Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le véritable défi de Biden n’est pas la Chine mais une génération anti-travail, par Ding Gang

OPINION / CHRONIQUEURSPublié: Nov 24, 2021 06: 13 PM   

Illustration : Liu Rui/GT Lorsque Washington a fait de Pékin le « concurrent le plus sérieux » des États-Unis, les think tankers de la Maison Blanche n’ont pas réussi à prévoir qu’un problème intérieur, caché sous la surface de la société américaine, a finalement commencé à éclater.

En raison de l’épidémie, le défi est venu plus tôt et plus férocement.

De plus en plus de jeunes Américains ne veulent pas devenir « captifs » de leur travail. Leur attitude envers le travail est complètement différente de celle de leurs prédécesseurs. Une tempête anti-travail menace à l’horizon.

Malheureusement, cette tempête s’annonce juste au moment où la facture d’infrastructure de 1 billion de dollars est en train de se réaliser. Le président américain Joe Biden fait face à une génération de jeunes Américains qui repensent l’importance du travail. En mai, Business Insider a publié un article intitulé « La vérité derrière la pénurie de main-d’œuvre en Amérique est que nous ne sommes pas prêts à repenser le travail ».

Les marchandises importées continuent d’affluer vers les ports et aéroports américains.

Cependant, le pays, qui ne manque pas d’autoroutes, est maintenant incapable de livrer des cadeaux pour Noël aux maisons en raison du manque de chauffeurs et d’arrimages.

L’industrie américaine du transport est confrontée à sa pire pénurie de main-d’œuvre en quatre ans, avec une pénurie d’environ 60 000 chauffeurs.

Ce n’est pas seulement un problème d’un seul secteur d’activité. Selon le département américain du Travail, 4,3 millions de personnes ont quitté leur emploi en août, ce qui laisse le nombre d’emplois vacants à plus de 10 millions, légèrement inférieur aux 11,1 millions de juillet. Et le nombre de personnes qui ont cessé de s’inscrire a atteint 4,4 millions en septembre. C’est le nombre le plus élevé en 20 ans.

Le désir d’obtenir un emploi mieux rémunéré n’est apparemment pas la seule raison. Il y a deux ans, alors qu’ils embauchaient des camionneurs, Walmart leur offrait un salaire de près de 90 000 $ par an. Un de mes amis qui était chauffeur de camion a expliqué le « mystère » qui se cache derrière une offre aussi généreuse: qui des jeunes Américains d’aujourd’hui veut faire ce genre de travail acharné?

Il y a aussi beaucoup d’autres raisons.

Certaines personnes veulent une meilleure assurance maladie, et certains employés plus âgés qui avaient perdu leur emploi pendant l’épidémie ont décidé de prendre une retraite anticipée. Beaucoup de gens préfèrent un horaire de travail flexible et le travail à distance. Certains employés ne se sont pas habitués à l’horaire de travail fixe après leur retour au travail après l’épidémie.

Dans un article « Même avec un emploi de rêve, vous pouvez être anti-travail » publié dans le New York Times en octobre, l’auteur Farhad Manjoo a fait valoir que « dans son réarrangement soudain de la vie quotidienne, la pandémie aurait pu inciter beaucoup de gens à envisager une nouvelle possibilité merveilleusement anti-américaine – critiquant le fait que notre société est entièrement trop obsédée par le travail, que l’emploi n’est pas le seul moyen de trouver un sens à la vie et que parfois aucun emploi ne vaut mieux qu’un mauvais emploi.

Le regard de la jeune génération américaine sur le travail est évidemment en train de changer. Alors que l’ancienne génération considère le travail comme le fondement de la vie et du bonheur familial, la nouvelle génération voit le travail pour le chèque de paie comme une « prison pour l’esprit et l’âme » et une telle prison mentale doit être brisée.

Le résultat du changement de mentalité est que, d’une part, il est apparu une pénurie de main-d’œuvre, mais d’autre part, un grand nombre d’Américains attendent un emploi qui leur convient mieux.

Selon une enquête réalisée en septembre par la National Federation of Independent Businesses (NFIB), la plus grande association de petites entreprises aux États-Unis, un nombre record de 51% des propriétaires de petites entreprises ont déclaré des offres d’emploi qu’ils n’étaient pas en mesure de pourvoir.

Il n’y a rien de mal à poursuivre la joie dans le travail et à chercher un emploi « significatif ».

Cependant, lorsqu’une telle atmosphère imprègne toute la société, qui va réaliser le plan d’infrastructure du président Biden? Y aura-t-il plus de jeunes Américains qui seront prêts à s’engager dans des emplois ennuyeux et répétitifs et mal rémunérés dans la logistique, la restauration, la fabrication et d’autres industries, ou à faire des travaux physiques lourds?

Le mouvement anti-travail américain constitue un contraste frappant avec ce qui se passe en Chine, où des dizaines de milliers de travailleurs chinois s’en tiennent à travailler dans la construction, les transports, la prévention des épidémies et la fabrication au milieu de l’épidémie de COVID-19.

Le développement d’un pays dépend dans une large mesure de l’esprit de travail de sa population. La question de savoir si les objectifs des institutions et du gouvernement de stimuler l’économie peuvent être atteints dépend également de la volonté de la population de faire des efforts à cette fin. S’il y a vraiment une relation concurrentielle entre la Chine et les États-Unis, ce qui est important ensuite, c’est la façon dont les jeunes des deux pays traitent leurs emplois respectivement.

Chers lecteurs, croyez-vous vraiment que ce problème américain peut être résolu en faisant de la Chine un concurrent majeur ?

L’auteur est rédacteur en chef du Quotidien du Peuple et actuellement chercheur principal à l’Institut d’études financières de Chongyang de l’Université Renmin de Chine.

dinggang@globaltimes.com.cn. Suivez-le sur Twitter @dinggangchina

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 284

Suite de l'article

14 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    “S’il y a vraiment une relation concurrentielle entre la Chine et les États-Unis, ce qui est important ensuite, c’est la façon dont les jeunes des deux pays traitent leurs emplois respectivement.”

    Les jeunes où bien les employeurs et l’État ?
    En occident aussi il y a quelques années les jeunes, comme les autres, ne rechignaient pas au travail. Le point commun qu’il y avait avec la Chine était le progrès.
    Les conditions de vie s’amélioraient pour de nombreux salariés, logements, équipement électroménager, voiture, vacances, nourriture, santé, éducation de leurs enfants, accès aux loisirs, conditions de travail,… Bref s’était l’Amérique la Chine.

    De nos jours y compris en Europe, tout augmente les cadences de travail, le stress, la précarité, les prix, tout sauf les salaires et les conditions de vie.

    Vous êtes passionné par un métier ou avez la vocation, informaticien, infirmière, enseignant il y a des chances que les conditions de travail et les rémunérations vous déçoivent, tout comme le manque de reconnaissance du travail. — L’Union Soviétique était un des rares pays à faire des travailleurs des héros dans l’art —

    Envie de souffler un peu, s’offrir une pose ? Les loisirs deviennent hors de prix, les voyages pour une minorité, tout est dans les mains du marché. Combien de cinéma municipaux, de centres de
    vacances d’entreprises, de lieux de culture ouverts à tous ?

    Travaille et tais-toi !

    Plus personne ne veut faire le service dans des restaurants pour un salaire de merde, des conditions de travail déplorables et pour payer la porsche de celui qui vous exploite, qui insulte, qui abuse.

    Dans les métiers du soin en Ephad ou dans l’entretien combien de femmes aux dos brisés, mal payées, au horaires incompatibles avec une vie de famille ou sociale.

    Il y a aussi chez nous toute une génération qui voit l’État de santé des vieux qui ont été brisés dans les chantiers ou à l’usine par une trop longue et pénible carrière. Dans mon quartier d’enfance on voit de nombreux chibanis cassés, usés, ceux que nos élites méprisent et qu’ils se permettent d’insulter impunément avant de se présenter aux élections, une autre institution que fuient les jeunes.

    Les jeunes étudiants se lancent dans des études la plupart du temps sans visibilité sur leur avenir, avant même d’affronter le MARCHE de l’emploi, où une partie sera insultée de fainéants, comme leur parents pour certains. Dans les pays socialistes l’emploi était garanti pour tous.

    La numérisation et le contrôle centralisé du travail grâce à l’informatique supprime petit à petit les espaces d’initiative au travail, même dans des métiers comme les agents de nettoyage, chez les particuliers, sont fliqués par un smartphone.

    Les formes précaires se généralisent, les entreprises dites d’insertions ne font que priver de cotisation les bas salaires, culpabiliser et stigmatiser les chômeurs, entreprises où des managers de gôche ou chrétiens se donnent bonne conscience. L’employé précaire, souvent une femme n’aura qu’à faire ses courses aux restos du cœur qui ne promettent pas le Grand Soir. Une femme qui souvent y exerce un métier indispensable pour s’occuper d’une personne âgée abandonnée, ou d’un malade, ou aider une maman qui peut encore se payer ses services.

    Une partie de la population continue a fermer sa gueule, comme ont leur a appris de l’école à l’entreprise, mais ils se mettent en grève illimitée.

    Qui veut travailler toute sa vie pour la banque à rembourser des crédit ? Qui peut encore voir des escrocs se payer des voyages dans l’espace ? Quand des millions vont à la soupe populaire dans les villes riches, que des millions d’humains manquent de soins.

    Ce n’est pas une solution aux crises capitalistes, mais un sérieux problème pour le capitalisme où tout le rêve vendu pendant des années, s’évapore, révélant à ceux qui ne le voyaient pas encore la dure réalité et la violence de la prédation quotidienne et totalitaire du capitalisme qui étouffe la vitalité des peuples. Le rejet du capitalisme et de ses injustices se généralise.

    Avec la pandémie les capitalistes appellent leur population à occuper les postes où étaient exploités les travailleurs détachés venu des pays libérés du socialisme, poste où ces derniers étaient exploités sans pitié, parfois jusqu’à la mort comme dans les champs de LLeda où des sans papiers dorment à même la rue en attendant un emplois agricole les étés.

    Pendant ce temps les élites médiatiques et politiques dégueulent leur mépris et leur haine des pauvres, des humbles. Les insultes contre le monde du travail vont reprendre de la part de ceux qui sont censés être nos responsables. Pas d’argent pour le travail, pas d’argent pour l’investissement, pas d’argent pour les services publics, pas d’argent pour vous ! Voilà le programme à chaque élection “démocratique”.

    La fuite devant le travail n’est pas non plus une solution pour les peuples opprimés, peut être que le souvenir des luttes passées va refaire surface et faire renaître dans nos pays la lutte pour le socialisme, seule condition pour notre liberté.

    Socialisme où le travail est réalisé au profit de l’ensemble de la population, où chacun a sa place.

    A quand un monument aux travailleurs, comme l’ouvrier et la kolkhozienne, à la place de l’Arc de Triomphe (de la bourgeoisie) à Paris ?

    Pablo Hasél, Elisa : “Siempre viviran”
    https://youtu.be/rYrph1JMxMk

    Répondre
  • Renaud Bernard
    Renaud Bernard

    Xi est en mesure de réussir là où Khrouchtchev avait échoué. Apprendre des erreurs de celui dont initialement on partageait les vues est la marque même d’un esprit éclairé. Xi n’est pas dans une logique de concurrence, voire d’affrontement. Ce serait faire le jeu des Américains qui voudraient la voir s’installer entre eux et son pays.

    Ni concurrence, ni affrontement, ni guerre froide new look, il ne doit y avoir que comparaison, sans plus. Cela suffit. Elle vient à l’esprit intuitivement par le fait, puisque les Etats-Unis et la Chine sont en tête des PIB mondiaux. Ce n’est pas une raison pour en venir aux mains, dans un esprit de revanche et avec la volonté d’imposer à tous, par la force, le régime politique dont on se réclame. Pour que le socialisme triomphe, point ne sera besoin d’obliger les peuples à l’adopter. Il n’y aura qu’à les inviter à voir et à juger par eux-mêmes, et à choisir librement, en ayant eux aussi appris, comme le font les Chinois.

    Répondre
    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      “Il n’y aura qu’à les inviter à voir et à juger par eux-mêmes, et à choisir librement, en ayant eux aussi appris, comme le font les Chinois.”

      Comment expliquer alors la monté de l’extrême droite et la disparition du mouvement communiste dans les pays occidentaux.
      Les peuples peuvent voter “librement”, s’associer “librement”, faire des choix rationnels.
      Ces dernières années seul des gouvernements libéraux gagnent systématiquement les élections ; à l’exception du Kerala.

      Pour ce qui est de la France après le désastre social des 3 derniers gouvernements en particulier et des précédents également le peuple “ayant appris” s’apprête à voter à 33% extrême droite si l’on crois les sondages et pour le reste à droite toutes et une poignée social libéral.

      Pourtant ils devraient constater les progrès des conditions de vie des Chinois, il devraient avoir perçu le désastre social et économique des ex pays socialistes passés au capitalisme, la fin du travail garanti, des soins de santé, des logements et transports bon marché.

      De nombreux reportages anodins le suggère.

      Le programme communiste de 2007, porté par MGB, n’était-il pas le meilleur proposé aux français ? Oui malgré tous les défauts, il était le meilleur ; et pourtant le résultat fut de 1,93% des voix.

      Qui veut plus de chômage, la fermeture de lits, moins de médecins, des classes surchargées, des logements étudiants chers et minables ? Pourtant le peuple vote contre ses intérêts.

      La réalité est que le “peuple” s’en fout et ne cherche pas à se renseigner, il réagit contre les gouvernements en place, voilà sa seule réaction aux conséquences du capitalisme ; réaction qui ne fait que remettre les mêmes politiques sous des étiquettes différentes.

      L’un des rares moment un peu progressistes fut l’arrivée des communistes après guerre, un progrès qui fut tout de même imposé en en venant aux mains pendant l’occupation.

      Si l’on remonte l’Histoire en Asie le Vietnam fut libéré par la force et avec l’aide de la Chine et de l’URSS, idem pour la guerre de Corée. — Le film “La bataille du lac Changjing” a le record mondial d’entrées au cinéma —.

      Il ne s’agit pas d’imposer au peuple, mais à la classe dominante minoritaire, manipulatrice, criminelle. Il suffit de voir le chaos produit par les armées occidentales ces dernières années, des Balkans, à l’Afrique et au Moyen Orient. Ce sont les capitalistes qui imposent des conditions de vie indignes à des millions de personnes. Comme se fut le cas en Amérique Latine et en Afrique où par coups d’État ou interventions militaires les intérêts de la bourgeoisie sont préservés.
      Avons nous déjà oublié les deux guerres mondiales et leurs causes ?

      Bien sur la Chine ne cherche pas le conflit, mais les provocations sont du fait de l’impérialisme, portant leurs forces armées aux portes de pays souverains et leurs agents au cœur des pays visés, comme en Biélorussie.
      Si la Chine n’est pas dans une logique de confrontation, la concurrence entre deux systèmes est une réalité, sur un marché ouvert, où le moins adapté va perdre. La qualité des infrastructures socialistes est supérieure à celles des pays capitalistes, investissements, éducation, santé, cohésion sociale. Les capitalistes savent qu’ils ne peuvent pas résister pacifiquement.
      Ce qui nous sauve d’une 3ème guerre mondiale est la puissance des armées Russes et Chinoise et aussi l’équilibre imposé par la bombe atomique.

      La liberté de jugement est idéaliste, c’est un mythe, ça ne correspond pas à la réalité.
      Pour pouvoir juger il faut pouvoir comprendre, étudier, détenir les bonnes informations avoir un minimum de capacités de raisonnement.

      Nos lycéens quand ont leur enseigne les révolutions en France au XIXe siècle, Marx, l’AIT, la Première Internationale, le socialisme ne sont pas enseignés, et l’impérialisme à peine évoqué.

      Répondre
      • Renaud Bernard
        Renaud Bernard

        Je n’ai pas mis de guillemets à l’adverbe pour dire que les peuples doivent choisir librement, je n’en mettrais pas non plus au substantif s’il me venait d’évoquer le peuple, quels que soient ses états d’âme, qu’il s’en foute ou non, qu’il vote à droite ou à gauche. Ce que prend en compte un marxiste-léniniste, c’est la réalité objective, à un moment donné de l’histoire. Les peuples sont les entités réelles – très polymorphes au demeurant et culturellement variées mais entités tout de même – éligibles à la souveraineté.

        La qualité des infrastructures soviétiques, qui étaient la réalité du socialisme à l’époque, étaient inférieures à celles des pays capitalistes, à commencer par les USA. Les infrastructures et les superstructures, faut-il ajouter. Si elles avaient été de qualité supérieure, les régimes socialistes ne se seraient pas écroulés et les régimes parlementaires, présidentiel pour les USA, ne leur auraient pas survécu. Dans le cas de la RDA, c’est l’Etat lui-même qui a disparu. Ce que les peuples de l’ancien bloc de l’Est éprouvent en leur âme et conscience a propos de l’économie capitaliste qu’ils pratiquent par la force des choses est tout à fait secondaire.

        Il faut maintenant que le socialisme se dote de structures (infra- et super-) efficaces, indiscutables, solides, impossibles à remettre en cause, qui supplanteront celles des pays à régime parlementaire. Le parlementarisme voilà l’ennemi ! Voilà le piège !

        Le PCF est devenu moribond d’y être tombé. Marie-George Buffet en a fait l’expérience, et il est bien possible que Fabien Roussel la fasse aussi. C’est une impasse, on n’en sortira pas. Il faut affirmer bien haut que le fameux principe ‘un homme, une voix’ n’a de validité pour un marxiste que si les partis bourgeois, ou avec un tropisme bourgeois, en sont exclus. Seul le parti communiste, unique parti fondé sur le marxisme-léninisme, doit être autorisé à présenter des candidats à toute élection. C’est une évidence qui découle directement de la lutte des classes et de la dictature du prolétariat qui en découle. Le PCF s’est rendu malade de les avoir abandonnées.

        Une maladie mortelle s’il ne se soigne pas avec les remèdes que ses symptômes commandent de prescrire avec certitude et les circonstances d’appliquer dans l’urgence.

        Répondre
        • Marianne
          Marianne

          “La qualité des infrastructures soviétiques, qui étaient la réalité du socialisme à l’époque, étaient inférieures à celles des pays capitalistes”, cela n’est vrai que pour un occidental qui n’a pas vécu en URSS et qui par conséquent ne peut pas connaître la réalité de ce pays. Le rideau de fer étant dans les deux sens, il ne faut pas l’oublier, et d’ailleurs les Soviétiques connaissaient bien mieux l’occident que nous ne les connaissions. C’est aussi une question de curiosité. La qualité des transports publics étant tout simplement incroyable, tant urbains qu’inter-urbains. Métro, tramways, trolleybus, autobus, taxis, minibus à la demande, trains de banlieue, avions, hélicoptères, motos, motoneiges, etc, tout cela à un prix défiant toute concurrence, l’imagination, et qui donnait une immense liberté de se déplacer à travers le pays. Il y avait même des trains de banlieue spéciaux à l’époque de la cueillette des champignons! Et en dehors des transports, il y a aussi le chauffage urbain gratuit, l’éducation, la santé, les bibliothèques, etc. Une seule chose était problématique, l’approvisionnement, à cause du méconnaissance, à mon avis, des mécanismes du marché, mais c’est un tout autre débat.

          Répondre
          • Renaud Bernard
            Renaud Bernard

            Il ne faut pas être hémiplégique de l’intelligence. Il faut au contraire savoir nuancer toute critique et raisonner avec ses deux cerveaux, le droit et le gauche. Il y avait des fonctions de l’Etat qui étaient bien remplies en URSS, et vous avez raison de les mettre en avant. Elles font partie du bilan du régime.

            Une remarque toutefois : le chauffage des habitations ne pouvait pas être vraiment gratuit. L’énergie, même en matière de chauffage urbain, à un coût. Quand l’Etat le prend en charge, il le finance par l’impôt, payé par les contribuables : l’argent public provient de l’argent privé, la mutualisation ne le fait pas tomber du ciel. Elle permet une certaine équité dans la gestion des immeubles, mais ce n’est pas la gratuité, qui eût incité les habitants à forcer sur les thermostats.

            Il est certain que parmi les causes de l’effondrement du régime soviétique, le poids économique de la guerre froide, imposée par les Etats-Unis et ses alliés occidentaux, a été un facteur important de déstabilisation. Le bien-être des populations était assuré, mais il fallait lutter contre l’impérialisme, ce qui se révéla finalement au-dessus des forces de l’URSS.

            Beaucoup d’avantages sociaux disparurent avec elle. Aujourd’hui les gens les regrettent, ce que traduit la vitalité des partis communistes des pays où autrefois ils étaient au pouvoir, à commencer par la Russie, héritière de l’URSS. Il est envisageable que le PCFR, héritier lui du PCUS, revienne au pouvoir, malgré l’opposition des autres partis qui lui livrent une guerre froide intérieure. Les éléments antisocialistes ne désarment pas. Mais c’est, là aussi, un tout autre débat.

          • etoilerouge
            etoilerouge

            La trahison cela existe aussi
            Et certains dirigeants, les cadres ont trahi comme ils trahissent ds les entreprises capitalistes en France et ailleurs chaque jour les intérêts du GD nombre pour développer les leurs.

          • Danielle Bleitrach

            une fois de plus renaud bernard dans votre désir éperdu de défendre les lieux communs de la pensée bourgeoise vous dites n’importe quoi et ma foi assez grossièrement (d’une manière entre autres sexiste, le coup de la moitié du cerveau appliqué à une femme décidemment vous n’en ratez pas une). Marianne qui gère ce blog et parle 12 langues dontle chinois et le russe et connait parfaitement de l’intérieur cesdeux pays (elle a été mariée en CHINE et y retourne frequement, elle a vécu de nombreuses années en URSS, A UNE AGREGATION de russe et elle sait ce dont elle parle, nous lui devons la plupart des traductions de ce blog et personnellement j’ai au cours de nos années decollaboration dans ce blog et dans des livres acquis pour son opinion une considération que je souhaite voir partager parce que jevous le répète elle neparle pas au hasard et même si elle a de la sympathie celle-ci ne s’exerce jamais au prix de la vérité…

          • Renaud Bernard
            Renaud Bernard

            Je suis de votre avis sur tous les points sauf un : oui, j’use de lieux communs, je les désire éperdument pour défendre la pensée bourgeoise, je dis n’importe quoi, de façon grossière. Je l’admets volontiers. En revanche je ne suis pas sexiste. La référence que j’ai faite aux deux hémisphères cérébraux, le droit et le gauche, n’a rien à voir avec le sexisme. Je faisais allusion à la capacité de penser contradictoirement, c’est-à-dire de manier des concepts auxquels on est a priori peu familier mais qui sont néanmoins défendus par les citoyens du camp opposé. Il suffit pour cet exercice qu’on fasse l’hypothèse qu’ils ne sont pas tous des imbéciles, sans préjudice des considérations de classe.

            Croyez que j’apprécie comme nous tous sur ce blog les qualités de gestionnaire de Marianne, ainsi que ses compétences linguistiques. Elle s’acquitte de sa mission avec une maîtrise qui mérite d’être saluée.

            J’essaie de me rendre exempt des vices de l’esprit, sans fanfaronnade, très loin d’être sûr d’y réussir. J’y ai même échoué, d’après mainte expertise dont la vôtre. Suis-je tenu au résultat ? Si oui, dois-je être sanctionné de ne pas l’avoir encore atteint ? Vous devriez plutôt m’encourager dans ce chemin qui vient vers vous, quelque maladroite que soit la manière de le parcourir.

          • Marianne
            Marianne

            Je ne suis en rien gestionnaire de ce blog, dieu merci. J’essaie juste de garder vivant le souvenir de ce qu’a été l’URSS, exercice difficile à cause de poids de l’idéologie dominante, qui pèse sur chacun d’entre nous, à cause de l’éloignement dans le temps, et plus encore que le temps, un changement de mentalité qui tente de nous faire croire que l’époque où l’homme n’était pas un loup pour l’homme, mais un ami, un camarade et un frère, n’a jamais existé.

          • Jeanne Labaigt
            Jeanne Labaigt

            Oui Marianne cela a existé.

          • Jeanne Labaigt
            Jeanne Labaigt

            Un Etat socialiste ne “finance “pas l’énergie par l’impôt qui serait de l’argent privé.
            Dans un Etat socialiste le travail est socialisé, la production est socialisée et répartie entre les producteurs .
            L’Etat est une superstructure, mais dans un régime socialiste il est soumis à la direction du prolétariat par l’intermédiaire du Parti.
            En URSS l’éducation était gratuite et pour tous (et de quel niveau !) mais elle n’était pas payée par l’impôt de contribuables propriétaires et en concurrence, elle était une “répartition” de la part socialisée des produits du travail humain qui n’étaient pas appropriés par des intérêts individuels.
            Cette répartition se faisait dans un”plan” qui portait aussi sur la production, mais qui avait pour finalité de satisfaire les besoins des individus équitablement, sans appropriation, ni niches fiscales!
            Qui a voyagé en URSS, y a vécu un tant soit peu sait combien les transports étaient aisés, les livres accessibles, les places de concert, d’opéra à la portée de tous, le sport etc…

          • etoilerouge6
            etoilerouge6

            Exact. ET notre monde d’abrutis vantantqui aujourd’hui ns explique, les descendants des memes qu’il faut “abandonner” son véhicule. Fallait pas abandonner l’URSS.

          • Dechamps
            Dechamps

            Ho oui je sais car j’ai passé un mois en URSS de Moscou a Léningrad jus en train ; et de Léningrad à Sotchi en Avion ensuite la Géorgie le Pays de Staline; et je n’ai pas compris comment le peuple a accepter d’abandonner cela ! Oui je sais les trahisons de dirigeants , mais quand même! Quand je vois la lutte magnifique de Cuba !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.