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Ignacio Ramonet : la crise ukrainienne dévoile les menaces de l’OTAN

nom générique presse latine

le vendredi 25 février 2022

NOUVELLES

Une intervention d’IGNACIO RAMONET au Panama relayée par prensa latina l’agence cubaine, et dont nous partageons ici la totalité du propos. (note et traduction de Danielle BLEITRACH pour histoire et societe)

Panama, 24 février (Prensa Latina) Le journaliste espagnol Ignacio Ramonet a déclaré aujourd’hui que ce 24 février restera dans l’histoire en raison du conflit de guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui révèle les menaces de l’OTAN sur le continent européen.

  • 24 février 2022
  • CST21:30 (GMT) -0500

Lors d’une conférence donnée aux dirigeants de la Centrale nationale des travailleurs du Panama (CNTP) et aux dirigeants d’organisations et de partis politiques, le professeur a déclaré que c’était la première fois depuis 1945 que deux États entraient dans une guerre qui inclut un membre du Conseil de sécurité de l’ONU et puissance nucléaire comme la Russie.

Les événements les plus récents, a-t-il dit, nous obligent à réfléchir sur le monde dans lequel nous entrons, la nouvelle ère de la géopolitique, « ce n’est pas un incident ou un événement mineur, dont les conséquences déjà palpables dans les économies, restent à venir», a-t-il ajouté.

Ramonet a commenté qu’au milieu des nouvelles controversées, il vaut la peine de s’attarder sur les arguments exposés par le président russe Vladimir Poutine et que l’Occident fait silence sur ce qu’il dit, sans lui donner l’importance qu’il mérite.

La Russie est une puissance nucléaire et comme l’a annoncé le dirigeant lui-même, a-t-il rappelé, elle a des avantages technologiques momentanés dans l’armement, en allusion aux soi-disant missiles hypersoniques, tout en avertissant qu’aucun autre adversaire ne se mettrait en travers du chemin ou ne lancerait une attaque parce qu’il serait vaincu immédiatement, en allusion claire aux troupes américaines et à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Les avertissements de Moscou sur ces questions, a-t-il ajouté, ont été constants et surtout la décision souveraine de défendre ses frontières, même depuis 2013 avec une plus grande force après le coup d’État en Ukraine de la soi-disant révolution de la place Maïdan et l’installation au pouvoir de Petro Porochenko (2014-2019), un oligarque néolibéral et anti-russe qui a soutenu l’adhésion de l’ancienne république soviétique à l’OTAN.

Après la fin de la guerre froide, a expliqué Ramonet, et la disparition du Traité de Varsovie en tant que groupement pour la défense des pays ex-socialistes, l’OTAN n’a jamais été aboli, sans que nous en connaissions les causes aujourd’hui.

Au contraire, a-t-il dit, il a étendu sa présence et son armement de toutes sortes, y compris nucléaires, dans des pays proches de la Russie et d’autres du vieux continent tels que la Slovaquie, la Hongrie, la République tchèque, la Moldavie, la Lituanie, l’Estonie, l’Ukraine, ce qui a été considéré par le Kremlin comme une menace réelle pour son intégrité territoriale.

Personne ne doute que l’OTAN existe en raison de l’intérêt de Washington à maintenir le contrôle de l’Europe comme en témoigne l’administration du républicain Donald Trump (2017-2021) et maintenant celle du démocrate Joe Biden, qui poursuit cette stratégie pour sortir d’une gestion médiocre dans la gestion de l’économie et la pandémie de Covid-19 elle-même.

Poutine a raison, a déclaré l’ancien directeur du Monde diplomatique, lorsqu’il exige qu’il ne veuille pas de fusées de l’OTAN en Ukraine, ce qu’il réclame depuis des années, mais que personne ne lui prête attention, même après que Washington a déplacé l’axe de la confrontation en Asie sur des différends avec la Chine.

La meilleure guerre est celle qui se gagne sans combattre, a déclaré le sémiologue et référent de la gauche, qui a regretté que la voie des armes ait été atteinte, après des efforts infructueux de diplomatie et de dialogue pour une paix réelle et durable.

Ce conflit a déjà des conséquences sur les économies mondiales, a prévenu M. Ramonet, le prix du baril de pétrole atteignant environ 100 dollars, ainsi que le prix du gaz. Au Panama, on annonce que le baril de pétrole à partir de demain vendredi atteindra 100 dollars et également le gaz.

La situation énergétique est également alarmante, même pour l’Union européenne, dont 40 % de l’énergie provient des hydrocarbures qu’elle reçoit de la Russie.

Dans ce contexte, il a déclaré espérer que les sanctions prévues contre le Kremlin par les États-Unis ne seront pas plus qu’un effet d’annonce, car elles affecteraient ses principaux alliés, comme la France, le Royaume-Uni et surtout l’Allemagne.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que l’opération militaire spéciale dans le Donbass était une mesure forcée et que la nation eurasienne ne pouvait pas agir autrement.

Le président a souligné que les risques pour la sécurité créés dans tout le pays étaient tels qu’il était impossible de réagir par d’autres moyens.

En outre, il s’est dit surpris que les pays occidentaux n’aient pas bougé « d’un pouce » dans les négociations avec la Russie sur les garanties de sécurité.

Pour sa part, le ministère russe de la Défense a assuré que les forces armées de son pays ne lancent pas d’attaques contre les villes ukrainiennes, mais contre les infrastructures militaires, les installations de défense aérienne, les aérodromes et l’aviation avec des armes de haute précision.

jha/ga

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