genoux et l’empêcher de se développer. Mais aujourd’hui, elles sont qualifiées de “principale erreur de calcul” de l’Occident.

Selon le politologue américain John Mearsheimer, les restrictions antirusses étaient vouées à l’échec dès le départ. Même si elles avaient été encore plus efficaces, elles n’auraient pas pu briser l’économie russe et infliger une défaite majeure au pays, estime-t-il.

D’ailleurs, selon le Wall Street Journal, les analystes occidentaux vont maintenant étudier l’expérience russe pour voir comment il se fait que l’économie russe se développe malgré le blocus économique occidental.

Cependant, tout n’est pas aussi optimiste qu’il n’y paraît à première vue.

Leonid Krutakov, professeur associé à l’Université financière du gouvernement de la Fédération de Russie, politologue, estime par exemple que la cinquième place de notre pays dans le classement de la Banque mondiale est un “tour de passe-passe financier” qui provient de la différence de taux de change :

– Rien d’autre ne peut expliquer ce résultat, car le volume de la production industrielle en Russie n’a pas augmenté. Rien n’a radicalement changé dans l’économie réelle. Le programme de substitution des importations n’a pas été entièrement résolu.

Le fait que l’Allemagne ait reculé d’un rang est également tout à fait compréhensible. C’est une conséquence de la guerre des sanctions que les États-Unis mènent, y compris contre l’Europe, pour l’obliger à renoncer aux ressources énergétiques russes bon marché.

Mais il y a là un très gros problème. Car nous mesurons notre propre efficacité dans le système de coordonnées du modèle de quelqu’un d’autre. Les Américains et les Anglo-Saxons ont construit ces systèmes d’évaluation de l’efficacité, et leur modèle est basé sur la promotion de leur propre domination, industrielle et économique.

La Banque mondiale et le FMI ont été créés à l’intérieur du modèle du dollar, dans le cadre du système de règlements mutuels de Bretton Woods après la Seconde Guerre mondiale. Quels intérêts servent-ils ?

“SP : L’Union soviétique a refusé d’adhérer à l’époque, n’est-ce pas ?

– Oui, elle a refusé, bien qu’on lui ait proposé le même plan Marshall qu’à l’Allemagne. Les dirigeants soviétiques ont simplement réalisé que si vous acceptez le système de classement et la monnaie de quelqu’un d’autre, vous commencez à travailler pour le bien-être de quelqu’un d’autre.

Nous avons donc commencé à créer notre propre modèle. Il était tordu, difforme – on peut le critiquer autant qu’on veut. Mais c’était notre propre modèle, basé sur d’autres principes. Et nous avons introduit des accords de compensation avec les États.

Et maintenant, nous réalisons le plan établi. Nous vendons le gaz et le pétrole à l’étranger. Nous calculons en dollars combien nous avons reçu pour cela, de combien notre population a baissé, et comment tout cela affecte la PPA.

Ce sont des indicateurs abstraits.

Vous pouvez parler d’inflation, du niveau du PIB autant que vous voulez. Car le PIB mesure le volume des dépenses. Non pas le volume des revenus, mais le volume des dépenses : combien nous avons dépensé pour certains besoins. Y compris l’armée.

Eh bien, les prix ont augmenté dans le pays. Le dollar a augmenté. Et nous avons instantanément augmenté le PIB à l’intérieur du pays. Mais dans le même temps, rien n’a changé. Hier, disons, l’euro était à 80, aujourd’hui il est à plus de 100. Ou le dollar : il était à 70 et est passé à 90. Calculez donc de combien de pour cent le PIB a augmenté, si vous le convertissez en roubles.

Si le consommateur – une personne en particulier – sent dans sa poche que sa situation s’est dégradée, et que la Banque mondiale et nos autorités financières affirment que l’économie s’est améliorée, alors peut-être devrions-nous croire soit les personnes, soit les chiffres.

“SP : Expliquez-nous cela.

– Notre modèle dit que les gens ne comprennent rien à l’économie. Si leur vie est devenue plus chère et si les prix ont augmenté, c’est parce que le marché fonctionne. L’économie affiche donc une croissance.

Je ne me réjouirais donc pas particulièrement de cette note. Nous venons juste de commencer à construire un projet industriel indépendant et à bâtir une économie capable d’exister. Mais jusqu’à présent, nous vivons dans la logique du marché mondial. Et nous nous considérons comme une subdivision d’un grand modèle, qui n’a pas été construit par nous.

C’est eux qui l’ont créé. Ils ont inventé toutes ces agences de notation et ces systèmes d’évaluation des performances. Nous avons accepté ce modèle et nous y sommes entrés. Pour une raison ou une autre, nous pensions qu’il était apolitique, mathématiquement calculé et impartial.

Mais les sanctions occidentales et la saisie de nos biens à l’étranger montrent qu’en fait, ce modèle est absolument politisé. Et il est construit pour la domination d’une entité spécifique qui imprime la monnaie mondiale. Tout le monde sait de qui il est question…

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2 Commentaires

  • CROCE
    CROCE

    Connaissez-vous un chef d’état qui se priverait de marchés aussi avantageux que ceux qui étaient consentis à long terme par la Russie à la France sur le gaz, le pétrole, l’aluminium, l’uranium, le titane, les métaux rares, les engrais, les céréales, avant l’affaire foireuse des deux porte-hélicoptères Mistral qui a défrayé la chronique à l’époque ?
    Bien sûr que non ! Il faut être de dernier des crétins, pour se priver d’un tel avantage !
    Et pourtant, ça existe en France ( on n’a pas de pétrole, mais on a ses idées ) !
    Emmanuel Macron, cet escroc qui devrait être en taule si la Justice avait fait son travail en Octobre 2014, lors de sa fausse déclaration patrimoniale ( Cf. Le Canard Enchaîné de 2016 ), a trouvé le moyen de nous enfoncer un peu plus dans la merde, en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour obéir servilement aux semeurs de merde habituels que sont les Etats-Unis ( ceux qui ont provoqué le conflit en Ukraine ).
    Ce comportement est si contraire aux intérêts de la France, que nous pouvons nous passer d’ennemi !
    Stratégiquement, nous sommes en train de nous suicider, pour faire plaisir à Joe Biden et surtout aux lobbies qui sont derrière lui !
    On appelle ça ” haute trahison au profit d’un pays étranger “.
    On a fusillé Jean-Bastien Thiry au fort d’Ivry, pour beaucoup moins que ça !
    Après-tout, il n’y a eu que des impacts de balles sur une DS blindée !
    Là, on parle de guerre,ce n’est pareil !

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    • etoilerouge
      etoilerouge

      Certes mais ts les partis siégeant à l’assemblée nationale ,les capitalistes des entreprises concernées comme Renault,les chefs de la police comme Veaux, les généraux dt le chef d’état major , chef de la légion étrangère, les magistrats si fiers de leur pourpre, les propriétaires corrompus des médias et journaux ,radios, tous,comme une seule voix d’une même classe sociale si celles ci,les classes, existaient encore,j’en oublie l’université et ses nombreux pitres diplômés,les gds médecins aimant la médecine que tt autant qu’ils encaissent les marques de leur supposée supériorité bref ts ces jean foutre de droite de gauche d’extrême droite d’écologistes réactionnaires tous se st tus…tus… Pour mieux ns tuer?

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