Pour dire ce que je pense de ce référendum en Nouvelle Calédonie- le plus grand mal vous vous en doutez- je vais vous parler des kanaques, tels que je les ai rencontrés dans ma jeunesse. Non, je ne suis jamais allée en Kanakie, mais un des premiers écrits anthropologiques que j’ai lu dans mes études de sociologie fut : Do Kamo, la personne et les mythes dans le monde mélanésien de Maurice LEENHARDT. Bien sur plus tard j’ai découvert les écrits de Louise MICHEL de l’île sur laquelle avec d’autres communards elle fut déportée et je vous en recommande aussi la lecture.
Le référendum en quelques chiffres qui circulent et disent tout sur le mépris colonialiste qui perdure :
Sur 185.000 inscrits, seuls 80.000 électeurs environ ont mis un bulletin dans les 307 bureaux de vote.
Le président Macron considère comme une victoire de la France que 96,5 % aient voté oui et 3,5 % non sur les 43,88 % qui se sont déplacés pour voter. Alors que 56,12 % des électeurs inscrits ont respecté l’appel des indépendantistes (FLNKS et autres) à ne pas participer à ce scrutin référendaire. La raison invoquée par les indépendantistes est que la tradition locale exige le respect d’une période de deuil à la mémoire des victimes kanaks du covid qui représentent 80% des morts.
Voici ce qui m’a été enseigné sur cette situation historique qui mêle une “tradition” (je préfère le terme de coutumes) et un positionnement tactique qui déshonore la France. Il y a un tout petit président qui revendique son poids international fondé sur le mépris des êtres humains, une espèce de modernité qui en fait n’est qu’un symptôme de crise qui s’opposerait à des vestiges, des traditions de sociétés en voie de disparition… Et si notre interprétation était fausse, si les temps exigeaient globalement une autre attitude et si les KANAKS ne nous l’envoyaient pas dire…
Peut-être puis-je vous parler de la méthode de connaissance respectueuse et d’échange dont j’avais fait un métier autant qu’une attitude politique…
D’abord qu’il fallait voir, parler avec les humains où qu’ils soient, partager le sel et le pain et ne pas pratiquer l’analyse en chambre à partir de quelques visions ressassées sur nos mythes qui ne sont le plus souvent pas des mythologies mais de pures mystifications avec des intérêts de classe à la clé… Ensuite savoir que quand on croit avoir compris dans un temps comme le nôtre il est probable que tout a changé et que c’est le plus passionnant…
Le kanaque, avant de subir l’invasion étrangère était un Kamo, un “vivant”, mais il était indifférencié des autres formes vivantes du monde, ce mythe fondateur d’un temps de symbiose avec la nature décrit-il bien les sociétés “primitives” ou s’agit-il là encore de notre propre interprétation mythique des origines, l’influence de Rousseau? Nous ne contredirons pas là-dessus la vision de Maurice Leenhardt en nous contentant de noter que ce qu’il dit être un mythe originel est aussi organisation sociale, une discipline préexistant aux individus et qui tend à se reproduire à l’identique en conformité avec l’environnement.
Et puis il y aurait eu le choc brutal, abominable, celui de marins, d’équipages de rustres avides, puis sont déversés des bagnards et les gendarmes qui les gardent qui s’approprient tout comme si cela leur appartenait et ceux que l’on voit rarement au point que les dénoncer peut virer au complotisme, l’impérialisme stade suprême du capitalisme, le partage du monde entre des monopoles, et leurs guerres qui balayent tout, la violence qui part de là et détruit toutes les croyances, tout le sacré et le fait au nom de valeurs sans le moindre rapport avec l’expérience de ce que porte cet impérialisme. Il n’en demeure pas moins que si nos cultures occidentales impérialistes étaient impitoyables, ceux qui les véhiculaient sous le colonialisme en représentaient le plus souvent le pire. Ces gens-là plein de morgue et de mépris ont humilié ceux qu’ils abordaient, exploitaient, ils les maltraitaient, les violaient, tuaient et lui faisaient perdre la foi dans la vision du monde pré-totémique qui était le leur. Tout ce qui soutenait l’individu dans un groupe et dans l’ensemble du vivant s’effondrait.
C’est peut-être un effet boomerang si l’effondrement aujourd’hui de notre impérialisme européen, avec ses “coutumes” électorales, prend le double visage archaïque du colonialisme, les absurdités de Zemmour et un referendum dans le monde mélanésien, referendum déserté parce que c’est le temps du sud, de l’anti-impérialisme et de la décomposition impérialiste d’un monde multipolaire qui refuse l’humiliation passée …
Ce que disait le livre de Maurice Leenhardt sur Do Kamo était que ce qui est en train de mourir est aussi en train de renaître, le monde maltraité a muté et nous force à muter avec lui… Voilà une leçon tout à fait actuelle. Derrière la critique de plus en plus majoritaire du “néo-libéralisme” d’un mode privatiseur du capitalisme revient en force la matrice impérialiste…
Et le Kanaque face à l’horreur coloniale devient un Do Kamo ou un vivant authentique, un vivant différencié des autres comme de la nature. Il lui faut renaître de sa désagrégation, il doit se reconstruire ou s’abandonner à la destruction intérieure comme extérieure, comment utiliser la souffrance comme un chemin de liberté ?
Maurice Leenhardt est parti en Nouvelle Calédonie comme missionnaire protestant et il est devenu anthropologue. Maurice Leenhardt a une tradition de camisards cévenole et les sympathies qui vont avec, il a soutenu en 1902 une thèse de baccalauréat sur Le mouvement éthiopien au sud de l’Afrique de 1896 à 1899. Selon lui, il s’agissait d’un mouvement de revendication sociale issu des réactions légitimes des Africains contre les discriminations raciales. Quand il arrive en Nouvelle-Calédonie, il est accueilli par ces mots du maire de Nouméa : « Que venez-vous faire ici ? Dans dix ans il n’y aura plus de Kanaks ». S’attachant à lutter contre ce génocide lent, il combat l’alcoolisme qui ravage le peuple kanak. Il traduit le Nouveau Testament en langue houaïlou avec l’aide de ses premiers étudiants. Surtout, du point de vue scientifique, il obtient que ses élèves canaques écrivent, en langue de la vallée de Houaïlou, ou même en langue paci plus au nord, soit des mythes soit une description des institutions traditionnelles, textes qu’il publie sous leurs noms. Le principal et le plus prolifique de ces auteurs, le pasteur Bwesou Eurijisi ou Boesou Eripisi (1866-1947), un des premiers pasteurs protestants indigènes consacrés à Do Neva, laisse des dizaines de cahiers bien informés. Son nom est cité parmi les quinze auteurs des Documents, tout comme celui d’Eleisha Nabayes, de Yené Bwêêrhexau (René Boréréou), et Joané Nigoth.
Maurice Leenhardt rentre en métropole en 1927. Il enseigne à la section de l’École pratique des hautes études (Sciences religieuses), où il succède à Marcel Mauss en 1940, et fonde la Société des océanistes (au Musée de l’Homme) en 1945, et qu’il préside de 1945 à 1952. Il y connaît aussi Claude Lévi-Strauss. Un de ses premiers étudiants est Michel Leiris. Il est l’homme des fidélités qui s’accumulent mais se transforment, il conserve sa foi, protestante, l’idée même des “missionnaires” mais ce sera avec une tension perpétuelle. Il revient en Nouvelle-Calédonie, en 1938-1939, avec son épouse, comme responsable d’un projet de recherche ethnographique et linguistique de l’Institut d’Ethnologie (EPHE), dans le cadre d’une mission du tout nouveau CNRS. Il s’y trouve confronté à Pwagatch, devin traditionnel païen (jau), représentatif d’un ancien clan Diyô Janu (de Waèn), exilé au Vanuatu puis rapatrié à Bondé (côté Ohot), devenu d’une incontestable autorité spirituelle, formulant une réponse de la tradition au nouvel état des choses dans le milieu kanak et la colonie, et donc considéré comme un dangereux agitateur (néopaganisme, messianisme, sédition). Leur rencontre mène à une conversion de Pwagatch au protestantisme, fin janvier 1939. La conversion n’entraîne pas durablement les conséquences que peut attendre Pwagatch : prestige, protection, sympathie, issue de secours. Pwagatch est rapidement exilé aux Nouvelles-Hébrides (Vanuatu).
Mes enseignants en sociologie qui avaient connu Maurice Leenhardt à l’Ecole pratique des hautes études prétendaient qu’il parlait de moins en moins français, sa langue désormais c’était le kanake, il était converti…
Relisez cette biographie, elle vous dira ce qu’il apportait à des jeunes gens comme nous, des sociologues en herbe désireux de rencontrer la planète… Face à Durkheim, la bonne conscience de la IIIe République, et ses faits sociaux comme des choses, au positivisme académique, il nous invitait à une vision plus sensible et plus conciliable selon moi avec le marxisme qui à la fois dénonce l’idéalisme, mais le renverse sans ignorer l’importance de la conscience et des formes matérielles sur lesquelles elle se construit, puisque ce sont les êtres humains en collectif qui font l’histoire. Maurice Leenhardt revendiquait d’aller sur le terrain d’y entamer un dialogue, d’accepter d’être enseigné. Quelque chose que j’ai toujours ressenti dans la rencontre avec d’autres cultures, comment chaque individu porte la personnalité de base de sa société et de son histoire. Il faut entamer un dialogue, être curieux de l’histoire, des manières de penser, d’agir, les nuances dans les manière de décrire les choses, les êtres, mais aussi et surtout le faire, l’action dans laquelle se livre cette personnalité de base de chaque société nous permet de pénétrer l’ordre social, les croyances, son cosmos à travers lesquels ceux que nous rencontrons prennent conscience de la nécessité de leur intervention.
C’est dans des livres comme Do Kamo que j’ai appris à vivre, au point lorsque j’étais en vacances partout même en France, je commençais une étude de terrain, si je n’agissais pas ainsi, je m’ennuyais, je me sentais étrangère et au vu des haines que j’inspire je le suis probablement. Il me fallait passer de l’extérieur vers l’intérieur. Je garde un souvenir magique de ce livre qui en plus ne l’oublions pas intervenait pour moi en pleine guerre d’Algérie, dans cette confrontation, guerre, torture, que je haïssais exercée contre un peuple dont je voulais connaître quelque chose qui ressemble à l’âme. Peut-être que pour moi, comme pour Bourdieu qui à la même époque faisait son apprentissage de terrain en Kabylie, je découvrais que cela apprenait le respect du terrain parce qu’un rien vous mettait en danger… Il y a un moment où les armes sont la seule manière d’obtenir le respect… Alleg subissait la question… et le fellagha la corvée de bois…
Grâce à Maurice Leenhardt – et d’autres – qui accordait une grande importance aux langages, à la description, à la manière de nommer pour savoir comment chaque individu était à lui seul une cosmologie et que celle-ci était susceptible de s’ouvrir à des approximations pour entrevoir l’autre, qu’il était question de nous, d’eux et de nous. Il me disait ce qu’était l’être humain, son exigence de participation communielle avec la société humaine, le grand médiateur de toute la création, des aires voisines aux plus lointaines et ça c’est l’espace devenu temps. J’ai appris grâce à cette lecture et d’autres que non seulement l’espace et le temps sont indifférenciés mais que l’Etre s’accomplit seulement dans le communiel. Le missionnaire Maurice Leenhardt y a subi un décalage en matière de devenir qui est le sens de l’humanité et celle-ci est plus forte si elle est près d’une source de vie, le totem si vous voulez.
Je comprenais, moi l’enfant gibier, dont la stigmatisation n’est jamais totalement oublié, que reste-t-il à celui qui subit l’horreur de la colonisation? Il s’effondre de l’intérieur, tout ce qui le tenait droit, l’attachait à un paysage, à des êtres humains est nié. Il peut s’en désagréger jusqu’à la mort, devenir une épave, souvenez-vous de ce qu’à dit le maire de Nouméa à Maurice LEENHARDT : “dans dix ans il n’y aura plus un canaque ici…” l’ivrognerie…” Et comment ne pas songer à ce referendum par temps d’épidémie dont la population canaque a fait les frais plus que les autres, encore aujourd’hui 80% des morts, cette procédure démocratique qui ne respecte pas leur deuil… Parce qu’il y a les présidentielles, parce que les USA craignent que les Chinois s’installent alors on impose un vote à marche forcée, que dans sa dignité le Kanake refuse collectivement, en détournant la tête devant ces brutes… Oui l’individu peut se désagréger jusqu’à la mort, mais il peut aussi mimer ceux qui l’oppriment et qui deviennent des dieux tout puissants, il doit les imiter, s’approprier ses livres sacrés, ses légendes, il peut devenir chrétien, sa foi n’est pas la même, elle refait l’unité, elle accorde des privilèges, un statut encore plus qu’une transcendance- récompense… Tout au fond de son découragement, il devient plus pieux que le colonisateurs, ses leaders sont parfois des missionnaires, mythe et raison sont indifférenciés.
C’est ce que j’entends dans la proposition de Xi Jinping voyons ce que nous pouvons faire ensemble et respectons, échangeons nos valeurs, nos cultures, nos interprétations du monde … je me dis souvent que Marx l’a perçu aussi, pour la Russie mais aussi pour la Chine, mais aussi les Etats-Unis, je relis de temps en temps sa correspondance avec Engels c’est fou comme il définit des personnalités nationales. C’est là une manière d’articuler mythe et raison qui permet de comprendre pourquoi les révolutions ont toujours une postérité et qu’aucune contre-révolution ne peut obtenir ce retour en arrière… L’Etre humain mute comme un virus…
Voilà, il y a bien des choses à dire sur ce référendum, sur le contexte de la zone Pacifique, les ambitions de Macron, mais j’avais envie de vous parler de ce qui est rarement abordé, le respect du vivant dans les rites face à la mort, à l’épidémie, des kanaques qui se replient en silence, une stupidité arrogante de plus de ceux qui nous gouvernent ? ou une avancée communielle tentée pour nous dire que l’on n’arrêtera pas le temps maintenant qu’il a été introduit partout, perçant les poches d’autarcie, il faudra bien en finir avec nos paranoïas imbéciles…
J’ai tant espéré des communistes, ils représentaient la possibilité pour mon pays d’être un peu différent, Il y avait dans le fait d’être communiste une unité construite avec le passé des communards, mais aussi mieux qu’eux celui des luttes contre le colonialisme, mon parcours professionnel, mon enfance fuyant le nazisme, la guerre d’Algérie, les conquêtes ouvrières, une manière d’être française, plus respectueuse, plus curieuse, plus conforme à la propre image de la France, ce fut le drame de la chute de l’URSS que de voir à quel point ils se désagrégeaient, ne comprenaient pas ce qui était en train de renaitre, j’ai tant espéré en vain, j’apprécie le moindre frémissement et celui de la déclaration de Roussel adressée au peuple kanak est de cet ordre- là… Mais parfois je me dis qu’il est trop tard pour sauver mon pays qui ne voit pas les enjeux d’aujourd’hui et que ce referendum qui ignore Do Kamo n’est qu’un maillon dans la guerre qui se prépare en Asie dans le pivot de la zone pacifique…
Danielle BLEITRACH
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Renaud Bernard
Le drame est que le peuple kanak ne maîtrise plus son destin et la tragédie est que ce fait est irréversible.
La solution politique mise en œuvre de par les accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998 avalise cette perte de maîtrise. Ces accords prévoient que la Nouvelle-Calédonie sera le pays des Calédoniens, tous égaux et tous éligibles à la souveraineté. Ils ne prévoient pas qu’elle devienne la Kanaky, pays des Kanak, tous égaux entre eux et seuls éligibles à la souveraineté que l’histoire leur destine, sans que puissent s’y opposer les Caldoches qui ne sont que les descendants des colonisateurs.
C’est le principe même du référendum, qui est indigne effectivement, et pire encore pervers. Ou plutôt de sa base électorale. Normalement, elle aurait dû être constituée des seuls Kanak. Il n’y a qu’un seul peuple en Nouvelle-Calédonie : le peuple kanak.
Or avec le corps électoral tel qu’il a été défini, les Kanak seront perdants quelle que soit l’issue : si les Calédoniens choisissent l’autonomie, la domination coloniale persistera. S’ils choisissent l’indépendance, les Caldoches auront les mêmes droits que les Kanak, à commencer par le droit de vote : on ne pourra pas en effet les en priver après le leur avoir reconnu pour le choix fondateur. Donc un parti caldoche pourra très bien prendre le pouvoir dans une Calédonie indépendante et imposer un régime d’apartheid, où les Blancs garderont la réalité du pouvoir comme aujourd’hui.
Danielle Bleitrach
VOUS ALLEZ CROIREque je vous en veux, alors que l’acharnement que je mets à rectifier votre manière de ne pas comprendre cequi est écrit prouve au contraire l’intérêt pédagogique que je vous porte… et l’appréciation que j’ai de votre intérêt … Mais une fois de plus je me demande comment dépasser les stéréotypes qui se dressent entre nous, ce que j’écris va une fois de plus a contrario de ce que vous dites, je plaide non pas pour la momification des peuples mais pour la compréhension de la transformation… Avant l’arrivée des colonisateurs, lekanak dit le texte était Kamo, le vivant indefferencié avec le viol subi il devient do KAMO , le vivant authentique, est-ce bien ,est-ce mal en tous les cas c’est irreversible … Il s’approprie le chrisitanisme et en fait autre chose, et je crois que cela correspond bien à l’évolution du christianisme dans le monde, les peuples qui ont la foi ne sont plus européens, le monde catholique a complètement évolué et il a bien fallu passer après VATICAN II d’un pape italien à d’abord un européen, un Polonais qui avait compris certaines choses mais était totalement réac puis à un sud américain pour résister aux évangélistes qui utilisaient cette foi… Mais je suis déjà sur unautre sujet.. Votre manière de prétendre retrouver la kanakie originelle est l’équivalent du petit bourgeois colonialiste avec mauvaise conscience etqui aboutit à bloquer lessituations, le contraire de Mandela, de FIDEL CASTRO, il faut une unité anti-impérialiste et c’est pour cela que je ne vois d’issue que dans le communisme… Mais une fois de plus vous n’avez pas lu ou alors d’une manière superficielle …
rassurez -vous je crois qu’il faut attaquer avec un marteau piqueur l ‘approche spontanée de notre société et les mythologies qu’elle véhicule, c’est d’ailleurs pour cela que notre monde est si “désorienté” parce que la réalité attaque àcoup de marteau piqueur ses certitudes et sa vision du monde…
Renaud Bernard
Je ne vais pas croire cela bien sûr. Peut-être ai-je mal lu votre article, qui embrassait le temps long de l’histoire, marqué, dans le contexte violent de la colonisation, par la rupture née de la rencontre de deux sociétés radicalement différentes.
Mon commentaire était un simple complément de votre article, loin de l’idée d’y répondre point par point. Cette démarche critique aurait dépassé mes compétences. Je raisonnais localement, à propos du processus prévu par les accords de Matignon et de Nouméa, en soulignant les aspects qui me paraissent être des défauts, étant par ailleurs conscient qu’il est totalement illusoire de vouloir retrouver la société kanak originelle. La révolution industrielle est passé en Océanie et, comme toutes les révolutions ainsi que vous l’avez souligné, elle est irréversible.
La France ne traite pas les Kanak comme la Chine les Tibétains. La France répond à leur questionnement par un référendum où toutes les cultures se retrouvent indistinctes dans l’urne. La Chine a répondu à celles qu’elle avait en face d’elle sur des terres lointaines par le socialisme, soulignant par là sa dimension universelle, applicable à tous les peuples, même ceux qui l’ignoraient jusque-là. Sa perspective conclut votre article, dans une vision d’espoir. Qu’en aurait dit Maurice Leenhardt ? On ne peut le savoir. On peut en revanche se tourner comme vous vers l’avenir, que le S du sigle FLNKS semble porter.
etoilerouge6
ayant voyagé en calédonie peu après les évènements et ayant des liens avec les caldoches là bas et se sentant calédoniens, en pensant à la fraternité des peuples ds le socialisme et compte tenu que la présence de peuples européens vietnamiens arabes chinois et kanaks est une évidence sur le caillou, sachant que des zones entières de l’île st ss la coutume kanake je ne partage pas vos conclusions. Je pense que l’ensemble de ces peuples vivent et peuvent vivre ensemble , et que la lutte pour une kanakie socialiste doit inclure ttes les origines actuellement présentes. L’indépendance de la Kanakie est impossible car ce sera l’Australie qui tirera les marrons du feu. L’autonomie c’est possible
Qu’est la domination capitaliste sur l’île? D’abord la propriété des exploitations de nickel, première richesse et gd promoteur d’emplois qualifiés
L’école , les collèges où les accords de Nouméa ont apporté une nette amélioration mise en cause par la politique européenne des gouvernements français depuis comme en FRANCE même
L’université qui oblige les kanaks mais aussi les descendants de vietnamiens arabes chinois ou français à partir ds la métropole pour ttes les études. Au moins certaines devraient exister sur place je pense particulièrement à tt ce qui dépend de la médecine santé( infirmières chirurgiens médecins)
Les métiers d ela pêche aquaculture, sciences du lagon
Ne pas imaginer que tt départ vers la FRANCE pour études est une destruction du kanak. Au contraire c’est une ouverture sur le monde réel il faut s’en persuader. Aujourd’hui d’ailleurs les kanaks parlent un français de bien meilleure qualité que les français eux memes et notamment bien mieux que les crétins qui ns servent d’élites.
Personnellement je connais des caldoches ayant remis une part de leurs terres aux kanaks.
Là aussi une part des terres peut être remise. Tous ce qui permet de faire un creuset des peuples, de modifier vers l’égalité les propriétés rurales ou de nickel de conjuguer la coutume te les lois Républicaines me semble possible. Le référendum à l’européenne de MACRON ne vaut rien parce que les bourgeoisies capitalistes st aujourd’hui totalement réactionnaires et ne reconnaissent aucun référendum contraire à leurs intérets comme on l’a vu sur la question de la constitution. Ne revons pas. Les luttes du FLNKS doivent porter sur l’éducation des kanaks et la propriétés des entreprises importantes de kanakie , nickel d’abord. La CHINE en KANAKIE est l’expression débile de la droite française raciste qui souhaite remettre l’île ss la coupe des USA et de l’Australie. Les partenaires touristiques st le JAPON, Nickel une entreprise ss domination privée à laquelle le FLNKS a répondu par la demande d’exploitation par une entreprise sud coréenne donc japonaise donc liée à l’impérialisme. Cette voie est la leur mais elle ne mène pas à la libération des classes populaires kanakes qui font le gros des contingents de chomeurs
Mon amie est infirmière depuis 30 ans là bas et avec le coronavirus elle n’a cessé de sillonner l’île faisant de son mieux. Mais l’insuffisance en moyens humains de santé existe en kanakie comme en FRANCE. Les cubains médecins sur GRANMA (journal) ont d’ailleurs expliqué leur surprise lors de leur venue en Italie: des moyens matériels de soins comme ils n’en avaient jamais vu et qu’ils ne possèdent pas pour une misère en moyens humains et stratégie humaine. De plus culturellement les peuples polynésiens ont tendance à trouver beau ce qui est gros et ds le cas du COVID c’est un danger aggravant. La calédonie a d’ailleurs mieux réagi que la FRANCE en controlant les entrées et sorties du territoire. Les consignations à résidence ont fait que de nombreux kanaks st retournés ds les tribus où les moyens de les atteindre st plus compliqués pour la vaccination. Le gouvernement capitaliste français n’a d’ailleurs remis que tardivement les vaccins en calédonie comme ces salops l’ont fait pour les départements antillais ce qui a été aggravant ce qui provient aussi du fait que tt ceci est dirigé par une Union européenne raciste impérialiste allemande encore plus réactionnaire que les capitalistes français. En calédonie autre chose se joue. Le peuple calédonien est aujourd’hui et de plus en plus une réalité mélangée et qu’il faut mélanger. Et donc une difficulté pour le FLNKS et pour les bourgeoisies capitalistes un danger qu’ils maitrisent . Jusques à quand?