Voici un texte que nous empruntons à PCF débat sur le socialisme. Il est regrettable que dans le congrès, cette question essentielle du socialisme paraisse naître, accouchée dans l’eveloppe du foetus mort que sont les “thèses” de Bernard Vasseur and co, fleuron d’une base “alternative” qui ne présente d’autre alternative que le ralliement au capitalisme à visage humain… quelle image donnons-nous du congrès du PCF à des gens qui ont besoin de comprendre, d’agir, d’une force politique crédible ? Il en a souvent été ainsi dans l’histoire du mouvement communiste et on reste stupéfait devant les âneries auxquelles Engels a du répondre (l’anti-dhuring par exemple) ou Lénine contraint à un débat sur la définition des syndicats, alors que la réalité multipliait les périls. Pourquoi devrait-on ferrailler avec des thèses aussi manifestement absurdes? Qui peut adhérer à ce machin là (le communisme déjà là) et surtout ne pas voir de quelles tentatives il est le prête nom? Franck Marsal dans ce blog a repris les interventions d’autres camarades dans le débat du congrès, j’espère qu’il continuera. Que l’on soit obligé d’affronter l’idéalisme d’Hegel, d’accord mais celui de Vasseur-Friot, c’est du temps perdu. Pire encore sur le fond, continuer à prétendre avec ce genre de thèse occuper le congrès perpétue une situation intolérable et bien réelle elle : celle de la manière dont ces gens ont bénéficié de toutes les publications, institutions du PCF, pour mieux censurer tout ce qui n’était pas leur pantalonnades, en allant jusqu’à ce qui m’est le plus douloureux utiliser l’immense Aragon, s’en approprier la mémoire. Ici en revanche, PAM dit quelques faits et cela nous intéresse. En tous les cas dans ce blog, nous ferons le moins possible état de ces gens-là, on ne les a que trop entendus, ici nous les censurerons comme ils continuent à le faire de toute expression communiste au frais des militants et à leurs dépends. S’attaquer à la droite et au capital c’est leur enlever leur véritable fond, leur seule réalité ; comme refuser la guerre de l’OTAN c’est dénoncer leurs pseudos appels à la paix, à la démocratie qui jour après jour grâce à leurs pareils occupent les colonnes de l’humanité et vont jusqu’à déboucher sur la forfaiture d’un vote à l’assemblée nationale, à des élus communistes qui ne doivent plus aucun compte à leur parti… C’est ça le “communisme déjà là?” (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Vendredi 23 décembre 2022, par pam,
Les congrès du parti communiste Français depuis la mutation n’ont toujours pas tranché complètement la question clé de leur rapport avec 1920. Un pas important a été franchi en refusant le changement de nom du parti que proposait Marie-Georges Buffet en 2007 Nous restons “communistes”. Mais les idées issues de la “mutation”, cherchent comment parler de “communisme” tout en rompant avec l’histoire communiste, et notamment celle de l’URSS.
En 2018, Pierre Laurent avait tenté de reconnaitre la porté historique de la révolution d’Octobre tout en considérant qu’elle avait produit un “paradoxe” d’un système contre-révolutionnaire (Discours pour le 100ème anniversaire de la révolution d’octobre.
Depuis, Bernard Vasseur, qui fut le penseur de la mutation de Robert Hue, va plus loin en affirmant dans son livre “Le communisme a de l’avenir… si on le libère du passé” qu’il faut rompre avec 1917 qui aurait construit une “social-autocratie”. Cela l’a conduit à dénoncer la candidature communiste aux présidentielles de 2022 car elle ne s’inscrivait pas dans “le mouvement réel” qu’est ce “communisme déja-là” qu’il faudrait cultiver plutôt que de se perdre dans l’illusion de la révolution…
La question n’est pas tranchée dans le projet de base commune adopté par le conseil national du PCF, alors qu’elle est bien tranchée, dans le sens de Bernard Vasseur, dans le projet alternatif que soutient Pierre Laurent.
Les communistes ne pourront pas laisser cette question de coté pour ce 39ème congrès.
Alors voici une vidéo qui nous montre des communistes du monde entier, de Chine, de Cuba, du Vietnam, du Vénézuela, d’Afrique du Sud, du Japon… qui célèbrent à Moscou le 100ème anniversaire de la création de l’URSS. Visiblement, ils ont tranché, leur communisme du XXième siècle est fier de son histoire du XXème siècle…
Les communistes Français qui croient “avoir des idées neuves” du marxisme devraient peut-être s’interroger sur ce grand écart entre un “communisme français anti-1917” et le mouvement réel du communisme dans le monde. N’y-a-t-il pas dans une forme d’arrogance à avoir raison seuls contre tous, comme une trace d’héritage colonial dans la bataille des idées ?
D’abord une vidéo donc, celle du reportage à la télé russe du 100ème anniversaire de la création de l’URSS par le parti communiste russe, avec les chœurs de l’armée rouge… et qui donne la parole à des communistes chinois, cubains… Il y avait de très nombreuses délégations communistes du monde entier dans la salle..
Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste a illustré la situation actuelle de l’information en comparant la couverture dans le domaine de l’information du 100e anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre et du 100e anniversaire de l’URSS.
En 2017, des efforts considérables ont été déployés pour diffamer la révolution. D’énormes budgets ont été investis dans des séries pseudo-historiques sur Lénine, sur Trotsky, etc. Une masse colossale de publications anti-bolcheviques et anti-soviétiques envahit les médias. Mais en ce qui concerne le 100e anniversaire de l’URSS, la tactique du silence est principalement utilisée. C’est en partie bon signe. Le sentiment public a changé, et aujourd’hui le gouvernement comprend qu’en essayant de discréditer massivement l’URSS, il attirera plutôt l’attention sur l’histoire soviétique, sur les réalisations soviétiques, y compris l’attention des jeunes.”
https://youtube.com/watch?v=QwqwwbPFxng&feature=shares
Puis deux graphes actualisés d’une “étude comparée du socialisme et du capitalisme” de 2017
Le premier présente la croissance économique par habitant (mesurée par l’évolution du PIB) en comparant les USA, la France, la Russie et la Chine. On constate que le socialisme en Chine comme en Russie permet des périodes de plus forte croissance annuelle sur une longue période, +6,15% en URSS de 1921 à 1939, +4,7% entre 1946 et 1975, et jusqu’à +8,3% en Chine de 1949 à 2022, alors que les USA ne dépassent jamais 2% sur une longue période (+1,46% de 1945 à 1975, +1,72% de 1975 à 2022) que la France planificatrice des trente glorieuses fait +4,3% de 1946 à 1975, puis stagne à 1% de 1975 à 2022… On constate aussi le rapport particulier à la guerre des USA, seul pays dont le PIB progresse pendant la deuxième guerre mondiale !
Et comme avec raison, certains me diront que le PIB est un indicateur bien imparfait pour mesurer la qualité d’une société, voici un deuxième graphe comparant l’évolution de l’espérance de vie, une mesure très directe des conditions de vies, de la qualité du système de santé, d’éducation… Indicateur rendu célèbre par la prévision du démographe Emmanuel Todd annonçant dès 1976 la chute de l’URSS à partir du constat de l’affaiblissement de cette espérance de vie.
On constate là aussi que le socialisme fait faire des bonds à l’espérance de vie. Des milliards d’humains ont mieux vécus avec le socialisme qu’avec le capitalisme. L’URSS avait rattrapé l’occident en terme d’espérance de vie dès 1956… en gros donc sous Staline, et c’est ensuite que l’espérance de vie stagne, puis régresse fortement avec le retour du capitalisme en 1991… Voilà un constat dérangeant pour ceux qui veulent résumer Staline à un dictateur féroce écrasant son peuple… Mais on constate aussi que la Chine fait gagner depuis 1949 à chaque chinois 6 mois d’espérance de vie par an, quand les USA n’en font gagner que 2 mois par an jusqu’en 2010 et stagnent depuis…
Ces constats sont issus d’une source vérifiable d’un géographe suédois qui n’est pas marxiste…
Ils confirment la pertinence de questions posées en réponse au discours de 2017 de Pïerre Laurent qui tentait de rejeter l’URSS comme une trahison de la promesse d’octobre ? Ils démentent totalement le discours culpabilisant de Bernard Vasseur et son communisme déjà là bien introuvable dans notre capitalisme déchainé, quand il ne veut pas voir les conquis fantastiques de ce socialisme “déjà-là !”
Extrait de l’article de 2017..
Le stalinisme ?
Nous avons un urgent besoin de proposer notre propre analyse de ce qui s’est construit sous Staline, que nous ne pouvons résumer à un système inhumain :
Que dire de Gagarine et des réussites technologiques de l’URSS ?
Que dire du développement de l’espérance de vie de tous les soviétiques jusqu’en 1963, (voir cette petite comparaison du socialisme et du capitalisme ?
Que dire des expériences soviétiques sur la biodiversité qu’on redécouvre aujourd’hui avec les jardins Vavilov ?
Que dire de l’apport des conquêtes soviétiques aux conquêtes sociales dans le capitalisme occidental ?
Que dire de l’apport de l’URSS aux luttes de décolonisation, malgré les débats nécessaires sur ses contradictions ?
Que dire des conquêtes pour l’égalité des femmes, qui n’ont été remise en cause que par la restauration capitaliste !?
Que dire de la construction d’une citoyenneté multi-nationale qui a fait vivre une incroyable diversité de peuples, de cultures, de nationalités, de religions et avait une telle force que 70% des soviétiques ont voté en 1990 pour le maintien de l’URSS… référendum violé par leurs dirigeants comme celui de 2005 en France !
Qui a lu le livre “Sovietica” de Irina Malenko qui nous parle de son pays comme d’un lieu de sécurité et de liberté, et qui témoigne des mensonges qu’elle découvrait en venant étudier à l’ouest ?
Qui a lu l’étude de la polonaise Dorota Dakowska, qui révèle ce qu’était l’intervention occidentale au sein du socialisme pendant la guerre froide ?
Qui a vu l’incroyable pièce de théâtre « Je n’ai pas honte de mon passé communiste » de deux acteurs yougoslaves qui parlent du socialisme comme une incroyable liberté ?Depuis des décennies, le capitalisme mondialisé a construit un discours totalitaire sur les expériences socialistes, dont la plus importante, la soviétique, mais aussi sur la yougoslave, la cubaine, la chinoise. Cette diabolisation du socialisme est faite pour nous interdire de penser aussi bien le socialisme, que ses déformations, et sa destruction… Il est urgent de sortir de ce discours du « stalinisme inhumain ».
Le 39ème congrès doit ouvrir le dossier du socialisme, créer les conditions d’un vrai travail de compréhension de l’histoire du socialisme réel, dégagé de l’autophobie communiste comme de la diabolisation capitaliste, permettant de comprendre les conquis comme les limites, les succès comme les drames. C’est une condition pour comprendre ce que peut être une transformation révolutionnaire “à la française”, un “socialisme des jours heureux”.
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daniel GENDRE
Communisme déjà parti ?
Il faut aller à Cuba, qui produit désormais ses vaccins, pour trouver la nécessaire piqure de rappel aux égarés des révolutions et c’est Ibraim Alfonso qui s’y colle avec une gentillesse toute cubaine ;
« Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis ’de gauche’ en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum. »
Reitnomud
Excellent…
Franck Marsal
Très intéressant. Quand on voit les graphiques, on se dit qu’il y à quelque chose qui se passe dans la dynamique de développement de l’URSS , dès 1955 pour l’espérance de vie, dont la hausse ralentit considérablement avant un pic en 1965 et pour la croissance du PIB par habitant dont la hausse ralentit quelques années plus tard, au milieu des années 60.
Comme un stade qui n’aurait pas été franchi, ou un retour en arrière dans le pilotage du développement.
J’aimerai bien ajouter le Vietnam et Cuba … pour voir ce que cela donne.