Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Picasso à l’âge de 15 ans, un faune en embuscade…

Peut être une représentation artistique de 3 personnes et intérieur

C’est à l’âge de 15 ans que Picasso a peint ”La 1ère communion” ( Musée Picasso. Barcelone )
Ce tableau a été exécuté à l’école d’art La Lonja dans l’atelier de José Garnelo Alda, ami de son père, spécialisé dans les thèmes sacrés. Il y a bien sûr l’académisme du 19eme siècle, qui à travers ces thèmes pieux, décrit le passage de l’enfance à l’âge adulte sous la sainte garde de l’Eglise, une veine franquiste… et à ce titre on mesure bien à quel point comme son compatriote Bunuel, Picasso a combattu ce cérémonial et l’a détourné pour en faire l’instrument d’une jouissance révolutionnaire : le petit enfant de chœur qui visiblement a des pensée profanes et se livre à dieu sait quel polissement du vase en regardant la vierge conduite par son barbon de père à l’autel et on sent qu’il pense à tout sauf au salut de son âme.

L’ESPAGNE telle qu’en elle-même tente d’échapper aux obsessions obscènes des Cours, et des reconquêtes par l’expression libérée de ses jeux picaresques, de ces combats contre les moulins, de VELASQUEZ, le peintre de cour qui culmine dans les Ménines où tout est centré sur la lumière de la petite infante, en tous les cas celui qui dès son plus jeune âge dessinait à l’égal de Raphaël est déjà un petit faune en embuscade… Oserai-je dire dans ces temps de puritanisme imbécile, de bonnes mœurs qui renversent la liberté de tous à aimer en interdits et nouvelles censures que je suis heureuse que PICASSO ait libéré le désir qui l’a créé… qu’il ait comme BUNUEL et tant d’autres communistes éprouvé à la fois de la répulsion et de la fascination à l’égard de la religion. Ils sont convaincus que cette morale de la censure, de la fausse bonté et vertu hypocrite, ne peut engendrer que des monstres et je retrouve ce même cléricalisme dans le nouveau pétainisme qui nous est imposé tel un carcan du stigmate devenu norme bourgeoise. Mais dans le même temps, il y a la fascination dont l’art se nourrit, celle qui est si manifestement étrangère à tout instinct de survie, un sacrifice, une transmutation, une alchimie de cet obscur objet du désir… et alors se crée la rupture dans la perception, dans la compréhension… Le saut qualitatif dans un autre temps.

Ce que le capitalisme a été capable de réaliser aucun imaginaire d’artiste fort heureusement n’a songé à le traduire autrement qu’avec le “réalisme”, ce qui dit les relations allégoriques à la torture, à la mort, comme GUERNICA, tant le crime fasciste était une obscène régression, en revanche le “passeur” a tenté de laisser au corps humain, à ses désirs, des formes et des couleurs dans lesquels se perdre et c’est heureux… Le petit bourgeois nous met des corsets d’interdit à l’imaginaire mais s’accommode de tous les crimes réels…

En ce moment un procès en politiquement correct est ouvert contre PICASSO, alors qu’on a tenté de faire de Frida KHALO, une sainte saint sulpicienne antistalinienne… Mais arrêtez cette folie postmoderne et bigote et mettez-vous en plein les mirettes…


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