C’est pas un scoop mais je vais voter ROUSSEL

J’ai voté à 9 HEURES et il y avait une petite queue d’attente, mais à Marseille il fait un temps déjà estival ou presque et il est possible que chacun ait souhaité voter tôt pour aller dans les calanques ou les campagnes environnantes. En tous les cas ce dont je suis sure c’est que dans mon bureau de vote il y aura au moins un bulletin au nom de Fabien Roussel. Je suis fière comme Artaban d’avoir voté pour l’avenir que je ne verrai pas et pas pour un passé, voir un présent de rancune et de courte vue . Chacun reconnaîtra que j’ai plutôt du “flair” et je crois en faire preuve avec ce vote, je dis ça je dis rien…

LES RAISONS D’UN CHOIX

Si je dis que je vais voter aujourd’hui pour FABIEN ROUSSEL, cela ne sera pas un scoop et pourtant…

je puis vous affirmer que tout aura été fait pour me détourner de ce vote.

Il y a bien sur l’anticommunisme primaire dont nous sommes abreuvés depuis toujours, mais qui a connu depuis une trentaine d’année une amplification telle que me proclamer COMMUNISTE revient à dire : la tyrannie c’est moi… Alors que je n’ai cessé d’oeuvrer pour l’émancipation humaine face à de francs salauds méprisants et sans pitié, alors que j’ai sacrifié avec un total désintéressement carrière, privilèges et même notoriété (enfin celle de bonne aloi qui vous donne le droit de raconter des banalités incultes dans tous les médias).

Je dis JE mais il faudrait dire NOUS parce que nous sommes un certain nombre à avoir vécu ce paradoxe: le triomphe des lâches et des salauds.

De ce point de vue, je dois dire que Roussel a assumé avec beaucoup de talent ce sort collectif et en a souvent démonté l’absurdité, je voudrais que l’on poursuive en ce sens : être communiste c’est se battre avec un total désintéressement, beaucoup de bon sens pour les droits et donc libertés réelle de tous, sans ambition personnelle mais avec courage. Ce fil là il faut le tenir ferme et ne pas s’étonner s’il ne paye pas tout de suite, on ne remonte pas une trentaine d’années en quelques semaines. L’organisation a été détruite, la presse n’a plus été communiste, une absence totale de formation et un alignement total sur une social démocratie qui elle choisissait de se confondre avec la droite, le miracle est qu’il en reste encore quelque chose, cela prouve le besoin social existant.

La candidature de Roussel dit cela à sa manière et c’est important non pour le parti communiste mais pour l’avenir de tous sauf la poignée de capitalistes qui nous impose idées, comportements, et souffrances en fait. Vouloir des jours heureux signifie cela : c’est une aspiration à la fois pour le futur mais qui prend acte sur le passé pour définir le possible, nous avons pu et nous pourrons.

Donc je vote demain pour que que le tracé du sillon soit poursuivi et je vote pour lui qui s’est dépensé sans compter mais aussi pour tous ces distributeurs de tracts anonymes, jeunes , vieux , qui donnent tout sans rien attendre pour eux, qui réfléchissent, ne s’en laissent pas compter et pourtant restent bienveillants. Et je sais qu’à la base au moins quelque chose a surgi qui vaut mieux que ce que certains avaient fait de ce parti et je ne parle pas seulement des bourgeois qui eux au moins sont dans leur rôle.

Oui tout aura été fait pour me détourner de ce vote et pas seulement par les capitalistes, depuis trente ans mais avec une incontestable retour en force au sein du parti lui-même d’une droite liquidatrice qui n’a pas désarmé et à prétendu profiter de la situation internationale pour nous refourguer sa politique pro-OTAN et justifiant toutes les interventions et coalitions, sanctions allant dans ce sens sous prétexte de défendre les droits de l’homme confondus avec le pillage du capitalisme occidental.

La candidature communiste du début de campagne refusait le politicien, elle s’adressait aux couches populaires, au monde du travail; à la jeunesse, aux abstentionnistes écœurées par les politique de gauche et de droite. A partir de la réunion de Montreuil et du meeting de Marseille, cette campagne est devenue la candidature du rassemblement de la gauche, au sommet, et comme par un malencontreux et néanmoins prévisibles hasard, la guerre éclatait en Ukraine tout à été dévié de son sens initial, ce qui est mortifère en stricte logique électorale puisqu’on perd des deux côtés à la fois.

j’ai failli baisser les bras et m’abstenir, je l’avoue.

Mais j’ai hérité de quelques principes “léninistes”, réfléchir aux rapports des forces, à ce que je veux, à ce que veut l’adversaire, quels sont ses points forts, quels sont les miens?

Avec cet axiome : que veut l’adversaire? Mais qui est l’adversaire ? L’adversaire c’est le capital et il a des points forts jusque dans les organisations qui restent mes points forts, parti, syndicat, associations, mais l’adversaire c’est le capital et personne d’autre.

L’adversaire et c”est capital ne veut pas d’un parti communiste, d’un syndicat CGT, les deux jambes d’une même avancée contre ses politiques bellicistes et de régression sociale. Le capital est prêt à soutenir tous les MELENCHON du monde et à le proclamer vote utile pour ne pas retrouver un PCF ne serait-ce qu’à 20%, une force de plus en plus crédible de plus en plus organisée.

Mais ce parti existe-il encore ? Ce parti au milieu d’une dérive générale pro-Otan, a débusqué avec ce flair du chien de chasse le rôle des cabinets conseils dans les réformes à la mode MACRON, en refusant malgré tout que le peuple paye pour leur crime et leurs fautes, il a attaqué MACRON, comme il eut pu le faire en tant que fauteur de guerre. Il lui faut peut-être simplement du temps pour voir la relation entre les deux.

Alors dimanche, je vais voter pour FABIEN ROUSSEL, parce que plus têtue que moi il n’y a pas et quand je dis MOi, je pense à vous tous mes camarades et tous ceux qui nous ressemblent. faites comme moi, ne faites jamais ce que veut l’adversaire alors renforcez le parti communiste et son candidat, plus il aura de force plus son instinCt de classe le mènera loin.

danielle Bleitrach

ps. Voilà ce que je répondais hier à un lecteur de ce blog qui sur les réseaux sociaux me disaient à quel point j’avais critiqué légitimement l’attitude du candidat du PCF face à ce qui se passait en Ukraine, les dangers d’un ralliement à l’OTAN, ne valait-il pas mieux dans ce cas le “vote utile”:

JE CROIS que vous ne comprenez pas ce qui me motive; Peut- être que s’il y avait un leader de la taille de Lénine ou Fidel, les qualités personnelles seraient l’essentiel mais cela fait défaut en France, l’essentiel demeure l’existence d’un parti. D’ailleurs la première tâche que se donneraient Lénine ou Fidel serait la création du dit parti, et même un Maurice Thorez en ferait autant. La préparation de leur propre candidature à la présidentielle serait conçue en ce sens et pas dans l’autopromotion… Quand vous avez compris cette idée simple me concernant vous ne pouvez pas m’interdire de critiquer tout ce qui ne va pas dans ce sens, un parti qui se donne pour objectif la renversement de la dictature du capital pour lui substituer ce qu’on appelait jadis en suivant Marx la dictature du prolétariat.

le capital a une puissance intellectuelle irrésistible parce qu’il ne pense à rien d’autre qu’au profit, il faut la même puissance collective de classe, tout doit être subordonné à ce pour soi de classe C”est-à-dire la fin de l’exploitation et l’émancipation à la fois individuelle et collective. Toutes les formes de libération humaine doivent passer par ce prisme qui est le seul à ne pas nous nourrir d’illusions. Ce qui ne signifie pas au contraire le sacrifice de toute émancipation y compris individuelle.

La formation du PCF jadis était fantastique, il y a de vieux camarades qui n’ont plus été “nourris” depuis trente ans et qui demeurent éblouissants de conscience politique.