Washington va financer la modernisation de tanks et missiles anti-aériens pour l’Ukraine

Jusqu’où va aller la guerre menée par les Etats-Unis sur le continent européen comme ils n’ont cessé de le faire partout et en particulier au Moyen Orient avec les succès que l’on connait qu’il s’agisse de la Libye, de la Syrie, de l’Irak et en Asie de l’Afghanistan, partout la démonstration de leur déversement de matériel et de leurs conseillers, voire leurs troupes a donné le même résultat… Ce qui est en train de changer est le refus mondialisé de leurs interventions et celles de leurs vassaux… On ne voit pas pourquoi il en serait autrement en Ukraine… Et le temps effectivement risque de faire tomber bien des illusions et confronter ceux qui les suivent plus ou moins dans l’impasse habituelle… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

E.F. – Hier à 21:26Réagir|39

Cette annonce intervient dans le cadre de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, qui s’élève à quelque 400 millions de dollars.Un soldat ukrainien sur un tank à Lisichansk, le 20 mai 2022© ARIS MESSINIS / AFP

Les Etats-Unis vont financer la modernisation de chars T-72 et de missiles sol-air HAWK dans le cadre d’une aide militaire à l’Ukraine de quelque 400 millions de dollars, annonce le Pentagone ce vendredi.

Les capacités de défense anti-aériennes comme les blindés figurent assez haut sur la liste des demandes d’aide de la part de l’Ukraine. Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, a rencontré ce vendredi à Kiev Volodymyr Zelensky pour lui annoncer cette nouvelle aide, a annoncé plus tard la Maison Blanche.Il y a également “souligné le soutien inébranlable des Etats-Unis à l’Ukraine et à son peuple, qui défend sa souveraineté et son intégrité territoriale”, note le communiqué.

Ce déplacement intervient à quatre jours des élections législatives aux Etats-Unis, qui pourraient permettre la prise de contrôle du Congrès par le parti républicain, dont certains dirigeants envisagent de réduire l’aide apportée par Washington à Kiev.

Des avancées en matière d’optique, de communications et d’armure

L’aide annoncée concerne le T-72, un char conçu sous l’ère soviétique qui n’est plus au niveau des blindés modernes – comme le Leopard allemand ou le M1 Abrams américain – que Kiev a cherché à obtenir.Les “chars proviennent de l’industrie de défense tchèque, et les Etats-Unis paient pour la modernisation de 45 d’entre eux, tandis que les Pays-Bas ont pris le même engagement”, pour un total de 90 T-72, a déclaré à la presse la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh.

Le T-72 bénéficiera d’équipement avancé en matière d'”optiques, de communications, et d’armure”, a-t-elle affirmé, précisant que certains seraient prêts dès la fin décembre, tandis que d’autres devraient être livrés en 2023.

Les missiles, atout majeur pour l’Ukraine

Interrogée pour savoir pourquoi des chars plus modernes n’étaient pas fournis, Sabrina Singh a avancé des facteurs de coût et de facilité d’usage.”Ce sont des tanks que les Ukrainiens savent utiliser sur le champ de bataille”, a-t-elle déclaré.

L’aide militaire américaine comprend également le financement de la modernisation de missiles HAWK provenant des stocks militaires des Etats-Unis. Ces missiles représentent un atout majeur pour l’Ukraine dans sa lutte contre les drones et les frappes de missiles russes qui prennent pour cible les villes et les infrastructures ukrainiennes.

Sabrina Singh n’a pas souhaité préciser combien de ces missiles seraient modernisés, citant des motifs de sécurité.

“Réparer les dommages causés”

Outre les blindés et les missiles HAWK, cette nouvelle aide américaine comprend entre autres 1100 drones Phoenix Ghost, 40 vedettes maritimes de patrouille blindées, et le financement de la rénovation de 250 véhicules blindés M1117.

L’annonce entre dans le cadre du programme américain d’aide militaire à l’Ukraine, qui finance l’achat d’équipement fabriqués par l’industrie de défense, plutôt que le prélèvement d’équipement dans les stocks militaires américains existants. Cette nouvelle tranche porte à quelque 18,2 milliards de dollars l’aide totale des Etats-Unis à l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe le 24 février, et 18,9 milliards de dollars depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, en janvier 2021.

Le Pentagone confirme que du personnel d’active est déployé en Ukraine

Publié par Andre Damon dans World Socialist Web Site, le 2 novembre 2022

https://www.wsws.org/en/articles/2022/11/02/ukra-n02.html

Au cours d’un briefing mardi, le Brigadier Général de l’armée de l’air US Pat Ryder a reconnu que du personnel militaire d’active était non seulement présent en Ukraine mais opérait loin en dehors de l’ambassade US à Kiev.

Lundi, un responsable du ministère de la défense US avait déclaré que « le personnel US » a « repris les inspections sur site des stocks d’armes » en Ukraine.

Le Brigadier Général Pat Ryder, secrétaire de presse du Pentagone, au cours de son briefing.

Suite à cette annonce, NBC News précise que « ces inspecteurs en Ukraine semblent être les premiers éléments de l’armée états-unienne à revenir dans ce pays depuis le début de la guerre, si l’on excepte les gardes en poste à l’ambassade des Etats-Unis ».

Au cours du briefing, filmé, Travis Tritten du journal en ligne military.com a réclamé des précisions. « Les militaires sont maintenant présents en Ukraine, pour inspecter les armements. Je me demande quelles sont les règles d’engagement de ces militaires si les Russes leur tirent dessus ou s’ils sont pris pour cible par les Russes ? ». Ryder a répondu de façon évasive : « Ce sont de petites équipes composées de personnel de l’ambassade qui inspectent, dans différents endroits, l’aide sécuritaire que nous délivrons ». « D’après ma compréhension, ils restent éloignés de toute action sur le front. Nous nous appuyons sur les Ukrainiens pour cela, nous nous appuyons aussi sur d’autres partenaires. Ils ne vont pas opérer sur la ligne de front ». Il continue : « Nous avons toujours été clair qu’il n’y aurait aucune force de combat au sein de l’Ukraine, aucune force US ne conduit d’opérations de combat en Ukraine, ces personnels conduisent des missions de coopération et d’assurance sécuritaire sous le contrôle du bureau de l’attaché militaire ».

Tritten insiste : « mais il s’agit de quelque chose de différent ? Ils travaillent en dehors de l’ambassade. Je voudrais simplement demander si ceci ne pourrait pas être vu comme une escalade ? ». Ryden a répliqué que cette action US n’impliquait pas une escalade et a refusé de répondre à la question posée par Tritter qui demandait quelle serait la réaction états-unienne si un des personnels d’active trouvait la mort au cours de ces interventions.

Au cours des dernières semaines, la Russie a intensifié ses frappes ciblant la logistique à travers l’Ukraine, en particulier les dépôts d’armes. Quelles seraient les conséquences si les troupes US coordonnant la logistique et les livraisons d’armes en venaient à être prises pour cible, même par inadvertance, par la Russie ?

Le fait que les livraisons massives d’armes en Ukraine par les US et l’OTAN nécessite maintenant le déploiement de personnel militaire en Ukraine fait voler en éclats le mythe selon lequel les Etats-Unis ne seraient pas impliqués dans le conflit et est révélateur de l’état des forces avec lesquelles les US se sont alliées.

A ce jour, les Etats-Unis ont fourni plus de 50 milliards d’assistance économique et militaire à L’Ukraine. En tant que grand financier et armurier de cette guerre, les US veulent s’assurer d’avoir un contrôle direct sur la destination finale des équipements et leur utilisation. Ceci est aussi à lire à l’aune des conflits domestiques au sein de l’establishment politique dans la perspective des élections de mi-mandat. L’armée US et le Département d’Etat (ndt : affaires étrangères) veulent aussi éviter que les armes fournies ne tombent entre les mains d’éléments qui pourraient les utiliser pour des opérations qui n’auraient pas l’aval de Washington.

Le briefing du Pentagon arrive dans le sillage d’un rapport sorti par le Département d’Etat exposant ses plans pour « contrecarrer le détournement illicite de certaines armes conventionnelles avancées en Europe de l’Est ». Ce rapport fait allusion à « une panoplie de criminels et d’acteurs non-gouvernementaux [qui] tenteraient d’acquérir des armes en Ukraine pendant ou après le conflit, comme cela s’est passé pendant la guerre des Balkans dans les années 1990 ».

Ces acteurs « criminels » sont en fait incorporés dans l’armée ukrainienne, en particulier le bataillon fascisant d’Azov qui agit sur la ligne de front dans la guerre contre la Russie et dont les dirigeants ont récemment été reçus avec pompe à Washington par les membres du congrès aussi bien républicains que démocrates.

Ce n’est plus un secret pour personne que la présence des forces US en Ukraine est bien plus importante que le Pentagone ne l’a admis mardi. En octobre, James Risen, un journaliste chevronné, rapportait que l’administration Biden avait autorisé le déploiement de forces spéciales US en Ukraine : « Les opérations états-unienne clandestines à l’intérieur de l’Ukraine sont beaucoup plus étendues qu’elles ne l’étaient au début de la guerre ». Selon des responsables en exercice et d’anciens responsables, ces opérations secrètes sont conduites sous le couvert d’un ‘constat présidentiel’ (ndt : ‘presidential finding’ instrument visant à justifier au plan légal une action secrète). Ce ‘constat’ implique que le président a informé confidentiellement certains leaders du Congrès de la décision par l’administration présidentielle de conduire un large éventail d’opérations clandestines en Ukraine. Un ex-officier des forces spéciales a déclaré que Biden avait amendé un ‘constat’ antérieur qui avait été approuvé à l’origine par Obama, dans l’intention de contrecarrer les activités d’influence néfastes en provenance de l’étranger.

En juillet, le New York Times écrivait que des douzaines d’ex-militaires US opéraient en Ukraine et que des officiers supérieurs US à la retraite avaient pris la direction de certaines sections de l’effort de guerre ukrainien au sein même du pays. Les forces US sont étroitement impliquées dans tous les aspects des opérations militaires ukrainiennes, ayant par exemple aidé au renseignement qui a permis de couler en avril le Moskva, navire amiral de la flotte russe en Mer Noire ou permis de cibler des généraux russes.

Cette annonce du Pentagone arrive dans un contexte d’escalade du conflit armé au cours du mois écoulé. Suite aux revers enregistrés sur les fronts nord et sud, la Russie a mobilisé des centaines de milliers de réservistes, annexé 4 régions d’Ukraine et menacé d’utiliser des armes nucléaires pour les défendre. Une série d’actions provocatrices contre la Russie a fait monter la tension de façon dramatique, que ce soit le sabotage des pipelines de Nord Stream, que la Russie a imputé au Royaume Uni, l’assassinat de l’idéologue d’extrême-droite Daria Dugina ou l’attentat au camion piégé contre le pont de Kerch, imputé à l’Ukraine par le New York Times. Le week-end dernier, l’Ukraine a attaqué la flotte russe de la Mer Noire, conduisant la Russie à se retirer de l’accord céréalier, risquant d’aggraver la crise alimentaire mondiale (ndt : la Russie a réintégré le cadre de l’accord le 2 novembre après avoir reçu les assurances nécessaires de la Turquie et de l’ONU).

Dans ces conditions, certaines forces aux Etats-Unis, dont l’amiral James Stavridis, appellent de plus en plus fort à une intervention directe des Etats-Unis, en particulier sous la forme de l’envoi d’une flotte militaire en Mer Noire