Politique.
En Équateur, double défaite cinglante pour le président Lasso, ce qui est une défaite pour l’oligarchie locale mais aussi et surtout pour les Etats-Unis qui en Équateur aussi avaient réussi à chasser le président progressiste Correa sous le prétexte complètement inventé de corruption, en divisant la gauche et le mouvement indien. Lasso, le protégé des USA, qui en appelle à l’union nationale pour tenter de conserver son pouvoir et la mainmise des Etats-Unis. Notons ici comme au Brésil, au Pérou, la volonté des peuples indiens de s’unir aux monde du travail, aux intellectuels pour la souveraineté et le droit à la vie. Le monde bouge et il peut aller dans le bon sens. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Le parti de l’ex-président socialiste Rafael Correa, exilé en Belgique et condamné pour corruption par coup d’Etat tranquille sur le modèle brésilien, a repris les principales villes du pays. Une débâcle pour la droite du président Guillermo Lasso, qui a également perdu le référendum avec lequel il comptait reprendre la main sur un pays confronté à une insécurité et une pauvreté croissantes.
Le président équatorien Guillermo Lasso a vécu, dimanche 5 février, une des défaites les plus cinglantes de sa vie politique. Il a simultanément perdu les élections locales et un référendum à 8 questions avec lequel il espérait reprendre la main sur le pays – il portait notamment sur l’autorisation de l’extradition des narcotrafiquants et la réduction du nombre de parlementaires.
Lundi 6 février, Lasso a reconnu sa défaite dans une allocution à la radio et à la télévision. “Lorsque le peuple s’exprime, il est du devoir des gouvernants de l’analyser, de le comprendre et de l’accepter”, a-t-il déclaré, cité par Ecuadorenvivo.
Alors que la plupart des votes des élections locales et régionales ont été décomptés, le parti de l’ex-président Rafael Correa (2007-2017), exilé en Belgique et condamné pour corruption, mais encore omniprésent, a remporté la mairie de la capitale, Quito, mais aussi celle du cœur économique du pays, la province de Guayas, qui lui échappait depuis trente ans.
On se souvient qu’en fait c’était le vice-président de Correa Lénine Moreno qui avait mené l’assaut contre Correa en trahissant le mandat qu’il avait reçu. Vendu à l’oligarchie et à l’impérialisme il avait dû démissionner, mais par suite du refus des communautés indigènes d’appuyer le parti de Correa, c’était un gouvernement de droite pro-américain qui avait pris le pouvoir. Témoignant de son incapacité à gérer en particulier l’épidémie du COVID et la crise économique du pays.
Après le vote Lasso tente de conserver la main par un appel à l’unité nationale :
« Quand le peuple parle, il est du devoir des dirigeants de l’analyser, de le comprendre et de l’accepter. » C’est ainsi que le président Guillermo Lasso a commencé son message au pays hier soir, après avoir pris connaissance des résultats électoraux du référendum constitutionnel promu par son gouvernement et de l’échec de la participation des candidats du gouvernement aux élections de dimanche.
Lasso dit que le but du référendum « a toujours été de les écouter, quelle que soit la déclaration … Nous sommes certains qu’au-delà des résultats de la consultation populaire, la grande majorité des Équatoriens veulent et aspirent à un pays meilleur. »
« Je n’ai aucun doute, si nous rassemblons ceux qui ont voté en faveur des 8 propositions et ceux qui ont voté contre, les revendications de tous sont les mêmes : plus de sécurité, une meilleure éducation, une meilleure santé, plus de travail, de meilleurs salaires et un coût de la vie réduit. »
« Ce qui s’est passé dimanche a été un signal d’alarme du peuple au gouvernement, et nous n’allons pas nous dérober à cette responsabilité. Mais c’était aussi pour tous les dirigeants politiques et l’État », a-t-il déclaré.
Il a ajouté: « Le peuple équatorien nous a demandé de mettre de côté les querelles entre nous et de commencer à résoudre les problèmes urgents du pays. »
Ce président appelle l’ensemble de la direction nationale à construire un « grand accord », a déclaré le président hier soir. JTR
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