Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Jusqu’où ira l’OTAN ? C’est de plus en plus évident…

Ce texte émane des catholiques laïcs belges et il n’y a rien à reprendre. Mais si on répond à la question posée, je crois qu’il faut bien voir que les chars n’y suffiront pas, une prochaine réunion est prévue en février à la base de Ramstein qui est directement le lieu de la base US en Allemagne et ce qui sera exigé sera une intervention de l’aviation (1). Est-ce qu’on a bien mesuré que la réunion des pays européens membre de l’OTAN avait lieu dans cette base américaine, comme la prochaine réunion? Cela signifie deux choses, un ce sont les USA qui commandent et deux, l’aviation est directement sous leur ordre… Donc les Ukrainiens de Zelensky vont faire monter les enjeux puisqu’ils ont le feu vert des USA… Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour mesurer vers quoi les pays européens sont dirigés et pourquoi la guerre y compris nucléaire n’est même pas à exclure. Chars et dans peu de temps avions cela signifie tout simplement que la guerre se déroulera avec l’OTAN sur le territoire russe. L’annonce ce mercredi de la livraison de chars lourds à Kiev par plusieurs pays occidentaux dont les États-Unis et l’Allemagne sonne comme un tournant dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie depuis onze mois. Et alors que le président Volodymyr Zelensky a salué cette nouvelle aide militaire, l’un de ses conseillers et proche Mykhaïlo Podoliak prévient que le conflit pourrait bien ne plus seulement avoir lieu sur le territoire ukrainien, inutile de se référer à Bandera, les dirigeants ukrainiens sont bien de la trempe des SA. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

par Michel Janva le 23 janvier

Jusqu’où ira l’OTAN ?

D’Antoine de Lacoste:

Le régime de Zelenski est en difficulté : les choses vont mal sur le front du Donbass à l’est. Après de très durs combats, les Russes ont pris la ville de Solédar et menacent d’encercler Bakhmut (Artémivsk en Russe). Une telle éventualité leur ouvrirait la route de Slaviansk, ville conquise par les séparatistes en 2014 puis reprise par les Ukrainiens. Tout un symbole.

Pour parer au plus pressé, les Ukrainiens ont dû dégarnir leur front sud, du côté de Kherson et de Zaporojie, et envoyer des milliers d’hommes tenter de colmater les brèches du Donbass. Cela retarde d’autant la fameuse offensive ukrainienne tant annoncée qui devait permettre de franchir le Dniepr au-delà de Kherson, de reprendre la centrale nucléaire de Zaporojie puis de foncer vers la Crimée.

Ce joli plan devait parachever les succès antérieurs dans le nord et l’évacuation de Kherson dans le sud. Le monde occidental était optimiste et nos généraux de plateaux satisfaits : la Russie allait perdre la guerre à cause de ses erreurs et grâce à la vaillance de l’armée ukrainienne. Sans compter qu’elle n’aura bientôt plus de munitions…

La réalité est bien différente. Les revers russes étaient largement dus à une insuffisance d’effectifs, trop étirés sur un immense front. Lancée avec 150 000 hommes, « l’opération spéciale » ordonnée par Poutine le 24 février 2022, devait, en quelques jours, provoquer l’effondrement de l’armée ukrainienne et le départ de Zelenski. Les Russes ont sans doute sous-estimé dix ans de présence américaine en Ukraine : ils étaient attendus (espérés même) et l’ont payé cher.

Tirant la leçon de cet échec, le maître du Kremlin a décidé de s’installer dans la durée en lançant une mobilisation de 300 000 hommes, d’autres suivront peut-être. Les médias occidentaux, avec une touchante discipline, ont relayé en boucle les images de Russes fuyant leur pays pour ne pas avoir à se battre. Les plus riches sont à Courchevel, d’autres en Géorgie ou au Kazakhstan. Mais ce mouvement eut une ampleur bien moindre qu’annoncée. Rien à voir avec les millions d’Ukrainiens partis en occident (et pas seulement les femmes et les enfants) et que nous entretenons bien gentiment depuis. Il se murmure aussi que des milliers de jeunes Polonais sont partis, tant l’implication militaire croissante de leur pays les inquiète. Mais rassurez-vous, ce n’est pas à la télévision française que de telles images seront diffusées : l’information est sous contrôle.

Depuis cette mobilisation et la réduction du front, les Russes sont repassés à l’offensive avec succès. Admirons au passage la rhétorique de nos généraux pour qui chaque retrait russe s’effectue au prix de très lourdes pertes (sauf pour Kherson soyons justes) et chaque succès a provoqué une hécatombe dans ses rangs. On se demande avec qui ils ont récemment gagné du terrain.

Les Américains sont maintenant inquiets, car si les Russes ne peuvent pas se permettre de perdre cette guerre, l’OTAN non plus. Certes, jusqu’à présent les bénéfices sont grands pour la puissance tutélaire de l’Europe : cette dernière a remplacé le gaz russe par le GNL américain, plus cher mais tellement plus moral. Les vieux stocks d’armes sont gentiment écoulés et permettront une modernisation de toutes les armées occidentales pour le plus grand bonheur de l’appareil militaro-industriel américain.

Mais, contrairement à la légende, l’occident est plus isolée que la Russie : le Proche-Orient, l’Afrique et même l’Amérique du Sud n’emboitent pas le pas à l’Amérique dans sa croisade anti-russe. Le fiasco de la visite de Biden en Arabie Saoudite est très frappant à cet égard. L’Asie ne va guère mieux, hormis bien sûr la Corée du sud et le Japon, fidèles au poste.

De plus, contrairement aux prédictions du ministre que le monde entier nous envie, l’économie russe ne s’est pas effondrée. Le gaz et le pétrole sont vendus à l’Inde et à la Chine qui en revend d’ailleurs une partie à l’Europe, plus cher comme il se doit. Les réserves financières sont intactes et le rouble se porte fort bien : la banqueroute annoncée n’aura pas lieu.

Devant le risque d’échec qui se profile pour l’OTAN, les Atlantistes se déchaînent. Aiguillonnés par Zelenski, ils poursuivent une course aux armements qui prend un rythme effréné. Les chars lourds sont entrés dans le débat, à quand les avions ?

Les voix dissonantes, ou seulement prudentes, sont rares et vite marginalisées. On peut toujours critiquer le contrôle de l’information en Russie, l’occident n’est pas en retard.

Il faudrait tout de même faire attention : les buts de guerre de l’OTAN, donc de l’Amérique, sont inconnus et si les Russes estiment à un moment donné que leurs intérêts vitaux sont en jeu, tout ceci pourrait nous entraîner bien loin

(1) Après que j’ai eu écrit ces lignes, la confirmation est tombée sans surprise: Le premier ministre ukrainien a fait la déclaration suivante. S’adressant à CNN, M. Reznikov a déclaré qu’à Noël dernier, il avait envoyé “une liste de souhaits au Père Noël” reflétant les aspirations de l’Ukraine en matière d’avions de combat. Il a toutefois reconnu que la principale priorité de Kiev était les systèmes de défense aérienne, car ce sont eux qui empêcheront la Russie de continuer à effectuer des frappes aériennes et des bombardements dans le cadre d’une guerre qui fait maintenant rage depuis onze mois. “Nous devons fermer nos cieux, défendre nos cieux (…) C’est la priorité numéro un. Après cela, nous devons obtenir davantage de véhicules armés, de chars, de systèmes d’artillerie, de drones et ainsi de suite”, a-t-il déclaré. Les autorités ukrainiennes faisaient pression sur Berlin depuis des semaines pour débloquer l’envoi de chars de combat Leopard. Cependant, quelques heures seulement après le “feu vert” de l’Allemagne, Kiev a commencé à s’intéresser aux avions de chasse. En fait, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmitro Kuleba, a déclaré mercredi que la communauté internationale avait “de nouvelles tâches devant elle”, notamment la fourniture d’avions de combat occidentaux, de nouvelles sanctions et la mise en œuvre de la formule de paix de Kiev.

Tout n’était-il pas dit dans cette photo de la négociation à la suite de laquelle l’oligarque qui – par intérêt personnel sans doute – prenait au sérieux les négociations avec la Russie en Biélorussie a été exécuté par ses petits copains fascistes dont le premier ministre simples marionnettes extrémistes, hommes de main des USA. Inutile de revenir à Bandera leur idole, ceux que nous avons devant nous sont des tueurs dignes de la SA comme le constatent les Russes et qui nous mènent tous vers l’horreur.

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1 Commentaire

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Attention à la ligne rouge! 2 ambassadeurs russes viennent de formuler cette expression: mr Serguei Netchaev, ambassadeur à Berlin, mr Anatoly Antonov, ambassadeur à Washington. Les pays occidentaux ne donnent pas l’impression de s”en préoccuper. Pourtant, à partir de quelle quantité et de qualité d’armes, doit-on être considérer en état de belligérance?
    Certains ne retiennent rien de l’histoire. Il vaut mieux assassiner Jaures en 1914 parce qu’il voyait le pire arriver, étape par étape. En 1938, ce qui était qualifié d’accords, les accords de Munich étaient une duperie monstrueuse. Daladier applaudi par le peuple français, les traitait de “cons” parce qu’il savait que ces supposés accords étaient de la poudre au yeux.
    Du côté des gouvernements occidentaux, et de celui de l’Ukraine, nous étions dans ce que l’on peut appeler, le déterminisme/narratif: vous êtes en train de gagner la guerre. Bientôt, les 4 régions vous seront rendues. La Crimée, considérez comme acquis, elle sera bientôt dans le giron de l’Ukraine. Et puis, comme l’Eglise orthodoxe est votre ennemie, vous irez bombardé la cathédrale St Basile. Le Kremlin étant très proche, profitez-en!
    Et puis voila que ce n’est pas comme cela que ça se passe. Pour reprendre les propos de Jacques Baud, l’armée ukrainienne est broyée par l’artillerie russe. A Soledar, alors que la sagesse était de se retirer, Zelensky a donné l’ordre de se maintenir. Les soldats ukrainiens sont aussi courageux que ceux d’autres pays. Mais ils sont en droit de se demander: pourquoi les laissent-on se faire massacrer.
    Beaucoup d’experts prédisent la défaite inéluctable de l’Ukraine. Méfions-nous d’une certaine quiétude qui pourrait donner des surprises. C’est le sens de l’appel de Ziouganov: sans changement de cap, la Russie ne sortira pas de l’impasse!
    Et puis voila que les pays occidentaux ont trouvé la réponse, non sans difficultés: continuez à vous battre, nous allons vous faire gagner avec des chars modernes. Zelensky en veut beaucoup, son chef d’etat-major aussi. Jusqu’ou les pays occidentaux vont-ils aller dans le cynisme?
    Attention, franchir la ligne rouge, c’est rentrer de plein pied dans la 3 ième guerre mondiale
    Pour ma part, je pense que nous y sommes déja.

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