Selon une information du Point relayée par quelques articles et interviews dans le Figaro nous apprenons que sort le 24 mai 2023 un court récit de 112 pages chez Flammarion, intitulé “quelques mois de ma vie” Pour mesurer ce qui se passe en France, je vous conseille simplement de comparer cet article avec l’interview du camarade grec, Kostas Kazakos, homme de théâtre qui nous parle de sa responsabilité politique face à la culture. Dites-vous bien qu’il y a eu un jour un parti communiste français qui a exigé des intellectuels, des créateurs le meilleur d’eux-mêmes pour qu’ils l’offrent à la classe ouvrière sans abaisser leur exigence mais en ouvrant le dialogue … Ils n’ont pas fait des intellectuels des marchandises, des courtisans, des bouffons paillette et strass et soirées en ville… Ils en ont fait des acteurs à part entière d’un changement révolutionnaire… Ce temps reste en nous, il nous a pétri et cette trahison est la pire… Houellebecq dit ce temps d’aujourd’hui où l’individu enfermé dans sa seule subjectivité est comme un poisson mort qui pourrit par la tête… Parce que les indignations consensuelles qu’on lui suggère sont déshonorantes il ne reste plus qu’à dégueuler tripes et boyaux…
“Un poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de rester vivant.”
En exprimant cet aphorisme Michel Houellebecq a dit l’essentiel : est-il en vie ? Il a déjà expliqué qu’il fallait écrire en s’imaginant mort à la parution pour ne pas avoir à affronter l’impudeur de l’écriture. C’est la grande question qui visiblement le hante et qui l’a sans doute poussé à placer sous la loupe ses dernières frasques d’octobre 2022 à mars 2023 : est-ce que c’est une vie ?
Première affaire, il s’agit de la plainte de la Grande mosquée de Paris, « son entrevue avec le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, médiatisée par le grand rabbin Haïm Korsia ». Le tout à cause d’un dialogue un tantinet aviné avec Michel Onfray, un autre de la même espèce mais nettement moins talentueux”, affaire dont il voudrait faire ressortir qu’il n’est pas raciste mais islamophobe et encore pas à temps complet. Cette histoire ne l’intéresse pas et il trouve ça “idiot”, on sent bien que le jugement porte moins sur le racisme de ses propos que sur la mauvaise compagnie de Michel Onfray… On peut être raciste, xénophobe mais pas avec n’importe qui… C’est ça la “bêtise”. Et ça c’est largement partagé dans nos élites, on les sent au bord de la crise de nerfs face à leurs semblables…
Deuxième affaire de cette courte période : son apparition dans un film pornographique. Dans la bande-annonce du film Kirac 27, réalisé par le collectif néerlandais du même nom, on voyait Michel Houellebecq, torse nu dans un lit, embrassant une jeune femme. Je ne sais ce que vous en pensez mais la pornographie m’a toujours parue être conçue pour susciter le désir, il faut avoir une conception assez particulière du désir pour le mettre en relation avec Houellebecq. Mais passons, tous les goûts sont dans la nature : il expliquait qu’il avait accepté de jouer dedans et avoir signé un contrat, « sous réserve que [son] anonymat soit préservé ». Une condition que le réalisateur n’a, d’après lui, pas respectée. Effectivement on se demande l’intérêt d’une telle exhibition s’il n’était pas indiqué le fait qu’il s’agissait de l’écrivain. Ce moment de doute sur la logique la plus élémentaire peut-il ou non être perçu comme de l’audace, comme du non conformisme, le sacré de la transgression ? Je m’interroge… Est-ce qu’il y croit réellement ?
Ce type de rupture avec la logique la plus élémentaire devenue une simple particule parait la chose la mieux répandue au monde des lettres et des arts. En ce moment a lieu le festival de Cannes et nous mesurons bien à quel point chaque œuvre dépend de sa promotion et celle-ci de l’art et la manière de l’assortir d’un quelconque scandale de mœurs. Pourquoi prétendre y ajouter de l’indignation? d’un constat du crime de lèse majesté alors que cela fait partie du contrat de promotion de la plus minable des productions “culturelles”? Comme tous les autres, Houellebecq s’estimant atteint dans sa réputation (il était dépeint comme «une star du porno») avait engagé des poursuites pour faire interdire ledit film. Mais, le tribunal d’Amsterdam l’avait finalement débouté et comme le révélait Le Figaro, Houellebecq a alors annoncé faire appel… Résumé de son état d’esprit : « Pour la première fois dans ma vie, je me sentis traité, absolument, comme l’objet d’un documentaire animalier ; il m’est difficile d’oublier ce moment. » Nouvelle erreur, la seule manière d’être bien traité est aujourd’hui de participer à un documentaire animalier et de pouvoir être identifié à la détresse animale… Voir un commentaire sur les réseaux sociaux sur Alain Delon, dont était vantée la sensibilité exquise… à la cause animale. Alors que l’acteur s’est toujours pris pour un samouraï pour mieux rendre chevaleresque ses propensions à embrasser les causes fascistes… C’est chez Alain Delon une manière de défendre au moins le métier, comme chez Brigitte Bardot de le dénoncer, tous deux au profit du fascisme… Donc sauver le métier passe par l’identification à l’animal, l’humain étant perdu… faire la bête… Mais si la première affaire relève de la bêtise des mauvaises fréquentations, celle-ci où il fait la bête provoque en lui des accents céliniens…
Dans une grande mesure Celine, comme le surréalisme qui suivra un autre chemin est un enfant de la guerre, simplement en bon petit bourgeois il exerce son pessimisme aux dépends des autres… Ce qui ne sera pas le cas des surréalistes même s’ils ne sont pas des prolétaires, ce que raconte Soupeault ici et une autre guerre fera un tri, l’antisémitisme, le racisme ne sont que des prétextes pour assurer ce “aux dépends des autres”, parce que Houellebecq et d’autres sont les enfants du confort et leur nombrilisme manque d’enjeux réels.
Michel Houellebecq : « Ce que je confesse surtout à mon propos, c’est ma grande bêtise »
Donc il reste le style… et là-dessus il faut relire Aragon tentant de sauver Céline du naufrage… Il ne suffit pas d’avoir le don de la formule qui vous force à vous retourner, attire votre attention et que l’on confond si aisément avec le style. La médiocrité ordinaire nous intimide par les formules, elle les abat même sur nous en rafales, mais elles sont des points de suspension, d’exclamation mais jamais d’interrogation. Il y a dans la formule ordinaire celle des diners en ville, toujours de la rouerie et jamais de la naïveté, celle qui débusque les contradictions et vous force à mâcher au lieu de gober. Aragon me disait un jour en exerçant une simple pression du doigt sur les feuilles du troène qui bien que vertes se détachaient : “tout ce qui est facile doit disparaître”. C’est dans cette manière de faire disparaître le facile que nous revient comme à Brecht, l’image de l’ascension dans le choix politique.
Peut-être faut-il en plus du talent, en plus de refuser l’emphase, faire de la politique en acceptant sa subjectivité, se souvenir de ces moments où se perd la dignité, garder précieusement en soi ce mal être d’indignité où on a accablé un pauvre mec pour se sentir admis. Accepter d’être naïf c’est interroger comme si tu t’identifiais à lui et que de ce moment où tu as failli tu retires cette vision qui va te faire te hisser sur les épaules de l’époque. Faute d’avoir respecté son mal être, Houellebecq retombe dans le naturalisme, là où on se contente de plaquer sur le concret de pures spéculations, ce qui est connu, des certitudes, un vieux chapeau poussiéreux. On croit ne pas vouloir ouvrir des portes “ouvertes” mais en fait on a oublié à quel point on doit sans cesse les ré-ouvrir, comme ce qui est réellement remarquable est fugace et s’assèche plus vite que le gosier de l’ivrogne.
Faire la bête c’est tout à fait commun, mais la “naïveté” est un art, le fruit d’une vie d’apprentissage.
Comment penser “l’époque”, peut-être y a-t-il chez Houellebecq comme souvent un début de chemin, celui du talent, il aurait presque appris à interroger toutes choses avec “naïveté” comme le proposait Brecht. On n’est pas né dans une famille communiste sans en garder quelque chose jusque dans le reniement… On conserve quelque chose de l’ordre du “je ne sais pas!” mais on prétend en rester là… Rien d’évident, apprendre à voir au lieu de regarder, la dialectique que Brecht exigeait du spectateur : à ce prix là tu ne te hisseras vers le concret. “Stop! pas si vite. Où prenez vous cela?”, disait Brecht et je vous ai récemment recommandé devant le feuilleton politicien, le fait que la politique n’était plus que “communication”, mise en scène d’adopter le regard que l’on doit avoir devant toute fiction.
Brecht recommande quand on va un peu trop vite des faits à l’idée de la conscience de s’arrêter un moment sur la manière dont on passe des uns à l’autre en doutant de l’édifiant parce que sur l’édifiant on n’édifie rien… C’est comme ça… La naïveté disait-il c’est l’attitude que Lénine recommande dans l’ascension des montagnes.
La bêtise est une certitude comme dans la rencontre entre Bouvard et Pecuchet, la naïveté c’est de ne jamais renoncer à explorer un chemin dans l’escalade des montagnes. Ne pas se contenter de “l’édifiant” parce que sur l’édifiant on ne peut rien édifier, mais chercher le chemin…
C’est peut-être pour cela que comme une imbécile, j’attends toujours quelque chose de l’action politique et dans un tout autre domaine de ceux qui comme dans ce texte que j’aime tant de Büchner proposent à la littérature l’escalade par l’écrivain Lenz de sa propre folie… Encore un texte et un écrivain qui passionnait Brecht. Je ne prendrais sans doute pas de conseils littéraires chez Lénine mais ce texte sur le “génie” politique peut aider à comprendre en quoi la littérature peut se dépasser elle-même et coïncider avec une civilisation … pour le meilleur et le pire…
LÉNINE : SUR L’ASCENSION DES HAUTES MONTAGNES
22 avril 2020
Il y a 150 ans, le 22 avril 1870, naissait Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine, en Russie. À cette occasion, nous souhaitions faire découvrir un texte bref et peu connu – que Brecht appréciait tout particulièrement – rédigé à la fin de l’année 1922, et publié pour la première fois en avril 1924, quelques semaines après la mort de Lénine, dans la Pravda. La métaphore qui sert de point de départ à ce texte (un homme effectue l’ascension d’une haute montagne et, s’étant déjà élevé plus haut que tous les autres, se trouve contraint, pour atteindre son but, de redescendre et d’emprunter des chemins détournés) résonne avec la situation dramatique dans laquelle se trouve le jeune État soviétique au moment de sa rédaction, entre échec des soulèvements révolutionnaires en Europe occidentale, séquelles de la guerre civile et mise en place controversée de la Nouvelle Politique Économique. Lénine, déjà malade, fait part dans plusieurs articles de cette période d’une vive inquiétude quant au risque de bureaucratisation et de reconstitution d’une nouvelle classe dirigeante, appelant de ses voeux la formation d’une Inspection ouvrière et paysanne en mesure d’exercer une surveillance populaire indépendante sur les orientations de l’État. Le court texte qui suit reflète, sous la forme d’une anecdote littéraire, que les tâches de la transition au communisme sont incommensurables à celles de la prise du pouvoir, et que tout processus de transformation sociale, ne pouvant se soutenir d’aucune garantie objective, comporte nécessairement une part fondamentale de risque et d’imprévu. La révolution, nous dit Lénine, n’est jamais le déroulement d’un plan calculé à l’avance, elle est une expérimentation permanente.
Imaginons un homme qui effectue l’ascension d’une montagne très élevée, abrupte et encore inexplorée. Supposons qu’après avoir triomphé de difficultés et de dangers inouïs, il a réussi à s’élever beaucoup plus haut que ses prédécesseurs, mais qu’il n’a tout de même pas atteint le sommet. Le voici dans une situation où il est non seulement difficile et dangereux, mais même proprement impossible, d’avancer plus loin dans la direction et le chemin qu’il a choisis. Il lui faut faire demi-tour, redescendre, chercher d’autres chemins, fussent-ils plus longs, mais qui lui permettent de grimper jusqu’au sommet. La descente, à partir de cette altitude jamais encore atteinte à laquelle se trouve notre voyageur imaginaire, offre des difficultés et des dangers plus grands encore, peut-être, que l’ascension : les faux pas le guettent ; il voit malaisément l’endroit où il pose son pied ; il n’a plus cet état d’esprit particulier, conquérant, que créait la marche assurée vers le haut, droit au but, etc. Il lui faut s’entourer d’une corde, perdre des heures entières pour creuser au piolet des marches ou des endroits où il puisse accrocher solidement la corde ; il lui faut se mouvoir avec la lenteur d’une tortue, et de plus se mouvoir en arrière, vers le bas, en s’éloignant du but ; et on ne voit toujours pas si cette descente terriblement dangereuse et pénible se termine. On ne voit pas apparaître le chemin détourné, un tant soit peu sûr en suivant lequel il serait possible de se remettre en route plus hardiment, plus rapidement et plus directement qu’avant, vers le haut, vers le sommet.
N’est-il pas naturel de penser qu’un homme se trouvant dans cette situation puisse avoir, bien qu’il se soit élevé à une altitude inouïe, des instants de découragement ? Et ces instants seraient sans doute plus nombreux, plus fréquents et plus pénibles, s’il pouvait entendre certaines voix d’en bas, de gens tranquillement installés au loin et observant à travers une lunette d’approche cette descente si dangereuse, qu’on ne peut même pas qualifier (à l’exemple des « sménoviekhovistes »1) de « descente en freinage », car un frein suppose une voiture bien réglée, déjà mise à l’essai, une route préparée à l’avance, des mécanismes qu’on a déjà éprouvés. Mais là, ni voiture, ni route, rien du tout, absolument rien qui ait été déjà éprouvé !
Les voix d’en bas, elles, sont pleines d’une joie mauvaise. Les unes se réjouissent ouvertement, elles piaillent et crient : il va tomber, c’est bien fait, ça lui apprendra à faire le fou ! D’autres essayent de cacher leur joie, agissant plutôt à l’exemple de Ioudouchka Golovlev2 ; ils s’attristent, lèvent les yeux au ciel. Quelle tristesse, nos craintes se justifient ! N’est-ce pas nous qui avons consacré toute notre vie à préparer un plan raisonnable pour l’ascension de cette montagne, qui demandions que l’on sursoie à l’ascension, tant que l’élaboration de notre plan n’était pas terminée ? Et si nous avons lutté si ardemment contre le chemin que l’insensé lui-même abandonne maintenant (regardez, regardez, le voilà qui retourne, qui redescend, qui se prépare pendant des heures entières la possibilité de progresser d’un seul mètre ! Lui qui nous accablait des pires injures quand nous réclamions systématiquement de la modération et de l’ordre !), si nous avons condamné si ardemment l’insensé et si nous avons mis tout le monde en garde, afin qu’on ne l’imite pas et qu’on ne l’aide pas, nous l’avons fait exclusivement par amour pour le grand plan d’ascension de cette même montagne, pour ne pas compromettre en général ce plan grandiose !
Par bonheur, notre voyageur imaginaire, dans l’exemple que nous avons pris, ne peut pas entendre les voix de ses « amis véritables » de l’idée de l’ascension, sinon il serait sans doute pris de nausée. Et l’on dit que la nausée n’aide pas à avoir la tête froide et le pied sûr, particulièrement à très grandes altitudes.
- Smena Vekh est le titre d’une collection d’articles publiés à Prague en 1921, puis le nom d’une revue publiée à Paris d’octobre 1921 à mars 1922. Elle était le porte-parole des partisans d’un courant sociopolitique qui a émergé parmi les intellectuels Russes blancs émigrés en 1921, également soutenu par une partie de la vieille intelligentsia bourgeoise qui n’a pas émigré pour diverses raisons. Un certain retour d’éléments capitalistes en Russie soviétique à la suite de la mise en œuvre de la NEP a servi de base sociale à cette tendance. Lorsque ses partisans ont compris qu’une intervention militaire étrangère ne pourrait pas renverser le pouvoir soviétique, ils ont commencé à préconiser la coopération avec le gouvernement soviétique, espérant une régénération bourgeoise de l’État soviétique. Ils ont considéré la Nouvelle Politique Economique comme une évolution du pouvoir soviétique vers la restauration du capitalisme. Certains d’entre eux étaient prêts à coopérer loyalement avec le gouvernement soviétique et à promouvoir la régénération économique du pays. Par la suite, la plupart d’entre eux se sont ouvertement ralliés à la contre-révolution. (NDT)
- Judas Golovlev – propriétaire terrien et personnage principal du roman de Saltykov-Chtchédrine, Les Golovlev. Il était appelé Judas pour sa bigoterie, son hypocrisie et sa brutalité. Le nom Judas Golovlev est devenu synonyme de ces traits négatifs. (NDT)
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nini
les gens qui aiment ce type cachent mal leur nostalgie de Céline
Franck marsal
Il y a une glorification au départ rampante mais de plus en plus visible et affichée du nazisme. Les rééditions d’Hitler (ne parler pas des œuvres de Lenine, Fidel Castro ou Staline), les films sur l’armée allemande (aucun sur l’armée rouge, la Chine ou Cuba…). Je suis même tombé l semaine passé en consultant un site d’informations militaires, sur une publicité pour des uniformes (neufs, des reproduction) de la wermacht. Il faut se battre pied à pied.
nini
dans le fond nous sommes d’accord. Je n’ai que 30 ans et connais si peu le monde russe que j’ai été ravie de découvrir ce site que je vous recommande, car sans conteste, nous sommes plus liés à ce pays que nous ne le pensons, et aussi, je crois que leurs casseroles et leurs mythologies nous ont culturellement manqués pendant des dizaines d’années. Je crois que l’embargo américain a assez duré à ce niveau, il est futile et enfantilisant, surtout quand on découvre tant de personnes qui ont été inspirantes pour eux y compris et tant d’américains et français qui ont créé des ponts via leurs pratiques, que ce soit le cinéma, la littérature, les arts: https://fr.rbth.com/histoire/85973-sosie-joseph-staline Ah si seulement nous pouvions célébrer nos ressemblances autour de la gastronomie, en bons amateurs planétaire de tout ce qui fait douceur au corps et au coeur.. je l’espère, dans peu.. ça vient.. :)) (espoir wok !!! Tout dans la casserole!)
nini
j’ai commencé à trouver que les stazunis manquaient d’imagination et de compréhension quand j’ai vu les films de tarantino sortir sur les nazillards pourris.. quelle mythologie à la con, tout de même, ces cultes de la personnalité autour du cuir SM et du pouvoir.. vraiment des trips oligarchiques mondiaux. Je leur laisse volontier leur inavouable fascination pour les nazizis.. et cette série à la con pondue par netflix et soutenu par amazon ya quelques années “et si les nazis avaient gagné la guerre?” franchement.. ils ne parlent que de leurs propres nostalgiques fossiles des ordres noirs.. leurs klukluxclans à la con.. rhalala.. comme ça pue le renfermé et la poussière! Vive l’union entre les stazunis l’europe et la russie. Si j’y crois! Et eux aussi, en fait, ils font semblant de se mesurer sans trop y croire, ils savent qu’un conflit est perdu d’avance avec eux, c’est à croire que l’ennui et les prods font encore trop de ravages chez eux aussi, mais c’est fait pour évoluer bientôt
admin5319
Je n’y peux rien si la médiocrité et la “manchardisation” sont devenus des leurres
Au titre de mes convictions, hier j’ai voulu écouter la grande librairie, l’émission litteraire. Autant j’ai pu subir Houellebecq qui m’est radicalement étranger y compris dans sa recommandation de voir en Bernard henry Levy un “type bien”, autant il m’a été impossible de m’intéresser à la bande venue bavarder sur “l’adaptation” des oeuvres litteraires au cinéma.
Chez Houellebecque, il y avait au-delà de l’antipathie vicérale éprouvée pour celui qui ne sait que penser aux dépends des autres, le petit bourgeois qui trouve dans le fascisme son exutoire, aussi de temps en temps des notations qui avaient réellement à voir avec l’écriture et qui m’incitaient à subir le reste : “je suis bon là, mais j’ai du mal ailleurs” , le rapport passionnant entre la fiction et la réalité, le mentir vrai. Ce qui l’intéressait c’était ce qu’il avait du mal à exprimer alors que certains américains, Balzac et Dosto£ievski en donnaient une image convaincante,à savoir le salaud intégral… Alors il avait trouvé dans une équipe de cinéastes “porno” l’expression correspondant le mieux à notre temps de ce salaud intégral… Il aurait subi l’équivalent d’un “viol” , la culpabilité de l’innoncence et le dégoût du sexe, pour mieux travailler cette “insuffisance” de son métier… Qu’on le veuille ou non dans cette démarche là il y a quelque chose que l’on peut discuter comme Aragon le fit à propos de Céline mais il y demeure la relation avec la réalité de notre temps, les mots pour la dire, l’expérience d’une mise à nu. Quelque chose qui poussait Staline à défendre contre toutes les dénonciations politiques Boulgakov puisqu’il n’y a pas encore de véritable littérature soviétique et qu’il faut encore se contenter de ce “réalisme” là.
Il subsistait chez cet abomination, un mal-être, un rapport passionnant entre la fiction et la réalité, le mentir vrai, alors que dans le second groupe nous étions dans un temps de conformisme et dans la peur de déplaire à son public mais surtout à ceux qui gèrent les financement, le tout avec l’emphase de bons sentiments, des fausses indignations. Balzac a décrit ça dans illusions perdues. puisqu’il n’y a plus que dans ce cas là, celui des mondains bavards venus assumer moins la promotion de leur marchandise que d’eux mêmes idetifiés à la dite marchandise et gorgés de bons sentiments et de platitudes. J’ai changé de chaîne et me suis aussitôt endormie la télé encore allumée.