Les principales banques d’investissement occidentales, comme l’UBS suisse, Citigroup et JP Morgan Chase des USA ou Nomura du Japon ont annoncé des prévisions de croissances améliorées pour l’économie de la Chine.
Fin 2022, le gouvernement chinois avait annoncé un objectf de croissance de 5,5% pour 2023. A ce moment, la plupart des commentateurs occidentaux l’ont jugé optimiste. En janvier 2022 déjà, le journal Le Monde publiait un article intitulé “2021, dernier grande année de croissance pour l’économie chinoise. En octobre 2022, le Fonds Monétaire International (FMI) avait prédit une croissance de 4,4% à 4,6% pour l’économie chinoise.
Aujourd’hui, au vu de la croissance enregistrée pour le 1er trimestre, les principales banques occidentales ont revu leurs propres prévisions à la hausse : Nomura, qui prévoyait 5,3% de croissance avant les résultats du 1er trimestre annonce désormais 5,7%. UBS prévoit 5,7 % (contre 5,4% dans la prévision antérieure). JP Morgan Chase est passé de 5,5% à 6% et Citigroup, de 5,7 % à 6,4%.
Dans tous les cas, ces prévisions de croissance sont bien au dessus de la moyenne mondiale et des résultats des principaux pays de l'”occident dominant”. Selon les prévisions actualisées en janvier dernier par le FMI, l’économie mondiale ne devrait progresser en 2023 que de 2,9% ( à peine plus que la moitié donc de la progression chinoise). Les prévisions de croissance des principaux pays sont évaluée comme suit par l’institution :
USA : 1,4 %
Zone Euro : 0,7 %
Allemagne : 0,1 %
Royaume Uni : -0,6%
Japon : 1,8%
Ensemble des pays dits “avancés” : 1,4 %
Ensemble des pays émergeants ou en voie de développement : 4%.
Ces chiffres sont plus parlant lorsqu’on les exprime non en pourcentage, mais en valeur. Ainsi, le PIB 2022 de la Chine était de 19 911 milliards de dollars (deuxième économie mondiale). 5,5% d’augmentation représente donc une augmentation de la valeur produite de 1 095 milliards de dollars. Pour les USA, le PIB 2022 était de 25 346 milliards de dollars. Une hausse de 1,4% représente donc une production supplémentaire de seulement 354 milliards de dollars. Voici le récap des résultats de croissance prévus pour les différents pays :
Chine : + 1 095 milliards de dollars
USA : +354 milliards de dollars
Japon : + 88 milliards de dollars
Allemagne : + 4 milliards de dollars
Royaume Uni : – 20 milliards de dollars (production annuelle en baisse donc)
Inde (6,1% de croissance pour un PIB 2022 de 3291 Mds $) : +200 milliards de dollars
France : + 20 milliards de dollars
La Chine continuera selon toute vraisemblance, malgré tous les obstacles, les interdictions, les embargos, les mesures protectionnistes à tirer vers le haut l’économie mondiale et à être la locomotive du développement pour un grand nombre de pays. Sa croissance prévue en 2023 (même avant les chiffres très positifs du 1er trimestre) sera le double de celle des USA et de l’Inde réunies et supérieure de plus de 50% à celle des 6 autres plus grandes économies mondiales.
Cela crée une contradiction étonnante dans les analyses des pays capitalistes : alors que les commentateurs “politiques” cherchent en permanence à déceler les faiblesses éventuelles de l’économie chinoise, les analystes financiers mesurent avec davantage d’objectivité sa réussite et dirigent vers elle des flux d’investissements croissants.
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Jean-luc
Deux remarques rapides sur cette communication intéressante.
1/ les chiffres sont donnés ici en taux de change dollar et non en ppa comme dans le texte d’Olga Samofalova hier. Ces chiffres en valeur ‘réelle’ sont probablement plus pertinent dans le contexte géopolitique puisqu’ils indiquent plus précisément les capacités d’acquisition de biens à l’étranger, par exemple des chars Abrams 😉
merci de me corriger si nécessaire.
2/ le GT hier faisait état d’une autre statistique intéressante concernant la vigueur du FDI (investissement direct étranger) au premier trimestre, ce qui rejoint l’article ci-dessus et les voyages de Macron, de Scholz etc… etc…
Quoiqu’il en soit, on peut palper du doigt le rééquilibrage du monde et voir qu’il ne va pas dans le sens d’un renforcement de l’impérialisme occidental et en particulier des vassaux européens.