Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Plus de 100 membres démocrates du Congrès appellent Biden à rétablir l’engagement envers Cuba

Cette initiative de législateurs US démocrates devrait servir de modèle à la capacité des amis de Cuba en France dans leur exigence à lever le blocus. Il faut en effet constater, comme nous l’avons fait dans notre initiative de collecte ou entre autres des conférences et débats comme celles de Limoges initiée par Marianne, que le cas de Cuba mobilise largement au-delà des rangs des communistes même si ceux-ci avec la CGT, les associations en sont le fer de lance militant. (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoire et société)

Posté par Reynaldo | Politique

Plus de 100 membres du Congrès ont exhorté jeudi le président Joe Biden à s’éloigner de la « politique de l’échec» en prenant une série de mesures pour se réengager envers Cuba et aider à enrayer une crise humanitaire dans le pays.

« Nous croyons qu’une politique d’engagement avec Cuba sert les intérêts des États-Unis et du peuple cubain », ont écrit les législateurs dans leur lettre à Biden.

Dirigée par les représentants James P. McGovern (D-Mass), Gregory W. Meeks (DN.Y.), Barbara Lee (D-Calif.) et Bobby L. Rush (D-Ill.), la lettre a été signée par 114 membres du Congrès, dont les démocrates progressistes de New York Mondaire Jones, Jamaal Bowman et Alexandria Ocasio-Cortez. Lors de la campagne présidentielle, Biden a promis de « renverser les politiques ratées de Trump qui ont infligé du tort aux Cubains et à leurs familles ». Biden était également vice-président lorsque le président Barack Obama a annoncé une initiative visant à normaliser les relations avec Cuba en 2014.

Cependant, comme NBC News l’a récemment rapporté, « les critiques de la politique cubaine de Biden disent que l’administration a largement laissé intacte la politique de l’ancien président Donald Trump, qui comprenait un barrage de sanctions, et a été lente à mettre en œuvre des changements ».

Dans une démonstration totale de lâcheté politique et de soumission aux Cubains de Miami qui n’ont pas voté et ne voteront jamais pour lui, Biden a même intensifié les sanctions sur l’île.

Cette politique a déjà suscité une lettre cette année de 80 démocrates de la Chambre exhortant également Biden à inverser une politique d’hostilité envers l’île, y compris la fin du blocus économique.

Dans leur nouvelle lettre, les législateurs ont appelé le président à prendre des « mesures humanitaires immédiates », y compris la levée des restrictions sur l’expédition de fournitures médicales et celles sur les « transactions bancaires et financières liées à l’aide humanitaire » et à suspendre la vérification de l’utilisation finale.

« Alors que l’embargo permet l’envoi d’aide humanitaire, dans la pratique, les exigences en matière de licences, la vérification de l’utilisation finale, les restrictions sur le secteur bancaire et la crainte de violer sans le savoir la loi américaine compliquent sérieusement l’envoi d’aide humanitaire à Cuba, d’autres pays ainsi que des États-Unis », ont-ils écrit.

Un autre changement nécessaire est d’annuler la réinclusion de Cuba par l’administration Trump en tant qu’État parrain du terrorisme, ainsi que la suppression des restrictions sur les envois de fonds, une bouée de sauvetage pour les besoins essentiels, ont déclaré les législateurs.

« Malgré les craintes que le gouvernement cubain ne tire des revenus des envois de fonds, le gouvernement tire moins de revenus des envois de fonds que par le passé en raison des changements initiés en juillet 2020 », indiquent les lettres. En outre, « une grande partie des revenus du gouvernement provenant des envois de fonds est canalisée vers l’importation de nourriture, de carburant et de biens essentiels pour les Cubains qui n’ont pas de famille à l’étranger, dont beaucoup appartiennent à des communautés marginalisées ».

Les restrictions de voyage de l’ère Trump doivent également être levées, ont écrit les législateurs. Ces restrictions menacent « le dialogue et les échanges mutuellement bénéfiques entre les peuples américain et cubain », tandis que l’autorisation des voyages « augmenterait le flux de fournitures humanitaires nécessaires vers l’île et la quantité et la distribution d’argent et de biens envoyés directement entre les mains des Cubains ».

« La protection des droits de l’homme à Cuba, y compris le droit de manifester, est mieux servie par un engagement de principe », dit la lettre, « plutôt que par un isolement unilatéral, qui s’est avéré être une politique ratée ».

Interrogé à ce sujet, le Dr Manuel Tejeda, président de NEMO (NoBloqueoCuba.com) a déclaré à un média local que :

Soit Biden agit bientôt, soit il couvrira sa présidence d’une tache indélébile de déshonneur. Il n’obtiendra pas non plus le soutien des « contras » cubains de Floride, et encore moins il parviendra à changer le système cubain, car il ne peut pas aller à l’encontre de la volonté souveraine de 80% d’un peuple digne et courageux. Il pensait qu’il marquerait un point en faisant tomber le gouvernement de La Havane avec des sanctions intensifiées au milieu d’une pandémie féroce et en soutenant les garrots revendiqués par la presse de droite. Au contraire, Cuba a dépassé son pire moment et continue d’avancer victorieusement. »

Angelica Salazar du groupe anti-blocus ACERE, l’Alliance pour l’engagement et le respect de Cuba, a salué la lettre.

« La politique cubaine de l’administration Obama était extrêmement populaire, non seulement parmi les Américains en général, mais aussi au sein de la communauté cubano-américaine », a-t-il déclaré.

Salazar a qualifié la lettre d’« événement majeur au Capitole » et a exprimé l’espoir qu’elle « incitera le président Biden à tenir sa promesse de campagne de normaliser les relations avec Cuba ».

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1 Commentaire

  • DOMART Jean-Marc
    DOMART Jean-Marc

    Il est quand même incroyable que l’embargo envers Cuba soit devenu obligatoire sous peine d’amendes faramineuses, alors qu’il est criminalisé quand il s’agit d’Israël qui viole au quotidienles droits humains des Palestiniens. De même que les médias aux ordres hurlent quand en Europe de l’Est un président reste plus de 20 ans au pouvoir alors que nos gouvernants ne cessent de soutenir des Mobutu, des Bongo, des Paul Bihya, des Sassou N’Guesso et autres Présidents à vie en Afrique. Les donneurs de telles leçons croient sûrement que le rapport de forces est suffisamment en leur faveur pour se permettre de donner des ordres au monde. Surtout quand on vend des armes à des régimes dictatoriaux comme en Arabie Saoudite, Egypte, etc, sans se soucier de l’usage qui en est fait…
    Charité bien ordonnée commence par soi-même, dit-on …

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