Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’antisémitisme au Japon : les dragons célestes

Un phénomène est récemment apparu dans les réseaux sociaux européens, à travers des échanges au contenu à peine voilé mais qui permettent d’échapper à la vigilance, les juifs sont désormais désignés sous le vocable des héros japonais de manga que sont les « dragons célestes ». Au Japon aussi, certains lecteurs ont développé une interprétation similaire des « dragons célestes », notamment sur YouTube. En fait, il existe bel et bien un antisémitisme au Japon comme le décrit ici l’article que nous avons repris en totalité de Wikipedia en anglais. Par parenthèse on chercherait en vain le même phénomène en Chine où il existe plutôt, autant que la catégorisation soit pertinente, un philosémitisme. On peut être étonné que les alliés des Etats-Unis et donc d’Israël soient les pays dans lequel un antisémitisme se développe le plus aisément, mais le fait n’est déconcertant qu’en apparence : les Etats-Unis dans leur lutte contre l’Union soviétique et contre les mouvements communistes se sont appuyés sur les forces nationalistes conservatrices qui étaient à l’œuvre dans la plupart des pays que l’Amérique a satellisés après la seconde guerre mondiale. Il n’y a pas qu’en Europe et en Amérique latine, c’est dans le monde entier que cette tendance s’est exercée. Le phénomène de l’antisémitisme japonais en tous les cas est d’autant plus caractéristique que l’on trouve dans le même temps comme au Japon la culture du nationalisme et de la voyoucratie par les forces conservatrices alliées des USA, alors que l’idéologie officielle des Etats-Unis et de l’occident est de dénoncer antisémitisme et complot, c’est dans le sillage des Etats-Unis qu’ils prolifèrent. (note de Danielle Bleitrach)

Qui est le peuple des dragons célestes ? Une série

Adaptée à l’écran en plus de 1 000 épisodes à ce jour, les Nobles Mondiaux (世界貴族, Sekai Kizoku), aussi surnommés les Dragons Célestes (天竜人, Tenryūbito, signifiant littéralement “Peuple des Dragons Célestes”), sont les descendants de 19 des 20 Rois fondateurs de l’organisation connue sous le nom de Gouvernement Mondial. Leur titre de noblesse vient du fait qu’ils sont les descendants des Fondateurs du Gouvernement. Ainsi, il fut décrété dès la création de cette Organisation que les descendants des Fondateurs jouiront de privilèges quasi-divins. De ce fait, ils ont une si haute opinion d’eux-mêmes qu’ils refusent de respirer le même air que le reste du monde, et vivent en portant une bulle qui fait office de masque qui leur permet de respirer un air qui leur est propre.

Ils considèrent tous ceux qui ne sont pas leurs pairs comme étant des êtres inférieurs, et sont des acteurs majeurs du trafic d’esclaves, apposant leur symbole (marque) sur le corps de leurs esclaves pour attester de leur cruelle condition. Ils semblent être immensément riches, Saint Charlos ayant acheté une sirène plus de 500 000 000 pour le simple fait de voir combien de temps elle survivrait dans un aquarium rempli de piranhas. Ils ont aussi le pouvoir de convoquer un amiral pour assurer leur protection quand ils se sentent en danger.

Les Dragons Célestes se vantent de posséder “le sang des créateurs de ce monde”, et pour eux, cette condition suffit à justifier leurs actes. Ce seul fait leur permet de même ignorer la loi à leur guise quand elle va à l’encontre de leurs intérêts personnels. Ils n’ont aucun respect pour la justice et, du fait qu’ils ne peuvent pas être punis pour leurs crimes ou agissements (du fait de leur statut), ils n’ont aucun remord ou regret. Kid les considère comme un excellent exemple de degré de corruption et de l’absurdité de ce monde. Toutefois, si un Dragon Céleste choisit d’abandonner son statut et de vivre parmi les personnes “normales”, alors ces nobles, avec les membres de leur famille, seraient considérés comme des traîtres, et seraient dépouillés de façon permanente de leurs privilèges et immunités. Doflamingo a perdu son statut de Dragon Céleste en raison du choix de son père, et a été forcé de vivre comme un homme du peuple, et est finalement devenu un pirate.
Ils n’ont aucun respect pour la liberté et la dignité d’autrui, ce qui se manifeste très bien quand Saint Charlos décide de faire de Marie, une jeune infirmière qu’il connaît à peine, sa nouvelle épouse contre la volonté de la jeune femme et malgré le fait qu’elle soit déjà fiancée à un autre homme qui se fera d’ailleurs tirer dessus pour avoir osé protester contre la décision du Dragon Céleste. On le voit ensuite à la manière dont ils traitent leurs esclaves; en effet, on voit à plusieurs occasions qu’ils se servent d’eux comme monture.

Bien que les gens “normaux” se prosternent en leur présence, ils craignent et méprisent les Nobles en raison de leur arrogance et de la cruauté dont ils font preuve, mais n’osent pas les attaquer car s’en prendre à eux signifie aussi s’attaquer au Gouvernement Mondial et un tel acte se traduit en conséquence par l’arrivée d’un Amiral. Certaines personnes, toutefois, sont prêtes à ignorer cette réalité quand le besoin s’en fait sentir et attaquent les Nobles sans se soucier des conséquences, comme Fisher Tiger et Monkey D. Luffy. En bref, les Dragons Célestes sont si impopulaires parmi les citoyens, en particulier parmi les esclaves qui se sont échappés, que si on leur en donne la chance, tous essaieraient immédiatement de les tuer.

Cependant, alors que les roturiers et les anciens esclaves méprisent ces personnes, les nobles semblent les idolâtrer. Comme dans le Royaume de Goa, où la noblesse de ce pays est allée très loin pour recevoir comme il se doit un Dragon Céleste venu rendre visite à ce royaume. Même après avoir assisté à la présumée mort de Sabo, qui s’était fait tirer dessus par Saint Jalmack, les propres parents de Sabo étaient plus préoccupés par le fait de ne pas irriter le Dragon Céleste que de s’inquiéter du sort de leur enfant.

En fait, on voit que les Dragons célestes peuvent être inspirés par une vision féodale, très inégalitaire et raciste qui domine dans le nationalisme japonais aussi bien que la rencontre que nous décrivons ci-dessous avec le protocole des Sages de Sion qui a connu une diffusion tout à fait originale au Japon.

L’ Antisémitisme au Japon

L’antisémitisme était inconnu au Japon jusque dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale où il est apparu avec le succès des thèses nationalistes. L’introduction de ces idées a été asses précisément datée : en 1918, l’armée impériale japonaise envoie des troupes en Sibérie pour coopérer avec les Armées blanches dans leur lutte contre les bolcheviks. Les soldats blancs possédaient des exemplaires des Protocoles des Sages de Sion dont s’emparèrent les soldats japonais convaincus qu’il s’agissait bien d’un texte émanant d’une conspiration juive pour dominer le monde, alors que l’on sait qu’il s’agit d’un faux fabriqué par la police tsariste. Selon David Kranzler, historien et professeur à l’université de la Ville de New York :

« La distinction majeure entre la forme japonaise et la forme européenne d’antisémitisme, semble provenir de la longue tradition chrétienne d’identification du Juif avec le diable, l’Antéchrist ou sinon quelqu’un impossible à rédempter… Les Japonais ignorent cette image chrétienne du Juif et apportèrent à leur lecture des Protocoles une perspective totalement différente. Les Chrétiens essayaient de résoudre le problème des Juifs en les éliminant ; les Japonais essayaient d’exploiter leur prétendues richesse et puissance à l’avantage du Japon. »

En 1925, le capitaine Norihiro Yasue publie la première traduction en japonais des Protocoles. Spécialiste de la langue russe, il est attaché au service du général Grigori Semenov exilé à Dalian, un antisémite virulent qui distribue des exemplaires des Protocoles à tous ses soldats. Yasue, ainsi qu’une petite douzaine d’autres soldats japonais lit et accepte les prémisses des Protocoles et contribue pendant un certain temps à différentes publications antisémites telle que Kokusai Himitsu Ryoku no Kenkyu (国際秘密力の研究, Études d’une conspiration internationale) sous le nom de plume de Hō Kōshi. Il changera plus tard d’opinion et sa nouvelle position prosémite conduira à son renvoi de l’armée japonaise.

Dans les années 1930, Minetaro Yamanaka (山中峯太郎) écrit des histoires au sujet du Yudayaka (Le péril juif). Journaliste important du journal tokyoïte Asahi Shinbun, Yamanaka, est un auteur prolifique de romans pour enfants. Il publie sous forme de feuilleton le roman Daitō no Tetsujin (Superman du Grand Orient), d’août 1933 jusqu’à la fin de 1934, dans le périodique Shōnen Kurabu (Club de jeunes), lu principalement par les enfants entre 8 et 12 ans. Le héros de cette histoire est le détective Hongō Yoshiaki qui se bat contre le méchant Sekima, chef de l’Alliance sioniste secrète, une mystérieuse organisation juive cherchant à ébranler l’Empire japonais. Un extrait de Superman du Grand Orient :

« Il y a environ 13,5 millions de Juifs dispersés autour du monde. Il y a des centaines d’années, ils ont avalé toute la richesse du monde. Particulièrement aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France et aussi dans d’autres pays occidentaux, il y a de nombreux Juifs riches qui font ce qu’ils veulent avec l’argent du peuple… Cette richesse est utilisée pour augmenter la puissance invisible juive en Europe et aux États-Unis… Ces inquiétants Juifs ont une société secrète appelée Alliance de Sion. Le but de l’Alliance de Sion est que… toutes les nations soient gouvernées par les Juifs… C’est une véritable conspiration. »

Yamanaka cesse d’écrire avec la capitulation du Japon en août 1945, mais Kōdansha Ltd. continua de réimprimer cette série jusque dans les années 1970.

En 1936, le lieutenant-général Nobutaka Shiōden retraduit les Protocoles en japonais. Shiōden est devenu un fervent antisémite et un partisan de la théorie du complot juif, lors de ses études en France. De retour au Japon, il devient un actif propagandiste de l’antisémitisme. L’historien Brian Victoria affirme que Tanaka Chigaku a favorisé l’antisémitisme dès 1937, en publiant Shishi-ō Zenshū Daisan-shū (Œuvres complètes du Roi Lion) dans lesquelles il écrit :

« À présent, soixante à soixante-dix pour cent de l’argent mondial se trouveraient dans des mains juives. Il y a de nombreux pays pauvres et sans argent qui se trouvent obligés d’accepter des fonds de l’étranger afin de s’en sortir, et en conséquence doivent se soumettre aux Juifs pour emprunter l’argent dont ils ont besoin. Typiquement, les Juifs investissent dans les transports, les usines électriques, les chemins de fer et métros etc. La raison pour cela est basée sur le plan décrit dans les Protocoles afin de fomenter constamment une révolution dans différents pays, conduisant finalement à leur effondrement. C’est alors que les Juifs seront capables de s’en approprier. »

Selon Victoria, « Tanaka soutient que les Juifs sont en train de fomenter de l’agitation sociale afin de gouverner le monde… [Il indique] que les Juifs prêchent le libéralisme, particulièrement parmi les cercles académiques, dans le cadre de leur plan pour détruire le sens moral des gens… Encouragé par des hommes tels que Tanaka, l’antisémitisme se répandit rapidement dans la société japonaise, malgré la presque absence totale de Juifs ».

La Seconde Guerre mondiale


En 1941, le colonel SS Josef Meisinger essaye d’influencer les Japonais à exterminer les 18 000 à 20 000 Juifs qui se sont enfuis d’Autriche et d’Allemagne et ont trouvé refuge dans la ville de Shanghai occupée par les troupes japonaises. Il proposait soit la construction d’un camp de concentration sur l’ile de Chongming dans le delta du Yangzi Jiang soit de regrouper tous les Juifs et les laisser mourir de faim sur des cargos à distance des côtes chinoises. L’amiral japonais chargé du contrôle de Shanghai ne cède pas à la pression de Meisinger ; cependant, les Japonais construisent un ghetto dans le district de Hongkou, qui avait été déjà prévu par Tokyo dès 1939 : un bidonville avec deux fois la densité de population de Manhattan. Le ghetto est strictement isolé du reste de Shanghai par les troupes japonaises sous le commandement du fonctionnaire japonais Kano Ghoya et les Juifs ne peuvent sortir du ghetto qu’avec une permission spéciale. Quelque 2 000 Juifs périssent dans le ghetto de Shanghai pendant la période de guerre, principalement de faim ou de maladie.

Brian Victoria affirme aussi que Haku’un Yasutani était « l’un des rares maîtres zen à intégrer un antisémitisme virulent dans sa position en faveur de la guerre ». Il cite le Dōgen Zenji to Shūshōgi de Yasutani en date de 1943 :

« Nous devons être conscients de l’existence de l’enseignement démoniaque des Juifs qui affirment des choses comme [l’existence] de l’égalité dans le monde phénoménal, défigurant ainsi l’ordre public dans notre société et détruisant le contrôle gouvernemental. Mais pas uniquement cela, ces conspirateurs démoniaques possèdent le délire bien établi et la croyance aveugle qu’…ils sont les seuls à avoir été choisis par Dieu et sont donc un peuple exceptionnellement supérieur. Le résultat de tout cela est un projet perfide d’usurper le contrôle et de dominer le monde entier, provoquant ainsi le grand chambardement présent. »

Bien qu’Yasutani soit bien connu comme ayant été l’ami et le mentor du propagandiste nazi Karlfried Graf Dürckheim, Victoria pense que l’antisémitisme japonais évolue indépendamment, trouvant son origine dans « le rôle social réactionnaire endogène que le bouddhisme institutionnel jouait dans la société japonaise après l’ère Meiji ».

L’après Seconde Guerre mondiale


Les années 1970


Le 30 mai 1972, trois membres de l’Armée rouge japonaise arrivent à l’aéroport de Lod (maintenant dénommé Aéroport Ben Gourion) près de Tel Aviv en Israël, à bord du vol 132 d’Air France, en provenance de Rome. Agissant au nom du Front populaire de libération de la Palestine, ils entrent dans la salle d’attente de l’aéroport, et dans ce qui sera connu sous le nom de Massacre de l’aéroport de Lod, ils saisissent des armes automatiques de leurs valises et ouvrent le feu sur le personnel de l’aéroport et les visiteurs : 26 personnes meurent et 80 autres sont blessées.

Dans ces années 1970 et dans les décennies suivantes, de nombreux livres sont publiés sur la théorie d’ancêtres communs aux Juifs et aux Japonais. Des théories et explications sur le contrôle supposé du monde par les Juifs circulent en nombre. Ces livres, dénommés tondemo-bon (livres extravagants ou absurdes) contiennent des éléments occultes et des spéculations style tabloïds.

En 1979, le livre 日本人に謝りたい あるユダヤ人の懺悔 Nihonjin ni ayamaritai – Aru yudayajin no zange (j’aimerais m’excuser auprès des Japonais : la confession d’un sage juif) est publié. Le soi-disant auteur Mordecai Mose (モルデカイ・モーゼ) se dit rabbin, mais n’est en réalité que le pseudonyme du véritable auteur Masao Kubota16,17 (久保田政男). Kubota lance aussi la rumeur que Enola Gay, le nom de l’avion qui lança la bombe A sur Hiroshima, signifie en yiddish : Tuer l’empereur. Cette rumeur absurde et sans fondement est toujours prise au sérieux par les antisémites.

Les années 1980


En 1984, est publié le livre 世界を動かすユダヤ・パワーの秘密 Sekai wo ugokasu yudaya pawah no himitsu [archive] (Secrets de la puissance juive qui contrôle le monde), basé sur la théorie du complot juif, dont l’auteur Eizaburo Saito (斉藤栄三郎) est un membre dirigeant du Parti libéral-démocrate japonais.

En 1986 le livre ユダヤが解ると世界が見えてくる Yudaya ga wakaruto sekai ga miete kuru (Voir les Juifs, c’est voir le monde clairement), devient un best-seller au Japon. Ce livre est aussi basé sur les Protocoles, et l’auteur, Masami Uno (宇野正美), écrit que les Juifs ashkénazes sont en réalité des descendants des Khazars, et qu’en conséquence, ce sont des faux Juifs, et que les juifs séfarades sont les vrais Juifs pur-sang. Selon lui, certains Japonais sont les descendants des Dix tribus perdues d’Israël. Il prédit que les Séfarades japonais vaincront les Ashkénazes.

La même année, le livre これからの10年間 ユダヤ・プロトコール超裏読み術―あなたに起こるショッキングな現実 Yudaya purotokoru cho-urayomi-jutsu (La façon correcte de lire les Protocoles juifs) devient aussi un best-seller au Japon. L’auteur Kinji Yajima (矢島鈞次, 1919-1994), un économiste, professeur à l’université Aoyama Gakuin, affirme que, bien que les Protocoles soient probablement un faux, « ils ont été rédigés à partir des résultats de toutes les recherches faites sur les Juifs », et qu’« il n’y a pas de doute que le contenu rassemble la philosophie des Juifs ».

En 1987, le magazine 歴史読本 Rekishi dokuhon [archive] publie un article intitulé 世界、謎のユダヤ Sekai, nazo no yudaya (Le monde des Juifs mystérieux), qui affirme que le scandale du Watergate ainsi que l’affaire de corruption de Lockheed faisaient partie d’une conspiration juive. Il rapporte aussi que l’ancien premier ministre japonais Kakuei Tanaka (impliqué pour corruption dans l’affaire Lockheed) aurait dit : « Yudaya Nelson Rockefeller ni yarareta, yudaya ni ki wo tsukero » (Je me suis fait avoir par les Juifs, Nelson Rockefeller, méfiez-vous des Juifs) lors de sa libération provisoire sous caution en 1976.

Les années 1990


Entre 1992 et 1995, Aum Shinrikyō, une secte bouddhiste commettant plusieurs actes terroristes, diffuse des théories de la conspiration dans le but de recruter des lecteurs japonais. Son fondateur Shōkō Asahara, est influencé par le livre du journaliste Goto Ben (五島 勉): ノストラダムスの大予言 Nostradamusu no Daiyogen (Les Prophéties de Nostradamus), une vague traduction des Prophéties, qui devint un best-seller au Japon. Un des responsables de la secte, Hideo Murai, aurait crié « Yudaya ni yarareta » (Les Juifs m’ont eu) après avoir été poignardé à mort. Plus tard Aum Shinrikyō abandonnera ses écrits populistes et changera son nom en Aleph, la première lettre de l’alphabet hébreu.

En février 1995, le magazine Marco Polo (マルコポーロ), de la maison d’édition Bungeishunjū, un mensuel tirant à 250 000 exemplaires et destiné aux hommes japonais, publie un article écrit par le docteur Masanori Nishioka (西岡昌紀) niant la Shoah dans lequel il est indiqué :

« La Shoah est une fabrication. Il n’y a pas eu de chambres à gaz d’extermination au camp de concentration d’Auschwitz, ni d’ailleurs dans aucun autre camp de concentration. Ce qui aujourd’hui est présenté comme des chambres à gaz dans ce qui reste du camp d’Auschwitz en Pologne, sont des fabrications d’après-guerre par le régime communiste polonais ou par l’Union soviétique qui contrôlaient le pays. Pas une seule fois, ni à Auschwitz ni dans aucun territoire contrôlé par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale, il n’y a eu de meurtre de masse de Juifs dans des chambres à gaz. »

Le Centre Simon-Wiesenthal basé à Los Angeles lance un boycott des annonceurs de l’éditeur Bungei Shunju, parmi lesquels Volkswagen, Mitsubishi et Cartier. En quelques jours Bungei Shunju ferme Marco Polo et son rédacteur Kazuyoshi Hanada ainsi que le président de Bungei Shunju, Kengo Tanaka, sont forcés de démissionner.

En octobre 1999, une publication japonaise, The Weekly Post [archive] publie une histoire sur l’acquisition de la Banque de crédit long terme du Japon (renommée Shinsei Bank) par Ripplewood Holdings, société de capital-investissement, décrite dans l’article comme juive :

« La volonté tenace du capital financier juif, qui s’enorgueillit de son énorme pouvoir et qui recouvre les marchés financiers du monde comme un fin filet, était derrière le rachat de LTCBJ. Il n’est pas difficile d’imaginer que l’offensive du capital financier juif va intensifier la lutte à couteaux tirés pour leur survie des sociétés affectées par la crise économique asiatique de 1997. »

Une forte protestation d’associations juives, principalement en dehors du Japon, amène The Weekly Post à retirer rapidement son article et à présenter des excuses sur sa page d’accueil. La publication explique son erreur en notant que « le problème provient de l’image stéréotypée du peuple juif que possèdent de nombreux Japonais ».

Évènements récents


Depuis le début du XXIe siècle, Ryu Ota, un ex-trotskiste, est un des principaux propagandistes de la théorie du complot juif. Il a traduit les livres d’Eustace Mullins en japonais.

Le 8 mars 2009, Soichiro Tahara (田原総一朗), journaliste politique et hôte de l’émission de télévision Dossier du dimanche de la chaîne TV Asahi, interpelle en direct Makiko Tanaka, à l’époque ancienne ministre des Affaires étrangères. Il lui affirme que « son père, l’ancien Premier ministre Kakuei Tanaka, s’était fait avoir par les Américains et les Juifs, et que Ichirō Ozawa, le chef du Parti démocrate du Japon aussi s’était fait avoir par les Américains et/ou les Juifs ». Le Centre Simon Wiesenthal critiqua vivement Tahara pour ses accusations antisémites et antiaméricaines.

En 2014, 31 bibliothèques municipales au Japon ont signalé que 265 exemplaires du livre Le Journal d’Anne Frank et d’autres livres avaient été vandalisés, avec plusieurs pages arrachées. Yoshihide Suga, Secrétaire général du Cabinet, rapporte que la police enquête, mais le politicien japonais Nariaki Nakayama, membre de l’Association pour la restauration du Japon affirme que ces actes ne peuvent pas avoir été commis par un Japonais, car sont contre la sensibilité japonaise. Un homme de 36 ans est arrêté le 14 mars pour vandalisme, mais en juin, le procureur annonce que l’homme ne sera pas poursuivi, après qu’un examen psychologique a révélé que l’homme était mentalement irresponsable.

Notes
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Antisemitism in Japan » (voir la liste des auteurs).

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