Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov : se battre pour le monde russe

Le titre de cet important article du dirigeant du parti communiste russe est à la fois juste puisque toute son analyse montre comment le capitalisme occidental à son stade “suprême”, selon Lénine a choisi le partage et la destruction du monde russe qu’il soit soviétique ou non et comment les illusions de ceux qui croyaient pouvoir après la chute de l’URSS être admis comme partenaires de ce monde-là se sont avérées totales. Mais ce titre ne couvre pas l’ensemble de l’analyse qui décrit la logique de guerre mondiale qui est derrière l’affrontement d’aujourd’hui. Il me semble que ce qui crée aujourd’hui les différences d’attitude politique y compris chez les communistes français et dans le monde se situe exactement là! Il y a ceux qui certes considèrent que la situation des travailleurs et des couches populaires dans leur pays est difficile, qui peuvent chercher dans des coalitions internes l’unité nécessaire pour l’améliorer et il y a ceux dont nous faisons partie qui voient cette situation d’un capitalisme hégémonique entrée dans une phase d’autodestruction qui nécessite la guerre partout et la fascisation avec son recours y compris à la guerre nucléaire. Certes la résistance aux menées du capitalisme au plan interne est essentielle et à ce titre il s’agit bien du levier qu’il faut soulever comparable à cet appel de Ziouganov pour la défense du monde russe, la défense de la France passe aujourd’hui par l’amplification et le soutien à la résistance du peuple français aux “réformes” imposées par les marchés financiers. Mais il devient urgent de mesurer la nature réelle de l’ennemi et ce n’est certainement pas en se bornant à une vision de dénonciation de l’évasion fiscale ou de l’application de critères de gestion à des “pôles financiers” et en ignorant ce qu’est l’impérialisme, la guerre qui menace et en contribuant à alimenter la guerre par un opportunisme parlementaire que l’on créera les conditions de la lutte par rapport à ce stade du capitalisme. On crée au contraire les conditions de la fascisation, cela se voit en France, en Europe mais aussi dans d’autres continents, par exemple au Chili. Il serait nécessaire que l’internationale communiste, celle d’un front progressiste crée les conditions d’un véritable échange, il en existe les prémisses mais cette concertation n’est pas à la hauteur des périls tels que les décrit ici Ziouganov. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://kprf.ru/party-live/cknews/218668.html

La crise du modèle libéral de gouvernance mondiale était inévitable. Il y a 20 ans, j’ai mis en garde contre ses conséquences et les défis alarmants qui allaient marquer le nouveau siècle. Mon livre La Globalisation et le Destin de l’humanité, publié à l’époque, a été traduit dans de nombreuses langues. Il analysait en profondeur les motifs agressifs des impérialistes américains et de leurs sous-fifres et esquissait la perspective de l’émergence de nouveaux pôles de pouvoir mondiaux comme la Chine et à l’Inde. À l’époque, ces pays étaient encore à la veille de connaître une croissance économique rapide. Peu de gens les voyaient comme une future alternative à l’hégémonie américaine. Aujourd’hui, c’est devenu une évidence : l’alliance de la Russie avec ces puissances asiatiques renverse le rêve américain, imprégné de fascisme, d’un monde unipolaire. Elle est capable de mettre une limite à la déshumanisation totale entreprise par les stratèges de Washington.

La réflexion sur les défis à venir, j’ai pu la poursuivre dans l’ouvrage La Russie dans le collimateur du mondialisme. Il détaillait l’histoire de notre confrontation politique, économique et spirituelle avec l’Occident.

Ensuite, il y a eu les livres Le pilier russe de la puissance et Le monde russe sur deux axes. J’y ai montré en détail le rôle de notre pays au XXIe siècle. C’est la Russie, comme cela s’est déjà produit plus d’une fois, qui se trouve au centre d’un affrontement avec l’impérialisme anglo-saxon. La situation est extrêmement dramatique. Mais en nous appuyant sur le grand héritage de la civilisation soviétique, nous avons la possibilité de résister et de gagner.

Le moment est venu de poursuivre cette réflexion difficile et si importante.

Aujourd’hui, l’histoire nous a lancé de grands défis. Ce sont les plus graves des trois dernières décennies, depuis que des traîtres et des renégats se sont alliés à nos ennemis extérieurs et ont procédé à la destruction criminelle du pays soviétique.

La guerre nous a été déclarée.

Pendant des années, le bloc de l’OTAN a entouré nos frontières d’un anneau étouffant. L’histoire a destiné la Russie à défendre la souveraineté et la sécurité des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et à libérer le peuple ukrainien frère de la junte nazie des Banderistes. En réponse à notre désir de mettre un terme aux plans agressifs de l’Occident, ses maîtres ont finalement abandonné le masque du “partenariat” et de la diplomatie civilisée. Les mondialistes ont explicitement déclaré qu’ils étaient prêts à infliger un coup mortel à notre pays au moyen d’une guerre hybride. Selon leur plan, le moment est venu de trouver une solution complète et définitive à la “question russe”.

Ce n’est pas d’hier que les ennemis de la Russie n’ont pas déclenché une guerre hybride contre nous. Les racines de cette guerre remontent à des siècles d’histoire de la confrontation de notre patrie avec les aspirations agressives de l’Occident. Tout au long de cette histoire, ceux qui ont cherché à briser notre pays et son peuple, en plus des guerres littérales et “chaudes”, ont utilisé les techniques de la guerre hybride. La pression politique et économique avec l’information est toujours accompagnée par le sabotage intellectuel et spirituel contre notre société. La défaite économique, morale et spirituelle d’un ennemi qui ne peut être vaincu par la force militaire est la spécificité de la guerre hybride et son contenu principal.

Après le démembrement de l’URSS, certains ont cru que le rejet du socialisme ouvrirait à la Russie la voie vers l’Occident. Désormais, disaient-ils, nous sommes fermement ancrés dans ce monde brillant, nous en sommes devenus partie intégrante. Mais ce n’était pas le cas. Les promoteurs de ces idées, par naïveté ou par malveillance, ont complètement ignoré les leçons de la Première Guerre mondiale. À l’époque, la Russie soviétique n’était même pas à l’ordre du jour. Mais cela n’a pas empêché les gouvernements européens de s’unir dans une course mortelle à la redistribution du monde. L’intensité de la cruauté et le nombre de victimes étaient sans précédent. Tout s’est déroulé conformément à l’analyse de Lénine, présentée dans son brillant ouvrage L’impérialisme, stade suprême du capitalisme.

En s’engageant dans un carnage mondial, le gouvernement tsariste avait commis une aventure antinationale. Les puissances occidentales, adversaires directs ou alliés officiels, ont volontiers malmené la Russie dans leur propre intérêt. Le fait que notre pays ne soit pas encore devenu socialiste n’avait aucune importance. La raison était différente : le prédateur capitaliste est toujours à la recherche d’une proie. À la fin du XXe siècle, trahir la cause du socialisme ne signifiait pas du tout garantir la prospérité de la Russie. C’est exactement le contraire. La disparition du système soviétique a entraîné des pertes d’une nature et d’une ampleur extraordinaires.

Le capital mondial a tenté d'”aménager” les républiques divisées de l’URSS selon ses normes néocoloniales. Il s’est obstiné à faire de l’ancienne puissance avancée son arrière-cour. Nous nous affaiblissions. Mais les mondialistes n’avaient aucun désir de tendre une main de solidarité capitaliste à la Russie désormais antisoviétique. Au contraire, leur cœur était plein d’espoir quant à une nouvelle division de notre pays. Le monde brillant s’est avéré être un trou béant.

L’année dernière, plus de 15 000 sanctions ont été imposées à la Russie. Cela n’est arrivé à aucun autre pays. Un sabotage économique, politique et informationnel sans précédent a été déclenché. Il ne s’agit pas seulement de forcer la Russie à abandonner ses espoirs d’indépendance et ses tentatives de défendre ses intérêts légitimes. Il s’agit de détruire notre statut d’État. En contestant l’hégémonie anglo-saxonne, nous sommes devenus la principale cible de ses partisans à Washington, Londres, Bruxelles et autres centres du capitalisme moderne.

Telle est l’écriture criminelle des néocolonialistes. Par une série de provocations, ils cherchent à échapper à la crise mondiale de leur propre système – le capitalisme. À tout prix, ils tentent de maintenir leur emprise sur la planète. Ces milieux n’auront de cesse de brûler les problèmes insolubles dans les feux d’une troisième guerre mondiale.

L’armée américaine a laissé ses empreintes sanglantes dans le monde entier : en Corée et au Vietnam, en Yougoslavie et en Libye, en Irak et en Afghanistan. Aujourd’hui, les faucons de Washington font du peuple ukrainien de la chair à canon. Sous les yeux du monde se déroule leur terrible projet de combattre la Russie avec les mains de nos propres frères, intoxiqués délibérément par le poison nazi.

La signification du coup d’État de février 2014 à Kiev est claire aujourd’hui. Cela fait huit ans que l’Ukraine est préparée à la guerre contre la Russie. Zelensky vient de l’admettre publiquement. Trois guerres sont menées simultanément contre notre pays : une guerre “chaude”, une guerre économique et une guerre de l’information. Ils essaient de nous vaincre sur le champ de bataille, de nous étrangler économiquement et de nous calomnier aux yeux de la communauté mondiale.

En défendant notre patrie contre le diktat mondialiste et le néonazisme qui sont imposés en Ukraine et dans toute l’Europe, nous avons accepté le fait immuable que la Russie n’a pas existé et ne peut pas exister en tant que partie organique de l’Occident capitaliste. Les mondialistes n’ont pas besoin d’elle en tant qu’État indépendant, fort et prospère. Pour eux, la principale condition pour “intégrer” la Russie dans leur monde est notre destruction. Il n’y a tout simplement pas d’autre solution.

En février 2007, la prise de conscience de ce fait s’est concrétisée par un discours du président Vladimir Poutine à la conférence de Munich sur la sécurité. Mais ce sont les décisions prises par les dirigeants russes 15 ans plus tard qui sont véritablement déterminantes.

La guerre hybride déclarée à notre pays est entrée dans une nouvelle phase sur les plans économique, politique et militaire. Non seulement des milliers de sanctions ont été imposées à la Russie pour étrangler notre économie : des armes, des mercenaires et des instructeurs de l’OTAN se battent contre nous. Et les dirigeants actuels et anciens des pays occidentaux n’hésitent plus à déclarer que leurs accords avec la Russie n’étaient que du bluff. Ces documents ont été soumis à la signature pour affaiblir notre pays et gagner du temps. Entre-temps, ils ont eux-mêmes renforcé leurs marionnettes de Bandera.

L’impérialisme prépare rapidement une nouvelle guerre. D’une guerre régionale, elle menace de devenir une guerre planétaire. En resserrant l’étau de la violence et de la coercition, les mondialistes se rapprochent de leur objectif : la destruction de notre pays et l’élimination de sa souveraineté. Selon eux, cela garantirait la saisie des ressources qui sont si nécessaires pour renforcer la structure en ruine de leur ordre mondial encore inachevé. Des efforts considérables sont ainsi déployés pour saper les processus d’intégration de la Russie avec ses voisins. La division politique et culturelle de l’espace eurasien est provoquée. Ils cherchent à nous séparer de nos alliés traditionnels et à effacer l’unité séculaire des nations fraternelles unies par une grande histoire et un lien profond avec le monde russe.

Le coup d’État de 2014 en Ukraine, qui a accéléré de manière spectaculaire sa dégradation générale, a également servi cet objectif criminel. L’administration de Kiev est passée sous le contrôle total des forces réactionnaires contrôlées depuis Washington. Elles se sont empressées de transformer l’Ukraine en un terrain d’entraînement idéologique et militaire en vue d’une attaque décisive contre la Russie. Le processus de rupture de nos liens historiques s’est accéléré. Le volant de la terreur politique, du nettoyage ethnique et linguistique a été lancé à pleine puissance. Le Donbass héroïque s’est levé pour défendre le droit de vivre et de parler sa langue maternelle.

Les néonazis

La junte de Kiev s’est hâtivement préparée à une attaque militaire et terroriste contre la Russie. Les résultats de l’enquête parlementaire menée par la Douma sur les laboratoires chimiques du Pentagone en Ukraine l’ont clairement montré. Ils étaient littéralement remplis d’installations destinées à des recherches dangereuses, y compris le développement d’armes génétiques contre les Slaves.

Le régime ukrainien a également été soigneusement préparé pour une attaque culturelle et spirituelle contre le monde russe. La preuve en est le saccage des églises de l’Église orthodoxe ukrainienne, organisé par les Banderistes et leurs conseillers. La Laure de la Sainte Dormition de Kiev-Pechersk, désignée par Sa Sainteté le patriarche Cyrille comme le berceau de notre civilisation et de notre culture nationale, est en train de faire son chemin de croix. Les églises et les monastères attachés à l’Église historique canonique, avec leurs habitants, leurs reliques et les reliques des saints, sont soumis à la persécution et à la profanation.

Depuis de nombreuses années, l’Ukraine a été poussée dans le marais de la russophobie, puis engagée dans une terrible guerre fratricide. Cette guerre ignoble est menée par les États-Unis avec des mains étrangères. En fournissant des armes et un soutien politique, l’équipe Biden prolonge par tous les moyens possibles l’agonie du régime néonazi.

L’épée des barbares, qui se croient maîtres de la planète, ne connaît pas la compassion. Elle frappe les femmes, les enfants, les personnes âgées, tous ceux dont la culpabilité consiste à ne pas vouloir se soumettre à la volonté d’autrui ni renoncer à leurs idéaux et à leurs valeurs, rejeter leurs racines et la langue russe. Ces personnes sont exécutées pour leur loyauté envers leurs ancêtres, les glorieux héros conquérants qui ont sauvé le monde du fascisme allemand et du militarisme japonais.

La russophobie de l’Occident est sans précédent. Le désir de Washington, de Londres et de Berlin de résoudre la “question russe” rappelle les pages les plus sombres du passé : les incendies de l’Inquisition, les sabbats nazis, les actions du Ku Klux Klan. Les mondialistes, qui ont emprunté la voie de la terreur, ne connaissent pas les “lignes rouges” qui caractérisent les gens normaux. Les projets d’utilisation d’obus à l’uranium appauvri sont la preuve directe de la nature criminelle de leurs politiques impérialistes.

Nous devons tous être conscients qu’une guerre d’extermination est menée contre nous. Son objectif est le démembrement du pays, l’asservissement du peuple et la transformation de notre terre en une zone de pillage colonialiste. Cela ne nous menace pas seulement de pertes massives. Perdre dans une telle situation, c’est disparaître.

Le défi actuel est aussi funeste que le Temps des Troubles au XVIIe siècle, la guerre patriotique de 1812, l’intervention étrangère en 1918-1920, la confrontation avec le fascisme pendant la Grande Guerre patriotique et la destruction perfide de l’Union soviétique. Les États-Unis et leurs complices de l’OTAN ont entrepris de multiplier les réalisations criminelles des années quatre-vingt-dix.

Détestant le nazisme et nourrissant des sentiments fraternels à l’égard du peuple ukrainien, le KPRF a soutenu l’opération spéciale visant à libérer l’Ukraine de l’esclavage. Le Donbass est devenu un important centre de résistance à la réaction impérialiste.

Dans la lutte contre la racaille nazie et Banderiste, dans la confrontation avec leurs maîtres d’outre-mer, nous sommes inspirés par les mêmes pensées et sentiments qui ont conduit nos pères et nos grands-pères dans la bataille contre le fascisme. Un poème datant des premiers jours de la Grande Guerre Patriotique, écrit par un talentueux natif du Donbass, Dmitri Kedrine, est imprégné de ces sentiments :

Combats pour que les envahisseurs

Maudits fassent passer l’envie à quiconque

De venir chez nous profaner nos belles tombes

Nous ne les abandonnerons pas!

Regarde vers les bois et les pâturages,

Et avec le fusil pars au combat.

Tout ce que nous avons gagné par notre labeur

Ce sont nos arrières, ils nous protègent !

Pour qu’il ne soit pas piétiné

Pour qu’il ne soit pas volé,

Pour que notre patrie puisse fleurir et briller,

Au nom de tes ancêtres aux cheveux gris.

Je t’ordonne de résister jusqu’à la mort !

Les idéologues libéraux ont justifié la nécessité de démanteler le socialisme en affirmant que la fin de la confrontation entre les systèmes socialiste et capitaliste réduirait les tensions internationales et qu’une idylle pacifique s’installerait progressivement dans le monde. Mais leurs promesses se sont révélées être un monstrueux mensonge. Le monde n’est pas devenu plus sûr après la destruction perfide de l’URSS.

Avec la disparition du pays soviétique, le système d’équilibre des pouvoirs créé par les grands dirigeants des puissances victorieuses – Staline, Roosevelt et Churchill – a été brisé. Le capital transnational s’est attelé à ce qui était son véritable objectif dans la lutte contre le socialisme et l’État soviétique : une nouvelle redistribution du monde en fonction de ses intérêts géopolitiques et financiers. Au début des années 1990, une nouvelle phase d’expansion impérialiste a commencé, qui a atteint aujourd’hui son apogée et a conduit l’humanité au bord de la troisième guerre mondiale.

L’adoration des États-Unis par Gorbatchev et Eltsine sous les slogans de la “nouvelle pensée” et de “l’intégration dans la communauté mondiale” a fait le jeu des adversaires de la Russie. Non seulement les politiques étrangères des pays qui s’opposaient à nous pendant l’ère soviétique ne sont pas devenues plus clémentes, mais elles se sont durcies. L’expansion de l’OTAN et d’autres blocs militaires depuis plus de trois décennies a servi les objectifs impérialistes des États-Unis et de leurs satellites. Au début du nouveau millénaire, cette situation a commencé à susciter une inquiétude légitime et croissante chez notre peuple et les nouveaux dirigeants du pays. Le danger de voir des forces adverses se rapprocher de nos frontières devenait chaque jour plus évident.

L’Occident a réagi en s’appuyant de plus en plus ouvertement sur la force comme principal instrument de protection de ses intérêts. Il a fortement intensifié sa recherche d’une “image de l’ennemi” pour alimenter l’hystérie militaire. Au début du 21e siècle, le terrorisme international et les pays musulmans ont été “désignés” comme ces ennemis. Mais au fil du temps, les États-Unis et les États sous leur contrôle ont commencé à imposer ce rôle à la Chine, dont l’exemple réussi de développement socialiste les gêne, et à la Russie, qu’ils ne veulent voir que comme un appendice obéissant de matières premières. Si l’Occident a besoin de nos énormes ressources en matières premières, il est tout aussi désireux de saper la souveraineté de nos États.

La deuxième décennie du 21e siècle a vu un tournant majeur et bienvenu dans la politique étrangère russe. Les dirigeants du pays ont enfin reconnu que l’Occident n’a jamais voulu renforcer notre puissance et notre indépendance. Il a contribué à la défaite de l’URSS dans la guerre froide, au rejet du socialisme, à la plongée dans une crise systémique, à la pauvreté de masse et à la destruction de l’industrie nationale. La Russie a été privée de sa souveraineté économique, sans laquelle une véritable souveraineté politique est impossible.

Notre patrie s’éloigne enfin de son idolâtrie pernicieuse à l’égard de l’Occident. Le poème de Pouchkine “Aux diffamateurs de la Russie”, écrit en 1831, nous aide à mieux comprendre le contexte historique de ces processus. Il y a deux siècles déjà, les objectifs des puissances occidentales à l’égard de nos peuples et de la fraternité slave étaient très clairs.

Pendant des décennies, nous avons été entourés d’une chaîne d’États hostiles. Il était impossible de reculer davantage et il n’y avait nulle part où aller. L’Occident devait sentir la détermination de la Russie à défendre ses intérêts nationaux et ses amis.

Aujourd’hui, les desseins des États-Unis et de leurs satellites sont anéantis par la volonté et l’héroïsme des défenseurs du Donbass, ainsi que par le courage et la ténacité de nos militaires. Le changement radical de la situation politique en Europe a eu un impact sur la situation dans le monde. L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine a mis en évidence des changements tectoniques dans l’équilibre des pouvoirs sur la scène mondiale.

Aujourd’hui, alors que nos forces armées mènent une opération militaire spéciale en Ukraine pour démilitariser et dénazifier, il est particulièrement important de se rappeler les leçons de l’histoire, d’entendre ses arguments et de comprendre ses significations sous-jacentes. Et le rappel le plus important, le point de référence le plus important, c’est l’histoire des forces armées de notre patrie.

Les piliers victorieux de la Russie

Tout au long de l’histoire millénaire de l’État russe, depuis sa fondation au Xe siècle jusqu’à nos jours, les tentatives visant à détruire militairement la Russie ou du moins à affaiblir sa viabilité et son influence dans le monde par des moyens militaires n’ont jamais cessé. Notre peuple est pacifique, patient, bienveillant – quiconque connaît, même de loin, le caractère russe ne peut qu’en être convaincu. Notre passé ne connaît pas les activités militaires mercenaires, ce phénomène omniprésent en Europe occidentale. Pendant des siècles, la Russie n’a pas connu de lansquenets ou de condottieri à la tête de troupes engagées à la poursuite d’une proie, et les francs-tireurs cosaques sont rapidement passés d’une anarchie joyeuse à une force organisée pour protéger les frontières russes. Et pourtant, tout au long de son histoire, la Russie a dû régulièrement se battre.

Le célèbre historien S.M. Soloviov a recensé, de 1055 à 1462, 245 informations documentaires sur les invasions de la Russie. Dans son livre La guerre dans l’histoire du monde russe, publié à Saint-Pétersbourg en 1894, le général Soukhotine, expert de l’histoire militaire russe, a calculé que « du XIVe siècle, que l’on peut considérer comme la renaissance de l’État russe, à nos jours, en 525 ans, la Russie a passé 329 ans en guerres, soit près des deux tiers de son existence. Dans le même temps, 134 fois notre peuple a dû faire la guerre à plusieurs ennemis à la fois. Une fois, il a dû se battre contre neuf adversaires à la fois, deux fois contre cinq, 25 fois contre trois, et 37 fois la Russie a combattu contre deux ennemis ».

La première réforme globale des forces armées en Russie a été la transformation d’Ivan le Terrible dans la seconde moitié du XVIe siècle. Au cours de ces réformes, une armée permanente – l’armée des Streltsy – a été créée pour la première fois en Russie. Au XVIIe siècle, elle est devenue le principal soutien pour restaurer l’unité de l’État russe après la grave dépression de 1605-1613, pour réunir la Grande Russie et la Petite Russie en 1654, pour freiner les appétits excessifs de l’Europe de l’Ouest sur le sol russe.

Cependant, à mesure que l’État et la puissance militaire de la Russie se développent, l’armée des Streltsy ne peut plus répondre aux besoins de l’État. Le décret de Pierre le Grand du 17 novembre 1699 a lancé une approche fondamentalement nouvelle de la constitution des effectifs de l’armée russe : le système dit de recrutement. Le recrutement a permis de rendre l’armée véritablement populaire, ouverte à tous, d’accroître sa force et son professionnalisme. Cette réforme de Pierre le Grand a été le précurseur de l’unité inséparable de l’armée et du peuple à l’ère soviétique, qui a été la clé de nos victoires militaires et qui est si détestée par les Occidentaux et les libéraux.

Les “héros miraculeux” de Souvorov et les “aigles” de Koutouzov, les héros d’Ismaël, de Tchesma et de Borodine ont confirmé visiblement et sans équivoque à l’Europe l’efficacité et l’efficience de la machine militaire russe. C’est grâce à la bravoure désintéressée du soldat russe que la Russie est devenue une grande puissance mondiale au milieu du XIXe siècle.

La logique du développement de l’armée et de la marine russes exigeait une autre réforme. Son élément clé était le remplacement de la conscription par le principe du service militaire universel. En vertu de la loi de 1874, la conscription couvrait l’ensemble de la population masculine de Russie.

La politique de conscription de l’Empire russe était très différenciée. Alors que la durée générale du service dans les forces terrestres était fixée à six ans, il existait quatre catégories de “bénéficiaires” en fonction de leur niveau d’études. Par exemple, les personnes ayant terminé l’école primaire servaient pendant quatre ans, celles ayant terminé l’école municipale pendant trois ans et celles ayant terminé le gymnase pendant un an et demi. Les diplômés des établissements d’enseignement supérieur n’étaient incorporés que pour six mois.

La guerre russo-japonaise et la Première Guerre mondiale ont mis à rude épreuve les capacités de défense de la Russie tsariste. Et les troupes n’ont pas résisté à cette épreuve. Non, le soldat russe n’est pas devenu moins stoïque et courageux. La raison en est la dégradation générale de l’autocratie tsariste à l’époque prérévolutionnaire. Un gouffre gigantesque s’est formé entre les besoins des travailleurs, les besoins du développement global du pays, d’une part, et les objectifs d’un régime complètement pourri et corrompu, d’autre part.

En janvier 1918, le gouvernement de la jeune République soviétique a signé un décret sur la création de l’Armée rouge. Le 23 février de la même année, l’enrôlement massif de volontaires dans ses rangs a commencé. Le pays a relevé un défi historique extrêmement ardu. Il ne s’agissait pas seulement de sauver le socialisme, pour lequel le peuple s’était prononcé lors de la grande révolution d’octobre 1917. Dans la lutte contre les envahisseurs qui déferlaient sur la Russie, c’est la préservation même de la patrie qui était en jeu.

Un appel retentit sur la Russie, prologue à la naissance d’une nouvelle grande armée dans un pays ravagé par la guerre et la crise. Dans un pays où, comme le pensaient ses ennemis, il était impossible de créer à court terme une force armée prête au combat. Mais cette tâche a été résolue par le parti léniniste et le peuple. Dans la conscience des masses, l’idée patriotique était fermement unie à la grande idée d’égalité, de fraternité et de justice. Le peuple, à qui l’ennemi avait préparé le sort des vaincus et des esclaves, a créé l’Armée rouge des ouvriers et des paysans et est devenu le peuple victorieux. Grâce à cela, notre pays a survécu en tant qu’État unique et a accompli de grands exploits militaires, sociaux, économiques, scientifiques et culturels au cours du XXe siècle – des exploits exceptionnels du socialisme qui n’ont pas d’équivalent dans l’histoire mondiale et qui sont à jamais gravés en lettres d’or.

Un quart de siècle après la naissance de l’Armée rouge, la Grande Guerre patriotique a définitivement prouvé au monde l’efficacité et l’abnégation de l’État et du peuple qui avaient choisi le socialisme et le pouvoir soviétique comme leur destin. Elle a également prouvé le rôle historique exceptionnel de Staline, qui a dirigé le pays au cours de ces années difficiles.

Il convient de rappeler qu’à la fin du mois d’avril 1918, deux mois après la création de l’Armée rouge, celle-ci comptait moins de 200 000 hommes. Mais deux ans et demi après la fin de la guerre avec les gardes blancs et les interventionnistes étrangers, elle était 30 fois plus nombreuse – 5,5 millions. Puis, à la suite de la démobilisation, son nombre a recommencé à diminuer. Au début de l’année 1932, les troupes soviétiques comptent un peu plus de 600 000 hommes. Mais le 22 juin 1941, au début de la Grande Guerre patriotique, ils avaient été multipliés par près de 10. La composition de l’armée au combat dépassait les 5 millions de personnes. En mai 1945, au jour de la victoire, elle s’élevait logiquement à plus de 11 millions de soldats et d’officiers.

Notre armée a vaincu 507 divisions allemandes et 100 divisions de l’Allemagne fasciste alliée – trois fois plus que les troupes anglo-américaines. Les trois quarts des avions, des chars, de l’artillerie et des canons d’assaut allemands ont été détruits sur le front germano-soviétique sans aucune intervention de l’Occident.

Si l’Occident était attaché à la vérité historique plutôt qu’à la russophobie et à l’anticommunisme, beaucoup de choses seraient différentes dans notre monde. À l’instar du célèbre écrivain américain Ernest Hemingway, lauréat du prix Nobel, les membres de l’équipe de M. Biden devraient répéter ses paroles sincères de 1942 : « 24 ans de discipline et de travail pour la victoire ont créé une grande gloire, dont le nom est l’Armée rouge. Tous ceux qui aiment la liberté ont une telle dette envers l’Armée rouge qu’ils ne la paieront jamais ».

Aucun autre pays dans l’histoire n’a payé un prix aussi énorme et terrible pour la victoire sur l’ennemi. Et aucun pays n’a remporté une victoire d’une importance historique aussi colossale, non seulement pour lui-même, mais aussi pour le monde entier, et qui a apporté le salut non seulement à la nation victorieuse, mais aussi à la planète tout entière. La Grande Guerre patriotique, au cours de laquelle le pouvoir soviétique a vaincu le fascisme au prix de sacrifices colossaux, est notre douleur éternelle. La victoire dans cette guerre a été notre grande fierté. Elle a été la preuve inconditionnelle de la grandeur du système socialiste et de la justesse morale de l’idée socialiste qui était inscrite sur les bannières et vivait dans les cœurs de ceux qui ont sauvé le monde de la “peste brune”.

La tâche de sauver la Russie a reposé à plusieurs reprises sur les épaules de nos soldats héroïques et de nos commandants exceptionnels. Dans les batailles pour la patrie, ils ont forgé leurs victoires et se sont couverts d’une gloire indélébile. Les noms d’Alexandre Nevski, Alexandre Souvorov, Mikhaïl Koutouzov et d’autres brillants commandants sont restés dans la mémoire de notre peuple pendant des siècles.

Tout au long de son histoire, notre empire a toujours été la cible d’ennemis étrangers. Le destin difficile et héroïque de la patrie a incité l’empereur Alexandre III à prononcer ses célèbres paroles : « La Russie n’a pas d’amis, on craint notre immensité. La Russie n’a que deux alliés fiables : son armée et sa marine ».

Un pays qui connaît un tel destin se doit d’avoir une armée forte. L’histoire de la Russie a toujours été, et sera toujours, inséparable de ses forces armées. C’est pourquoi tous les plus grands dirigeants de notre pays – de Pierre le Grand à Lénine et Staline – ont été non seulement les créateurs d’un État puissant, mais aussi les bâtisseurs d’une armée indestructible.

L’un des plus grands commandants de la Grande Guerre patriotique, le maréchal Joukov, a déclaré : « Le temps n’a aucun pouvoir sur la grandeur de tout ce que nous avons vécu pendant la guerre. Et les gens qui ont déjà enduré de grandes épreuves continueront à puiser de la force dans cette victoire ».

Et aujourd’hui, en continuant à nous opposer à la meute des russophobes et des militants antisoviétiques qui cherchent à falsifier notre histoire et notre armée, nous pouvons répéter ces paroles de Joukov en toute confiance. Nous savons que ni le temps ni la mesquinerie de nos adversaires n’ont de prise sur la vérité de l’histoire. Ils ne peuvent défaire les exploits exceptionnels du pays et du peuple soviétiques ! Les résultats du passé et d’aujourd’hui nous rappellent que la Russie n’assurera une protection fiable contre les menaces extérieures que si sa politique intérieure est fondée sur les idéaux de justice, sur les intérêts de la majorité populaire.

Les “réformateurs” qui ont entrepris le démantèlement des acquis du socialisme ont détruit la capacité de défense de notre pays et son complexe militaro-industriel. Nombre de ses entreprises se sont mises à produire des casseroles et des poêles au lieu de chars et de canons. Une campagne délibérée et judicieuse de démoralisation de l’armée se mettait en place.

La conséquence logique de cette politique a été la destruction des plus grandes bases des forces armées russes à Lourdes, à Cuba, et à Cam Ranh, au Viêt Nam. À cela s’ajoute une vague de réduction des effectifs de l’armée et de la marine, une soumission humiliante à Washington et une allégeance à l’OTAN, une capitulation devant l’Occident, menée sous le slogan de la “lutte contre le terrorisme international”.

Malgré tout, les soldats russes ont toujours accompli leur devoir militaire avec dignité et intégrité. Et dans la politique militaire des dirigeants russes, un tournant de principe longtemps attendu est enfin apparu. Mais les graves conséquences de ces actes criminels se font encore sentir aujourd’hui. Sans eux, les objectifs de l’opération militaire spéciale visant à libérer l’Ukraine du nazisme, du banderisme et de l’expansion de l’OTAN auraient été atteints beaucoup plus rapidement et avec plus de confiance.

Ce contre quoi nous avions mis en garde depuis de nombreuses années s’est clairement confirmé : le redécoupage du gigantesque héritage géopolitique de l’URSS n’est pas achevé. Cela signifie que nous devons nous préparer au fait que, sur la scène internationale, la Russie devra agir pendant longtemps dans des conditions d’instabilité stratégique. Cela signifie avant tout que le bouclier militaire de notre sécurité nationale est d’une importance capitale, vitale.

Au début du XXe siècle, alors que la Russie était considérée par beaucoup comme condamnée, les communistes dirigés par Lénine ont réussi, avec l’aide de l’Armée rouge, à préserver le pays. Ils l’ont reconstruit et renforcé. Notre patrie s’est relevée des ruines dans lesquelles elle se trouvait par la faute de la monarchie en faillite et des aventuriers pro-occidentaux qui l’avaient remplacée. Les bâtisseurs du socialisme ont répondu avec honneur à l’ampleur du défi historique.

Nous sommes les héritiers des grands vainqueurs ! Nous savons que la Russie a vaincu à maintes reprises ses pires ennemis. Le souvenir de cette victoire nous donne la foi en notre capacité à résister encore aujourd’hui.

Un pivot stratégique

Nos adversaires espéraient isoler politiquement et économiquement la Russie. Mais ils n’y sont pas parvenus. Notre coopération politique et économique avec nos partenaires de la CEI, de la région eurasienne, d’Amérique latine et d’Afrique n’a fait que se renforcer ces derniers temps. Nos contacts diplomatiques et commerciaux se sont intensifiés. Les négociations au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai à Samarkand et de l’Union économique eurasienne à Bichkek ont été couronnées de succès.

L’affaiblissement fondamental de l’influence américaine et de l’influence collective de l’Occident dans un certain nombre de régions est évident. Ce n’est pas une coïncidence si le sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est au Cambodge et le sommet du G20 en Indonésie l’année dernière ont montré clairement des divisions. La moitié des pays participants ont refusé de voter les résolutions russophobes concoctées à Washington. En conséquence, pour la première fois de son histoire, le sommet de l’ANASE n’a pas adopté de résolution collective. Et le document final du sommet du G20 a été fondamentalement adapté aux exigences de la Russie avec le soutien d’États amis. La conclusion est claire : la politique internationale du département d’État américain est en contradiction flagrante avec les aspirations de la communauté mondiale et s’effondre de plus en plus clairement.

La pression de l’Occident, les tentatives des États-Unis et de leurs alliés d’imposer un “nouvel ordre mondial” provoquent des protestations dans le monde entier. L’humanité ne veut pas subir la domination des mondialistes américains. La résistance de plusieurs pays d’Asie et d’Amérique latine contre la politique américaine en est la preuve. L’Union africaine, créée au début du XXIe siècle, vise à renforcer l’unité et la solidarité entre les États et les peuples d’Afrique et à développer une politique de défense commune. La majorité des États d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique refusent catégoriquement d’adopter les positions russophobes auxquelles Washington et ses “assistants” européens poussent le monde.

150 pays dans le monde ont refusé de participer aux sanctions contre la Russie. Ils représentent plus de 60 % de la population de notre planète. Même des experts réputés des États-Unis et de l’UE affirment qu’il est plus probable que le monde occidental soit désormais isolé. L’ampleur des événements est telle qu’elle peut déjà être comparée à l’effondrement du système colonial dans les années 1960 et 1970.

Nos adversaires sont manifestement effrayés par le fait que la civilisation russe unisse ses potentialités avec les autres grands centres de civilisation de la planète : chinois, indien et persan. Nos grandes civilisations sont prêtes à offrir un monde où règne l’ordre et non le diktat. Il sera régi non par l’exploitation mais par la justice. Non par le pillage et la violence, mais par la haute culture et la spiritualité.

Nous devons souligner que le soutien le plus solide et le plus fiable à la Russie sur la scène internationale est confirmé par des États qui sont sur la voie du socialisme. C’est le cas de la Chine, qui affiche aujourd’hui des résultats remarquables sous la direction du parti communiste. Son 20e congrès, qui a proclamé la fin de l’ère d’un monde globaliste unipolaire, a été l’un des événements clés de notre époque, tant au niveau national que mondial. Il y a aussi Cuba, le Venezuela, le Viêt Nam et la RPDC. Sans oublier des États asiatiques et africains dont le personnel de direction, scientifique et médical a été formé dans les universités et les institutions du pays soviétique.

C’est l’une des composantes essentielles de l’héritage de l’Union soviétique, qui continue de nous servir en ces temps troublés. C’est une leçon fondamentale pour nous aujourd’hui. En réalité, on voit aujourd’hui se dessiner les contours d’une nouvelle Communauté socialiste, capable de devenir un contrepoids majeur à l’impérialisme anglo-saxon.

Lors du Forum social mondial de Porto Alegre, au Brésil, au début de l’année 2023, j’ai déclaré que le nouveau monde multipolaire faciliterait la lutte pour le progrès social. L’affaiblissement de l’hégémonie américaine ouvre la voie à un système de relations internationales plus juste. Mais la multipolarité seule ne conduit pas à un développement sans conflit, à la justice sociale ou au socialisme. Des milliards de personnes défavorisées rêvent d’une vie digne, libérée de l’oppression, où règnent le travail honnête et l’amitié entre les peuples. Seule la lutte des travailleurs pour le socialisme permettra de construire un monde nouveau !

Une prise de conscience s’opère sur la planète quant à l’impasse de la voie pro-occidentale dans laquelle notre pays a été poussé à la fin du siècle dernier. Deux grandes puissances, la Chine et la Russie, ont un rôle crucial à jouer pour contrer l’hégémonie américaine et renforcer la communauté des nations qui aspirent à un développement souverain et à une coopération pacifique multiforme. La 22e réunion des dirigeants des États membres de l’Organisation de coopération de Shanghai, qui s’est tenue à Samarcande en septembre 2022, a été un événement majeur sur la voie de la formalisation du nouveau concept de notre interaction avec le monde.

La superficie totale des pays membres de l’OCS dépasse 34 millions de kilomètres carrés. Cela représente 60 % du territoire de l’Eurasie. La population totale des États membres de l’OCS est de 3,4 milliards de personnes. Cela représente presque la moitié de la population de la Terre. Dans le même temps, les membres de l’OCS soulignent que leur organisation n’est pas un bloc militaire. Contrairement aux organisations clés de l’Occident collectif, elle ne cherche pas à exercer une pression militaire ou politique sur qui que ce soit.

Les principes constructifs ont également été réaffirmés lors du sommet de Samarcande. Les discours du président russe Poutine et du président chinois Xi Jinping ont été les plus remarqués. Le chef d’État russe a notamment souligné que la politique et l’économie mondiales ont subi une transformation fondamentale. Elle est irréversible. De nouveaux centres de pouvoir jouent un rôle croissant et interagissent non pas sur la base de règles imposées de l’extérieur, mais sur la base de principes communs et de la charte des Nations unies, sur la base du respect de la souveraineté, des valeurs nationales et des intérêts des uns et des autres.

Pendant des décennies, l’idée de l’effondrement de l’Union soviétique a été cultivée dans les pays occidentaux. Aujourd’hui, l’idée de détruire la Russie historique y a triomphé. L’Occident échafaude des plans pour utiliser notre pays dans sa confrontation avec la Chine. Mais cela n’est pas destiné à se réaliser. Dans le même temps, l’Occident créait une enclave néo-nazie en Ukraine pour nous menacer et influencer la situation à l’intérieur de la Russie. Une opération militaire spéciale a été lancée pour empêcher cela.

Lors de sa rencontre avec Xi Jinping, le président russe a déclaré : « Le monde change rapidement, mais une seule chose reste inchangée : l’amitié entre la Chine et la Russie, nos bonnes relations de partenariat stratégique global. Et nous continuons à renforcer cette relation ».

On ne peut que se féliciter de cette position. Je suis convaincu que le renforcement des relations d’alliance globale avec la République populaire de Chine devrait devenir un principe fondamental de la politique étrangère de la Russie. En matière de politique intérieure, nous devons tenir compte de l’expérience unique de la Chine en matière de développement, qui suscite l’admiration du monde entier.

En juillet 2022, lors du Forum international des partis marxistes, organisé par le parti communiste chinois, j’ai déclaré que le temps avait prouvé de manière convaincante que la Chine socialiste était devenue la locomotive du progrès et l’étoile qui guidait l’humanité tout entière. L’expérience de la Chine a en fait acquis une signification universelle. Elle doit être étudiée et diffusée de manière exhaustive, en tenant compte des conditions nationales de chaque pays. Le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine s’approfondit. L’amitié entre nos peuples se renforce. La volonté de développer une coopération étroite a été confirmée à plusieurs reprises par les dirigeants de nos États.

En 2022, le parti communiste chinois a célébré son 100e anniversaire. Il s’agit d’une étape remarquable dans l’histoire du peuple chinois, qui a eu une forte résonance dans de nombreux pays. Les communistes russes ont organisé de grandes célébrations à Moscou pour marquer cet événement.

Depuis la création de la République populaire de Chine en quelques décennies, la Chine a parcouru un chemin pour lequel les nations développées ont eu besoin de centaines d’années. En un laps de temps historiquement court, le pays a surmonté son héritage semi-féodal et semi-colonial et s’est imposé comme une puissance mondiale. En 2021, la Chine a enfin vaincu la pauvreté. Le progrès continu de ce vaste pays a été assuré. Les tâches stratégiques du développement national : les objectifs des “deux siècles” et la grande renaissance de la nation chinoise ont été mis en œuvre avec succès. La croissance économique rapide et la stabilité sociale en Chine confirment la force du socialisme et démontrent sa nature créative.

L’expérience tragique de l’URSS a montré que l’abandon du rôle dirigeant du parti communiste plonge inévitablement la société dans le chaos et conduit à la restauration du capitalisme. Dans ce contexte, les efforts du PCC pour renforcer et améliorer le système de direction du parti à tous les niveaux sont particulièrement précieux.

Le socialisme en Chine est devenu une création à grande échelle du peuple tout entier. Le PCC a habilement combiné les principes du marxisme avec les conditions de la réalité chinoise. Toutes les réalisations de la RPC ont été rendues possibles parce que le peuple et le Parti ont préservé et amélioré en permanence les idées du socialisme, tant en théorie qu’en pratique.

Les apologistes de la bourgeoisie n’ont cessé de proclamer que le capitalisme était la seule voie possible, le “point final du développement”. Mais nous, communistes, avons prouvé le contraire : il existe une meilleure alternative au capitalisme. La construction socialiste en URSS l’a montré au XXe siècle. Les réalisations de la Chine le prouvent aujourd’hui même, sous les yeux d’un monde ébahi.

Aujourd’hui, l’Union européenne, par la volonté du superviseur d’outre-mer, referme la “fenêtre sur l’Europe” de Pierre le Grand. En retour, nous devons ouvrir les portes de l’Asie à nos amis et alliés fiables. Ce travail doit devenir l’une des tâches essentielles de notre pays.

Les grandes leçons de la victoire.

En substance, l’opération militaire spéciale de l’armée russe en Ukraine peut être considérée comme une continuation des événements de la Grande Guerre patriotique. À l’époque, notre pays a dû se battre contre les forces combinées de l’Europe, où les Banderistes étaient du côté des nazis. Aujourd’hui, leurs descendants ont à nouveau relevé la tête, en quête de vengeance.

Leur guerre terroriste ouverte contre le monde russe et la fraternité des nations a commencé le 2 mai 2014. Les partisans fascistes du coup d’État anticonstitutionnel perpétré à Kiev cette année-là ont brûlé vifs dans la Maison des syndicats d’Odessa près de 50 défenseurs des droits légaux des habitants russophones de l’Ukraine. Cette action brutale a été qualifiée à juste titre de nouveau Khatyn, à l’instar des événements tragiques survenus dans un village biélorusse réduit en cendres par les bourreaux d’Hitler en mars 1943.

Aujourd’hui, les attaques terroristes des bandits néo-nazis, qui n’ont cessé de s’intensifier au cours de toutes ces années, se sont étendues à notre territoire. Ces bandits, encouragés par leurs commanditaires occidentaux, ont déjà inscrit à leur “palmarès” des actes terroristes contre des entreprises industrielles et des civils dans plusieurs régions de la Russie européenne. Et à la veille du Jour de la Victoire, ils ont tenté d’attaquer notre sanctuaire national, le Kremlin de Moscou, à l’aide de drones militaires. Cela ne s’est jamais produit, même pendant la Grande Guerre patriotique, lorsque l’armée allemande se trouvait à 30 kilomètres de Moscou.

L’État russe doit apporter la réponse la plus adéquate et la plus sévère à cette terreur débridée. Nous disposons d’une expérience unique en matière de lutte efficace contre le terrorisme sous toutes ses formes. Et aujourd’hui, sur la base de cette expérience, il est nécessaire de prendre des mesures adéquates contre les bandits retranchés sur le sol ukrainien, qui menacent notre sécurité les armes à la main.

Nous devons tous être conscients du grave défi historique auquel nous sommes confrontés. Nous devons évaluer honnêtement toutes nos vulnérabilités et comprendre clairement que la principale condition pour aller de l’avant est la mobilisation des ressources nationales. L’histoire soviétique fournit un excellent exemple de mobilisation militaire et économique désintéressée qui est vitale pour nous aujourd’hui.

Comme le souligne, dans son livre Staline et l’argent, l’un des économistes soviétiques les plus talentueux, Arseny Zverev, qui fut ministre des finances de l’URSS de 1938 à 1960, à la fin des années 1930, le budget de l’État avait déjà fonctionné au maximum pour répondre aux besoins du complexe de défense. Les crédits alloués au Commissariat du peuple à la défense ont atteint 21 % en 1938, 26 % en 1939, 32 % en 1940 et 34 % en 1941, ce budget ayant été établi avant la guerre.

Les capacités des usines d’artillerie et de chars se développèrent à grande vitesse. En décembre 1939, le légendaire char T-34 est mis en service. En février 1941, les lance-roquettes Katioucha, qui devaient terrifier les Allemands, sont produits en série. En mars, la production des avions d’attaque IL-2, surnommés la forteresse volante, commence. En avril et en mai, sur ordre des dirigeants soviétiques, les troupes soviétiques sont furtivement renforcées. 850 000 personnes supplémentaires sont enrôlées dans l’armée et la marine à partir des réserves. Surtout dans les districts militaires de l’ouest du pays.

Lors de la réunion de 1941 du Politburo du comité central du parti communiste de toute l’Union, G.K. Joukov, qui avait été nommé chef de l’état-major général de l’Armée rouge quelques mois auparavant, a indiqué que pendant la période de modernisation industrielle lancée en URSS au début des années 1930, la production de chars d’assaut avait plus que triplé. L’Armée rouge a reçu près de 100 000 canons et mortiers. L’industrie soviétique a fourni à l’armée environ 18 000 avions de guerre. Les effectifs des forces armées sont presque triplés, l’équipement de l’aviation militaire est multiplié par sept, le nombre de chars mis en service est multiplié par 43. Environ 312 nouveaux navires de guerre sont entrés en service.

Telle était la clé patriotique, organisationnelle et économique de notre grande victoire qui a secoué le monde entier quatre ans plus tard.

Les résultats de la mobilisation économique visant à éliminer les conséquences de la dévastation causée par Hitler ont également été colossaux. Un an avant la Grande Guerre patriotique, en 1940, le produit social brut de l’Union soviétique était 4,5 fois supérieur à ce qu’il était douze ans plus tôt. Le revenu national produit était cinq fois plus élevé qu’en 1928. Au cours de ces douze années, le stock de capital fixe a été multiplié par 2,6, l’investissement en capital par 6,7 et le volume de la production nationale par 6,5. Le nombre de travailleurs a triplé au cours de cette période.

Au cours des trois plans quinquennaux d’avant-guerre, 9 000 entreprises industrielles ont été mises en service en URSS. En moyenne, 600 nouvelles grandes entreprises – géants de la construction mécanique, de la métallurgie, de l’énergie – ont vu le jour chaque année. Grâce à cela, la production de la construction mécanique est multipliée par 30 pendant une décennie et demie avant la guerre, la production d’électricité par 24, la production des industries pétrolières et chimiques par 17,5. Au début de la guerre, notre pays occupait la première place en Europe pour les principaux types de matières premières. Pour nombre d’entre elles, il était le premier au monde. Dans le même temps, les matières premières n’étaient pas exportées au rabais, et servait avant tout pour la production de produits soviétiques de haute qualité.

Après l’attaque allemande de juin 1941, notre production a commencé à décliner. En novembre, elle avait presque diminué de moitié. Mais à la fin de la première année de guerre, cette récession a été remplacée par une croissance industrielle continue. Elle ne s’est arrêtée qu’au début des années 1990, à l’époque de l’effondrement traître de l’URSS.

En 1942, nous avions presque quadruplé la production de chars par rapport à l’Allemagne nazie, doublé celle d’avions de guerre et triplé celle d’armes de toutes sortes. C’est alors que les centrales thermiques de Tcheliabinsk et de Kirovo-Chepetsk, ainsi que la centrale électrique du district de Karaganda, ont commencé à fonctionner. En quelques jours, les combinats de Magnitogorsk et de Kuznetsk ont commencé à produire tous les types d’acier nécessaires à l’équipement militaire. Au total, pendant la Grande Guerre patriotique, 3 500 nouvelles grandes entreprises ont été construites et 7 500 sites industriels détruits ont été restaurés. De juillet 1941 au 1er janvier 1945, la superficie totale des logements construits et restaurés par les constructeurs soviétiques s’élevait à 103 millions de mètres carrés.

Tel est l’exploit accompli par l’industrie soviétique, notre économie qui n’a pas faibli face au fascisme, mais qui, avec l’avènement du capitalisme primitif, a été livrée au pillage des oligarques russes et de leurs associés étrangers, qui ont transformé la plupart des entreprises soviétiques en ruines. Les survivantes ont été contraints de travailler non pas pour le peuple et notre pays, mais pour leurs propres poches et au profit de leurs maîtres occidentaux. Ce que n’a pas réussi Hitler, est devenu une réalité dans la Russie bourgeoise d’Eltsine.

Sous les coups brutaux de la guerre, l’agriculture de l’URSS a résisté avec confiance. Pendant les années de guerre, la superficie cultivée dans les districts de l’Est a augmenté de cinq millions d’hectares. La science agraire a travaillé avec succès au développement de nouvelles cultures plus résistantes au froid. Les cultures d’hiver semées en Sibérie ont augmenté de 64 %, au Kazakhstan et en Asie centrale de 44 %. Depuis ces régions, 67 millions de wagons de marchandises sont transportés vers le front et d’autres zones de l’arrière.

Les envahisseurs ont entièrement ou partiellement détruit et incendié 1 710 villes et agglomérations, plus de 70 000 villages et bourgades. Plus de 6 millions de bâtiments ont été détruits et 25 millions de personnes ont perdu leur abri. Ils ont mis hors service près de 32 000 entreprises industrielles, 65 000 kilomètres de voies ferrées et 4100 gares. Ils ont abattu ou emmené en Allemagne 7 millions de chevaux, 17 millions de bovins, 30 millions de moutons et de chèvres. Ils ont rasé 40 000 hôpitaux, 84 000 écoles, écoles techniques et établissements d’enseignement supérieur, 43 000 bibliothèques. Aucun autre État dans l’histoire n’avait subi des pertes aussi gigantesques de la part de ses ennemis. Le monde n’a pas connu d’agression militaire, économique et idéologique aussi brutale et destructrice que celle subie par l’Union soviétique.

Mais le plus grand exploit a été la résistance du pouvoir soviétique à l’agresseur le plus terrible, et la reconstruction rapide de l’après-guerre.

Un tiers des biens d’équipement détruits par les nazis ont été restaurés avant même la fin de la guerre. Le niveau de production industrielle d’avant-guerre a été atteint dès 1948, et celui de l’agriculture en 1950. Le revenu réel par habitant en 1950 a dépassé de 40 % les chiffres de 1940. Entre 1946 et 1955, 201 millions de mètres carrés de logements ont été construits, soit presque autant que pendant tous les plans quinquennaux d’avant-guerre réunis.

Même avant la guerre, Joseph E. Davis, ambassadeur des États-Unis en Union soviétique de 1936 à 1939, écrivait dans son livre Mission to Moscow : « Ce qui est le plus frappant dans la pratique de la planification soviétique, c’est l’audace de la prise de décision et la ténacité de la mise en œuvre ».

Une contribution colossale à la victoire sur l’ennemi a été apportée par la science nationale, qui est aujourd’hui étranglée par le capitalisme prédateur. Le rôle de notre médecine dans ces années où la mort était aux trousses de tous sur les champs de bataille est inestimable. Grâce au travail désintéressé des médecins, trois soldats et officiers sur quatre hospitalisés pour des blessures graves ont pu être remis sur pied. Que leur serait-il arrivé dans des conditions de médecine soumises à une telle “optimisation” et à des réductions massives comme c’est le cas aujourd’hui !

Le Gosplan soviétique a commencé à élaborer le plan du 4e plan quinquennal en août 1945, alors que l’URSS était encore en guerre contre le Japon. L’objectif principal était de rétablir les niveaux de production d’avant-guerre. Un contrôle spécial a été mis en place pour l’extraction de l’or et la production de métaux précieux – une importante industrie qui est aujourd’hui entre les mains du secteur privé et qui échappe au contrôle de l’État et du public. En conséquence, les résultats obtenus ont dépassé de loin les chiffres prévus. À la fin du premier plan quinquennal d’après-guerre, le revenu national était supérieur de 64 % à celui de 1940.

Lors de la réunion solennelle du 6 novembre 1944 au Kremlin, Staline avait toutes les raisons de déclarer : « La base économique de l’État soviétique s’est avérée incomparablement plus viable que l’économie des pays ennemis. Le système socialiste, né de la révolution d’octobre, a donné à notre peuple et à notre armée une force immense et irrésistible ».

La puissance du socialisme, dont Staline parlait du haut de la tribune du Kremlin en 1944, a fait de l’URSS la première puissance scientifique et spatiale de la planète dans les années de paix, a fait de notre pays l’un des leaders du progrès, produisant un cinquième de la production industrielle mondiale.

Un programme de relance est nécessaire

Au début des années 1990, un système socio-économique totalement défectueux a été imposé à la Russie. Après trois décennies qui ont suivi l’abandon du socialisme, nous n’avons toujours pas atteint le niveau des années 1990. Le pays n’a pas récupéré ce qui a été détruit non pas par la guerre, mais par l’irresponsabilité et la trahison, par la cupidité des oligarques et les crimes de la corruption.

 La montée des idées de gauche dans le monde provoque une résistance désespérée de la part du capital transnational. Des forces influentes en Russie agissent également de leur côté. Elles tentent de maintenir intact le modèle socio-économique destructeur. Ces libéraux revanchards résistent par tous les moyens possibles à la révision du système établi. Et ils ne sont pas disposés à abandonner la voie qui nous a été dictée à tous dans les vicieuses années quatre-vingt-dix.

Nous, communistes, savons que du point de vue des grands processus mondiaux, le comportement des compradores russes est la résistance d’un parti historiquement condamné. Mais aujourd’hui, cela coûte très cher à notre pays et à ses citoyens. Ils tentent d’abattre la Russie en aggravant la crise économique et en intensifiant la “cinquième colonne”.

Les stratèges occidentaux s’enthousiasment des défauts flagrants du système bourgeois russe. Nos adversaires savent très bien ce qui s’est passé après la destruction du modèle soviétique. Ce sont eux, avec Eltsine, Gaidar, Tchoubais et Kozyrev, qui ont façonné ce qu’ils ont appelé avec dérision la “nouvelle Russie”. En même temps, ils nous ont plongés dans le capitalisme le plus moisi, le plus primitif et le plus voyou. Ceux qui ont posé de nombreuses mines sous la base de l’État russe se frottent aujourd’hui les mains.

Ceux qui dirigent l’économie russe n’ont toujours pas la ferme volonté de rompre avec l’idéologie imposée par les mondialistes, ni de programme clair de changement dans notre intérêt national. Nous pensions que, dans les circonstances actuelles, les autorités allaient enfin formuler une nouvelle orientation socio-économique et rejeter l’idéologie des ennemis du socialisme. Au lieu de cela, elles nous ont à nouveau imposé un budget de dépendance aux matières premières et de retard technologique. Dans presque tous les domaines clés, il est prévu soit une augmentation symbolique du financement, ce qui signifie en réalité une réduction en termes réels, compte tenu de l’inflation, soit une réduction même en termes nominaux.

Nous constatons que le bloc financier et économique du gouvernement continue d’ignorer la nécessité de rompre avec les structures néocoloniales du capital mondial, telles que le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce. Ils continuent à s’accrocher à l’idéologie d’un Etat appendice de l’Occident pour les matières premières, qui annule les perspectives d’un développement significatif et d’une croissance économique vers l’extérieur. Les conséquences négatives de cette situation sont évidentes.

Au cours des dix dernières années, notre économie a progressé à un rythme annuel moyen ne dépassant pas 1 %. En 2022, elle se contractera même de 2 %. Les experts du département d’économie politique de l’université d’État de Moscou ont conclu que le PIB de la Russie ne dépasse actuellement son niveau de 1990 que de 20 à 25 %. Alors que la moyenne mondiale a presque triplé depuis 1990. Ainsi, la croissance économique moyenne mondiale au cours des trois dernières décennies a été au moins 12 fois plus rapide que celle de la Russie. On peut en dire autant des États-Unis et des principaux États européens, dont les économies ont été multipliées par 2 ou 3 depuis 1990.

Quant à la Chine, sa croissance a été multipliée par 8 depuis le milieu des années 1990. La différence entre les résultats du capitalisme oligarchique et le socialisme renouvelé sous la direction du parti communiste est évidente pour tout le monde. C’est de cela que nous devons partir si nous voulons sauver le pays, l’amener sur le chemin de la victoire et d’un développement indépendant réussi.

Au cours de ces dix années, les revenus réels des citoyens ont diminué de 12 %. En ce qui concerne le salaire minimum, nous nous situons au sixième rang des dix pays les plus pauvres. Avec la politique budgétaire actuelle, la Russie, selon l’UNESCO, a reculé au 121e rang mondial en ce qui concerne le niveau des dépenses de santé par rapport au PIB, au 84e rang en ce qui concerne le niveau des dépenses d’éducation et au 37e rang en ce qui concerne le niveau de financement de la science.

Même pour les plus riches, le même barème d’imposition uniforme s’applique que pour les citoyens à revenus moyens et faibles. Les milliardaires contribuent autant au trésor public que les mendiants. Et le gouvernement n’est toujours pas disposé à revoir cette règle, qui a été abandonnée depuis longtemps par la quasi-totalité du monde.

À l’époque soviétique, un scientifique sur quatre dans le monde était citoyen de l’URSS. Le nombre de scientifiques hautement qualifiés dans notre pays a diminué d’au moins un tiers au cours des 30 dernières années. En 2022, le déclin du nombre de scientifiques s’est poursuivi. Par rapport à 2021, il a diminué de 2,5 % et de 9 % par rapport à 2010. Il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit d’une menace stratégique à une époque où la souveraineté technologique est absolument nécessaire à la survie et au développement.

Dans un rapport de l’année dernière, Le Fragile Vecteur de l’Economie Russe, les mêmes experts de l’Université d’État de Moscou ont conclu que le modèle économique adopté en Russie après l’effondrement de l’URSS est catégoriquement inefficace et contraire aux objectifs de développement. La gestion de l’économie sous sa forme actuelle est tout aussi inefficace et irresponsable, en conséquence directe de la privatisation aventureuse et prédatrice.

À la suite d’opérations de privatisation pratiquement illégales, la plupart des entreprises russes se sont retrouvées entre les mains de propriétaires incapables de les gérer efficacement. Ils ne veulent pas investir dans le développement, ne se préoccupent que de leur profit personnel et ont transféré d’énormes ressources financières à l’étranger. Le gouvernement ne possède que 15 % des actifs d’importance stratégique. Les résultats déplorables de la privatisation prévalent sur l’économie nationale, prédéterminant sa nature et ses perspectives.

Les scientifiques considèrent que la seule façon de sortir de cette situation est de transférer les secteurs stratégiquement importants de l’économie dans les mains de l’État. La nationalisation des entreprises clés et le retrait de l’oligarchie de la gestion de l’économie figurent en tête de l’ordre du jour. Les experts appellent également à une renaissance de la pratique soviétique des plans quinquennaux. Ceux-ci devraient principalement inclure la restauration des installations existantes et la création de nouvelles installations pour un développement technologique de pointe.

Ces conclusions coïncident pleinement avec les demandes du KPRF. Nos documents de programme soulignent avec insistance la nécessité d’une nouvelle orientation socio-économique. Le pays est confronté à des tâches socio-économiques de grande envergure. Leur résolution exige une révision fondamentale de la politique des 30 dernières années. Sans cela, nous ne pourrons pas tenir.

Les sanctions occidentales ont détruit l’ancien format d’interaction de la Russie avec le monde extérieur. Dans une telle situation, le colmatage des brèches ne nous sauvera pas. Un changement de politique économique et financière s’impose. La transition vers les rails de la nouvelle industrialisation est ce qui garantit notre souveraineté.

La Russie a besoin d’une modernisation à grande échelle, d’une croissance rapide de l’industrie nationale et d’une réorientation rapide des exportations et des importations vers l’Orient.

Il est grand temps de reconnaître que le secteur privé ne doit pas gérer les industries de base. Aujourd’hui, alors que la croissance économique est une question de salut national, le rôle de l’État doit être décisif. Lui seul est capable de réaliser des priorités telles que l’aide à la production, le soutien aux pauvres et l’expansion des relations économiques extérieures dans de nouvelles directions. Il est du devoir des autorités de reconsidérer l’orientation erronée qui a conduit à des pertes énormes.

À la fin de l’année dernière, le président Poutine, lors d’une réunion du Conseil pour le développement et les projets nationaux, a identifié six objectifs socio-économiques clés pour l’année 2023 :

– réorienter le commerce

– renforcer la souveraineté technologique

– stimuler la croissance de l’industrie manufacturière ;

– la souveraineté financière ;

– l’augmentation des revenus des citoyens

– la protection des mères et des enfants.

En mars de cette année, dans son rapport à la Douma d’État, le gouvernement a confirmé son engagement à atteindre ces objectifs. Il faut s’en féliciter. Toutefois, la solution effective à des tâches sociales et économiques aussi importantes n’est possible que sur la base d’une politique nouvelle et équitable et d’un programme d’action clair.

La Russie dispose de toutes les ressources nécessaires pour inverser les tendances dangereuses et protéger son présent et son avenir. La meilleure façon de combattre la crise capitaliste est de se débarrasser du capitalisme lui-même ! C’est ce que prouve notre programme de mesures urgentes pour relancer la Russie, approuvé par le Forum économique international d’Oriol. Nous exigeons à juste titre la désoligarchisation de l’économie, la nationalisation des industries stratégiques, la subordination du système financier aux objectifs de développement accéléré et la relance de la planification étatique. Notre programme est soutenu par les scientifiques, les médecins, la communauté enseignante et les chefs des meilleures entreprises. Il contient un plan d’action concret et détaillé pour atteindre les objectifs stratégiques du pays.

Il montre clairement comment mettre fin à la politique d’écrasement de l’industrie nationale et arracher ses industries les plus importantes aux mains des capitaux étrangers ; nous libérer du diktat financier et juridique des structures transnationales telles que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’OMC ; nettoyer nos industries stratégiques de la présence d’agents étrangers ; mettre en œuvre un vaste programme de développement national pour l’électronique, l’aéronautique, les machines-outils, l’énergie, les produits pharmaceutiques, la construction de véhicules, la transformation du bois, etc. 350 milliards d’euros ont été dérobés et “gelés” dans des banques occidentales. L’oligarchie s’est empressée de retirer 250 milliards d’euros supplémentaires de la Russie.

Notre programme est un programme de nouvelle industrialisation avec l’implication de centres scientifiques pour relancer la science industrielle et une multiplication par trois des dépenses en recherche et développement.

Notre programme est un nouveau budget de développement qui pourrait être porté à 40 000 milliards de roubles dans un délai relativement court. Il s’agit d’une transformation sociale globale, dont la mesure la plus importante consiste à rendre à nos citoyens une éducation et des soins médicaux gratuits et de qualité. Cela implique de ramener l’âge de la retraite à son niveau antérieur, soit 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes.

Dans notre programme de la victoire, nous avons résumé nos principales propositions et demandes et en avons ajouté de nouvelles pour répondre aux changements récents les plus importants. Nous avons soumis à la Douma d’État un certain nombre de projets de loi extrêmement importants qui prévoient un soutien global à la sphère sociale et aux secteurs clés de l’économie.

La validité de notre programme a été prouvée de manière convaincante lors de nombreuses auditions parlementaires et tables rondes consacrées aux problèmes de l’industrie nationale, du secteur agraire, de la médecine, de l’éducation et de la science. Nous avons réuni ici les meilleurs scientifiques, les plus grands spécialistes du domaine, dont les connaissances et les suggestions devraient être prises en compte dans l’élaboration d’une nouvelle politique visant à poursuivre nos intérêts nationaux.

Pour gagner la bataille contre ceux qui nous ont déclaré la guerre et cherchent la destruction de la Russie, nous avons besoin d’une mobilisation dans les domaines de l’économie et de l’idéologie, de la science et de la culture. Cela nécessite une nouvelle industrialisation, une économie planifiée et la fourniture d’informations, non pas sur la base de déclarations vides et bruyantes, mais sur la base d’une véritable politique dans l’intérêt du pays et de ses citoyens.

L’histoire nous a donné raison de manière convaincante. Le socialisme a prouvé à maintes reprises sa puissance créatrice et son rôle salvateur dans le destin de la patrie. Le Grand Octobre a sauvé notre planète de la Première Guerre mondiale et notre Grande Victoire de mai 1945 nous a sauvés de la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, nous avons été sauvés par la parité des missiles nucléaires, qui garantit encore aujourd’hui notre sécurité.

À plusieurs reprises, l’Occident a abaissé le “rideau de fer” devant l’Union soviétique. Mais la position de leader de l’URSS s’est renforcée. Comment y est-elle parvenue ? Par l’indépendance économique ! Une indépendance que nous ne pourrons retrouver qu’en construisant sur des bases socialistes.

Préserver les vies, sauver les esprits.

La question principale de la sécurité du pays est la préservation de la population. Pour survivre, nous avons besoin de 200 millions de personnes sur notre vaste territoire. Et pour défendre ce territoire de 16 millions de kilomètres carrés, nous avons besoin d’une armée d’au moins un million et demi d’hommes. Or, jusqu’à présent, la situation démographique est catégoriquement contraire à ces besoins stratégiques du pays.

Au début des années 1970, l’URSS dépassait non seulement les États-Unis, mais aussi la plupart des principaux pays européens en termes d’espérance de vie. Au début du XXe siècle, l’espérance de vie en Russie était en moyenne inférieure de 17 ans à celle des États-Unis.

En 1900, la Russie comptait 70 millions d’habitants. Cinquante ans plus tard, nous étions 102 millions. Et ce, malgré deux guerres mondiales. Au cours des 40 années suivantes, nous avons été près de 50 millions de plus. En 1990, nous étions 148 millions, et aujourd’hui nous sommes deux millions de moins. Ainsi, non seulement la population n’a pas augmenté en 30 ans, mais elle a diminué.

Les facteurs destructeurs à l’origine de la catastrophe démographique, qui sont une conséquence directe de l’évolution sociale et économique actuelle, sont toujours à l’œuvre. Sans exagération, la Russie s’éteint pour la cinquième année consécutive.

Depuis 2018, la population a diminué de 2,5 millions de personnes, soit une baisse moyenne de 1,5 mille personnes par jour. Rien que l’année dernière, la baisse a été de 600 000 personnes. Entre-temps, le taux de natalité en 2022 a chuté de 6 % par rapport à 2021. Il n’y a eu que 9 naissances pour 100 000 habitants, le pire chiffre depuis 2001. Selon les spécialistes du ministère de la santé, plus de la moitié des hommes russes ne vivent pas jusqu’à l’âge de 65 ans.

Ces énormes problèmes sont étroitement liés au taux élevé de divorce. Selon les statistiques officielles, il y a 60 à 65 divorces pour 100 nouveaux mariages. C’est l’un des pires taux au monde. En d’autres termes, deux tiers des unions familiales s’effondrent. La moitié des couples dissous n’ont pas le temps d’avoir des enfants.

À l’origine de tous ces phénomènes, il y a des problèmes sociaux qui provoquent une insécurité dans l’avenir, dans la capacité à offrir aux enfants une vie décente, un logement, une alimentation normale, un traitement et une bonne éducation.

La crise démographique entraîne directement une crise de main d’œuvre, qui menace également notre sécurité nationale. En avril 2023, les résultats de l’étude de la Banque centrale ont été rendus publics, selon lesquels la Russie connaît actuellement la pénurie de spécialistes la plus grave de son histoire. Et surtout de jeunes.

Outre le sauvetage physique des personnes, le sauvetage spirituel revêt une grande importance. Les détracteurs de la Russie ont fixé comme objectif à la guerre de l’information de corrompre les âmes et de détruire la vérité. Dans la lutte acharnée contre l’Occident collectif, il ne suffit pas de renforcer le potentiel militaire. Pour aller de l’avant, le monde russe a besoin de valeurs inspirantes, d’une vision du monde fondée sur les idées de justice sociale. L’éducation et la culture devraient en constituer le fondement le plus important.

La destruction de l’URSS et les réformes libérales se sont accompagnées d’une guerre idéologique brutale visant à détruire le système unique d’éducation de la jeune génération. Des milliers d’enfants ont été abandonnés à la merci de la rue. Ils ont été endoctrinés avec les “valeurs occidentales”, qui comprennent la toxicomanie, la prostitution enfantine, la moquerie des actes héroïques et le nihilisme à l’égard de la société. Le programme scolaire a été dépouillé de tout ce qui racontait les réalisations du pays soviétique et de sa jeunesse, les victoires au front et à l’arrière, la conquête de l’espace et les chantiers de construction de l’Union.

Au milieu du XXe siècle, nous n’aurions pas gagné la bataille contre le fascisme armé jusqu’aux dents sans la modernisation léniniste-stalinienne des années 1920 et 1930. Son fondement solide était le brillant développement du système éducatif. Tout le pays s’est assis sur les bancs de l’école, des centaines de milliers de jeunes gens – issus des rangs de la classe ouvrière, de la paysannerie et de l’intelligentsia ouvrière – sont entrés dans les universités et les écoles techniques supérieures. Comme l’a souligné Staline lors du 18e congrès du parti, « une nouvelle intelligentsia soviétique a ainsi été créée, étroitement liée au peuple et prête à le servir fidèlement dans sa masse ».

Les paroles de Staline sont confirmées par les biographies des meilleurs écrivains, poètes, réalisateurs et compositeurs soviétiques, qui nous ont laissé une chronique poignante de la Grande Guerre patriotique. Parmi les pages de cette chronique figurent La jeune garde d’Alexandre Fadeïev, Ils se sont battus pour la Patrie de Mikhaïl Cholokhov et les poèmes de Konstantin Simonov sur la ligne de front. Ces éminents auteurs ont créé des œuvres qui ont fait la gloire de la littérature soviétique. Ils ont été correspondants de guerre pendant ces années difficiles, ils ont travaillé sur la ligne de front, au péril de leur vie. En 1942, Youri Bondarev quitta l’école pour rejoindre le front. Le futur auteur de l’histoire Les Bataillons demandent le feu et du roman La Neige en feu, qui font partie des meilleurs spécimens de la littérature de guerre, a participé à la bataille de Stalingrad, a forcé le Dniepr, a libéré Kiev des fascistes.

Environ 80 % des habitants de la Russie prérévolutionnaire ne savaient ni lire ni écrire. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous sommes rapidement essoufflés lors de la Première Guerre mondiale : ils ne pouvaient pas, n’étaient pas prêts à se battre. L’enseignement primaire universel n’a été introduit en Russie qu’en 1916, lorsque nous avons constaté à quel point un soldat à moitié analphabète était vulnérable. Mais les pertes n’ont pas pu être compensées.

Les Soviétiques ont appris la leçon à leurs dépens. En généralisant l’accès à l’éducation et à la culture, ils les ont élevées à des niveaux sans précédent. C’est ainsi que furent préparés les cadres pour l’immense percée industrielle de l’URSS et pour la victoire future.

La voie imposée au pays dans les années 1990 a écrasé notre éducation pendant des décennies. Elle a sapé les sciences fondamentales et appliquées. Nous avons dû lutter pendant plusieurs années pour résoudre une question apparemment évidente : il doit y avoir une journée de la langue russe en Russie !

Le 22 novembre 1994, la Banque mondiale a présenté un rapport intitulé “Russia. Education in Transition”. Ce rapport présente un plan de destruction de notre système éducatif. Une partie du rapport est consacrée à l’enseignement primaire de l’époque, qu’il est proposé de supprimer parce qu’inutile. Tout le système d’enseignement des disciplines sociales devait également être anéanti. Les matières de base étaient dévalorisées. Il s’agit des mathématiques, du russe et de la littérature – des matières qui forment l’homme, le citoyen et le spécialiste. On n’avait pas non plus besoin d’ingénieurs. Des licences et des masters ont été introduits à leur place.

Il faut regretter que ce plan destructeur ait été mis en œuvre dans une large mesure. Il est urgent de remédier à cette situation. Nous ne pourrons pas réaliser une percée industrielle et économique sans une augmentation de principe du soutien de l’État à l’éducation et à la science. Mais dans un pays où, à l’époque soviétique, même pendant les années de guerre les plus difficiles, jusqu’à 17 % des dépenses budgétaires totales de l’État étaient allouées à l’éducation, ces dépenses ne dépassent pas aujourd’hui 4 % des dépenses budgétaires totales et n’atteignent même pas 1 % du PIB.

Oui, nous ne pouvons que nous réjouir que le discours présidentiel de février 2023 ait enfin annoncé que la Russie abandonnait le système défectueux de Bologne et revenait au modèle traditionnel d’éducation. Mais jusqu’à présent, il s’agit en fait du seul pas en avant par rapport à l’ancienne voie sans issue. D’autres mesures doivent être prises. Dans une adresse à l’Assemblée fédérale et au gouvernement, adoptée lors de la table ronde d’avril 2023 sur “La science et l’éducation sous sanctions” organisée par le KPRF, nous avons demandé que les mesures suivantes soient prises :

– Garantir l’égalité des chances en matière d’éducation pour les citoyens russes, indépendamment de leur statut financier et social ;

– Augmenter la part du financement de l’éducation nationale à au moins 7 % du PIB, c’est-à-dire la doubler, dans un délai de cinq ans

– examiner et soutenir, dans les meilleurs délais, un ensemble de projets de loi visant à améliorer le statut du personnel enseignant et à augmenter les allocations des étudiants ;

– porter les salaires de base du personnel enseignant à au moins 70 % du salaire moyen dans la région et dans l’ensemble de la Fédération de Russie ;

– reconnaître l’éducation comme l’une des principales priorités de la politique de l’État dans la formation des budgets fédéraux et régionaux.

Les bases de tout cela ont été jetées. Il s’agit de la loi sur l’éducation pour tous que nous avons élaborée. Le KPRF considère que la tâche la plus importante est de rendre notre culture et notre système éducatif à nouveau populaires. Le temps est venu de chérir à nouveau les réalisations de tous les peuples de l’Union soviétique, incarnées dans la civilisation soviétique unique. Nos ancêtres ont créé l’une des cultures les plus brillantes du monde moderne. Et chacun dans notre pays doit comprendre dès son plus jeune âge que cela nous donne le droit d’être fiers, mais que cela nous impose aussi une grande responsabilité.

L’apogée soviétique du monde russe

Il est nécessaire de souligner que le mérite le plus important dans la cause sacrée de la défense de l’Union soviétique et du monde entier contre l’invasion nazie revient au Parti communiste. Ce mérite est intellectuel, organisationnel et militaire. Les membres du PCUS et de son aile jeunesse – le Komsomol de Lénine – représentaient plus de la moitié de l’effectif de l’Armée rouge.

Les communistes et les membres du Komsomol étaient en première ligne, les premiers à donner leur vie pour la patrie et la cause du socialisme. Les combattants soviétiques qui n’avaient pas encore adhéré au parti mettaient une note dans leur poche de poitrine avant une bataille meurtrière : “S’ils me tuent, veuillez me considérer comme un communiste”. Telle était la dernière volonté de ces hommes pleins d’abnégation. Il ne peut y avoir de preuve plus convaincante de la foi désintéressée du peuple dans le pouvoir soviétique et le parti communiste. Il n’y a pas de preuve plus convaincante du fait que le pouvoir soviétique et le Parti méritaient pleinement la foi de ce peuple. Et ce faisant, ils ont mérité la Grande Victoire.

Il est impossible d’éradiquer de l’esprit de notre peuple la croyance en l’ordre social qui a permis aux gens de vivre sous les lois de l’égalité et de la justice. Il l’a fait en rejetant l’exploitation capitaliste et le pouvoir des riches sur des millions de pauvres, qui régnaient de manière si monstrueuse dans notre pays au début du XXe siècle. Les communistes ont créé un pays dont les fils victorieux ont jeté les bannières des conquérants vaincus sur le mausolée de Lénine. Ce faisant, ils ont prouvé que l’armée la plus forte du monde est l’armée du socialisme. C’est l’armée qui réunit dans ses rangs ceux qui construisent une société sur la base de l’égalité et de la justice.

La civilisation soviétique a été l’apogée historique du monde russe – militairement, économiquement, socialement et spirituellement. Le “parti au pouvoir” actuel n’a ni l’intelligence, ni la conscience, ni la volonté d’adopter cette expérience exceptionnelle. Autour du président, nous voyons de nombreux porteurs du patriotisme de la Garde blanche – une idéologie confuse et trompeuse, perverse et mensongère. Je voudrais rappeler que c’est cette idéologie qui a conduit ses porteurs à la trahison nationale et à la défaite historique pendant la guerre civile. La Russie a ensuite été sauvée de l’effondrement par la victoire des bolcheviks sur les interventionnistes et leurs complices, les dirigeants du mouvement blanc, devenus des collaborateurs.

L’heure est à la protection de notre maison commune contre la racaille fasciste, contre les nouveaux chevaliers-chiens, contre les disciples fous d’Hitler. Une responsabilité historique particulière pèse sur les épaules des générations actuelles de la Russie : arrêter le glissement vers l’abîme. Pour remporter une nouvelle et grande victoire, notre patrie a besoin d’une économie efficace, d’une science et d’une éducation de haut niveau, d’une capacité militaire fiable et du soutien de ses alliés dans le monde entier.

La clé de la victoire est la fermeté du peuple et sa force idéologique dans toute confrontation. Nous avons l’expérience de nos ancêtres qui ont su répondre aux dangers périlleux par l’unité. La Russie a besoin de la consolidation de forces patriotiques saines pour la protection, le développement et la prospérité de notre chère patrie. Notre pays a besoin d’un “contrat social” d’un nouveau type, dont la base principale est une attitude respectueuse envers le peuple, la solidarité des travailleurs et le respect profond de la position des citoyens.

Un front patriotique contre l’Occident impérial ne peut naître du droit de l’un à opprimer et à voler l’autre. Il exige un rejet décisif de toutes les illusions imposées de force à notre pays à la fin du vingtième siècle. Le dogmatisme néolibéral a coûté cher à notre peuple. Toute tentative de continuer à inculquer la haine de l’ère soviétique doit être reconnue comme une pratique ruineuse et criminelle.

Pour remporter la victoire et résoudre les grandes tâches historiques, la Russie doit se rassembler autour d’idées créatives et de symboles lumineux. Les larmes aux yeux et la fierté au cœur, notre peuple honore les plus grands exploits de ses ancêtres pendant les jours de mai. Dans ces moments particuliers, il est inadmissible de dissimuler son symbole le plus important, le mausolée de Lénine, dont le drapage lors des fêtes nationales est d’un cynisme flagrant et absolument inadmissible. C’est ce que j’ai déclaré dans une lettre ouverte au président Poutine en avril 2023, peu avant un autre anniversaire de la naissance du fondateur de l’État soviétique, Vladimir Lénine.

Permettez-moi de vous rappeler un autre poème que le poète soviétique Stepan Shchipachov a écrit au début de la Grande Guerre patriotique.

Du bronze de Lénine. Peupliers dans la poussière.

Ruines d’une gare détruite

Le soir, les Allemands sont entrés dans la ville

Et la statue fut renversée de son piédestal…

L’Oberst nazi dormait profondément la nuit

Il dormait profondément,

Et le matin, fut épouvanté

Comme auparavant, le bronze de Lénine

Debout dans le bronze,

Élevé par une force invisible…

S’était relevé de ses cendres.

Nous devons considérer la célébration du Jour de la Grande Victoire comme l’acte le plus important de rassemblement du peuple. Le sens et le contenu de cet événement sont sacrés. Tous ses symboles sont également sacrés. La pratique honteuse consistant à recouvrir le mausolée de Lénine est dégradante et intolérable. Elle n’est pas digne d’un pays qui lance aujourd’hui un défi courageux aux héritiers des hitlériens, que nos ancêtres ont vaincus sous la bannière de Lénine.

Dans le contexte de la lutte contre la résurgence du fascisme, l’attitude à l’égard de l’histoire soviétique est devenue un test de maturité et de responsabilité pour toute force politique en Russie. Vous pouvez vous appeler démocrates ou patriotes autant que vous voulez et désavouer le socialisme. Mais le passé est déjà là. Remettre en cause les exploits du peuple soviétique et de son État, c’est dérouler le tapis au même fascisme. Et celui-ci, quelle que soit sa couleur, apporte le mal, l’avilissement et des victimes colossales.

Pour un front antifasciste et un meilleur avenir pour la planète

Il ne suffit pas de condamner le mal. Le mal doit être combattu. Il faut le vaincre. C’est pourquoi le 22 avril 2023, jour de l’anniversaire de Lénine, un événement spécial a eu lieu dans la ville-héroïne de Minsk. Il a été organisé à l’initiative des partis communistes de Russie et de Biélorussie, avec le soutien de l’UPC-PCUS. Des représentants de deux douzaines de pays d’Asie, d’Amérique et d’Europe se sont réunis dans un lieu emblématique : le musée de l’histoire de la Grande Guerre patriotique.

Nous nous sommes réunis pour organiser notre premier Forum international antifasciste et pour dire fermement “non” à la guerre et à la réaction, au néofascisme et à l’oppression. Nous l’avons fait en Biélorussie, où le nombre de victimes et de destructions au cours des années de lutte contre l’hitlérisme a été particulièrement élevé. Chaque centimètre de cette terre sacrée est arrosé du sang de millions de victimes du nazisme. Un habitant sur trois de la République socialiste soviétique de Biélorussie a été exterminé par les agresseurs nazis.

Les participants au forum antifasciste ont fermement rappelé que le nazisme était une conséquence directe de la crise du capitalisme. Il est né de la soif du grand capital de conserver à tout prix le pouvoir sur les travailleurs. À cette fin, les impérialistes ont choisi de soutenir les forces les plus obscures. Ils ont porté au pouvoir Hitler, Mussolini, Franco et d’autres crapules. Les nazis sont passés d’une force politique marginale à une force gigantesque qui menaçait de conquérir le monde.

Les peuples de la Terre n’ont pas le droit d’oublier l’expérience de ces grandes batailles. En 1936, la guerre civile espagnole a éclaté avec le soutien de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste. Le pouvoir populaire, malgré le soutien de l’URSS et d’autres forces progressistes, n’a pas résisté. Cela a ouvert la voie à la pire guerre de l’histoire de l’humanité. Des étapes décisives ont été franchies vers les fours et les chambres à gaz de Buchenwald et de Mauthausen, de Dachau et de Sobibor, de Majdanek et d’Auschwitz.

Le monde a payé un prix énorme pour se débarrasser du nazisme. Une gloire immortelle a recouvert les héros de cette lutte – soldats et officiers de l’Armée rouge, soldats de la coalition anti-hitlérienne, de l’Armée populaire de libération de la Chine, de la Résistance française et italienne, membres de la résistance antifasciste allemande, partisans yougoslaves et coréens, patriotes polonais et tchécoslovaques.

Le drapeau rouge flottant sur le Reichstag en mai 1945 n’est pas seulement un fait héroïque du passé. Le sens et la signification de la grande victoire sur le fascisme sont tournés vers l’avenir. Ils résonnent dans le cœur des nouvelles générations.

Aujourd’hui encore, la situation devient de plus en plus alarmante. Le néocolonialisme s’impose en Afrique et dans les Amériques. Les impérialistes réchauffent la situation en Asie. La fumée noire des incendies de guerre se répand en Europe et dans d’autres parties du monde, au son des coups de feu. La douleur et la souffrance humaine se multiplient. On entend les gémissements des blessés et des mourants. Les larmes des mères éplorées coulent. La silhouette inquiétante de la croix gammée se dessine de plus en plus clairement dans l’abîme qui s’ouvre. La menace mortelle de la vengeance nazie se précise. La bête du nazisme s’est enhardie et est sortie de sa tanière à la recherche de nouvelles victimes.

Les gens de bonne volonté auront besoin d’unité et de courage dans la bataille contre le mal absolu. Et cela signifie qu’il faut combattre sa cause première. Le capitalisme, sous sa forme néolibérale, a créé un système mondial de pillage de pays et de peuples entiers. Il s’est souillé en agressant la Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie. Des tentatives ont été faites pour renverser les gouvernements légitimes au Venezuela, au Nicaragua, en Biélorussie. Des sanctions sans précédent ont été imposées aux peuples russe et chinois, à Cuba et à la Corée du Nord. Les menaces militaires et le chantage politique sont de plus en plus utilisés.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les troupes d’assaut d’Hitler étaient dirigées par le capital financier. Au XXIe siècle, c’est à nouveau lui qui dirige les nouveaux nazis. Le fascisme vaincu n’a pas disparu de la surface de la terre. L’oligarchie mondiale a besoin de ses services. Par conséquent, les chiens de poche nazis défilent à Vilnius et à Tallinn. Des livres brûlent à Kiev. Les monuments aux soldats-libérateurs soviétiques sont démolis à Varsovie. Les parlementaires européens lancent des résolutions ignobles qui tentent d’assimiler le nazisme hitlérien et le socialisme soviétique.

En Ukraine, le soutien des États-Unis et de l’OTAN a élevé l’idéologie nazie au rang d’État. Les Banderistes de Kiev ont transformé l’Ukraine en un camp de concentration pour les dissidents. Ils ont interdit les médias indésirables, étranglé l’opposition et lancé des massacres contre les communistes. Les nazis ont brûlé des gens vivants à Odessa, les ont fait exploser et les ont tués au coin de la rue. Les combattants d’Azov*, dont les chevrons sont ornés d’un croc de loup, terrorisent le Donbass depuis des années. Tous ceux qui ont préservé les idéaux de la fraternité des nations et leur loyauté envers la Grande Victoire sur le fascisme ont été soumis à la répression.

Les gouvernements occidentaux déversent des armes dans l’Ukraine banderiste. Zelensky convoite déjà un arsenal nucléaire. Mais les messieurs de l’OTAN n’ont pas encore tiré la sonnette d’alarme. En outre, Londres a commencé à discuter de la possibilité de remettre des obus à l’uranium appauvri aux néo-nazis.

Les pays de l’OTAN n’ont pas seulement truffé le monde entier de bases militaires. Quatre cents laboratoires biologiques américains dans le monde mènent des expériences avec des virus et des bactéries dangereux. Les conséquences de ces expériences menacent la race humaine.

Les communistes ont toujours insisté sur le fait que “le fascisme, c’est la guerre”. Nous en avons la confirmation aujourd’hui encore. Les bacilles de la “peste brune” sont trop dangereux. Ils doivent être décontaminés en toute confiance et rapidement. Les horreurs condamnées par le tribunal international de Nuremberg ne doivent pas se répéter. Il ne faut pas que la réaction mondiale plonge le monde dans une nouvelle catastrophe. Des tâches d’une telle ampleur dépassent le pouvoir des héros individuels. Elles requièrent l’activisme de masse des travailleurs et des peuples pour les réaliser.

Dans une analyse complète de la situation, les participants au Forum international antifasciste de Minsk ont également souligné la crise toujours plus profonde de l’idéologie bourgeoise. En effet, les mondialistes dissimulent leurs actions dangereuses sous des études pseudo-intellectuelles. Ils puisent volontiers les idées les plus réactionnaires sur le “surhomme” et la “supériorité raciale” dans les théories de Nietzsche, Chamberlain et Gobineau. Un mélange grondant de néo-malthusianisme et de post-humanisme est brassé. Il y a des délires misanthropiques sur “la priorité du progrès technologique sur le développement social”. Les vieilles idées qui ont inspiré Hitler et ses associés sont enveloppées dans un paquet pseudo-scientifique de “bio-ingénierie” par Klaus Schwab et d’autres comme lui. Les vices et les perversions sont glorifiés sous le couvert de valeurs humanistes.

Ce type de fausse “innovation” est promu par ceux qui ont des préjugés ethniques et raciaux, qui cherchent à se venger de ceux qui ont lutté contre le fascisme et le colonialisme. Ces milieux sont obsédés par le contrôle total de l’humanité. En annonçant l’abolition de la grande culture russe, la “non-pertinence” de Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï, Tchaïkovski, ils s’en prennent à la culture humaniste du monde, cherchant à nous faire basculer dans une époque de sauvagerie sans précédent et de camps de concentration électroniques.

Il est également évident pour les penseurs progressistes que le néolibéralisme est un ennemi vicieux du développement indépendant et des normes démocratiques. Les systèmes politiques occidentaux ont dégénéré en autocraties absolues. Les élites bourgeoises ont perdu le contact avec les valeurs de liberté et d’humanisme. Alors que le capitalisme se tordait de douleur, il s’est montré tout à fait prêt pour la réincarnation du fascisme. La réaction mondiale encourage activement les héritiers d’Hitler et de Mussolini, de Franco et de Salazar, d’Antonescu et de Mannerheim, de Pilsudski et de Quisling. Elle falsifie cyniquement les faits historiques dans l’espoir de détruire la mémoire de la Seconde Guerre mondiale.

Pour toutes les forces pacifiques du monde, la clé du succès est l’unité dans la lutte, la cohésion et l’offensivité. Une résistance victorieuse contre la réaction mondiale ne peut être que mondiale. Seule la solidarité internationale peut préserver l’humanité de la menace fasciste et de la descente dans l’abîme de la guerre mondiale.

Le document final du Forum antifasciste de Minsk le souligne : Les projets du “nouvel ordre mondial” se transforment en agressions et en conflits, en néo-fascisme et en néo-colonialisme, en menace d’une nouvelle guerre mondiale. Le champ de bataille est désormais le monde entier. Et cette bataille, nous devons la gagner – au nom de ce que la culture mondiale a créé de meilleur, pour le digne avenir de l’humanité”. Ces mots sont tirés du Manifeste pour l’unification des peuples du monde, soutenu unanimement par les participants à notre réunion. “Protéger l’humanité du fascisme ! ” – en est le titre.

 Le Manifeste nous rappelle qu’au cours des années brûlantes de la Seconde Guerre mondiale, une grande alliance des opposants à la barbarie fasciste s’est formée – communistes et patriotes, combattants de la tyrannie et démocrates. Elle s’est formée malgré les différences sociales et idéologiques, malgré les différences de perspectives politiques et religieuses. Tel était le diktat de l’époque. Aujourd’hui, tous les hommes de bonne volonté doivent à nouveau s’unir contre le néonazisme, la réaction et le militarisme.

Le manifeste “Défendons l’humanité contre le fascisme ! – est un document d’une grande importance politique. Il crée une plate-forme idéologique convaincante pour l’unification de toutes les forces de gauche et véritablement populaires dans le monde. Seule une telle alliance permettra de surmonter les principales menaces qui pèsent sur l’humanité en cette première moitié du XXIe siècle.

Nous menons la bataille pour la justice !

Y a-t-il des conditions à notre victoire ? Sans aucun doute ! La crise systémique du capitalisme s’aggrave, ce qui empêche les mondialistes de maintenir le monde dans ses limites. La prospérité du “milliard d’or”, vitrine de l’Occident, a longtemps reposé sur le pillage colonialiste du reste du monde. Mais même ces puissances sont aujourd’hui vulnérables face au désastre qui s’annonce. C’est pourquoi, même au cœur du capitalisme, la tendance à la polémique dans la conscience de la société est de plus en plus visible.

Seule la destruction de l’URSS et de la Commauté socialiste a permis au capitalisme de retarder l’aggravation de la crise systémique à la fin du 20ème siècle. Le dopage de l’impérialisme était alors la prise de nouveaux marchés et l’élimination temporaire de la concurrence entre capitalisme et socialisme. Mais l’effet du dopage a cessé. La spirale de la crise s’emballe à nouveau.

Le taux catastrophique d’appauvrissement des masses est rappelé par les données de l’organisation internationale de recherche Oxfam. Le nombre de milliardaires dans le monde a augmenté de 573 à la suite de la pandémie de coronavirus. Leur fortune cumulée représente déjà 14 % du PIB mondial. Les dix personnes les plus riches du monde possèdent plus d’argent que 40 % de la population mondiale. La fortune des huit premiers milliardaires du monde dépasse la moitié de la richesse totale de la planète. Le 1% des personnes les plus riches possède plus de 45% de la richesse mondiale.

La polarisation extrême se poursuit. En 2022, le nombre de pauvres a augmenté de 263 millions. Le nombre de personnes tombant pour la première fois sous le seuil de pauvreté équivaut aux populations de l’Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Espagne réunies. En réalité, les fortunes cumulées des milliardaires ne permettraient pas seulement de payer les vaccins contre le coronavirus pour l’ensemble de l’humanité. Ces ressources auraient permis d’éviter l’appauvrissement de tous ceux qui ont perdu leur gagne-pain à cause de la pandémie. Mais l’intérêt des nations est manifestement étranger aux capitalistes.

L’enrichissement extrême de quelques privilégiés “mange” les revenus de tous les autres. Un demi-milliard de personnes sur terre vivent dans la pauvreté absolue. Une personne sur dix se couche le ventre vide. Début 2023, un milliard de personnes vivront avec 2 dollars par jour. Trois autres milliards de personnes vivront avec 5 dollars par jour. La moitié de la population mondiale est plongée dans la pauvreté ! Les auteurs du rapport d’Oxfam concluent : nous assistons à l’augmentation la plus importante des inégalités et de la pauvreté dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale.

La baisse du niveau de vie engloutit rapidement la “classe moyenne”. Selon les calculs du FMI, le pouvoir d’achat du dollar a chuté d’un tiers en une décennie et demie. La qualité de la consommation aux États-Unis et en Europe occidentale diminue. Pour la première fois, les nouvelles générations vivent moins bien que leurs pères et leurs grands-pères.

Dans ce contexte, les sondages d’opinion sont logiques. 56 % des habitants des 30 plus grands pays disent que le capitalisme fait plus de mal que de bien. Même en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Italie, aux Pays-Bas et à Singapour, entre la moitié et les trois quarts de la population sont de cet avis. La moitié des personnes interrogées aux États-Unis ne sont pas non plus satisfaites du capitalisme. Même parmi ceux qui sont considérés comme socialement bien lotis, un désenchantement de masse s’installe.

Une nouvelle aggravation de la crise systémique du capitalisme est visible. En évaluant la situation, les économistes de renom Joseph Stiglitz, Nouriel Roubini et Tom Piketty ont prouvé que la pandémie n’est pas la cause première du problème, mais seulement un test décisif de la faillite du système capitaliste.

Les apologistes du capitalisme n’ont aucun plan pour faire face à la crise. Derrière des clichés, les élites occidentales cachent leur volonté de maintenir un monde unipolaire. Leur politique a définitivement perdu sa composante créative. La Chine socialiste et notre pays sont dans le collimateur de leur militarisme. Les “nouveaux croisés” du capital sont prêts à faire payer n’importe quel prix à l’humanité pour maintenir le contrôle mondialiste du monde et même à plonger la planète dans l’abîme de la guerre mondiale pour cela.

L’insolvabilité du système capitaliste et le danger qu’il représente pour l’humanité sont de plus en plus ouvertement reconnus par les dirigeants de notre pays. Comme l’a dit V.V. Poutine au forum de Valdai, le capitalisme est dans une impasse. Il a également été reconnu que la percée civilisationnelle du peuple soviétique avait permis de créer une base solide pour la Grande Victoire. Des déclarations ont été faites sur les succès de l’URSS obtenus en dépit des sanctions et des blocus du monde capitaliste. La logique de ces confessions, dictée par le bon sens, devrait être suivie d’une compréhension de l’inévitabilité d’un socialisme renouvelé pour la Russie.

Le début de l’opération spéciale en Ukraine a suscité chez nos concitoyens un regain justifié d’espoirs patriotiques pour le changement tant attendu. Mais aujourd’hui, nous le disons sans détour : il n’y a pas de renouvellement radical et nécessaire de la politique intérieure du pays. Tout en soutenant les efforts visant à protéger la souveraineté politique de l’État russe dans la lutte contre le nazisme et le banderisme, la société exige de plus en plus que le cours socio-économique soit aligné sur l’ampleur des tâches historiques.

Les dernières recherches sociologiques montrent que les trois quarts de nos concitoyens sont convaincus que l’ère soviétique a été la meilleure de notre histoire. Et parmi ses réalisations, qui doivent être reprises aujourd’hui, la majorité absolue nomme la justice sociale, l’attention portée par l’État aux personnes, la garantie du droit au travail, l’éducation et les soins médicaux gratuits et de haute qualité. Le centenaire de la fondation de l’URSS, que nous avons célébré à la fin de l’année 2022, a renforcé l’intérêt de la société pour l’héritage soviétique et le désir de le faire revivre.

Aujourd’hui, nous affirmons que le socialisme frappe à la porte de l’humanité avec une insistance croissante. Nous voyons ses fortes pousses en Russie également. Ils se trouvent dans la préservation des idéaux du socialisme. Dans l’âme des jeunes gens et des jeunes filles qui savent que leur grand-père était communiste et qu’il en était fier. Elles sont visibles dans le rejet de l’antisoviétisme par ceux qui marchent dans les rangs des millions de personnes du “Régiment immortel”. Ils sont dans l’exemple unique de nos entreprises populaires, dont l’expérience a été présentée avec confiance comme la preuve des avantages de la gestion économique socialiste.

Le KPRF a récemment célébré son 30e anniversaire. Pendant toutes ces années, nous sommes restés fidèles au principe suivant : notre principale arme inoxydable est une position honnête et ouverte, la persistance dans la défense de ce qui est juste, la fermeté dans la défense des intérêts des masses.

Pour nous, le monde russe est une civilisation riche et particulière. La Russie relie le Nord et le Sud, l’Ouest et l’Est par la terre, l’air et l’eau. Elle est le centre de diverses expériences d’activités humaines économiques et créatives, et porteuse de grandes valeurs humanistes et d’une grande culture spirituelle. Aujourd’hui, comme cela a souvent été le cas, elle se trouve au centre d’une lutte qui façonne l’avenir des peuples du monde.

Le défi que nous lance cette époque est d’une importance considérable. Il est énorme : le monde sera consumé par les appétits cupides de l’oligarchie mondiale, les agresseurs impérialistes brûleront l’humanité dans les flammes de la guerre mondiale, ou il parviendra à éviter le pire, à prendre exemple sur les pratiques remarquables du progrès social et à ouvrir devant lui de nouveaux horizons historiques.

La victoire salvatrice ne viendra que lorsque nous aurons compris que nous devons suivre l’expérience unique de justice sociale et de solidarité accumulée au cours des cent dernières années. C’est elle qui, légitimement, a produit les résultats les plus ambitieux.

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver du désastre notre peuple héroïque qui souffre depuis longtemps et pour prendre le chemin de nouvelles victoires dans la bataille pour la paix en Russie – une bataille dont dépend non seulement notre destin, mais aussi l’avenir de toute l’humanité !

* Une organisation interdite dans la Fédération de Russie.

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