Qiushi a mis en ligne plusieurs articles indiquant l’indispensable orientation socialiste, son adaptation aux caractéristiques nationales, et la direction du parti communiste.
Dans un commentaire du 4 juin, Wu Xiaodi écrivait sur ce dernier point :
…”Depuis le 18e Congrès national du Parti communiste chinois, le secrétaire général Xi Jinping a fermement saisi la question fondamentale de « qu’est-ce que le Parti communiste chinois et que veut-il faire », et a clairement défini “le maintien de la direction du Parti communiste” comme première exigence essentielle de la modernisation à la chinoise, et a publié une série d’importants articles.
La discussion souligne que “la modernisation à la chinoise est une modernisation socialiste dirigée par le Parti communiste chinois, qui a non seulement les caractéristiques communes de la modernisation de tous les pays, mais a aussi des caractéristiques chinoises basées sur ses propres conditions nationales.”
Dans l’important article “La modernisation à la chinoise est une modernisation socialiste dirigée par le Parti communiste chinois” récemment publié par le magazine “Seeking Truth”, le secrétaire général Xi Jinping a expliqué plus en détail la voie, la théorie, le système et la culture du socialisme aux caractéristiques chinoises. “La direction du Parti détermine la nature fondamentale de la modernisation à la chinoise.”…
Ces trois aspects réunis disent d’abord à tous les communistes que la Chine n’a pas dévié de sa route, et il est encore nécessaire de le rappeler dans le PCF et à l’attention de tous les groupes qui se réclament du communisme, pour qui la Chine serait “capitaliste”, voire “social fasciste” ou “social impérialiste”. La position de ces camarades est une voie sans issue, ou bien ils verseront dans l’anticommunisme.
Mais pour ce qui nous concerne, cela veut dire que :
- Le socialisme qui est la dictature du prolétariat, est toujours d’actualité et constitue la transition indispensable au communisme, la société sans classe.
- Cette transition est une nécessité commune à tous les pays, mais dans chacun d’entre eux elle prend une forme nationale, déterminée par leur histoire et par leurs conditions propres contemporaines. Les communistes français ont une responsabilité particulière pour comprendre celles de notre pays et définir la forme de socialisme qui lui convient.
- C’est le parti communiste et lui seul qui peut assurer la direction de cette révolution, et non un conglomérat de factions qui se rejoignent temporairement sur des projets particuliers, encore moins un parti “gazeux” informel ou des citoyens “tirés au sort”.
Ceci vaut aussi pour l’avenir des pays émergents, où la modernisation née dans la lutte contre l’oppression coloniale est souvent dirigée par les bourgeoisies nationales et n’est pas de nature socialiste. Même si elle participe, vu d’ensemble et face à l’hégémonisme, de la révolution prolétarienne mondiale.
Le PCC ne peut pas et ne veut pas impulser la transformation socialiste de chaque nation, ni interférer, c’est le rôle de chacune d’entre elles de trouver sa route, même si les peuples s’inspirent toujours d’un modèle.
D’où la nécessité comme le dit Si Jiacheng d’ “explorer un système de gouvernance mondiale plus raisonnable et plus équitable et assumer la responsabilité de guider et de contribuer au développement conjoint de l’humanité”.
Vues : 209
Philippe, le belge
Je me demande si ce texte ne devrait pas être classé dans la catégorie “textes fondamentaux” tant il résume bien les enjeux!
admin5319
je suis assez d’accord et j’ai d’ailleurs opéré un changement de rubrique, mais ce qui se passe dans notre blog et qui j’espère est unreflet d’évolutions réelles, de maturation plus générale fit que la plupart des interventions concourrent à dégager le fondamental. D’abord le fait que nous pouvons entamer un dialogue sur un même objet entre gens venus d’horizons les plus divers, des “staliniens”, des trotskistes, d’ancien pro-chinois qui ne sont pas passé du col Mao au rotary club, ou plutôt au “siècle”, des anarcho syndicalistes, des souverainistes républicains, des encartés ou non au PCF, j’en oublie certainement ce qui pendant tant d’années a produit une logique groupusculaire de scission et d’anathèmes cède la place à quelque chose d’autre… un seuil nouveau pourra-t-il être franchi avec cette lecture collective d’erreur ou trahison, je l’espère comme j’espère concrétiser d’autres initiatives allant dans le même sens…
Xuan
Il faudrait ajouter à ce commentaire une quatrième notion, essentielle, qui dit aussi « que veut faire le parti communiste chinois ? », au sens de quelle est sa motivation ? Quelle est sa mission ? Et pour qui roule-t-il ?
Elle est rappelée très souvent, tout particulièrement par Xi Jinping, et par exemple dans cet article du 1er juillet
« En gardant à l’esprit les souhaits du Secrétaire général, prenons la nouvelle route pour rattraper le retard ».
Je ne résume pas l’article, assez long, et riche, fourmillant d’exemples sur les thèmes de l’idéologie révolutionnaire, de la conviction des communistes, de l’unité du parti et du peuple. Je ne retiens que ces lignes :
« Sa nature populaire est l’attribut essentiel du marxisme, et c’est aussi le trait distinctif de la pensée socialiste de Xi Jinping aux caractéristiques chinoises de la nouvelle ère.
En 1945, le septième congrès du parti a officiellement inscrit “l’esprit de servir de tout cœur le peuple chinois” dans la constitution du parti.
Le rapport du 20e congrès du parti souligne que “l’ensemble du parti doit adhérer à l’objectif fondamental de servir le peuple de tout cœur”.
Après la clôture du 20e congrès du parti, le secrétaire général Xi Jinping est retourné à Yan’an et a déclaré aux villageois avec une profonde émotion : “Le parti communiste chinois est un parti du peuple, un parti qui sert le peuple, et le parti communiste est chargé de faire des choses pour le peuple et d’obtenir des choses pour le peuple”.
…“Nous devons toujours être avec le peuple, contre vents et marées, avoir le peuple à cœur, penser ce que le peuple pense, faire ce que le peuple veut, et transformer constamment en réalité les aspirations du peuple à une vie meilleure ».
Nous parlerions ici de la « nature prolétarienne du marxisme », c’est son caractère de classe dans notre révolution. Il faut noter que les chinois parlent du peuple et non du prolétariat, Jean Claude Delaunay l’avait déjà souligné. Ce n’est pas seulement une question de traduction, mais cela résulte de l’histoire de la révolution chinoise, où le front uni joue un rôle déterminant. En fait le prolétariat reste la classe dirigeante de la société à travers son parti.
Mais cette notion de peuple a aussi été définie de manière relative par le PCC, elle ne signifie pas la même chose dans tous les cas.
Mao Zedong nous en donne une idée dans ce texte majeur publié peu après les troubles en Hongrie « De la juste solution des contradictions au sein du peuple ». Il y détermine deux sortes de contradictions, celles entre le peuple et ses ennemis, et celles au sein du peuple :
…« Pour avoir une connaissance juste de ces deux types de contradictions, il est tout d’abord nécessaire de préciser ce qu’il faut entendre par “peuple” et par “ennemis”. La notion de “peuple” prend un sens différent selon les pays et selon les périodes de leur histoire. Prenons l’exemple de notre pays. Au cours de la Guerre de Résistance contre le Japon, toutes les classes et couches sociales et tous les groupes sociaux opposés au Japon faisaient partie du peuple, tandis que les impérialistes japonais, les traîtres et les éléments pro-japonais étaient les ennemis du peuple. Pendant la Guerre de Libération, les ennemis du peuple étaient les impérialistes américains et leurs laquais – la bourgeoisie bureaucratique, les propriétaires fonciers et les réactionnaires du Kuomintang qui représentaient ces deux classes, alors que toutes les classes et couches sociales et tous les groupes sociaux qui combattaient ces ennemis faisaient partie du peuple. A l’étape actuelle, qui est la période de l’édification socialiste, toutes les classes et couches sociales, tous les groupes sociaux qui approuvent et soutiennent cette édification, et y participent, forment le peuple, alors que toutes les forces sociales et tous les groupes sociaux qui s’opposent à la révolution socialiste, qui sont hostiles à l’édification socialiste ou s’appliquent à la saboter, sont les ennemis du peuple ».
Nous pouvons facilement comprendre que dans notre histoire le peuple de 89 comprenait le Tiers Etat dont la bourgeoisie, le bas clergé et la noblesse désargentée, comme le définit très bien G. Soboul. La définition du peuple devint toute différente ensuite. De même durant l’occupation nazie, le peuple dans notre pays comprenait aussi des bourgeois résistants, voire des anticommunistes comme De Gaulle, même si l’amiral d’Argenlieu, fut nommé haut commissaire pour le Pacifique le 9 juillet 1941 pour préparer la restauration de l’empire colonial, et fit bombarder Haïphong le 23 novembre 1946.
On voit ici que la notion de peuple se transforme et que les mêmes individus en font partie ou pas en fonction des conditions historiques. Naturellement il s’agit de leurs actes et non de leurs déclarations d’intention ou de déclarations du genre « Celui qui n’accepte pas la rupture avec la société capitaliste ne peut être au PS ». Dans nos conditions actuelles une analyse des classes devrait définir quelles sont les classes et les catégories sociales qui ont matériellement intérêt au socialisme. Si on y réfléchit, cela fait beaucoup de monde, dont les commerçants qui réparent leurs vitrines, et y compris les jeunes qui les ont cassées. Quelles sont les contradictions au sein du peuple et celles entre le peuple et ses ennemis ? La question se pose aussi dans un pays capitaliste, et y compris parmi ceux qui se réclament du communisme.
Franck Marsal
Merci pour cette explication d’une grande clarté. J’ai toujours été géné par cette notion de peuple, qu’on met – moi aussi – souvent à différentes sauces, notamment via l’adjectif “populaire” (classes populaires, quartiers populaires, front populaire …). Cette définition éclaire parfaitement la chose et dissipe le flou. C’est une pierre importante dans l’édifice que nous devons (re)construire.