De l’étincelle à la flamme
Un pont d’humanitaire et de solidarité avec les peuples de Turquie et de Syrie
A l’aube du 6 février, nos peuples frères de Turquie et de Syrie ont eu un réveil brutal, vivant une fois de plus le drame d’une catastrophe innommable. Lundi matin, à 4 h 17 (heure locale), le tremblement de terre a frappé le sud de la Turquie avec une secousse de 7,8 sur l’échelle de Richter et une profondeur focale de 17,9 kilomètres. L’épicentre du puissant séisme est situé dans le district de Pazardjik de la province de Kahramanmaraş, à seulement 60 kilomètres de la frontière nord de la Syrie. Le tremblement de terre a duré longtemps, presque une minute.
Quelques heures plus tard, à 11h24, à une centaine de kilomètres au nord de l’épicentre du premier séisme, le tremblement de terre a frappé à nouveau avec une magnitude de 7,6 sur l’échelle de Richter et une profondeur focale de 2 kilomètres, suivi 10 minutes plus tard d’une forte réplique de magnitude 6. Ces tremblements de terre auraient été ressentis dans un large arc géographique couvrant des régions d’Égypte, de Chypre, du Liban et d’Irak et auraient même touché la capitale syrienne, Damas.
Les images qui sont arrivées ce matin sur les écrans de télévision du monde entier en provenance de notre voisin la Turquie sont décourageantes et attristantes. Les agences de presse parlent déjà de 5.000 morts confirmés en Turquie et en Syrie. Les immeubles d’habitation démolis et les bâtiments effondrés à Adana, Gaziantep, Sanliufra, Diyarbakir et dans le nord de la Syrie s’élèvent à ce jour à au moins 5 775. Des milliers de personnes sont actuellement coincées dans les décombres. Les informations en provenance des zones les plus touchées laissent présager une augmentation géométrique du nombre de morts, le bilan final étant une perspective cauchemardesque.
Les conditions météorologiques rendent la situation encore plus difficile. La vague de mauvais temps et les fortes chutes de neige qui frappent les zones touchées ont paralysé les aéroports de Diyarbakir et de Malatya, rendant le ravitaillement en carburant encore plus difficile, Il est d’autant plus difficile de mener des opérations de sauvetage et de recherche que la plupart des personnes touchées par le cyclone dans leur sommeil sont ensevelies sous les décombres, vêtues seulement de leur pyjama et de leur tenue de nuit. Dans le même temps, de puissantes répliques sismiques se succèdent et la population est contrainte de rester figée à l’extérieur de ses maisons pour se protéger.
Les peuples de Turquie et de Syrie sont mis à rude épreuve et luttent à mains nues et avec des seaux pour sauver leur population des décombres. Qu’aucun prolétaire en Grèce ne doute qu’une fois de plus, c’est l’écrasante majorité de la classe ouvrière et des pauvres de nos frères et sœurs turcs, kurdes et syriens qui vivent le cauchemar de la mort et de la destruction. Le tremblement de terre n’a même pas causé une fissure dans le palais d’Erdogan et les manoirs de la bourgeoisie et des monopoles de Turquie.
Erdogan a parlé aujourd’hui de la plus grande catastrophe que le pays ait connue depuis 1939. En effet, les associations qui précèdent une catastrophe naturelle de cette ampleur ne peuvent être que banales, sauf qu’Erdogan n’était pas en Turquie hier comme touriste. Erdogan, dépendant des États-Unis et de l’Allemagne, et sa bourgeoisie belliqueuse et furieuse sont au pouvoir et gouvernent d’une main de fer contre le peuple turc depuis deux décennies.
Les responsables de l’État bourgeois en Turquie sont bien conscients de ce qui a été fait au pays en août 1999 avec le tremblement de terre de magnitude 7,4 et les 17 000 morts. Les assassins de l’AKP au pouvoir en Turquie savent parfaitement que leur pays est l’un des plus exposés aux tremblements de terre de la planète, et pourtant ils ont fait en sorte, par leurs politiques au fil des ans, de laisser la population sans protection ni soins antisismiques, exposée en permanence aux catastrophes naturelles, à la merci de leurs entrepreneurs journaliers – des constructeurs “cow-boys” qui ont construit et continuent de construire des bâtiments en Turquie avec des matériaux inappropriés et de mauvaise qualité, une conception inadéquate et aux mauvais endroits dans le seul but de réaliser un profit facile et rapide.
Erdogan et l’AKP ne se soucient que de leurs monopoles et de leurs partisans qui s’enrichissent chez eux sur l’exploitation, l’oppression et le labeur des travailleurs de Turquie, ils continuent à prétendre avec défi être les brutes de l’Est. En même temps, ils ont cédé chaque pouce de terre de la Turquie aux impérialistes.
Erdogan, en tant que principal coupable, et l’AKP, en tant que formation politique, laissent les peuples de la région sans protection contre les tremblements de terre. Lorsque le chagrin se transformera en colère, nos frères et sœurs de la classe turque et kurde devront lutter contre cette injustice flagrante, criminelle et consciente qui entraîne des centaines de morts de temps à autre. Le ratio des décès dus aux tremblements de terre en Turquie, par rapport à d’autres pays sujets aux tremblements de terre (Islande, Mexique, Chili, Japon, etc.) démontre tout ce qui précède.
En tant que communistes, internationalistes et prolétaires, nous devons abattre les murs des impérialistes pour construire des ponts de soutien, de solidarité et d’humanité pour les peuples de Turquie et de Syrie, isoler les voix intolérantes, obscurantistes et divisives de la guerre et du nationalisme et soutenir moralement, politiquement et matériellement nos frères et sœurs de classe qui sont mis à l’épreuve.
Les peuples, comme Marx a été le premier à le comprendre, n’ont rien à diviser, ils n’ont qu’à s’unir pour gagner tout et tous, et dans leurs moments difficiles, dans les moments de catastrophes comme celle que vivent aujourd’hui les peuples de Turquie et de Syrie, cela est amplement démontré, alors faisons-le encore….
En ces heures et jours critiques, nos pensées iront aux peuples de Turquie et de Syrie qui souffrent.
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