DISCOURS PRONONCÉ À RIO DE JANEIRO PAR LE COMMANDANT EN CHEF À LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT, LE 12 JUIN 1992. Ceux qui connaissent Cuba savent les trésors d’ingéniosité humaine, la science mobilisée à cet effet et pas pour les armes, pour défendre l’environnement cubain et dans le même esprit pour développer les capacités humaines, pour offrir à chaque Cubain y compris les handicapés, la voie d’un épanouissement individuel et collectif. Certains attribuent cela au blocus, non cela s’est fait malgré le blocus et dans un esprit non pas chauvin mais en respect de toute l’humanité. Mais cela s’est fait en partant des besoins des plus démunis à Cuba et dans le Sud. Alors que le socialisme européen, l’URSS s’est “effondrée”, un dirigeant, ceux qui l’entourent depuis toujours, son frère et le peuple cubain disent à l’humanité: le capitalisme ne peut subsister ou c’est la fin de l’humanité. Aujourd’hui sous la folie de la menace d’une guerre nucléaire, organisée par les puissances capitalistes, qui déjà dévorent une partie énorme de ce qui est produit par la planète et par ses habitants, on voit naître ces rapports sud-sud qui revendiquent un autre avenir et refusent cette logique. C’est cette voie-là à laquelle j’ai toujours aspiré et elle a besoin de tous pour se réaliser, même si je vois mon malheureux pays, la France aller dans une tout autre voie: la guerre. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
(Versions abrégées – Conseil d’État)
M. le Président du Brésil, M. Fernando Collor de Mello;
M. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Boutros Ghali;
Excellences:
Une espèce biologique importante risque de disparaître en raison de la liquidation rapide et progressive de ses conditions naturelles de vie : l’homme.
Nous sommes maintenant conscients de ce problème alors qu’il est presque trop tard pour l’empêcher.
Il convient de souligner que les sociétés de consommation sont les premières responsables de la destruction atroce de l’environnement. Elles sont nées des anciennes métropoles coloniales et des politiques impériales qui, à leur tour, ont engendré le retard et la pauvreté qui affligent aujourd’hui la grande majorité de l’humanité. Avec seulement 20% de la population mondiale, elles consomment les deux tiers des métaux mondiaux et les trois quarts de l’énergie produite dans le monde. Elles ont empoisonné les mers et les rivières, pollué l’air, affaibli et percé la couche d’ozone, saturé l’atmosphère de gaz qui modifient les conditions climatiques avec des effets catastrophiques dont nous commençons déjà à souffrir.
Les forêts disparaissent, les déserts s’étendent, des milliards de tonnes de terres fertiles finissent dans la mer chaque année. De nombreuses espèces disparaissent. La pression démographique et la pauvreté conduisent à des efforts désespérés pour survivre même aux dépens de la nature. Il n’est pas possible de blâmer pour cela les pays du tiers monde, les colonies d’hier, les nations exploitées et pillées aujourd’hui par un ordre économique mondial injuste.
La solution ne peut pas être d’empêcher le développement de ceux qui en ont le plus besoin. La réalité est que tout ce qui contribue au sous-développement et à la pauvreté aujourd’hui est une violation flagrante de l’écologie. Des dizaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants en meurent chaque année dans le tiers monde, plus que dans chacune des deux guerres mondiales. L’inégalité des échanges, le protectionnisme et la dette extérieure attaquent l’écologie et conduisent à la destruction de l’environnement.
Si l’humanité doit être sauvée de cette autodestruction, les richesses et les technologies disponibles sur la planète doivent être mieux réparties. Moins de luxe et moins de déchets dans quelques pays, de sorte qu’il y a moins de pauvreté et moins de faim dans une grande partie de la Terre. Finis les transferts vers le Tiers Monde de modes de vie et d’habitudes de consommation qui ruinent l’environnement. Que la vie humaine devienne plus rationnelle. Un ordre économique international juste doit être mis en œuvre. Utiliser toute la science nécessaire pour un développement durable sans pollution. Payer la dette écologique et non la dette extérieure. La faim disparaîtra et pas l’homme.
Alors que les prétendues menaces du communisme ont disparu et qu’il n’y a plus de prétextes pour les guerres froides, les courses aux armements et les dépenses militaires, qu’est-ce qui empêche l’affectation immédiate de ces ressources à la promotion du développement du tiers monde et à la lutte contre la menace de destruction écologique de la planète ?
Cessez l’égoïsme, cessez l’hégémonisme, cessez l’insensibilité, l’irresponsabilité et la tromperie. Demain, il sera trop tard pour faire ce que nous aurions dû faire il y a longtemps.
Merci.
(Ovation)
En vidéo, l’intervention
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