Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Un conte chinois

Ces « contes chinois », disent les Cubains, que “nos chers voisins du nord essaient de faire passer pour la vérité, seraient touchants et distrayants s’il n’y avait pas l’exemple de ces « attaques acoustiques », qui ont fini par être des bruits de criquets mais qui ont servi d’excuse pour intensifier le siège contre Cuba”. Les Cubains se moquent de la nouvelle trouvaille du voisin pour retrouver les joies du communisme maléfique et les rivalités électorales autour de ce qu’un président des USA peut faire contre ces méchants y compris l’envoi d’une bombe atomique. Puéril et effrayant … (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)

Auteur: Michel E. Torres Corona | internet@granma.cu

30 juin 2023 18:06:47

Illustration par Aristides Hernandez (Ares)

Début juin, deux journalistes américains, Warren Strobel et Gordon Lubold, publiaient dans le Wall Street Journal une « exclusivité » sensationnaliste dans laquelle ils dénonçaient un pacte clandestin entre la « dictature cruelle » cubaine et le « régime maléfique » chinois pour installer une base d’espionnage radio-électronique ultra-secrète sur l’île. L’opération rapporterait quelques milliards de dollars à Cuba.

Les représentants du gouvernement cubain ont qualifié de « mensonges » le travail « journalistique » de Strobel et Lubold, qui ont utilisé des « sources anonymes » et des rumeurs pour donner pour certitude quelque chose dont il n’y avait aucune preuve ou indication sérieuse. Les Chinois, à leur tour, ont recommandé que les décideurs américains n’écoutent pas les calomnies et se concentrent plutôt sur l’abrogation de toutes les mesures coercitives unilatérales qu’ils imposent à notre peuple et, incidemment – s’ils étaient si préoccupés par les bases militaires – quittent Guantánamo.

La chose la plus risible à propos de l’affaire est que des responsables de l’administration Biden sont venus dans l’arène publique en s’appuyant sur ce viol avéré de l’information : « les informations publiées sont inexactes », « il n’y a aucune preuve à ce sujet »… La logique voudrait que personne de modérément sain d’esprit ne fasse écho à une histoire aussi fantastique, compte tenu du fait que même les principaux adversaires des Chinois ne l’ont pas validée.

Et c’est peut-être la raison pour laquelle notre coûteuse mafia anticubaine à Miami (et dans une autre ville américaine) s’est immédiatement lancée pour crier l’alarme. Le sénateur Marco Rubio, connu pour sa probité et sa solidarité avec le peuple cubain, a directement accusé John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité, de mentir lorsqu’il a déclaré aux médias qu’il n’y avait aucun fondement et qu’ils n’avaient aucune connaissance des négociations en cours sur cette question. Les médias habituels, ceux de la machine de la haine et des mensonges contre Cuba, ont lâché leur foudre : Biden aurait dû balayer l’île, immédiatement, sans hésitation… Serait-il un allié de Xi Jinping ?

Mais la folie ne s’est pas arrêtée là. Un journaliste de Reuters a publié quelques jours plus tard qu’il ne s’agissait pas de négociations secrètes, non : il y avait déjà, en fait, une base militaire chinoise à Cuba depuis 2019, et ils ont montré au monde des photos de loin, d’une antenne, dans la verdure de Bejucal… Et voilà, rien de plus n’est nécessaire. Un organe de propagande anticubaine a même publié, comme preuve de témoignage, une « interview » avec un Cubain qui cultivait et entre deux coups de machette a répondu à des questions sur la prétendue base chinoise par « il y a des rumeurs ». Exploit journalistique !

María Elvira Salazar, honorable membre du Congrès américain, qui a fait carrière, d’abord dans les médias puis dans la politique, avec la rhétorique de la haine et de l’anticommunisme si agréable aux intérêts du lobby de Miami, a condamné « l’invasion » de la Chine, en montrant sur des papiers photo et des photos aléatoires, et disant que les Chinois étaient mauvais parce qu’ils étaient communistes et ils étaient communistes parce qu’ils étaient mauvais, et que les États-Unis devraient prendre des mesures en la matière. Bien sûr, il n’a pas été tenu compte du fait que si pour une supposée base militaire, une seule, la Chine peut être accusée d’« invasion »… que resterait-il aux Yankees et à leurs centaines de bases militaires à travers le monde ?

La cerise sur le gâteau a récemment été avancée par l’ancien président Trump, qui, lorsqu’il n’est pas au tribunal, se consacre à sa campagne pour sa réélection. Dans un discours récent, il a accusé Biden d’immobilité – non pas que nous défendions l’empereur, en proie à la sénilité – et il a déclaré que si lui, Trump, le plus puissant et le plus capable, venait s’asseoir à nouveau dans le bureau ovale, les Chinois auraient 48 heures pour retirer tout leur équipement militaire de l’île et fermer tout établissement qui répondrait à ces objectifs. Sinon, il lâcherait « le marteau » sur les Chinois et les Cubains. Je suppose que vous savez que retirer quelque chose qui n’existe pas ne prend pas beaucoup de temps et c’est pourquoi a été accordé un délai aussi pressant.

Ces « contes chinois », que nos chers voisins du nord tentent de faire passer pour la vérité, seraient touchants et distrayants s’il n’y avait pas l’exemple de ces « attaques acoustiques », qui ont fini par être des bruits de criquets mais ont servi de prétexte pour intensifier le siège contre Cuba ; si ce n’était du fait que des armes de destruction massive qui n’ont jamais existé ont été autrefois le prétexte pour condamner l’Irak au chaos.

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