Voici un article de la TRIBUNE qui décrit la manière dont la monnaie chinoise supplante le yen, mais aussi comment désormais les déboires russes représentent à ce titre une opportunité pour la Chine qui met progressivement au service des consommateurs de ce pays des cartes de crédit et de débit émises par des banques chinoises dans un contexte où Visa, Mastercard et American Express ont suspendu en Russie leurs opérations. Cette intégration économique des deux nations se révèle être un véritable mouvement de fond qui, en réalité, a démarré dès 2014 et dès l’invasion de la Crimée qui a sonné le début des efforts conjugués des deux pays pour diminuer activement la part du dollar dans leur commerce bilatéral. Aujourd’hui, tandis que la part du billet vert a chuté à moins de 50% dans le commerce entre ces deux pays, des accords financiers ont également été signés entre leurs banques centrales respectives dont l’objectif frontal est de s’extirper de la dépendance vis-à-vis de l’Ouest. Le système des sanctions et l’exemple éloquent de la rudesse de celles tout récemment imposées à la Russie font déjà réfléchir très sérieusement des nations honnies comme l’Iran ou le Venezuela et les précipitera à court terme et à coup sûr corps et âme dans les bras de la Chine, de son système bancaire et de son réseau Cips. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
CHRONIQUE. La devise chinoise vient de supplanter le jadis tout-puissant yen. Le système international de paiements SWIFT doit en effet désormais compter avec le Yuan dont les volumes sont devenus les quatrièmes plus importants après le dollar, l’euro et le franc suisse. Par Michel Santi, économiste (*)Michel Santi14 Mars 2022, 12:01
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Longtemps considérée spéculative, la «renminbi» semble en pleine transfiguration puisque de tels volumes la rendent attractives pour investisseurs alternatifs en quête de valeurs refuges. De fait, alors que la tourmente du rouble et de l’économie russe provoque sur les marchés financiers des secousses majeures, la stabilité du yuan au même moment est fort révélatrice.
Cette résilience monétaire chinoise fait évidemment l’affaire des autorités de ce pays qui concentrent depuis plus de 20 ans leurs efforts pour encourager et pour pousser à ce que toujours davantage de transactions commerciales internationales soient libellées en yuan. La reconnaissance de leur devise semble désormais un fait acquis. Très ambitieuse, la Chine vise bien sûr à transcender SWIFT – dont la Russie vient d’être ostracisée – pour ne plus être dépendante de ce réseau contrôlé par l’Ouest, et n’avoir pas un jour à subir l’entreprise de démolition méthodique subie par l’économie russe. Voilà pourquoi elle travaille consciencieusement depuis de nombreuses années à installer et à améliorer son propre système concurrent de paiements internationaux libellé en renminbi – Cross-Border Interbank Payments System (Cips) – qui compte quand même aujourd’hui 1.200 établissements affiliés à travers 100 pays, et dont le volume des transactions a progressé de près de 25% en 2 ans pour atteindre 8.000 milliards de dollars environ. L’enjeu étant de casser la domination absolue américaine et européenne sur le trafic des paiements – vital pour toute économie – et où SWIFT reste le poids lourd absolu puisqu’il compte plus de 11.000 membres à travers le globe.
Les déboires russes représentent à ce titre une opportunité pour la Chine qui met progressivement au service des consommateurs de ce pays des cartes de crédit et de débit émises par des banques chinoises dans un contexte où Visa, Mastercard et American Express ont suspendu en Russie leurs opérations. Cette intégration économique des deux nations se révèle être un véritable mouvement de fond qui, en réalité, a démarré dès 2014 et dès l’invasion de la Crimée qui a sonné le début des efforts conjugués des deux pays pour diminuer activement la part du dollar dans leur commerce bilatéral. Aujourd’hui, tandis que la part du billet vert a chuté à moins de 50% dans le commerce entre ces deux pays, des accords financiers ont également été signés entre leurs banques centrales respectives dont l’objectif frontal est de s’extirper de la dépendance vis-à-vis de l’Ouest. Le système des sanctions et l’exemple éloquent de la rudesse de celles tout récemment imposées à la Russie font déjà réfléchir très sérieusement des nations honnies comme l’Iran ou le Venezuela et les précipitera à court terme et à coup sûr corps et âme dans les bras de la Chine, de son système bancaire et de son réseau Cips.
La Chine soutiendra de manière illimitée la Russie
Pour ce faire, leurs banques centrales sont en passe de détenir un part importante de Yuans dans leurs réserves, à l’image de la Russie dont près de 15% du trésor de guerre est exprimée en monnaie chinoise. Il va de soi que la Chine profite de sa position prédominante pour commercer, travailler et financer des nations sous embargo comme l’Iran et la Corée du Nord, ce sans nullement se soucier d’hypothétiques sanctions à son encontre qui ne se matérialiseront jamais pas, car les États-Unis ne franchiront jamais cette ligne rouge avec celle qui sera prochainement la première puissance économique mondiale. Le message de Pékin est donc limpide : la Chine soutiendra de manière illimitée la Russie, et par-delà apportera un certain réconfort matériel à toutes les nations qui seront mises au pas par les USA.closevolume_offjavascript:false
Le système financier universel ne tourne aujourd’hui que par la grâce du dollar américain qui reste le combustible fondamental du moteur de la prospérité des économies du monde entier et du commerce global. L’abus de sanctions dont certaines vitrifient littéralement un pays, la confiscation inédite des réserves d’une banque centrale, l’exclusion unilatérale de cette même banque centrale de la Banque des Règlements internationaux pourtant censée être la banque centrale des banques centrales, la mise au ban de l’économie russe considérée pestiférée, sont autant de facteurs qui remettent en question la confiance accordée en ce système par nombre de nations affolées par sa transformation en terrible levier de rétorsions, voire d’annihilation financière. Pendant ce temps, la Chine rit sous cape, car elle devient d’autant plus attractive que les États-Unis et que l’Ouest abusent du système financier à leur merci et du dollar comme arme fatale.
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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».
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etoilerouge6
Tout ceci montre la justesse des décisions de l’URSS du temps de STALINE. Tant en matière de guerre, ne jamais attaquer en premier ne pas etre agresseur, faire face avec ses moyens aux embargos et encerclement que ce pays connu dès 1917. Voyons que la guerre sur le territoire russe ne s’est pas déclenché grace aux armements provenant, 30ans après, de l’URSS. Il n’y avait pas d’alternative à l’équilibre de la terreur. On le voit bien sinon la Russie serait déjà vitrifiée. OTAN 1 milliards d’habitants, 1000 milliards de dépenses militaires, Russie 145 millions d’habitants, 60 milliards de dépenses militaires. L’OTAN est d’ores et déjà battu. Ces pays se nommant “occidentaux” st en fait ceux qui bouffent 70% des ressources de la planète alors qu’ils ne représentent que 10% de la population. Ce système capitaliste occidental est donc éminemment criminel et doit disparaitre de gré ou de force. Pour cela ayant vu nombre de chars russes arborer le drapeau soviétique j’espère au retour des communistes en Russie. Comment des communistes peuvent ils avoir peur du retour d’une réelle démocratie, d’un état en faveur de s travailleurs de la soute et des campagnes? En faveur d ela science et du progrès y compris moral que le spays des 68 tard ne savent meme plus envisager?
Xuan
Il est étonnant de constater combien les manoeuvres bellicistes et les sanctions des USA et de leurs sous-traitants européens engendrent leur effet contraire :
La pénurie d’énergie en Europe, la hausse du pétrole et du gaz, avec pour corollaire les premières manifestations de routiers et d’agriculteurs.
A présent Capital s’inquiète du “défaut de paiement de la Russie
Le renforcement de l’unité de l’Eurasie et le rapprochement de la Turquie et de l’Inde.
L’accélération par la Russie du corridor de transport international « Europe-Chine occidentale » de près de 2 300 kilomètres
La mise à jour des laboratoires de fabrication d’armes chimiques et diverses révélations comme celles de l’ancienne députée Tulsi Gabbard sur leurs agents pathogènes mortels.
L’accélération de la dédollarisation.
Daniel Arias
Pour la pénurie d’énergie j’ai des doutes, il me semble que les ressources énergétiques ne font pas partie encore des sanctions ; mais la spéculation elle va bon train et fait monter les prix.
On voit même le prix de l”essence monter aux USA qui ne dépend pas de la production russe.
Les USA sont de loin le premier producteur de pétrole au monde avec plus de 17% de la production:
https://www.fioulmarket.fr/actualites/quels-sont-les-plus-gros-producteurs-de-petrole-au-monde
C’est le peuple des USA qui passe à la caisse, mais ils semblent aimer ça.
Les menaces d’interdiction des hydrocarbures proclamées par l’oncle Sam sont un autre facteur déstabilisant pour les bourses de matières premières.
Ces bourses elles ne sont pas gelées, les spéculateurs s’enrichissent comme pendant la guerre avec le marché noir.
Une menace de blocus fait automatiquement monter le risque et induit un paris à la hausse sur les matières premières.
Ce phénomène risque d’être le même pour le blé dont dépend une grande partie du Maghreb et du moyen Orient. Les spéculateurs eux ne sont pas condamnés.
Quant à nous déjà avec les réformes “vertes” la facture montait artificiellement elle va devenir très salée sans compter les pertes de marché russes et probablement chinoises si on continue.
Les français vont bientôt découvrir ce que vaut un pays avec moins de 15% d’industrie dans son PIB.
Quand on ne produit pas on a rien à vendre, ni masques, ni vaccins, ni avions, ni sous marins et plus de voitures à ce rythme.
Un minuscule pays de 8 millions d’habitants comme la Biélorussie produit:
Peut être que les marques Kamaz, Gaz vous parlent
https://fr.med-auto.com/evaluations/nos-constructeurs-sont-au-top-classement-des-camions.html
https://www.transportinfo.fr/record-gros-camion-du-monde-bielorusse/
Kamaz c’est même associée au groupe Daimler.
La seule production de Kamaz ramenée à la population de la Biélorussie correspond à celle de l’Allemand Mercedes Daimler (2013), il faut y rajouter les marques Gaz et Maz
https://www.europe-camions.com/actu-pl/a42983/constructeurs-poids-lourds-fusions-acquisitions
Kamaz emploie plus de 30 000 personnes.
https://kamaz.ru/en/