Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ce sont les révélations de Wikileaks pour lesquelles les États-Unis veulent juger Assange

Des violations des droits de l’homme dans les guerres en Irak et en Afghanistan à qui est derrière la naissance de Vox, en passant par les liens de l’émérite avec les États-Unis: nous passons en revue les jalons informatifs de la plate-forme déclare ce journal espagnol. On voit qu’en ESPAGNE, grâce à ce type d’information on sait ce qui a été publié sur les liens des partis et même du Roi avec la CIA, le moins que l’on puisse dire que l’omerta française est bien plus totale et il n’y a pas le moindre travail d’investigation sur les complicités françaises, les connaitre serait pourtant bien édifiant. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

MADRID10/12/2021 15:16 MIS À JOUR: 10/12/2021 15:39 

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C’est avec une vidéo et plus de 90 000 documents militaires américains révélés en juillet 2010, que Wikileaks a été lancé. Les premières fuites ont été publiées de manière coordonnée dans plusieurs médias internationaux et ont témoigné sans la moindre complaisance de l’échec des guerres en Irak et en Afghanistan.

Le fondateur de l’organisation responsable de la fuite, Julian Assange, qui risque maintenant d’être extradé vers les États-Unis et accusé de 18 crimes liés à la loi sur l’espionnage et au piratage informatique, a fait la lumière sur cela et d’autres questions sur lesquelles certains ont cherché à poursuivre leur domination en entretenant les ténèbres sur leurs crimes. Nous passons en revue certains des jalons informatifs de Wikileaks.

Des soldats américains abattent des personnes non armées

Le 5 avril 2010, Wikileaks a divulgué la vidéo Collateral Murder. C’était le récit visuel complet de la façon dont l’équipage d’un hélicoptère de combat Apache a anéanti 12 civils irakiens dans une banlieue de Bagdad. Parmi eux se trouvait le photographe de Reuters Namir Noor-Eldeen.

Violations des droits de l’homme en Irak et en Afghanistan

En juillet 2010, plus de 90 000 documents déclassifiés sur la guerre en Afghanistan ont été publiés grâce à Wikileaks. Ils ont démontré les graves violations des droits de l’homme commises dans le cadre de l’intervention militaire dans ce pays.

Trois mois plus tard, en octobre, une fuite de 400 000 autres documents a révélé des atrocités cachées en Irak, un autre territoire dans lequel les États-Unis ont commis – et dissimulé – des crimes contre des civils, tout en accédant à des exécutions sommaires par les forces alliées irakiennes. Ils ont admis que 60 % des personnes tuées en Iraq entre 2003 et 2009 étaient des civils.

Courriels du directeur de la CIA sur la torture

Wikileaks a également publié des courriels du compte privé du directeur de la CIA, John Brennan, en 2015, révélant le vide juridique des interrogatoires de suspects de terrorisme. Plus précisément, deux d’entre eux ont fait allusion à des cas présumés de torture.

Les archives ‘Cablegate’

Les communications de l’exécutif des États-Unis avec ses délégations diplomatiques dans différentes parties du monde ont également vu le jour avec Wikileaks. Au total, 250 000 documents du département d’État ont été rendus publics.

Ainsi, on apprit que l’ambassade des États-Unis en Espagne avait fait pression sur le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero pour empêcher que le meurtre du caméraman José Couso en Irak ne soit clarifié. Et des informations ont été diffusées sur le passage des vols de la CIA à travers le territoire espagnol. À bord se trouvaient des prisonniers à destination de la prison secrète de Guantánamo.

Guantánamo et Abu Ghraib

Le 25 avril 2011 Wikileaks a diffusé des photographies et des détails inédits sur les interrogatoires dans la prison de Guantánamo. Ces informations ont révélé que 150 personnes afghanes et pakistanaises y étaient détenues sans aucun type de jugement. De surcroit le plus jeunes des prisonniers avait 14 ans et le plus âgé 89 ans. Avant, en 2007, Wikileaks avait publié un manuel de l’armée des Etats-Unis destiné aux soldats de Guantánamo.

Wikileaks a également diffusé des révélations sur la prison irakienne de Abu Ghraib, un autre lieu où se violaient les droits humains  avec une impunité absolue. Parmi les documents diffusés figuraient ce qu’on appelle “les procédures opératives habituelles” de Abu Ghraib, Bucca (un autre camp de détention en IRAK) et Guantánamo.

Espionnage de l’Agence de Sécurité nationale des USA

L’Agence de Sécurité Nationale des USA  (NSA, en anglais) en était arrivée à des écoutes  secrètes d’une rencontre entre la chancelière allemande Ángela Merkel et celui qui était alors le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon. Ces opérations d’espionnage furent connues grâce à Wikileaks.

De la même manière, le gouvernement des Etats Unis, a aussi espionné une réunion privée entre le premier ministre italien Silvio Berlusconi, le président français Nicolás Sarkozy et Merkel. De la même manière fut révélée l’écoute secrète d’une conversation entre Berlusconi et le premie rministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les courriers d’Hillary Clinton

Hillary Clinton occupait le poste de secrétaire d’ETAT sous l’administration de Barack Obama quand, en mars 2016 furent publiés plus  de 30.000 courriers électroniques reçus et envoyés personnellement  de sa propre main. Également furent publiés 27.000 communiqués du Comité Nacional Demócrata (CND) et 50.000 courriers electroniques de John Podesta, chef de la campagne présidentielle de Clinton.

Il s’agit notamment de cas de conflits et de manœuvres internes, et même d’une accusation sévère de Mme Clinton à l’encontre de l’Arabie saoudite et du Qatar, qu’elle a montrés du doigt dans un courriel envoyé à M. Podesta pour avoir apporté un soutien clandestin à l’organisation terroriste État islamique (Daesh).

Qui a financé la naissance de Vox en Espagne

Les fuites de Wikileaks ne concernent pas seulement les États-Unis et leur pouvoir exécutif. Elle concernent également les partis politiques espagnols. Plus précisément, l’organisation a divulgué les noms des grandes fortunes et des cadres supérieurs espagnols qui ont financé la naissance du parti Vox à partir du groupe ultracatholique Hazte Oír

Público a dévoilé en exclusivité pour l’Espagne 17 000 documents internes de Hazte Oír et Citizen Go avant le décollage fulgurant du parti de Santiago Abascal, y compris les listes et les contributions des « grands-grands donateurs » qui ont rendu possible le boom électoral de l’extrême droite.

Les liens du roi émérite avec les États-Unis

Publico a rapporté, entre autres, que la diplomatie américaine pariait sur Juan Carlos de Bourbón comme successeur de Franco malgré le fait que la monarchie n’avait pas de soutien populaire en Espagne. Cela a été déclaré dans un document secret du département d’État daté du 23 octobre 1975.

Grâce à différents rapports secrets révélés par Wikileaks, il fut possible de savoir que le prince de l’époque – qui avait déjà été choisi par Franco comme son successeur – agissait en tant que confident de la Maison Blanche aux dates précédant la mort du dictateur, devenant le grand pari des États-Unis pour l’Espagne post-franquiste.

Suárez et Fraga contre le PCE

Les fichiers de Wikileaks publiés en Espagne par Público ont également révélé que les États-Unis avaient effectué un suivi détaillé de l’activité du Parti communiste d’Espagne avant sa légalisation. « Nous partageons le scepticisme du gouvernement quant au fait que le PCE n’est pas digne de confiance et que sa légalisation à l’heure actuelle serait risquée », peut-on lire dans un câble diplomatique américain daté du 12 mars 1976.

Dans ce contexte, Wikileaks a repris un câble soulignant que le ministre Manuel Fraga et le président Adolfo Suárez avaient promis à l’ambassadeur américain, Well Stabler, que « les communistes ne seront pas légalisés ou autorisés à jouer un rôle dans ce processus évolutif ».

Manuels de la CIA

Les exclusivités de Público sur les papiers de Wikileaks ont également apporté d’autres histoires, telles que le guide secret utilisé par les agents de la CIA pour infiltrer l’Europe sous de fausses identités. Il y détaille comment traverser les frontières de l’Espagne, notant que c’est l’un des pays qui « peuvent exiger des données biométriques » aux citoyens américains lors de l’obtention de passeports spéciaux pour les représentants du gouvernement ou les personnes voyageant en mission officielle.

En fait, Wikileaks a également découvert que les espions américains exploitaient le manuel de contrôle des frontières de l’Union européenne (UE). De telles données sont apparues dans l’un des rapports du programme « Checkpoint » de la CIA divulgué par Wikileaks et auquel ce journal avait accès.

L’ACS, le traité secret

De même, les dossiers obtenus par cette organisation ont révélé ce que l’on appelle l’Accord sur le commerce des services (ACS), un accord d’échange de services entre 50 pays, dont l’Espagne, qui a été négocié dans le secret absolu.

Les documents de la négociation secrète de l’ACS pointaient vers l’élimination des contrôles et des obstacles pour favoriser la libéralisation mondiale des mêmes services financiers « innovants » qui ont provoqué la crise mondiale de 2007-2008, tout en cherchant à conditionner les États signataires lors de l’élaboration de réglementations ou de l’approbation de lois qui affectent les entreprises multinationales. Wikileaks a en outre révélé que le traité permettra aux sociétés financières d’exporter des données sensibles sur les consommateurs.

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1 Commentaire

  • kath
    kath

    Les EEUU Quand cela les dérange ils accusent …

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