Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

12 juin : Que célébrons-nous ? par Ivan Nikitchuk

Marianne avant de prendre quelques jours de détente à Londres, nous avait laissé ce texte d’un membre du Kprf dont nous avons déjà publié des textes et qui se caractérise au sein de ce parti par une franche hostilité au gouvernement et son incapacité à défendre le pays. Il dénonce la “fête nationale” comme étant celle de la destruction de l’URSS. Au-delà de cette résistance, il faut bien mesure qu’à l’intérieur de la guerre en Ukraine, de l’offensive otanesque se pose de plus en plus les symboles de l’URSS, c’est non seulement les drapeaux, les écussons cousus sur les uniformes, mais hier la télévision française nous faisait voir un sujet russe sur les casemates construites le long de la ligne du front, sur la porte un grand portrait de Lénine. Il ne s’agit pas d’une rebellion mais d’une installation au coeur du dispositif patriotique. (note de danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://kprf.ru/history/date/219402.html

Alors que la nation lutte héroïquement contre le néonazisme en Ukraine et contre une nouvelle tentative de l’Occident de démembrer la Russie, des événements ont lieu dans tout le pays pour célébrer la soi-disant “Journée de la Russie”. “Cette fête, qui figurait à l’origine sur notre calendrier comme le “jour de l’indépendance” de la Russie vis-à-vis de l’URSS, est perçue par notre peuple comme un jour de honte et d’humiliation nationales.

2023-06-12 00:22

Aujourd’hui, ce jour est présenté par le régime en place et les médias progouvernementaux comme le principal jour férié, ou presque. Des festivités de masse ont lieu, des concerts sont organisés, des feux d’artifice sont tirés dans le ciel et des chansons sont chantées. Cependant, toute personne qui réfléchit pendant ces jours “festifs” ne peut s’empêcher d’en sentir la fausseté et l’hypocrisie.

Le 12 juin 1990 est l’un des jalons de l’histoire de la destruction de l’Union soviétique. Ce jour-là, avec l’adoption de la déclaration sur la souveraineté de l’État russe, un pas décisif a été franchi vers la destruction de notre patrie socialiste.

La “souveraineté” s’est accompagnée de la ruine économique, de la privatisation prédatrice, de l’appauvrissement et de l’extinction du peuple, d’une foule d’autres problèmes sociaux générés par des réformes ruineuses, y compris l’abandon d’un tiers de son territoire, la Crimée et le Donbass, et, plus important encore, de l’amitié entre les peuples, de la justice sociale et de la confiance en l’avenir.

Le 12 juin est le jour du triomphe des capitalistes sur le prolétariat. C’est un jour associé aux événements et processus les plus négatifs pour l’homme du travail, qui définissent bon nombre des problèmes d’aujourd’hui. La privatisation et le pillage des biens publics, la fusillade de la Chambre des Soviets, le défaut de paiement de 1998, la réforme des forces armées, qui a conduit à l’effondrement des capacités de défense du pays, l’augmentation de l’âge de la retraite… La liste pourrait s’allonger à l’infini.

Un autre symbole de cette “fête” est la présence d’innombrables monuments commémoratifs à la mémoire de ceux qui sont tombés au cours des guerres sanglantes qui ont ravagé le territoire de l’ancienne Union soviétique. Les monuments et les tombes de guerre en Abkhazie et en Ossétie du Sud, en Transnistrie, dans le Donbass et au Tadjikistan, en Arménie et en Azerbaïdjan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan rappellent ce à quoi a conduit l’effondrement de l’État autrefois uni, qui a commencé avec cette fameuse déclaration.

Tous ceux qui célèbrent le jour de la contre-révolution avec des chants et des danses, souvenez-vous d’eux – de ceux qui n’embrasseront plus jamais leur mère et ne berceront plus jamais leur fils dans leurs bras… Et essayez de réfléchir : qu’est-ce que vous célébrez aujourd’hui, qu’est-ce qui vous rend si heureux ? La dégradation de nos systèmes d’éducation et de santé ? L’effondrement de l’économie nationale, de la science et de la culture ? Les centaines de milliers de victimes innocentes et à la tragédie d’une nation divisée ? Ou peut-être la montée de la criminalité, de la toxicomanie et de la prostitution ? Ou encore la guerre fratricide entre Russes et Ukrainiens ?

Y a-t-il la moindre raison de se réjouir aujourd’hui ? Et le 12 juin peut-il être considéré comme une Journée de la Russie ?

Le véritable jour de la Russie viendra lorsque les nations divisées par des frontières artificielles seront réunies et que notre grande patrie socialiste renaîtra de ses cendres.

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