Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’arrogance des anciennes et des nouvelles puissances coloniales sur la contamination nucléaire…

Ceux qui passent leur vie à s’interroger sur le colonialisme supposé chinois et qui semblent ignorer le rôle que la Chine joue en matière de développement (y compris comme l’a reconnu l’OMS en matière de vaccination dans les pays qui n’avaient pas les moyens d’y accéder ou d’abolition de la dette ou encore de favoriser les échanges intercontinentaux et pas seulement avec les anciennes métropoles), en revanche paraissent totalement ignorer les méfaits des USA et de leurs “alliés” ici le Japon. (noteettraduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

13/05/2023

Par Frank Schumann

Il existe de nombreuses îles et atolls dans le Pacifique. Leur existence est menacée par la montée des eaux des océans. C’est le résultat du changement climatique causé par les pays industrialisés. Les habitants ont été consultés aussi peu que lorsque les puissances coloniales américaines, la Grande-Bretagne et la France y ont testé leurs armes nucléaires. Aujourd’hui, une quatrième ancienne puissance coloniale les a rejoints : le Japon. Il ne teste pas d’armes nucléaires, mais prévoit de jeter dans la mer l’eau de refroidissement qui s’est accumulée depuis la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima. Les réacteurs détruits à l’époque sont refroidis depuis 2011. Entre-temps, plus d’un million de tonnes d’eau contaminée par la radioactivité ont été collectées dans des réservoirs dans les locaux de l’entreprise. La compagnie d’énergie TEPCO a décidé de rejeter les boues radioactives dans la mer. Pour ce faire, ils veulent percer un tunnel d’un kilomètre de long.

Le gouvernement de Tokyo a donné sa bénédiction. Après tout, le matériau rayonnant sera filtré et dilué, le tout tout inoffensif, disent-ils. Il existe une expertise scientifique, par exemple de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui confirme qu’il n’y aurait aucun dommage à l’environnement ou aux personnes.

Pourquoi alors, la logique le suggère, 140 000 litres d’eaux usées contaminées ont-ils été stockés dans des réservoirs chaque jour pendant douze ans et ne sont-ils pas immédiatement rejetés dans la mer ?

Le fait est que cette eau de refroidissement contient du tritium, une forme radioactive d’hydrogène qui ne peut être filtrée ou diluée. Il a une demi-vie d’un peu plus de douze ans. Ce n’est qu’après une centaine d’années qu’il se sera désintégré au point où il n’émettra plus de rayonnement que ce qui nous entoure. En bref, les choses dans les réservoirs devraient y rester si longtemps avant de pouvoir être certifiées inoffensives. Le Japon ne veut donc pas attendre aussi longtemps. Dans le capitalisme, le temps est toujours de l’argent.

Les pêcheurs des pays voisins craignent pour leurs moyens de subsistance. Même si l’eau ne causait pas de dommages immédiats à la flore et à la faune (ce qui est douteux), cela aurait des conséquences. Comme nous le savons du Japon. Les agriculteurs et les pêcheurs de la préfecture de Fukushima n’ont pas pu se débarrasser de leurs marchandises depuis la catastrophe de 2011. Tout ce qui vient de cette région ne peut plus être vendu. Cela risque d’arriver à l’avenir à tous les pêcheurs qui jettent leurs filets dans la mer du Japon, la mer Jaune et la mer de Chine orientale, et bien sûr à ceux des dix-huit États insulaires qui se sont réunis pour former le Forum des îles du Pacifique (PIF).

Car « le consommateur » a toujours tendance à poser des questions sur l’origine des produits. Moules, algues, poissons et autres créatures marines de ces régions porteront alors la marque de Caïn : attention contaminés ! La moitié du thon pêché et transformé dans le monde provient de cette région…

Les représentants du Forum des îles du Pacifique négocient avec Tokyo depuis des mois. En vain. Le fait que pendant la Seconde Guerre mondiale, l’agresseur fasciste japonais ait dévasté de nombreuses îles, que ces îles aient ensuite été victimes de la guerre froide et risquent bientôt de couler, n’a pas beaucoup ému Tokyo. Dans sa manière capitaliste habituelle, il ignore toute objection. Les protestations de sa propre population, de la Corée du Sud, de la Chine et de Taïwan n’ont pas non plus été entendues.

Du 19 au 21 mai, le sommet du G7 a eu lieu au Japon. À Hiroshima, où les États-Unis ont fait exploser la première bombe atomique au-dessus d’une ville habitée en août 1945. Militairement superflu, un crime de guerre. Politiquement, cependant, il s’agissait d’une démonstration de puissance contre l’ancien et futur ennemi, avec lequel les États-Unis étaient encore alliés. Le projet d’élimination de Fukushima est également une démonstration. Vers les voisins comme vers le reste du monde. C’est peut-être au départ un geste impérial de la part du Japon, mais c’est probablement entièrement dans l’intérêt de la première puissance du monde occidental. Washington veut dominer le Pacifique afin d’agir contre la Chine. Pour cela, elle a besoin de vassaux alliés.

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7 Commentaires

  • CROCE
    CROCE

    Que New-York ou Londres se retrouvent sous deux mètres d’eau ne peut que nous réjouir !
    Pendant que les nazis de ces deux pays seront occupés à sauver ce qui peut l’être, et à contenir les émeutes qui ne manqueront pas de se produire, ils foutront peut-être la paix au reste de la planète !
    Malheureusement, si le niveau des océans augmente de deux mètres, ce sera pour tout-le-monde, et les villes de bords de mers vont subir quelques modifications !
    Et la France ne va pas y échapper, même si Emmanuel Macron se prend pour le Roi du monde.
    Car prétendre que l’activité humaine est pour beaucoup dans l’élévation de la température, montre à quel point nous donnons de l’importance à l’espèce humaine, alors que nous ne sommes jamais que des mammifères bipèdes omnivores,, une espèce parmi tant d’autres !
    Il y a 5.000.000 d’années ( époque du pliocène ), l’élévation de température a été telle que toutes les glaces de l’Arctique et de l’Antarctique ont fondu, et que le niveau des océans est monté de 20 mètres.
    Pourtant à cette époque, les humanoïdes étaient très peu nombreux et l’industrie se limitait à la hache de pierre !
    Il a fallu attendre 140.000 ans avant que les températures ne reviennent à celles que nous connaissions dans les années 1900 !
    L’univers se moque totalement des insectes que nous sommes, et va se charger de remettre les pendules à l’heure, comme d’habitude !
    L’activité solaire en constante augmentation, est pourtant un signe qui ne trompe pas !
    Je souhaite de tout cœur avoir tort….mais je crains que non !

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    • Bosteph
      Bosteph

      Vous voulez dire sue le soleil arrive “à sa fin” ? Dans ce cas, c’ est clair que toutes nos mesures écologiques seraient des bouffonerie – je le suppose depuis longtemps.

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      • etoilerouge
        etoilerouge

        Chers camarades lisez la recherche du mois de,avril sur le changement climatique et notamment le cycle de refroidissement de la planète.

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    • Philippe, le belge
      Philippe, le belge

      “Il y a 5.000.000 d’années ( époque du pliocène ), l’élévation de température a été telle que toutes les glaces de l’Arctique et de l’Antarctique ont fondu, et que le niveau des océans est monté de 20 mètres….
      Il a fallu attendre 140.000 ans avant que les températures ne reviennent à celles que nous connaissions dans les années 1900”

      Vous semblez climatosceptique mais, pour nous convaincre du contraire de ce que dis le consensus scientifique mondial, vous nous donnez une information biaisée: vous ne nous dites pas en combien d’années la température s’est élevée au pliocène!

      Tout au plus, avec l’information que vous donner, peut-on imaginer qu’elle a mis pour monter environ le même temps qu’elle a mis pour descendre, soit 140.000 ans, ce qui est loin d’être similaire à la situation actuelle.

      En faisant une recherche rapide, tout ce que j’ai trouvé c’est un réchauffement de 6° sur une période de 10.000 à 20.000 ans, il ya 56 millions d’années. C’est déjà plus proche mais pas encore suffisamment…

      Ceci étant dit, le rapport entre votre commentaire et le sujet de l’article est plutôt ténu!

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Le réchauffement climatique s’il a une part naturelle il a également une part humaine liée à la combustion des stocks de combustibles fossiles qui eux ne se constituent pas à la même vitesse qu’ils sont consommés.

      Le carbone piégé dans le pétrole et le charbon et associé à de l’oxygène lors de la combustion ce qui produit un gaz à effet de serre le CO2 c’est un phénomène physique incontesté de la pure chimie organique.

      Les moyens de le stocker à nouveau sont partiels: augmenter la biomasse végétal et le phytoplancton mais cela ne dure que le cycle de vie de chaque organisme; nous sommes loin du temps nécessaire à la reproduction du charbon et du pétrole.

      Cette masse de CO2 supplémentaire a été émise pour la très grande partie après la révolution industrielle en un temps très court. Connaissant les quantités brûlées un chimiste peut obtenir la quantité de carbone supplémentaire dans l’atmosphère d’origine purement industrielle.

      D’autres phénomènes cataclysmiques ont eut lieu rétorquent les opposants aux mesures de protection de l’environnement.

      Le problème n’est pas seulement l’élévation de la température mais la vitesse à laquelle cette élévation se produit et les doutes sur nos capacités d’adaptation et sur les capacités d’adaptation de l’environnement dont nous dépendons toujours.

      3,8 milliards de personnes vivent à moins de 150 km d’une côte et bien d’autres le long de fleuves, comme le Gange, qui dépendent de glaciers sans compter les populations qui souffrent déjà en zones tropicales.

      Ce n’est pas un petit problème alors si nous pouvons avoir un usage rationnel des combustibles fossiles nous aurons une chance de laisser l’ensemble des populations s’adapter.

      C’est aussi remettre en cause un mode de vie que Trump par exemple refuse de remettre en cause pour préserver le commerce qui fait le bonheur des capitalistes en premier lieu.

      Un des plus gros émetteurs de CO2 est le transport pourtant il hors de question de toucher aux géants mondiaux de l’automobile qui trouveront d’ailleurs comme alliés les ouvriers de ces industries.

      Pourtant il faudrait repenser les transports au quotidien, l’urbanisation, le prix des logements, l’attachement à la maison individuelle, les activités touristiques,…

      Si ces activités reposaient uniquement sur du renouvelable ou de l’énergie disponible sur un très long terme et sans modification de l’environnement nous serions tranquilles pour quelques générations, ce n’est pas le cas.

      En plus du réchauffement climatique les énergies fossiles ne sont que temporaires à ce rythme de consommation il faudra tôt ou tard préparer la transition.

      Alors pourquoi continuer à gaspiller dans des usages stupides quand nous pourrions vivre mieux sans activités stupides et se concentrer sur ce qui est réellement nécessaire.
      Est-ce bien nécessaire de partir tous comme des moutons en été chaque famille dans sa voiture ?, ou pour passer une semaine ici et une autre la bas sans jamais rencontrer d’autres personnes que les marchands et autres professionnels du tourisme ? Les vacances en train, à vélo ou à pied sont bien rares.

      Les soviétiques n’avaient pas renoncé aux transports mais ils étaient essentiellement collectifs et rien n’était fait pour encourager la voiture individuelle.

      L’adaptation doit être individuelle mais surtout collective et politique.

      Une grande partie de la population mondiale a aujourd’hui besoin d’augmenter son énergie disponible ne serais ce que pour que les enfants puissent lire leurs cours une fois la nuit tombée qui d’ailleurs tombe bien plus vite que chez nous dans les tropiques ou sous l’équateur et ceci toute l’année.

      Par contre dans quelques siècles il y aura bien un phénomène climatique glaciaire lui du à des causes astronomiques.

      En tant qu’humain la planète ont s’en fout un peu, ce qui compte c’est notre survie dans notre environnement.

      Dans cette courbe l’augmentation de la température moyenne correspond bien avec l’introduction de l’usage massif du pétrole puis après les années 1980 avec la mondialisation ou tour à tour nous avons les pays d’Asie qui s’industrialisent de plus en plus et une explosion de la consommation en Europe et aux USA.

      https://ane4bf-datap1.s3-eu-west-1.amazonaws.com/wmocms/s3fs-public/ckeditor/files/Global_mean_temperature.png?3f9q2l.NvxIv2JFxOuSamJsV2YBgs2xD

      https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%C3%A9s-de-presse/c%E2%80%99est-officiel-les-huit-derni%C3%A8res-ann%C3%A9es-sont-bien-les-plus-chaudes

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      • Michel DECHAMPS

        Lorsque l’on étudié la planète Terre elle ce réchauffe depuis des illions d’années pour preuve la calote glacière du pôle nord descendait plus bas que Now York. Et ce n’ait pas par l’activité humaine qu’elle a rétrécie.

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        • Franck Marsal
          Franck Marsal

          Le graphique ci joint montre la variation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère en relation avec les épisodes de glaciation. La relation est claire. La bande mini-maxi de la concentration en CO2 se situe de manière stable entre 190 et 290 ppm. Les derniers relevés (2022) font apparaître une concentration en CO2 au dela de 418 ppm, et si l’on tient compte des autres gaz, on obtient une concentration de 523 ppm d’équivalent CO2, en augmentation de 36% depuis 1980.

          Donc, comme le dit très justement Daniel :”Le problème n’est pas seulement l’élévation de la température mais la vitesse à laquelle cette élévation se produit et les doutes sur nos capacités d’adaptation et sur les capacités d’adaptation de l’environnement dont nous dépendons toujours.”

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