YURY AFONINE reprend et développe la position du président du KPRF, Ziouganov que nous avons déjà exposé ici, l’intervention de la Russie et de l’OTSC a été une nécessité mais au départ la revendication du peuple du Kazakhstan était justifiée tant depuis la fin de l’URSS, la Russie et les autres Républiques ont été livrées à l’appétit des oligarques. La deuxième partie de la discussion porte sur la politique contre les services de santé menés par le capitalisme en Russie. On ne peut qu’être frappé par le parallélisme entre ce qui se passe dans l’ex-URSS et dans le reste du monde.Les pessimistes indécrottables diront que ça a toujours existé mais les communistes dont je fais partie leur diront qu’unpeuple qui a fait la révolution ne s’en accommode plus jamais. (note de danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
YuryAfonine, premier vice-président du Comité central du KPRF, a participé à l’émission “La vie des partis” sur la radio “Komsomolskaya Pravda”. Le programme était animé par l’observateur politique Alexander Gamov et la journaliste Elena Afoninea.
Le premier thème abordé a été les événements au Kazakhstan, leurs causes et leurs conséquences possibles, ainsi que l’attitude duKPRF face à l’introduction de troupes de l’OTSC dans ce pays.
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YouriAfonine a noté que la diffusion du programme coïncidait avec une date historique importante pour le Kazakhstan. Ce jour-là, il y a 110 ans, naissait l’un des plus grands dirigeants du Kazakhstan, DinmuhamedKunaiev, qui a été à la tête de la République socialiste soviétique du Kazakhstan de 1960 à 1986. Au cours de sa direction de la république la production industrielle a été multipliée par 5, la production agricole par 2, des succès énormesont été réalisés dans la science, l’éducation, la culture. Mais bien sûr, c’était possible parce que le Kazakhstan faisait partie de l’URSS, un puissant État socialiste. Leonid Ilitch Brejnev, qui avait également été auparavant un dirigeant du Kazakhstan soviétique, accordait une grande attention au développement de la république.
YouriAfonine a attiré l’attention des auditeurs de la radio sur la déclaration du Présidium du Comité central du Parti communiste « La voix des travailleurs du Kazakhstan doit être entendue malgré les provocateurs ». Cette déclaration a analysé en profondeur les causes des événements du Kazakhstan. Au Kazakhstan, comme dans un certain nombre d’autres anciennes républiques soviétiques, l’industrie et les gisements les plus importants sont tombés entre les mains du capital occidental, l’économie s’est réduite aux matières premières, et des contradictions aiguës se sont accumulées dans ces capitalismes périphériques reposant sur les matières premières. L’élément déclencheur des protestations kazakhes a été l’augmentation du prix du gaz. Mais les gens ont exprimaient également leur indignation face aux énormes inégalités sociales, au vol du pays par une bande d’oligarques, à l’appropriation des ressources naturelles du Kazakhstan par les capitalistes. C’était une protestation sociale. Cependant, des provocateurs et de véritables voyous s’en sont mêlés. Des saisies de bâtiments administratifs et de stocks d’armes ont été opérées. Le pays était au bord d’une guerre civile à grande échelle. C’est pourquoi le KPRF estime que le déploiement des troupes de l’OTSC au Kazakhstan était une mesure contrainte, mais nécessaire.
Le premier vice-président du comité central du KPRF a également évoqué le contexte de politique étrangère des événements au Kazakhstan. Aujourd’hui, l’Occident soutient la tension près des frontières russes en utilisant le régime ukrainien. L’impérialisme occidental a tenté d’initier les événements “orange” en Biélorussie. Il est également évident que l’Occident mise également sur l’aggravation de la situation en Asie centrale et au Kazakhstan. Ce sont des menaces évidentes pour la sécurité nationale de la Russie.
Youri Afonine a déclaré que les dirigeants du KPRF ont une bonne compréhension de la situation au Kazakhstan. Guennadi Ziouganov a rencontré Nazarbaiev plus d’une fois et connaît bien le pays. Vladimir Ivanovitch Kachine, vice-président du comité central du KPRF, a effectué son service militaire au Kazakhstan. Pour les communistes, il est clair qu’il y avait beaucoup de phénomènes négatifs, de russophobie et d’antisoviétisme dans la politique intérieure du Kazakhstan. Des pressions ont été exercées sur les syndicats de travailleurs, sur le parti communiste du Kazakhstan et même des tentatives d’interdiction. Des comptes ont été réglés avec les autorités soviétiques, des rues ont été renommées et des monuments à la gloire de Lénine ont été démolis.
Youri a donné un exemple de l’attitude inverse par rapport à l’histoire soviétique dans la même région : en décembre 2021, le président du Kirghizstan a exprimé son intention de donner à l’une des villes du Kirghizstan le nom d’IskhakRazakov, l’un des dirigeants de la période soviétique.
Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a souligné : en raison de notre interaction constante avec les partis communistes frères des États post-soviétiques dans le cadre du PCC-PCUS, nous sommes bien conscients du désir de nombreux résidents de ces États pour une nouvelle unification. Aujourd’hui, la Russie a apporté son soutien au Kazakhstan et a aidé à protéger la souveraineté de l’État, ce qui crée de nouvelles conditions pour étendre notre coopération et notre interaction.
YouriAfonine a noté qu’un certain nombre de déclarations récentes du président du Kazakhstan, M. Tokaïev, laissent espérer un tournant à gauche dans la politique du pays. M. Tokaïev a déclaré que les oligarques et les entreprises devraient systématiquement partager avec le peuple afin que les richesses naturelles de la république servent à l’ensemble de sa population. C’est une bonne leçon pour l’oligarchie russe également. Nous devons, nous aussi, prendre des mesures pour éliminer l’énorme stratification sociale et l’injustice sociale.
Le deuxième sujet de discussion a été les résultats de 2021 pour l’économie et la sphère sociale russes.
Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a déclaré que la stabilité de tous les systèmes d’État dans le monde était mise à l’épreuve par l’épidémie de coronavirus. Fin 2021, nous assistons à une mortalité et un déclin démographique record en Russie. En 11 mois, le nombre de décès a dépassé le nombre de naissances de 945 000. Si l’on additionne les résultats annuels, ce chiffre dépassera le million. Et le taux de mortalité excédentaire est lié non seulement au covid, mais aussi à d’autres maladies, que la médecine “optimisée” dans des conditions de surcharge épidémique n’a tout simplement pas le temps de traiter.
Afonine a rappelé que depuis de nombreuses années, le parti communiste est contre l'”optimisation” de la médecine. Diviser par 2,5 le nombre d’hôpitaux, diviser par plus de 2 le nombre de places dans les services de maladies infectieuses, voilà des erreurs qui ont conduit à des drames pour de nombreuses personnes dans notre pays. Il est nécessaire d’augmenter les dépenses publiques en matière de soins de santé. Malheureusement, dans le budget de l’État, ces dépenses ne correspondent pas à la situation tendue actuelle. Il est nécessaire de reconnaître l’erreur de l'”optimisation” et de commencer à reconstruire le système de santé.
Les autorités, quant à elles, s’appuient sur les interdictions et la coercition. Le KPRF s’est prononcé contre le système de code QR. Certaines des initiatives restrictives ont déjà été arrêtées. Le projet de loi sur les codes QR pour l’accès aux transports publics a été retiré. Ce projet de loi, s’il était adopté, porterait non seulement gravement atteinte aux droits de nos citoyens, mais causerait également de grands dommages à l’économie en réduisant de manière drastique le volume des transports.
YouriAfoninea souligné: Le KPRF ne s’est jamais opposé à la vaccination des citoyens. Le système de vaccination a été établi dans notre pays à l’époque soviétique comme l’outil le plus important dans la lutte contre les maladies infectieuses. Mais les interdictions, les codes QR, la coercition – c’est la pire chose que l’on puisse faire maintenant dans ce sens. Nous insistons sur ce point. Nous avons le soutien de la population.
Les animateurs de l’émission ont soulevé une question : quels sont les pays qui réussissent le mieux à surmonter la crise actuelle, tant économique que sanitaire ? La Russie ? L’Ouest ? D’autres pays ?
YouriAfonine a déclaré que le coronavirus n’était que le déclencheur de la nouvelle crise économique. De telles crises du système capitaliste se répètent régulièrement depuis plus de deux cents ans. Les causes de ces crises sont clairement décrites par la théorie marxiste. Si l’on regarde qui traverse la crise actuelle avec le plus de succès, la réponse est évidente : ce sont les pays à économie socialiste. Quelle est la dynamique de l’économie russe ? En 2020, nous avons une baisse de 3% du PIB, à la fin de 2021, nous prévoyons une croissance d’environ 4,5%, ce qui signifie qu’en deux ans, nous avons une croissance de seulement 1,5%. Les principaux pays d’Europe occidentale, sur la base des résultats de ces deux années, sont dans le rouge : l’économie chute de 2 à 4%. Les États-Unis ont connu une croissance de 2 % au cours de ces deux années. Mais dans le même temps, la Chine socialiste affiche une croissance de 10,5%, le Vietnam socialiste de 7%. Et le nombre de décès dus au coronavirus par habitant dans les pays socialistes est plusieurs fois inférieur à celui des principaux pays capitalistes. C’est le cas de la Chine, du Vietnam et même de Cuba, même si ce dernier est bien sûr plus vulnérable à l’épidémie en raison du grand nombre de touristes étrangers. Dans le monde moderne, les pays socialistes sont les moteurs du développement, a conclu YouriViatcheslavovitch.
Le premier vice-président du comité central du KPRF a souligné les principaux problèmes de l’économie russe à l’heure actuelle. Tout d’abord, c’est la hausse rapide des prix, notamment des denrées alimentaires. Officiellement, ils parlent d’un peu plus de 8% d’inflation pour 2021. Mais quels sont les biens qui n’ont augmenté que de 8 % ? Nous ne manquerons pas de poser la question aux messieurs de Rosstat et du ministère des affaires économiques. En réalité, le prix du chou a doublé, celui des pommes de terre a été multiplié par un et demi et celui du poulet a augmenté de près de 30 %. Les prix de tous les autres grands groupes de biens et de services, du loyer à l’essence, ont également connu une hausse considérable.
Nous pensons avoir une inflation à deux chiffres en 2021, a déclaré YouriAfonine. C’est un gros problème, tant pour les citoyens les plus pauvres que pour l’économie. C’est pourquoi le KPRF a soumis à la Douma d’État la loi sur la régulation par l’État des prix des biens essentiels.
YouriAfonine a également noté que les autorités poursuivent la politique de Koudrine-Silouanov consistant à mettre presque tout l’argent disponible du pays dans des “tirelires”. Le Fonds national d’aide sociale est passé de 8 à 14 milliards au cours des deux dernières années. Ces fonds ne servent pas à faire fonctionner l’économie. Si l’argent, qui est le nerf de l’économie, ne circule pas dans les vaisseaux, aucun organisme ne peut vivre.
YouriAfonine a attiré l’attention sur la récente initiative importante de Mikhail Shchapov, membre de la faction KPRF de la Douma d’État, visant à introduire une taxe sur les super revenus des riches avec un taux maximum de 50%.
“Mais est-ce une bonne chose, en période de crise, d’augmenter les impôts, quels qu’ils soient ? Et cela ne va-t-il pas entraver la reprise économique ?” – a demandé Alexander Gamov.
En réponse, le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a parlé de la politique fiscale mise en œuvre aux États-Unis lorsqu’ils ont dû sortir de la Grande Dépression. La principale solution consistait à augmenter les impôts sur les riches et les bénéfices des grandes entreprises. Ce processus a été lancé par le président Hoover et poursuivi par Roosevelt dans son célèbre New Deal. Lorsque la crise a commencé, le taux d’imposition des plus riches était de 25 %. Ce chiffre, soit dit en passant, est encore nettement supérieur à celui de la Russie. Mais Hoover a porté le taux à 63 %, et Roosevelt l’a ensuite porté à 77 %. L’imposition des bénéfices des sociétés a également été augmentée. Et l’Amérique s’est progressivement sortie de sa crise la plus profonde. Pourquoi ? Les hausses d’impôts n’ont pas touché une grande partie de la population, mais elles ont procuré à l’État une énorme somme d’argent, qu’il a utilisée pour ses programmes de développement économique. Des millions de nouveaux emplois ont été créés. L’économie a commencé à se redresser malgré les hausses d’impôts, car ces dernières étaient bien ciblées.
YouriAfonine a noté que Mikhail Shchapov a exprimé non pas sa position personnelle, mais la position du parti. L’imposition progressive était l’une des dispositions les plus importantes du programme du KPRF “Dix étapes vers le pouvoir du peuple” lors des élections à la Douma d’État. C’est une solution clé pour rétablir la justice sociale. Pourquoi le salaire minimum n’est-il plus que de 13 000 à 14 000 roubles ? Les pensions rurales sont souvent encore plus faibles. C’est de l’argent avec lequel il est presque impossible de survivre. Des dizaines de millions de personnes vivent dans une pauvreté abjecte, tandis que d’autres achètent des jets privés de la taille d’un bombardier stratégique, des yachts privés de la taille d’un bateau de croisière, etc. Et ne croyez pas aux contes de fées selon lesquels si un impôt progressif est introduit, tous les riches iront dans l’ombre et l’impôt ne sera pas collecté. Nous avons mis en place un système puissant d’autorités fiscales. Grâce à lui, tout dans le système des flux financiers est ouvert, transparent et clair.
L’une des questions des auditeurs concernait l’aide à apporter au Donbass, une région en proie à des difficultés et à des souffrances. Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a déclaré que les communistes aidaient le Donbass depuis le début de la guerre. En décembre 2021, le Parti communiste a envoyé son 93e convoi humanitaire au Donbass, cette fois avec des cadeaux de Nouvel An pour les enfants. Ces convois sont formés à la ferme d’État Lénine dirigée par Pavel Groudinine. Et ce noble travail se poursuit, malgré toutes les attaques de raiders contre l’entreprise de ce peuple. Dans le cadre du programme “Des enfants de Russie aux enfants de Donbass”, nous avons déjà fourni des soins de santé en Russieà plus de 10 000 enfants du Donbass.
Poursuivant le thème des entreprises populaires, YouriVyacheslavovich a déclaré : nous pensons que l’une des tâches les plus importantes des autorités russes devrait être d’utiliser l’expérience des entreprises populaires, qui sont dirigées par nos camarades Groudinine, Kazankov, Sumarokov et d’autres. Les entreprises populaires sont les fleurons du développement économique et les fleurons de la justice sociale, dont notre société a tant besoin. Par conséquent, l’orientation la plus importante de la lutte pour le KPRF est de ne pas permettre aux pillards de s’emparer de ces entreprises de quelque manière que ce soit.
En conclusion, YouriAfonine a rappelé qu’en 2022 nous célébrerons un anniversaire exceptionnel – le centenaire de l’Union soviétique. Nous devrons nous rappeler plus d’une fois le parcours de ce grand État. C’était l’apogée de notre développement. Les anciennes républiques de l’URSS vivent encore largement de l’héritage soviétique. Et la réponse à la question – comment construire notre avenir – doit aussi, dans une large mesure, être recherchée dans l’expérience historique soviétique.
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