Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Jean Claude DELAUNAY suite au débat sur MARXISME et PARTI

Jean-Claude s’inscrit dans la discussion, il le fait en prolongement de son texte, qui manifeste une volonté de vulgarisation, de formation des militants qui a été le grand souci non seulement de Gastaud, de Lucien Sève mais des intellectuels toujours d’actualité comme le grand Politzer. La question de l’individu et de la société n’a jamais été étrangère au marxisme même si l’apport de Lucien Sève est important et pour qui connait Marx elle est aussi posée chez lui et Engels (1) mais la grande différence c’est que la bourgeoisie obligée de retourner à la société reste idéaliste et ne mesure pas comme le fait Do Kamo que l’individuation part toujours de la société et de sa base matérielle, et qu’elle n’est jamais selon le modèle de la Révolution bourgeoise un contrat entre individus libres mais bien le produit d’une société déterminée. Cette idée du “contrat” est en fait comme il le montre dans le CAPITAL dans le livre I et les premières sections, avant la plus value, une des formes de la fétichisation de la marchandise.
Cette vision de l’individu comme atome de la société et dont la vision du monde émanerait est ce que Marx désigne comme les “robinsonnades” et il dit que Robinson Crusoé dans son île n’est pas seul, mais il porte toute la société de son temps (l’Angleterre du XVIIIe siècle) il a une arme et une caisse d’outils et quand il rencontre Vendredi il ne fait pas d’erreur sur sa peau noire, je suis le maître et tu es le serviteur.
La société préexiste à l’individu, et le colonialisme, l’impérialisme ainsi que l’a défini après Lénine, Jean-Claude, ont créé d’autres sociétés, Marx parle de percer les poches d’autarcie et il y voit malgré l’horreur un aspect révolutionnaire, comme il voit dans l’horreur de l’enfant et des femmes en usine une émancipation, et il dit : “la première révolution qu’ait connu l’Inde est l’arrivée des anglais. Il voit en partant des rapports sociaux d’autres formes d’individuation et c’est irréversible.
Mais il ne s’agit pas nécessairement d’une individuation comparable à celle de l’Europe ou plutôt des peuples indo-européens. C’est ce que MARX note à propos de la Chine, il ne sera point besoin de passer par Hegel et de le “renverser” même si selon lui le point qu’il doit atteindre reste “liberté égalité fraternité”… Il a conscience d’autres sociétés avec leur chemin vers l’individuation et pas l’individualisme.
Il faudrait décidément que je tente de poursuivre des réflexions dans cette voie où je pense que Sève n’a pas “déconné” mais qu’il est resté enfermé peut-être dans des concepts occidentaux comme ceux du personnalisme ou de la phénoménologie existentialiste, parce que les temps étaient ceux de l’eurocommunisme et qu’il n’a pas voulu prendre peut-être le risque d’une rupture avec le parti qui s’était enfoncé dans cette voie de garage. C’est en méditant sur les parcours des intellectuels contemporains que j’ai voulu pour mon usage propre rester fidèle à ce parti parce qu’on ne transforme pas le monde tout seul et la conscience suit, mais parce qu’il faut aussi ne pas en faire un confort et je crois qu’ici nous pensons tous un peu pareil… (note de Danielle Bleitrach)

(1) je signale le texte que j’ai écrit récemment sur le sujet et qui a été publié dans ce blog ainsi que dans la revue du minirex à CUBA : Le rôle de l’individu dans l’histoire. | Histoire et société (histoireetsociete.com)

Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’CCCP’

S’il est une chose que j’apprécie entre toutes dans ce blog, c’est le sérieux de celles et de ceux qui interviennent en même temps que la modestie du propos, tout cela tempéré, ou enrobé d’un certain humour, qui, moi, me plaît bien et certainement plaît à d’autres.
 
Je vais, et cela vraiment sans prétention, dire quelques mots à propos de mon texte sur les rapports entre marxisme et parti. Quand on a une vie intellectuelle un peu exigeante, et si l’on n’est pas un sot, que l’on soit membre ou non du PCF, on est forcé d’avoir un rapport respectueux au marxisme. Théoriquement, si l’on est communiste, c’est même une obligation, je veux dire une condition nécessaire, une relation quasiment organique. Moi, ça fait un moment que je fréquente Marx, et en le découvrant, j’ai eu le sentiment, très vigoureux, d’une libération. J’ai le souvenir d’avoir acheté à peu près tous les ouvrages de Marx et d’Engels dans la librairie de la rue Racine, que régentait alors une dame d’une certaine corpulence. Cela ne me rajeunit pas. Cette librairie est devenue un restau. Autrefois, on y vendait les lettres des fusillés. Aujourd’hui, je ne sais pas, du canard aux cèpes peut-être.
 
Quoiqu’il en soit, quand j’ai envoyé ce petit texte à Danielle, je pensais surtout à ce que l’observation nous permet d’appréhender : le dérapage complet et incontrôlé, quand on est un parti communiste et que l’on abandonne le marxisme, ou le léninisme, qui en est le prolongement théorique, et sans doute les élaborations d’autres grands bonhommes comme Mao Zedong, par exemple. Et donc, dans cette période merdique que nous traversons, je me disais, réflexion banale : il faut absolument que le parti réinscrive la référence au marxisme dans ses statuts, ce qui veut dire éduquer les communistes eux-mêmes, en priorité, à la connaissance du marxisme. Je n’ai pas le pouvoir de faire qu’il en soit ainsi mais j’ai le pouvoir de dire ce que je pense à ce propos.
 
1) C’est là que je voudrais introduire mon premier commentaire. Certes, il y a les textes de Marx, d’Engels, de Lénine et d’autres. Mais il est bon aussi d’avoir des livres d’accompagnement. J’ai tout de suite pensé à Sève. A mon avis, à partir d’un certain moment, ce camarade a déconné, je ne sais pas comment ça s’est fait, mais il a déconné avec « son réformisme révolutionnaire ». Mais avant, il a produit des ouvrages pas mal du tout, importants mêmes, au plan du marxisme. Je crois que Georges Gastaud, dans l’hommage qu’il a rendu à Sève, a fait cette remarque. A mon avis, il a eu raison. Et puisque je parle de Gastaud, qui est un philosophe professionnel lui aussi et qui a publié de nombreux ouvrages, je pense que nous communistes du PCF, nous devrions certainement les fréquenter de manière plus assidue. Il n’y a pas que Sève dans la vie. Sans oublier que, vraisemblablement, d’autres philosophes professionnels, marxistes, auteurs, mériteraient aussi d’êtres connus de tous.
 
2) Mon deuxième commentaire porte sur la compréhension des différences entre les sociétés. A notre époque, les hommes vivant en société sont en mesure de comprendre qu’ils disposent d’un instrument, le marxisme, qui est la science de leur société et de sa transformation (la philosophie jusqu’à ce jour n’a fait qu’interpréter le monde, il convient de le transformer).
 
Mais puisque le marxisme est la science de leur société, alors, il leur permet de comprendre pourquoi le marxisme est apparu à un certain moment de l’histoire de leur sociétés et des sociétés du même genre. Je trouve intéressant que Marx ait mis en branle une pensée qui permet de comprendre pourquoi elle existe. Enfin, puisque le marxisme permet de comprendre « notre » société, il permet de comprendre les autres sociétés et leurs différences. Le marxisme est donc bien la science sociale de notre temps puisqu’il permet à la fois de comprendre notre société, l’ensemble des sociétés et finalement notre société dans cet ensemble. Bien entendu, non seulement de comprendre, mais d’agir. Cela dans un contexte scientifique permettant à son tour de comprendre, de transformer mais aussi de respecter ce que nous sommes accoutumés d’appeler la nature.
 
3) Mon troisième commentaire concerne la Chine et la France. L’observation que je peux faire de ce pays, la Chine, et de ses institutions est que le marxisme aussi bien que le parti communiste fonctionnent autrement que ce à quoi nous sommes habitués en France. J’ai essayé de donner dans mon texte ultra court l’esquisse d’une esquisse des raisons de ces différences. Comme l’a suggéré Danielle, on pense au mir russe. Ici, en Chine, le secrétaire général du parti est doté d’un pouvoir considérable, que l’histoire lui confère en partie. Mais s’il n’exerce pas ce pouvoir, le parti ne marche pas, et le marxisme, pas davantage.
 
Je ne suis pas en mesure de dire comment le fonctionnement du socialisme en Chine porte sur ses épaules le double héritage de l’histoire et du niveau de développement de ce pays. Mais je commence à mieux comprendre la façon dont la France fonctionne en observant la Chine. Nous sommes en sens contraire les uns des autres. En France, l’individualisme a une longue histoire et nous avons progressivement découvert la société. La bourgeoisie au pouvoir fait tout ce qu’elle peut pour empêcher que cette découverte progressive ne la mette en cause. En Chine, le socialisme a, si je puis dire, une longue histoire. Mais c’est maintenant seulement qu’il s’accomplit pour le bien-être matériel et intellectuel, présent et à venir, du peuple. L’individu sortira un jour de cette matrice. C’est à la différence de ces réalités profondes que nous devons réfléchir en pensant au rôle dirigeant du parti communiste, ou de toute force organisée qui en tient lieu, en accord avec l’ensemble des médiations sociales.  

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8 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    L’individu occidental, me semble-t-il, est une fiction, sauf pour les dirigeants.
    Le travail et les travailleurs sont de plus en plus concentrés dans les lieux de production que ce soit dans des institutions formelles, une même entreprise, une série de sous-traitants avec un seul client, ou bien encore les nouvelles formes avec les économies de plate-forme numérique.
    Et au sommet de la pyramide une poignée de banque qui décide du sort de nations et de peuples.

    L’individu est nié dans ses conditions de vie matérielles, ses désirs individuels les plus basiques, comme se nourrir, se loger ou se soigner lui sont niés par le pouvoir.
    Pour le service de quelques individus qui peuvent exercer un peu plus de libertés, les masses sont contraintes aux limites de l’existence, au privations aux frustration.
    Un décalage entre rêve et réalité, entre le mythe et les rapports de production capitalistes, qui produit des désordres psychologiques individuels et collectifs, de la prise d’alcool, de drogues illégales ou vendues en pharmacie au suicide collectif dans le vote irrationnel ou encore dans l’admiration de gourous.

    L’individu s’exprime mieux quand le collectif, la société le protège.
    La sécurité sociale en est un exemple en octroyant au plus grand nombre une assurance permettant à chacun d’assurer son intégrité physique.
    Le statut de la fonction publique qui permet d’éviter la cooptation où l’embauche en fonction des humeurs du recruteur.
    Le logement social qui permet l’accès à des quartiers d’où les ménages modestes seraient exclus. Logement social vendu ou détruit dans des villes gérées aussi bien par la droite que par le PS, plus de 1200 familles sont concernées dans ma ville.
    Les programmes de réhabilitation sous prétexte de mixité sociale diminuent au contraire le nombre de familles modestes dans les villes.

    Comment l’individu peut il s’épanouir dans une société marchande ? Où les cours de musique, le sport, le théâtre, l’accès à la culture sont payants et les revenus ne sont pas garantis.

    Les pauvres vieux, morts du COVID en 2020 dans les EHPAD n’étaient pas des individus, mais des lignes dans un bilan comptable, le même bilan comptable qui prive de médecins des millions de personnes en France.

    Moralement l’individu en France n’a pas beaucoup de valeur quand il se noie en Méditerranée, ou que l’on nie sont droit à vivre en famille quand il obtient une régularisation.

    Que vaut l’individu quand on bombarde aveuglement depuis des dizaines d’années les populations civiles, au nom des droits de l’homme, au nom de la liberté y compris à coup de bombes atomiques.

    Les sociétés socialistes ont montré à quel point elles prennent soin des individus par le collectif et la justice, par le pouvoir démocratique du peuple par le peuple.
    Ces vieillards chinois sauvés par la mobilisation exceptionnelle du collectif chinois.

    Prenez n’importe quel domaine, besoins primaires, éducation, culture.
    Les pays socialistes ont toujours fait progresser chaque individu au mieux de ses capacités.

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  • Xuan

    Bonjours à toutes et à tous,

    L’individualisme français a aussi son histoire, l’histoire ancienne de petits propriétaires, paysans devenus maintenant salariés, mais aussi de rentiers, grapillant les miettes saupoudrées par le colonialisme et l’impérialisme de notre pays.

    Mais rien ne dit que ces “sinécures” soient éternelles et que l’esprit du moi par-dessus tout soit coulé dans le bronze de l’esprit français.

    On en voit une expression morbide dans les manifestations antivax, parfois violentes, parfois de nature et d’inspiration fasciste. Quelles seront les conséquences de la pandémie sur cet esprit ? L’histoire montre que les épidémies anciennes ont profondément transformé les mentalités.

    Quelles seront les conséquences de l’effondrement de l’hégémonisme US, et de notre propre impérialisme, sur la conception bourgeoise de la démocratie et des droits humains ? Un jeune couple peut-il encore rêver d’une petite maison quand la voiture bas de gamme a vu son prix doubler en douze ans ?

    Pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire, et pour notre époque un parti des temps d’orage. Les communistes devraient chasser trois revenants.

    1 – Le fantôme du parti gazeux

    D’abord l’ectoplasme de la social-démocratie réformiste qui veut accrocher le PCF aux basques de la « gauche », effacer tout ce qui peut l’en distinguer y compris le nom, les symboles et tout son passé, bref le liquider.

    Après avoir renoncé à se représenter devant le peuple, il est difficile de revenir par le soupirail.

    Aussi est-ce sa forme radicale qui lui sert de rabatteur, en faisant miroiter une 6e république de la bourgeoisie avec les couleurs, l’odeur, les phrases de la révolution mais sans révolution.

    Marie George Buffet en est un exemple saillant et incorrigible dans le PCF. A peine a-t-elle assuré se retirer du débat sur les présidentielles qu’elle récuse un objectif partisan, façon aimable de reprocher à son parti d’exister, puis ressert le vieux potage de la-division-qui-fait-le-jeu-de-la-droite, assorti des malheurs qui menacent le peuple privé de Mélenchon.

    La notion de parti gazeux porte ce projet d’un suicide joyeux, de l’absence de centralisme (comme de démocratie aussi), bateau ivre voué à s’échouer au premier marécage, « autogestion » sans tête, qui n’ira pas au-delà d’un « communisme déjà là ».

    Pour lier à la deuxième idée de Jean Claude, dans l’article précédent, la révolution nécessite l’action et même la direction d’un parti communiste, fondée sur le centralisme-démocratique.

    2 – Le fantôme de Khrouchtchev

    La chimère du passage pacifique au socialisme n’a rien à voir avec l’utilisation de toutes les formes de combat, c’est la religion de l’action légale et le fanatisme des élections, coulée dans les règles des institutions parce qu’elles seront maintenues. Elle gomme la violence de la classe bourgeoise, comme une époque révolue. C’est elle qui a livré Allende et les communistes indonésiens à leurs bourreaux. Macron a absout les policiers qui éborgnent les gilets jaunes ; peut-on imaginer des Zemmour et des Bolloré tenir leurs chiens en laisse ?

    C’est l’électoralisme qui a entraîné le soutien à un vieux cagoulard pour ne pas faire le jeu etc., et le délestage de tous les principes fondamentaux des communistes, comme si des strapontins méritaient ces abandons.

    Staline écrivait :

    « le passage du capitalisme au socialisme et l’affranchissement de la classe ouvrière du joug capitaliste peuvent être réalisés, non par des changements lents, non par des réformes, mais uniquement par un changement qualitatif du régime capitaliste, par la révolution. » [Matérialisme historique et matérialisme dialectique]

    Il faudrait remonter jusqu’au croisement où fut choisie l’impasse. Bien sûr les livres marxistes. Mais l’histoire du Parti Communiste n’est-elle pas à la fois le livre et l’action ?

    3 – Le fantôme de Piatakov

    Troisièmement le zombie de la ligne néo-trotskiste, préservée par Pierre Laurent notamment dans la commission internationale, continue à verser son venin. La déclaration du PCF à la rencontre internationale des partis communistes et ouvriers de décembre 2021 dénonce violemment la menace de l’OTAN, mais elle est absolument muette sur la Chine Populaire. C’est un pays qui n’existe pas semble-t-il, à moins qu’il ne se cache derrière la formule consacrée « Les contradictions inter-impérialistes s’aggravent. » De quelles contradictions s’agit-il, et quels impérialismes se trouvent en face de la guerre froide de Biden ?

    Ce genre de trotskisme qui met le socialisme et l’hégémonisme dans le même sac n’ose plus s’afficher ouvertement. Il faudrait bien lui ôter ses oripeaux « internationalistes », sans attendre que la guerre ne s’en charge. Donc là aussi comprendre le socialisme à la chinoise et ce qui le distinguera du notre.

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    • Danielle Bleitrach

      oui l’individualisme français aune histoire,Marx à propos de lapaysannerie française parle du “sac de pomme de terre” , mais c’est plus l’isolement autarcique qui empêche la formation d’une classe pour soi. l’individualismefrançais est plus dufait de la bourgeoisie des villes et des campagnes … Qui elle forme une classe… D’où làencore l’importance d’un parti pour unir la faucille et le marteau en tant que producteurs.
      A propos d’une autre question, oui Pierre Laurent est trotskiste, mais tous les trotskistes ne sont pas nécessairement pareils. je l’ai vu à Cuba et en Amérique latine, ce qui les distingue les uns des autres c’est que les uns sont anti-impérialistes et les autres des flics ou mieux des Bernie Sanders. L’ennui avec Pierre LAURENT c’est qu’il n’appartient pas à la première catégorie. Quant à Marie GeorgesBuffet, elle est un tantinet jene trouve pas le mot pour dire ses insuffisances manifestes. Comment agit-on avec les trotskistes ça dépend de la catégorie, anti-impérialiste ou non. Mais savez vous comment Staline a gagné sur Trotski ? Pas parce qu’il était plus brillant, mais parce qu’il a su représenter l’unité du parti. Donc incontestablement dans ce domaine Roussel a avancé mais qu’en fait-il de cette avancée ? en fait, il sait rassembler mais pourquoi faire ? Parce que l’unité du parti a un sens quand on a affaire aux bolcheviques et un parti qui se renforce chez les prolétaires mais là il doit être reconstruit. Là aussi il a avancé et a posé la question de l’organisation en particulier dans les entreprises et tout cela malgré le handicap des élection, l’obsession de conserver un groupe communiste. Donc à la foisil a avancé mais peut-être pas assez en tenant compte de ceux qu’ils devaient gagner pour le rendre révolutionnaire. Nous somme a mi chemin, mais la question la plus importante est celle du but. Sans ce but les luttes, les élections n’ont pas d’issue et ce but c’est le socialisme.

      Là où je suis pleinement d’accord avec vous c’est que faute d’un tel but il n’arrive ^pas à isoler ceux qui veulent liquider le parti. il s’assure de leur accord en leur lâchant du lest?enleur laissant des points d’appui au-de là de leur influence réelle dans le parti et plus encore hors parti. Alors que leur ralliement n’est que tactique et renforce la désorganisation, l’inertie. Et tout cela parce que le but stratégique réel n’existe pas ou n’est pas travaillé par le parti et le texte sur l’internationale que vous citez témoigne de cette situation. Le travail effectué par la nouvelle direction a produit ses effets et le ton a changé par rapport aux âneries dont étaient encore capable la responsable du PCF lors de la rencontre en Turquie et le refus de signer pour le VENEZUELA … Le ton d’une rare stupidité…

      le mépris pour les expériences socialistes et pour la Chine que l’on trouve d’ailleurs dans le KKE est un vrai problème parce que nous n’avons pas la force du KKE et on ne peut pas se contenter de refuser de voir certains capitalistes chinois acheter le port du Pirée… Les grecs peuvent considérer le KKE comme un parti de gouvernement, depuis trente ans et peut-être plus, le PCF a habitué le parti à être seulement une force d’appoint respectable d’une social démocratie qui n’existe même plus sous sa forme PS… Alors que refuser de défendre la Chine , Cuba c’est ne plus avoir de perspective. C’est une démarche trotskiste a tous les sens du terme, les bons comme les pourris à savoir on explique que tous les socialisme sont des dictatures mais qu’avec eux ce seradifférent, cela donne 2% d’idéalistes bobos convaincus… Et moins on le fitplus ça devient difficile et ilne reste plus à l’homme habile qu’est Roussel à refuser l’affrontement, à dégager en touche.

      Mais tout cela étant dit? il est clair que premirement je ne vois pas pour le moment d’issues autre et certainement pas les groupscules qui non seulement sont une poignée et ont parfois des apports importants, il est dommage qu’ils ne tirent pas tous dans le même sens et préférent de fait appuyer MELENCHON. Ils le critiquent mais comme je critique la direction du PCF, en le soutenant de fait. Franchement entre melenchon et la direction du PCF sous le secrétariat de Roussel il n’y a pas photo.

      Le parti ou ce qu’il en reste mais qui n’est pas négligeable, un potentiel de 10.000 militants prets à travailler à une perspective révolutionnaire, et il faut lui donner de la force. Chacun doit agir en ce sens et j’espère que c’est ce que nous faisons à notre manière ici, y compris dans cet échange sans complaisance.

      Le paradoxe que moi j’ai été obligée de quitter le parti communiste mais la plupart de ces raisons ne s’appliquent pas à la grande majorité qui sontbien accueillis et qui trouve leur place. Les expériences donnent des résultats mais il faut tout reconstruire en particulier la formation des adhérents, oui je suis pour cette forme de liberté par la formation, l’initiative qui a nom le centralisme démocratique et je puis témoigner que son abandon n’a aucun cas abouti à une forme renouvelée de démocratie mais la censure, la diffamation, les luttes de tendance et d’individus s’y sont développés comme dans les partis ordinaires.

      ici j’ai tenté avec d’autres de créer cet espace de respect mutuel et d’écoute que j’ai connu dans le PCF, le PCF tel qu’il est devenu du moins pour moi a été un mauvais lieu , un coupe gorge (ce qu’ARAGON me disait et que je cite dans mes mémoires) mais c’est ça une contrerévolution… demain nous publions un texte important que nous a donné Andrei et que Marianne a traduit du russe.

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      • SMILEY
        SMILEY

        Il y a suffisamment de preuves de la nocivité du trotskysme dans le mouvement ouvrier pour ne pas en  rajouter . En ce sens Danièlle a raison . Une des accusations les plus graves portée contre eux par Glover Furr, Getty ,et les auteurs du Vol de Piatakov est celle de trahison, et d abandon de territoires, promis à l ennemi contre un coup de main ou sa neutralité afin de reprendre le pouvoir.
        Molotov dans ses entretiens avec Tchouev dit à ce sujet qu’ il n y croit pas. Par ailleurs Molotov assume totalement la répression de 1937, les procès et il signait en second après Staline les listes de condamnés. On peut difficilement l’accuser d’ ignorance.
        Voila ce qu il dit : « je pense qu il y a là beaucoup d artificiel et d’ exagéré. Je ne suppose pas que Rykov ait accepté , que Boukharine ait accepté, et même que Trotsky ait accepté de livrer l’ Extrême Orient et l Ukraine voire même  le Caucase, je l’exclus totalement., mais des propos ont été tenus à ce sujet , et les enquêteurs ont simplifié « 
        04-12-1973
        Conversation avec Molotov page 305   Albin Michel

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    • Danielle Bleitrach

      sur la dernière intervention àla télévision de Roussel, je suis assez d’accord avecl’opinion de LAURENT BRUN… par parenthèse voilàun syndicaliste qui, selon le mot de krasucki marche sur ses deux jamabes( le syndicat et le parti) ça aussi ça change , voilà ce qu’il dit etque je trouve assez juste

      : Position toute personnelle.
      J’ai trouvé très bonne l’intervention de Fabien Roussel ce soir sur France 2 malgré les pièges immondes des journalistes (la dictature communiste chinoise, remarquez on a pas eu droit au traditionnel documentaire sur Staline, c’est finalement peut être un progrès ! Et c’est marrant parce que le documentaire de France 2 est quand même obligé de montrer que la pauvreté et la pollution ont été massivement réduites en Chine… les grévistes cheminots preneurs d’otages pour priver les français de vacances… et ils arrivent même à le questionner sur Zemour en mettant sa photo pendant 5 minutes à l’image !!! Je n’ai pas pour habitude de critiquer les autres salariés, mais la, les journalistes ont fait fort !).
      Fabien ne se fait pas piéger. Il dit qu’il a discuté de sujets de désaccord avec les dirigeants chinois mais qu’il ne sera pas hypocrite s’il est Président. Il retourne la responsabilité de la grève sur la Direction SNCF. Et il ne répond pas sur les parrainages de Zemour mais reviens sur sa proposition d’interdiction de candidature des condamnés pour motif de haine.
      Fabien arrive à dérouler ses propositions, notamment la sécurité d’emploi et de formation, en faisant le parallèle avec la sécurité sociale. Il insiste sur les préoccupations sociales, notamment le niveau des salaires. Pas le temps de tout développer malheureusement, pas le temps de répondre à toutes les conneries des journalistes, et pas le temps de tout aborder. Mais fier de mon secrétaire général qui s’en est bien sorti !

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  • Renaud Bernard
    Renaud Bernard

    Il y a un fétichisme de la marchandise. Y a-t-il un fétichisme de la personne ? Pour le piquant du débat, il faut prendre soin de laisser cette question ouverte. C’est encore une personne qui peut y répondre, par oui ou par non. Son choix ne sera pas anodin : la personne, fétichisée ou non, est au centre des régimes parlementaires, autrement dit bourgeois, peu ou prou réactionnaires. Mais ils existent : on ne peut pas ne pas s’intéresser à leur logique de fonctionnement. Le suspens dans lequel ces régimes laissent la question du fétichisme leur donne une base pour asseoir leur légitimité, en attendant une réponse définitive. On y parle plus de personne que d’individu, le processus pouvant leur être attaché étant alors la personnalisation plutôt que l’individuation.

    Si oui, la personne est une illusion, un fétiche au pied duquel se prosternent les nigauds et les imposteurs. Seule compte la classe, ensemble de personnes qu’elle réunit par des critères objectifs, l’exploitation capitaliste étant un des principaux. C’est au nom de la classe la plus nombreuse, la plus souffrante de cette exploitation et la plus contributive au bien-être social, la classe ouvrière, que le pouvoir doit s’exercer. Le parti communiste la représente, il est porteur de la science qui a mis en évidence le mécanisme du fétichisme. Le parti communiste est une personne morale, il peut donc assumer la charge de gouverner l’Etat, lui aussi une personne, la plus puissante de toutes. Les deux, le parti et l’Etat, se confondent par le lien organique qui les réunit. Il est indissoluble. On a alors le régime socialiste.

    Si non, la personne n’est pas un fétiche, elle n’a rien d’illusoire, elle est sujet de droit. Elle a capacité de penser par elle-même à quelque classe qu’elle appartienne. Son opinion prévaut en toutes circonstances. Les partis représentent non des classes mais des opinions, le pouvoir est détenu par celui qui a pu réunir une majorité d’élus autour de lui à l’assemblée nationale et il occupe l’essentiel des postes exécutifs. Tous les partis sont des personnes morales, chacun d’entre eux peut être au pouvoir pendant un temps donné. Le lien entre l’Etat et lui n’est pas indissoluble : à l’échéance du terme, il est dissous et il y a une nouvelle mandature. On a alors le régime parlementaire.

    Il appartient à chacun de discerner les vices et les vertus respectives de ces régimes, ou de décider que l’un est tout vice et l’autre tout vertu. Délibérément je laisse la question du fétichisme ouverte, sans en penser moins. Ce serait se faire l’avocat du diable que de plaider à toute force pour le régime qui, mis à la place centrale du débat, dans le box des accusés en quelque sorte, focalise les critiques. Mais l’accusé est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable. Plaçons-nous, à la seule fin de permettre un débat serein, au moment où cette déclaration de culpabilité n’est pas encore advenue. Supposons que nous en soyons là, même si c’est peu plausible. Aucun parti ne détenant l’exclusivité d’occuper cette place centrale, il n’y a pas d’avocat du diable, il n’y a que des libres débatteurs. 

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  • Jean-Claude Delaunay
    Jean-Claude Delaunay

    Bonjour Danielle, je suis a Shanghai et je participe au FORUM qui a été pour moi l’occasion de réfléchir aux 2 petits textes que je t’ai envoyés sur le marxisme. Je viens de lire la discussion qui s’est instaurée, grâce à ton impulsion et vraiment, je pense que ce blog contribue à diffuser, si peu que ce soit c’est quand même l’infini par rapport à 0, une culture des idées qui nous tiennent tous à coeur. Ce que les nouvelles technologies ont permis d’inventer, c’est ‘l’article multipolaire”. Un article devient, par le biais des interventions, un système d’articles, une sorte de comète brillante.

    On trouve aussi dans la présente discussion, la double caractéristique de la campagne actuelle de Roussel, à savoir, d’une part, ce que dit Laurent Brun, fier de son secrétaire général, mais aussi d’autre part, ce que tu dis, à savoir que le chemin suivi par Roussel lui interdit de surmonter et dépasser la contradiction vivante qu’est aujourd’hui le pcf.

    Pour surmonter cette contradiction, Roussel (le parti) aurait besoin d’un soutien, d’un apport externe, lequel permettrait à la contradiction interne d’avancer plus vite. Mais comme Roussel est lui même marqué, porte en lui la trace de ce qui a produit cette contradiction interne, il n’est pas en mesure de la voir d’assez haut pour la dépasser. Sa compréhension de ce qu’est la Chine par exemple, est limitée, bornée. Moi, je voterai pour lui malgré cela. D’autres ne voteront pas pour lui à cause de cela. Et le plus bête de tout est que, à mon avis, cela ne nuirait aucunement à la défense prioritaire des intérêts des plus démunis, des plus vulnérables. Mais Roussel ne veut rien entendre et seul un congrès des communistes pourra le faire avancer et faire avancer le parti.

    En réalité, il y a des camarades qui opposent la pratique et la théorie. Ils ne voient pas que, inconsciemment sans doute, Roussel pense que la Chine (et les prolos concernés le pensent aussi) est responsable des délocalisations. Et que là, précisément, il y aurait une lutte d’idées à mener pour un réel succès de la pratque. En réalité, ce qui est responsable de ces délocalisations, c’est l’impérialisme dans son stade actuel de mondialisation capitaliste, c’est le capitalisme monopliste financier mondialisé. Ce ne sont pas les Chinois qui font les règles du jeu. Il y aurait beaucoup à dire (et il y aura beaucoup à dire) sur cette idée que pour que ça aille mieux en France, il suffirait de relocaliser les industries disparues.

    Il faut assurer la sécurité alimentaire. Il faut relocaliser ce qui est stratégique, développer tout ce qui peut et doit être développé, pas seulement au plan de l’industrie et des transports, mais au plan de l’Etat, des formations scientifiques, sanitaires, d’éducation, de défense, de sécurité, des services publics en général. Il faut, bien entendu, soumettre le grand capital et le démettre. C’est dans ce contexte que l’on peut penser à relocaliser. Mais se donner le mot d’ordre de relocaliser comme mot d’ordre “général” je trouve ça “bébête”, 1000 excuses. Et si en plus, on “se paye la Chine”, c’est tout simplement stupide.

    Un mot pour terminer sur les trotskistes. C’est un conglomérat. Moi, quand j’étais prof à Marne la Vallée, il y avait une personne et une seule sur laquelle je pouvais compter, c’était Stéphanie Treillet, trotskiste. Dans mon papier sur l’Impérialisme, je cite et j’utilise Michel Husson, et je ne vois pas pourquoi je ne le ferai pas. Tous “les trotsks” ne finissent pas dans les escarcelles de la grande bourgeoisie ou dans l’association des amis de Marie Georges Buffet. Bref, je partage ton avis, modéré, justement modéré, sur ce point.

    Shanghai est devenue une sorte de monstre. C’est en même temps une belle ville, pleine d’avenir et pleine de passé. Ce fut une ville de luttes ouvrières considérables. C’est là que le PCC est né, et dans la concession française, svp. Raffarin aurait pu fêter l”événement. Hi hi hi.

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    • Renaud Bernard
      Renaud Bernard

      On ne pourra pas ‘soumettre le grand capital et le démettre’ sans changer de régime politique. C’est la question qu’il ne faut pas avoir peur de poser, même si les Français en majorité ne sont pas prêts pour une telle option. Pourtant elle est nécessaire si l’on veut construire le socialisme et non simplement le représenter, ce que se contente de faire le PCF actuellement

      Je ne sache pas que cette idée de rupture avec le régime actuel de la France figure au programme de Fabien Roussel, qui est du type social-démocrate et non de type marxiste-léniniste. C’est un pis-aller, certes, et en cela sa candidature a le mérite d’exister, mais elle est essentiellement de témoignage, et encore, édulcoré. Est-ce là une logique digne d’un révolutionnaire ?

      La Chine doit sa réussite moins à ses entrepreneurs, ses milliardaires, surveillés ou non, qu’à son régime. Nul besoin d’être agrégé de droit constitutionnel pour voir qu’il est radicalement différent de celui de la France. Cette radicalité est absente justement des projets du PCF depuis des décennies. Il y a perdu ce qui faisait sa substance, définie et acquise par son choix fondateur du Congrès de Tours, dont il semble loin maintenant. C’était bien la peine de l’avoir fait pour renoncer un siècle après aux fondamentaux du marxisme-léninisme. Il retrouverait cette substance, et son identité, en y revenant, ainsi que sa force révolutionnaire, plutôt que de tout miser sur la préservation des avantages dont bénéficient ses élus. 

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