Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A Philadelphie, la « drogue du zombie » fait des ravages

Il y a une semaine j’ai déjeuné avec une jeune femme d’une trentaine d’années que je croise souvent toujours à sa demande . On fait un point rapide et elle me parle d’un jeune homme que j(ai rencontré avec elle. Il va très mal, il est accro. Aquoi, elle murmure à la “Xylazine”, j’ignore de quoi il s’agit, elle m’explique “c’est la drogue qui calme les chevaux” . Comme je n’ai jamais même fumé le moindre pétard, je l’interroge et ce qu’elle me décrit non seulement sur cette drogue mais sur l’état de tous les jeunes est stupéfiant. Elle me dit “comment voulez-vous aller bien dans une société de merde pareille ?”Efffectivement elle est stupéfiante à la fois courageuse, digne et complètement perdue. j’ai apprécié la réponse de Roussel à une journaliste qui l’interrogeait sur la pénalisation des drogués. Il a répondu une chose excellente : il faut arrêter d’en faire seulement à ce niveau là un problème pénal, il faut en faire une grande question de santé publique. 100% d’accord, d’accord également pour retrouver les circuits réels de la drogue, mais l’évasion fiscale n’y suffira pas, aujourd’hui c’est la guerre et en particulier dans les fourgons de l’empire américain qui développe ces circuits de la drogue, les mêmes que ceux du trafic d’armes. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le sénateur américain Charles Schumer s’exprime en tenant une photo d’un flacon contenant de la Xylazine. — Lev Radin/Pacific Press/Shutters

Article de 20 Minutes avec AFP •

En février 2023, l’Agence américaine du médicament (FDA) a annoncé prendre des mesures pour contrôler l’entrée illégale de xylazine depuis que l’utilisation a explosé ces dernières années aux Etats-UnisLa « tranq » a été détournée en drogue injectable depuis les années 2000. Au programme : ralentissement de la respiration et du rythme cardiaque à des niveaux dangereux, infections qui peuvent mener jusqu’à des amputations de membres ou effet de sédation.

En avril, elle était désignée comme « menace émergente » aux Etats-Unis. La xylazine, surnommée « tranq », fait des ravages outre-Atlantique où elle est surnommée « drogue du zombie ». Pourquoi ? Tout simplement parce que ceux et celles qui la consomment errent comme des pantins désarticulés dans les rues des grandes villes du pays… et aussi, voire surtout, parce que la chair de ses consommateurs peut se nécroser. Des effets « inédits », selon les autorités sanitaires américaines, que l’on peut apercevoir ci-dessus dans les photos prises par l’AFP en septembre dernier à Philadelphie (Etats-Unis), mais aussi dans de nombreuses vidéos  qui circulent depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux, TikTok en tête.

Présente dans 25 % des drogues vendues

Entre 2020 et 2021, la détection de xylazine par l’agence antidrogue américaine (DEA) a augmenté de quasiment 200 % dans le sud des Etats-Unis, et plus de 100 % dans l’Ouest.  « Au niveau national, elle est présente dans 25 % des drogues vendues. Une attention particulière est portée sur la ville de Philadelphie où le phénomène concerne 90 % des drogues saisies. Elle inquiète les autorités sanitaires à cause de cette prolifération particulièrement rapide, son coût relativement peu élevé et sa facilité d’achat », a récemment expliqué au Journal des femmes le Dr Judith Trinquart, médecin addictologue. Ainsi, en 2022, 26 % des morts par overdoses constatées à Philadelphie étaient liées à la xylazine qui l’on peut trouver parfois pour 6 dollars le kilogramme.

« C’est la première fois dans l’histoire de notre nation qu’une substance est désignée comme menace émergente », avait déclaré à l’époque lors d’une conférence de presse Dr Rahul Gupta, directeur du bureau chargé de la lutte contre les drogues à la Maison Blanche. Ce niveau de « menace émergente » a permis de notamment pouvoir débloquer des fonds pour lutter contre cette drogue et d’utiliser des fonds demandés par le président Joe Biden au Congrès américain dans son budget 2024,

La xylazine, autorisée comme sédatif et analgésique vétérinaire depuis 1972 par l’Agence américaine des médicaments (FDA), n’est pas approuvée en dehors d’un usage sur les animaux. Mais la « tranq » a été détournée en drogue injectable depuis les années 2000. Elle se présente aujourd’hui sous la forme d’une solution injectable claire et incolore. Au programme : ralentissement de la respiration et du rythme cardiaque à des niveaux dangereux, infections qui peuvent mener jusqu’à des amputations de membres ou effet de sédation. Ses propriétés analgésiques soulagent la douleur, relaxent les muscles et sont à l’origine d’une euphorie, d’hallucinations, des états de stupeurs et des pertes de connaissances. « La xylazine est un agoniste des récepteurs adrénergiques dont la toxicité peut provoquer des effets cliniques tels qu’une dépression respiratoire et le coma, une bradycardie, une hypotension et une hyperglycémie. Des arythmies ventriculaires ont été signalées », indique encore l’Anses dans une fiche technique.

Le gouvernement est tenu, dans moins de trois mois, de présenter au Congrès un plan d’action, qui s’attaquera à plusieurs domaines. Parmi eux : davantage de tests pour détecter la drogue et d’analyses pour mieux comprendre d’où elle vient – notamment si elle est détournée aux Etats-Unis ou depuis la Chine –, afin de mieux lutter contre sa présence croissante sur le marché illégal.

La recherche médicale constitue une autre priorité, car la naloxone, antidote qui permet de réanimer une personne en train de faire une overdose liée à un opioïde (par exemple du fentanyl), n’est pas efficace contre la xylazine. Selon la FDA, qui autorise notamment la commercialisation de produits pharmaceutiques aux Etats-Unis, entre 2010 et 2015, la xylazine était détectée dans 2 % des décès par overdose aux opioïdes et en 2019, ce taux est monté jusqu’à 31 %.

A SAN FRANCISCO AUSSI

On connaissait San Francisco pour son pont embrumé, ses phoques ou encore ses collines. Mais depuis 2020, San Francisco est aussi connu pour le fentanyl. Scientifiquement nommée xylazine et communément appelée « drogue du zombie », elle ravage le quartier de Tenderloin. « Tout se passe dans un petit quartier du centre-ville », explique Jérôme Ribeiro, guide touristique à San Francisco. Dans ce quartier, pas plus grand que le IIe arrondissement de Paris, ce sont plus de 8000 sans-abri qui errent dans les rues. Et une grande majorité d’entre eux accros au fentanyl. Un opiacé 50 fois plus puissant que l’héroïne. Et peu cher. Il s’y négocie aux alentours de 10 dollars. « Le problème avec le fentanyl, c’est que c’est une drogue très dure et une fois que tu y goûtes, tu deviens accro tout de suite. Ils sont dans un monde, on a l’impression que ce sont des zombies, assure Jérôme Ribeiro. Parfois quand on roule dans le quartier du Tenderloin, on voit des gens allongés dans la rue, adossés sur un mur, avec la tête baissée… » « Le quartier est situé entre Union square qui est le quartier avec tous les grands magasins et le quartier de la mairie. Quand les touristes arrivent du monde entier, souvent ils ne savent pas où ils arrivent et ils tombent au milieu du Tenderloin. C’est donc la première image qu’ils ont de San Francisco ». Agressions, vols, trafic, l’insécurité est de plus en plus présente dans le quartier. Le phénomène s’étant accentué depuis la crise sanitaire. Dans le quartier, les bureaux se vident jour après jour et les magasins ferment leurs portes après les vols à répétition.

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