Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Nouvelle vague de COVID-19 : Pékin sait comment y faire face, par Mikhail Morozov

https://svpressa.ru/world/article/356906/

L’Occident s’attend-il à ce que la pandémie de coronavirus “stoppe” définitivement le développement économique de la Chine ? Après la campagne parfaitement coordonnée visant à faire apparaître la manière dont la population chinoise n’en pouvait plus de la rigueur du contrôle pour un mouvement révolutionnaire qui allait détruire le parti communiste chinois, il y a aujourd’hui une campagne tout aussi coordonnée visant à faire de la Chine le nouveau centre d’une épidémie hors de contrôle. En France, tous les médias et l’Humanité bien sûr au premier rang, souvenez-vous de sa une avec les héros et leur feuille blanche qui allaient enfin détruire le parti communiste chinois, le vœu de la bande à Laurent et Fabien Gay, contribuent à ces campagnes. En fait, comme d’habitude il s’agit de reprendre des rumeurs, et de trouver quelques abrutis pour aller à la télévision leur donner crédit d’un ton pseudo scientifique pour que le “péril jaune” remplace l’information. Comment de Russie voit-on la situation ? (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

Il n’y a pas longtemps, l’agence de presse américaine Bloomberg a rapporté que près de 37 millions de personnes pourraient avoir contracté le coronavirus en Chine en l’espace de 24 heures. Selon les Américains, cela fait de l’épidémie dans ce pays, à ce jour, la plus importante au monde. Selon des sources anonymes de l’agence, qui auraient assisté à une réunion de la “commission nationale de la santé” de Chine, jusqu’à 248 millions de personnes, soit près de 18 % de la population, étaient susceptibles d’avoir contracté le coronavirus au cours des 20 premiers jours de décembre. Si ces chiffres sont confirmés, le précédent record de 4 millions de personnes infectées en 24 heures établi en janvier 2022 sera battu, écrit l’agence.

Les nombreux avertissements figurant dans le texte de l’agence – “pourrait”, “probablement”, “si” – indiquent que Bloomberg ne croit pas vraiment ce qu’il dit et ne veut pas perdre son accréditation en Chine pour rien d’autre que des mensonges.

En effet, selon les chiffres officiels du Comité des affaires sanitaires de Chine, le nombre de nouveaux cas d’infection au COVID-19 en RPC par jour en décembre a varié de 2 000 à 4 000.

Mais ensuite les données ont cessé d’être publiées. La semaine dernière, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que la situation concernant la prévention et le contrôle de l’épidémie de CVID-19 en Chine était sous contrôle. “Les taux de vaccination continuent maintenant d’augmenter, la capacité de traitement s’améliore continuellement, la capacité de production de produits médicaux continue de s’étendre et le stock global répond pleinement à la demande. La prévention et le contrôle global de l’épidémie en Chine sont prévisibles et sous contrôle”, a déclaré le diplomate.

Néanmoins, il existe manifestement une campagne coordonnée dans les médias occidentaux et surtout aux États-Unis pour convaincre le monde de l’échec de la politique de “tolérance zéro” à l’égard du coronavirus menée par le Parti communiste chinois et les agences gouvernementales. Voici, par exemple, ce que CNBC, une chaîne de télévision américaine, a diffusé il n’y a pas longtemps : “Un million de Chinois en moins. Selon une prévision de l’Institut américain de mesure et d’évaluation de la santé (IHME), la levée radicale par la Chine des restrictions sur le Covid-19 pourrait entraîner un pic de maladies et la mort de plus d’un million de personnes en 2023”. Les médias américains prévoient également 2 millions de décès pour l’année à venir.

La campagne menée par les médias occidentaux a été reprise par leurs homologues russes. Un article portant ce titre a été publié récemment dans un journal russe populaire : “La Chine est en proie à une grave crise économique : ‘Le modèle s’est essoufflé’. Les échos concernant la santé et la puissance de notre partenaire stratégique se sont avérées quelque peu exagérés”. L’auteur, s’appuyant sur des sources occidentales, conclut que la pandémie de coronavirus est si grave qu’elle a déjà mené l’économie chinoise au bord de l’effondrement. Aucune donnée ou preuve n’est fournie. Et voici le titre d’un autre article : “Le Kremlin a un problème inattendu : le camarade Xi laisse tomber Poutine. L’échec assourdissant de la politique anti-covid équivaut à l’effondrement des arrières de la Russie”.

Le journal n’a pas de correspondant en Chine et ne s’appuie pas sur les agences de presse russes. La principale source d’information de cet article est un rapport du New York Times, le porte-voix de l’establishment américain, qui est en pleine guerre d’information et commerciale avec la Chine. La raison pour laquelle un journal américain décrit la Chine en termes apocalyptiques est claire. Il reflète la politique américaine actuelle à l’égard de la Chine.

Mais il est difficile d’expliquer pourquoi les auteurs russes reproduisent cette propagande délibérée.

Alors, que se passe-t-il réellement en Chine ? La politique de “tolérance zéro” a-t-elle vraiment échoué, une crise et des millions de victimes attendent-elles la Chine ?

Récemment, les autorités chinoises ont progressivement assoupli les mesures anti-covid et levé les restrictions sévères. Cela a naturellement entraîné une augmentation de l’incidence du coronavirus, à laquelle se sont ajoutées les maladies respiratoires saisonnières, dont la grippe. Comme le rapportent les réseaux sociaux et les citoyens russes vivant en permanence en Chine, un grand nombre de personnes tombent malades.

Le schéma de la maladie est très semblable et similaire à ce que la Russie a connu depuis la dernière levée des restrictions anti-épidémiques et continue de connaître actuellement. En Chine, la plupart des gens se rétablissent le septième jour, comme c’est le cas actuellement en Russie.

Comme la Chine a considérablement augmenté le nombre d’hôpitaux au cours des deux dernières années, les lieux d’hospitalisation des patients graves ne manquent pas. “Je pense que le pic d’incidence à Shanghai se produira dans une semaine, puis l’épidémie se poursuivra pendant encore un ou deux mois”, a déclaré un journal de Hong Kong citant Zhang Wendong, chef du département des maladies infectieuses à l’hôpital Huashan de l’université Fudan. Le pronostic est à peu près le même pour les autres régions de la vaste Chine, où nous savons que vivent environ 1,4 million de personnes.

Compte tenu du haut degré de contagiosité de la variante omicron qui prévaut actuellement en Chine, l’augmentation de l’infection devrait être soudaine, mais en raison de la taille du pays, de la taille de la population chinoise et des différences régionales, la maladie atteindra son pic dans différentes régions à des moments différents, indique l’article. “Il pourrait falloir environ deux mois pour que le “tsunami” de maladies qui a balayé les grandes villes chinoises se calme”, indique le journal.

Les pics de la maladie divergeront au fil du temps, mais d’ici six mois, le pays tout entier sera apparemment familiarisé avec le coronavirus en face à face. Aujourd’hui, un sous-type du coronavirus “omicron” circule en Chine, mais nous savons qu’il n’est pas aussi dangereux que la variante originale “Wuhan”. Même si, bien sûr, les décès sont inévitables – toute pandémie entraîne des pertes humaines – il n’y aura pas un million de morts à proprement parler.

C’est précisément la victoire éclatante, et non l’échec, de la politique de “tolérance zéro” menée par les dirigeants chinois en matière de covid. En prenant des mesures sévères et en imposant des confinements, les autorités ont sauvé des millions de vies, gagné du temps et vacciné une population à 90 %.

Qui plus est, la majorité a déjà reçu trois vaccins. Le coronavirus actuel ne peut plus faire autant de dégâts que celui de Wuhan. Oui, le pays a sacrifié quelques pour cent de croissance économique et beaucoup d’argent a été dépensé pour protéger la population directement de la maladie, “pour le contrôle et la prévention, comme on dit en Chine.” Une fois de plus, cependant, cela démontre que l’État chinois agit, et de manière efficace, dans l’intérêt du peuple, et ne ménage pas ses efforts pour y parvenir.

Quant à la croissance économique, les économistes chinois prévoient qu’elle se redressera après la levée des restrictions en cours. Après le Nouvel An lunaire (23 janvier), une semaine de vacances et “deux sessions” des organes représentatifs chinois, la Chine devrait lever complètement les restrictions et rétablir l’activité économique. La crise pourrait plutôt avoir lieu dans l’esprit des propagandistes américains.

Pendant la pandémie, selon les chiffres officiels, 400 000 personnes sont mortes du coronavirus en Russie et plus d’un million aux États-Unis. En Chine, 39 355 personnes étaient tombées malades à cause du coronavirus au 23 décembre, selon les chiffres officiels, et 5 241 personnes sont mortes pendant toute la durée de la pandémie.

Supposons que les Occidentaux aient raison et que les statistiques chinoises soient quelque peu exagérées. Mais même 500 000 décès – soit 100 fois plus – dus au coronavirus pour un pays de 1,4 milliard d’habitants serait un succès retentissant pour les autorités et la médecine chinoises, inégalé par n’importe quel autre pays au monde.


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5 Commentaires

  • Philippe, le belge
    Philippe, le belge

    Une petite mise à jour sur la réalité du sujet par Jean-Claude serait super :o)
    Ceci dit, on ne force personne bien sûr!

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Si l’on fait le rapport décès sur population totale la Russie et aussi catastrophique que les USA.

    La destruction de l’URSS n’y est certainement pas étrangère, une analyse comparative des systèmes de santé soviétique et post soviétique serait instructif pour convaincre les camarades croyant au communisme déjà là ; l’URSS était le socialisme déjà là.

    Chez nous l’effondrement de notre système de soins se poursuit, manque de moyens financiers et humains.

    Derrière l’hôpital suit la médecine de ville avec hier des médecins qui ne comptaient pas leurs heures et aujourd’hui des remplaçants qui souhaitent profiter du temps libre ou qui choisissent le salariat ; ce qui est tout à fait humain et normal. Pendant des décennies aucun organisme de recherche ni l’administration n’a été en mesure de répondre aux besoins de la population en matière de santé. Aucune anticipation du vieillissement prévisible, ni de la démographie, ni de la répartition des populations, ni des aspirations des nouvelles générations de professionnels. C’est un échec total de la planification et de l’administration française.

    Certaines des causes sont la prise de contrôle de la sécu par l’État et des hôpitaux pas les comptables des ARS quand la gestion et l’administration devraient être menée en associant les travailleurs pour le financement, les professionnels de soins pour les moyens et les usagers pour l’évaluation avec l’accompagnement des moyens de l’État pour les statistiques nécessaires ; comme cela ce faisait déjà en France avec le Commissariat au Plan.

    Même si c’est largement insuffisant il y a un front à construire contre le libéralisme, les connaissances historiques, techniques et scientifiques sont disponibles pour mener bataille il manque toujours l’organisation. Le même combat peut être mené sur l’énergie avec potentiellement un large front qui dépasserait l’influence actuelle des communistes. Allons nous laisser passer cette opportunité d’activer des réseaux de résistance en France ?

    En ce moment avec la grève des médecins libéraux certains commencent à remettre en cause le “système”. Quel système ? Ce qui reste de la sécu ? Pour les 50 euros de consultation va-t-on faire appel à BlackRock dont les encours représentent dux fois le PIB de l’Allemagne et avec un patron proche de Uncle Joe. Les médecins libéraux devraient apprendre que la France est le seul pays qui leur garantissent leur activité libérale dans la plupart des pays ils sont salariés des caisses de sécu, des collectivités ou d’entreprises privées assurance ou entreprises du secteur de la santé. Dans une médecine privatisée (et aussi antilibérale) comme aux USA il n’est pas nécessaire d’avoir de médecins en quantité suffisante il suffit d’avoir ceux qui répondent aux clients solvables ou qui ont la chance d’être assurés.

    Cette menace rejoint également le conflit Ukraine Russie dont la première conséquence n’est pas l’effondrement russe promis et le sauvetage de la démocratie ukronazie mais bien le resserrage du collier autour du coup du chien Union Européenne. Ce collier est bien serré: plus de gaz, 25% de pétrole en moins et la dépendance technologique vis à vis des USA, en particulier grâce à la technologie du Cloud Computing (à ce sujet il faudrait virer tous les directeurs informatiques) où toutes les données de nos entreprises et en partie de notre administration sont dans les mains de nos maîtres.

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    • martin
      martin

      Bonjour Daniel
      Peux-tu m’expliquer ce qu’est le cloud computing vite fait
      Merci
      Michel

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      • Daniel Arias
        Daniel Arias

        Il y a quelques années l’informatique des grandes entreprises était intégrée ce qui s’appelait les grands systèmes dont les représentants en France étaient IBM et Bull.

        Avec le développement d’Internet sont apparus dans un premier temps des réseaux locaux d’entreprises dont les composantes étaient les PC (ordinateurs personnels) et des serveurs où étaient stockées essentiellement des données. Un serveur est un ordinateur dédié à répondre aux requêtes des postes clients ; les postes clients sont ceux utilisés directement par les employés ou les clients.

        La gestion de ces parcs informatiques et devenue coûteuse et surtout complexe, en particulier quand il fallait mettre à jours des milliers d’ordinateurs dans les entreprises multinationales.

        Avec l’accroissement des capacités des ordinateurs et le fort accroissement du réseau Internet il est devenu possible de faire des ordinateurs virtuels : un serveur physique contenant plusieurs serveurs virtuels séparés. Dans un premier temps cela permettait de stocker des sites web.

        Un autre problème avec l’informatique client serveur était la disponibilité des données et des logiciels depuis n’importe quel poste de travail.

        Le Cloud va permettre d’accéder depuis n’importe quel poste à vos données et logiciels du moment que vous avez vos identifiants personnels; exemples d’application : MS Office 365, GMAIL, Google Docs, Instagram, Telegram, Wechat.

        L’intérêt pour les services informatique est de ne plus à avoir à s’occuper des serveurs, de plus dans le Cloud l’infrastructure s’adapte à vos besoins sans intervention du client si ce n’est de payer plus cher la bonne formule.
        Et pour un utilisateur c’est très souple.

        Le risque qui est majeur est que vous confier vos données stratégiques à un tiers et que vous ne maîtriser pas comment et où sont stockées vos données.

        Si ce n’est pas spécifié dans le contrat vos données peuvent être dans un centre en Europe, aux USA, en Asie ou n’importe où, et à plusieurs endroits à la fois. C’est l’enjeu d’avoir un cloud souverain ne serait-ce qu’au niveau de l’État français. C’est aujourd’hui aussi important que l’énergie.

        Pour faire très très simple le Cloud ce sont les serveurs des entreprises accessibles depuis internet et gérés à l’aide de technologies de virtualisation par un Tiers; c’est à dire essentiellement Amazone, Microsoft et Google.

        Le cas d’Amazone est intéressant cette entreprise possède énormément de serveurs physiques disponibles mais ne les utilisent au maximum que lors des grandes fêtes commerciales en gros Noël. Le reste du temps ils louent leurs serveurs aux entreprises et ont développé des services dédiés aux entreprises.

        Et pourquoi le nom Cloud ? Car dans les diagrammes en informatique ont symbolise Internet par un nuage: cloud en anglais.

        Une explication du Cloud.

        https://www.cloudflare.com/fr-fr/learning/cloud/what-is-the-cloud/

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Le racisme d’État c’est exprimé: “les Chinois sont contagieux”.

    Au plus haut sommet du pays des droits de l’homme la décision a été prise de contrôler les passager en provenance de Chine dans le même temps où en France nous battons des records de contamination et avons activement participé à la propagation de la maladie.

    Une suspicion raciste qui vise à discréditer la Chine comme hier la Russie, nous isolant encore plus de la communauté internationale.

    Si le racisme hier en France justifiait “scientifiquement” le colonialisme aujourd’hui il est invoqué par un pays en voie de déclassement, sans ressources minérales, ni énergétique et dépendant des produits bon marché que seuls les chinois sont capables de produire grâce à l’industrialisation planifiée par le PCC.

    Ce racisme anti chinois dans la bouche de Trump est aujourd’hui appliqué par nos administrations.

    Quelle est la réaction du secrétaire national et du représentant du groupe communiste à l’AN ?

    Ces deux sont censé représenter ce qu’il y a de moins pire dans nos dirigeants et ils sont déjà mauvais.

    Il est vraiment temps que les militants se réveillent.

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