Cette situation militaire n’est pas ce que nos médias tentent jour après jour de nous raconter, si l’objectif de “dénazifier” l’Ukraine à usage interne, lui parait ne pas avoir été atteint parce que seuls les Ukrainiens peuvent changer leur pouvoir qui ne s’améliore pas mais celui de démilitariser est avancé malgré le triomphalisme occidental et l’analyse faite ici est précise, l’erreur est non seulement de sous-estimer les Russes mais de ne pas les entendre. Le véritable problème des USA et de leurs alliés me parait se poser ailleurs. D’abord dans la division réelle du camp européen à travers lequel les USA espèrent faire une guerre par procuration. Ensuite dans le fait que le reste du monde refuse de participer aux aventures bellicistes de l’Occident. « La guerre en Ukraine est une bombe à fragmentation. Ses conséquences sont déjà multiples dans le monde (inflation, crise alimentaire et énergétique), et elles vont s’aggraver. Ceux qui attisent le ressentiment ne manqueront pas d’en faire peser le poids sur les Occidentaux accusés de mener une guerre par procuration contre la Russie ». Le point de vue de Jean-François Bouthors, écrivain, journaliste. Et le champ de bataille est multiple, partout l’OTAN et leur pion l’Ukraine est en difficulté. (note de Danielle Bleitrach)
Sacha Bergheim
15 h · Update situation militaire:30 mai 2022 (matin)L’offensive ukrainienne au nord de Kherson destinée à obliger les troupes russes à délester le front est s’est trouvée prise à revers après avoir avancé d’une dizaine de kilomètres sur un terrain plat formé principalement de vastes champs à découvert. Les unités blindées de reconnaissance ukrainiennes sont menacées d’encerclement. Sur les six villages et hameaux repris par les Ukrainiens, trois ont été repris par les Russes. Il est encore trop tôt au niveau tactique pour déterminer si le but est de prendre le bataillon russe entre deux feux pour l’anéantir, ou si simplement cette sixième offensive, pourtant menée avec renseignement occidental et renfort d’artillerie (dont les howitzers italiens et américains), ne parvient pas à son objectif annoncé, attendre le Dniepr pour couper les unités russes sous Kriviy Rih. La concentration de forces au sud de l’agglomération indique qu’une offensive ukrainienne était bien prévue.
De leur côté, les russes pilonnent la ligne de front afin de retarder les Ukrainiens qui y amassent hommes et matériel.
L’enseignement à tirer de ces tentatives avortées d’offensives qui ne recueillent aucun gain stratégique (les villages repris autour de Kharkov ne menacent pas la ligne d’approvisionnement russe vers Izyum, stagne, avec des pertes nombreuses, et la ville de Kharkov n’est pas pour autant protégée) est à mettre en perspective avec les plans que Wesley Clarke, ancien commandant suprême de l’OTAN évoquaient pour CNN il y a plus d’un mois.
https://www.youtube.com/watch?v=oyNCOgNxAtM
En simplifiant, il préconisait l’usage massif de l’artillerie et des blindés dans une guerre mobile où les Russes chercheraient à ne pas affronter les lignes défensives du Donbass pour les contourner par le nord et le sud (en gros à l’ouest d’Izyum et au nord de Melitopol) et qu’il suffirait pour les Ukrainiens de lancer une offensive fondée sur les blindés et l’artillerie à l’ouest de chacun des zones pour encercler les Russes autour de Kramatorsk, couper les lignes d’approvisionnement et reprendre Mariupol. On aime le côté logique, implacable, quasi scénarisé du super gradé. C’est dans la poche.
Comme on peut le constater aujourd’hui, il n’en est rien.
Les occidentaux ne prennent pas assez les Russes à la lettre et préfèrent leur interprétation de ce que leurs adversaires disent. Pourtant, Poutine a été limpide: dénazifier et démilitariser.
Ainsi que nous l’avons signalé, le premier est destiné à la politique intérieure et à justifier la guerre – car seuls les Ukrainiens peuvent mener à bien la neutralisation des Néonazis. Toutefois, les bases idéologiques des gouvernements successifs dits pro-européens sont en tous points similaires à l’idéologie d’extrême droite ukrainienne (révisionnisme, ethno-nationalisme). De fait, cet objectif de “dénazifier” est par principe voué à un échec de fond: il peut tout au plus parvenir à éliminer une partie des néonazis sur le front, mais l’idéologie antirusse qui a pris le pas dans les sphères du pouvoir depuis Yushchenko n’est que renforcée par l’invasion qui a légitimé une mise au pas de la population (fermeture des médias d’opposition, pratiques de contrôle policier de l’opinion publique avec des arrestations / cas de tortures pour toute critique – même poster une vidéo sur réseau social de blindé ukrainien détruit vaut actuellement un procès pour une jeune femme qui risque douze ans de prison pour “action délibérée de démoralisation et insulte envers l’armée ukrainienne”).
Le second objectif devrait concerner Wesley Clarke, il s’agit de la démilitarisation.
Elle peut être menée de deux façons: un pays décide de s’engager dans cette fois en réduisant ses moyens militaires, ou bien un pays est vaincu militairement, son potentiel militaire détruit et ses capacités de restauration affaiblies durablement. De fait, contourner des dizaines de milliers de soldats ukrainiens aguerris par huit années de guerre au Donbass dans un grand mouvement d’évitement est contradictoire. Peu soucieux du coût humain ou matériel de l’opération visant à détruire les acquis de l’armée ukrainienne obtenue par le soutien massif des pays de l’OTAN depuis 2014, Poutine ne peut vouloir éviter l’obstacle, il pose sa destruction, quelque en soit le coût. La plupart des industries ukrainiennes liées au complexe militaro-industriel ont aussi fait l’objet de bombardements au cours des 90 jours.
De fait, Wesley Clarke se trompe grandement parce qu’il n’écoute simplement pas l’ennemi. Qui plus est, il pense dans les termes d’un contrôle absolu du terrain comme les USA peuvent l’avoir avec renseignement satellitaire, contrôle de l’espace aérien et domination absolue en terme de moyens sur le terrain. De fait, il est possible d’avoir de grands plans que peu de choses peuvent mettre à mal face à un adversaire faible ou diminué. Si les Ukrainiens disposent de trois fois plus d’hommes sur le terrain que les Russes n’ont décidé d’engager, ils n’ont aucun contrôle de l’espace aérien, tout au plus peuvent-ils mener des opérations ponctuelles, souvent conclues par la destruction de ses aéronefs (dont les deux derniers MIG fournis par la Bulgarie), ils ne dominent pas le rapport de force en termes de puissance de feu, et ils sont dépendants entièrement de l’occident en matière opérationnelle de la production du renseignement à leur utilisation sur le terrain, qui est aujourd’hui sous contrôle complet des Britanniques et des Américains. Avec un potentiel humain moindre, mais avec un C4ISR largement supérieur, les forces russes sont en mesure de tenir tête à des déploiements de force ukrainienne bien plus nombreux, tout en obtenant des gains stratégiques dont on voit guère, au stade actuel du rapport de force, comment il serait possible qu’il soit inversé. Ce que Wesley Clarke ne dit pas aux téléspectateurs, c’est qu’il y a une sous-évaluation de l’offensive russe (https://www.youtube.com/watch?v=zN2NdiFJFh0) qui, à l’inverse de ce que Charles Villa dans son reportage sur les crimes de guerre russes (https://www.youtube.com/watch?v=dIiEqGFQp3A) a confirmé, l’offensive nord était destinée à prendre position pour étirer le front ukrainien, et non à conquérir Kiev
– certes avec les couacs que l’on a pu constater mais dans l’ensemble, le corps expéditionnaire russe n’aurait pas été en mesure de briser les lignes de défense du Donbass en plusieurs points si les Ukrainiens avaient été en mesure de disposer de tout leur potentiel contre un Donbass fortifié
– Et certaines places fortes sont, à moins d’un bombardement intensif, simplement imprenables sans un coût dépassant sa valeur stratégique.
Tous ces éléments se concrétisent en effet par l’incapacité à contenir le front du Donbass, ou, comme le Général Roland Kather, représentant allemand au QG de l’OTAN à Bruxelles, l’a dit le Donbass est perdu militairement. https://www.welt.de/…/Ukraine-Krieg-General-a-D…
Voyons quelques cas:
-les forces russes sont placées à distance suffisante d’artillerie de Barkenovoe (dans l’oblast de Kharkov, au nord-ouest de Slaviansk) qui regroupe près de 2000 combattants ukrainiens, de Slaviansk (depuis la ligne de Raihogorodok / Donetske);
-sont en cours de prise de contrôle de Severodonetsk (les Ukrainiens ne répètent pas la même erreur opérationnelle qu’à Mariupol et placent uniquement des unités mobiles (snipers/rpg) dans les quartiers résidentiels et se sont repliés dans la zone sud-est près de l’aéroport qui a été fortifié et permet un repli possible sur Lisichansk),
-ont pris le contrôle de la zone ouest de Zolotoe, place forte tenue par les ultra-nationalistes Azov depuis 2015, et Hirske. -Les principales voies de ravitaillement vers les zones nord et ouest sont dans la ligne de tirs russe. Seul le sud du Donbass face à Donetsk, région la plus densément fortifiée, est encore correctement approvisionnée mais son encerclement devrait suivre la prise de Bakhmut.
A noter que pour le moment, les forces russes se contentent d’encercler Sviatohirsk, où se situe un monastère célèbre qui relève du patriarcat orthodoxe de Moscou. En dépit des annonces médiatiques, les armes lourdes ne changent pas le rapport de force ni ne vont inverser la tendance en Ukraine de l’est selon le Général allemand Domröse, qui escompte plutôt sur un éventuel retournement avec la maîtrise progressivement enseignée en Pologne, à Rammstein ou aux USA de la guerre mobile avec artillerie et blindés. A moins de fournir des systèmes anti aériens privant les Russes de leur contrôle relatif de l’espace aérien, il est douteux que des mouvements de blindés et de troupes ne puissent pas être identifiés par satellite et une réponse adéquate apportée. Preuve en est, les howitzers fournis par les occidentaux font l’objet d’une chasse par l’artillerie russe couplée au renseignement militaire, et une dizaine ont déjà pu être détruits. En conclusion, la tendance lourde demeure avec l’extension du contrôle russe sur le Donbass.
La seule question qui demeure est celle posée stratégiquement par les retraites tactiques: soient les Ukrainiens tiennent les villes, ce qui scelle le sort des troupes, dévaste le Donbass, retarde la progression, mais fait perdre un potentiel militaire (hommes / matériel) difficilement remplaçable en quelques mois, soit ils organisent un repli tactique immédiat sur une nouvelle ligne de défense plus mobile et plus massive, seule à même de causer à la progression russe des dommages sérieux. D’ici là, la supériorité militaire et opérationnelle russe continue avec des Ukrainiens mis hors combat toujours plus nombreux (de 250 à 400 par jour, plus de 7000 prisonniers de guerre) incluant des officiers (destruction du commandement sud à Mykolaev par une frappe de précision).
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etoilerouge
Intéressant. Cependt le premier point :la lutte contre le néo nazisme n’est pas seulement intérieur et lié à Poutine homme de droite. Il est aussi le fait du parti communiste russe donc dimension internationale de fait. Le matrquager de l’OTAN se riant du nazisme c’est pour empêcher une compréhension et une lutte contre le nazisme ,élément essentiel de l’imperialisme en crise, lutte qui a été et peut devenir internationale car les gouvts de l’OTAN st moteur de la fascisation qui est nécessaire à laguerre contre la Russie qui est ds le camp occidental utilisée ds une guerre contre les droits et libertés des classes populaires ouvrières. Les néos nazis ont un soutien international les ukrainiens opposés doivent avoir un soutien international.
La situation militaire est analysée mais ne marque pas assez la volonté de guerre profonde de l’OTAN et la présence de troupes otanesqies d’invasion à ttes les frontières. C’est peut être la raison du non engagement des trois quarts de l’effectif russe. La Russie sait que l’OTAN va attaquer, les peuples d’Europe et leurs gauches n’en ont aucune conscience c’est le point fort de l’OTAN.