Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Frances Haugen, une lanceuse d’alerte contre Facebook

J’ai tout compris sur facebook quand il m’a exclu pour huit jours pour pornographie à cause d’une image tiré d’un film de l’austère bela tarr alors que ce réseau “social” laissait se développer, mieux encourageait des dialogues immondes de stupidité et de vulgarité sur des sujets que l’onpouvait estimer secondaires comme le port du voile, le féminisme limité au bon usage du clitoris, le caractère prophétique du professeur raoult, le vaccin avec le passe sanitaire et l’utilisation des prénoms étrangers.Les pour-les contre s’engouffrant dans les sujets avec une égale obsessionnelle véhémence. La seule question étant de savoir si la censure était fait de hasard ou voulue, il semble bien que ce soit le cas. Non seulement pandora papers montre que le riches font secession et s’abstraient de notre monde mais il semble qu’il font tout pour que nous nous entre déchirions et nos adolescents sont une cible privilégiée, ça va sans doute avec “le jeunisme”proclamé comme le seul droit à la vie . (note de danielle bleitrach)

Par Arnaud Devillard le 05.10.2021 à 17h18 Lecture 4 min.

L’ancienne employée a révélé des documents internes accablants prouvant que Facebook sait très bien tout le mal que peut faire le réseau social. Après un témoignage sur CBS, Frances Haugen doit être entendue au Sénat américain ce mardi 5 octobre 2021.

L’ancienne employée de Facebook Frances Haugen témoigne au Sénat des Etats-Unis le 5 octobre 2021.DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Ce n’est pas le premier coup de semonce qu’entend Facebook. Mais celui-là résonne bien plus fort et bien plus près que les autres. Il y a quelques semaines, le Wall Street Journal publiait le contenu de rapports internes montrant que la société de Mark Zuckerberg savait parfaitement quels dégâts causait son réseau social ; Facebook avait refusé de divulguer ces résultats.

Dépression et désordre alimentaire

Les documents montrent notamment qu’Instagram, propriété de Facebook, avait un effet désastreux sur en matière de désordre alimentaires et de dépression chez les adolescentes. Il apparaît également que Facebook a parfaitement conscience que ses algorithmes et son mécanisme de recommandation de contenus conçus pour que les internautes restent sur le réseau social favorisent la diffusion et l’échange de contenus clivants, haineux, et extrêmes. Mais essayer d’y remédier risquerait de remettre en cause le modèle économique et les revenus de Facebook.

Issus d’une source dont le journal américain avait préservé l’anonymat, ces documents très embarrassants ont été exfiltrés par une ancienne employé de Facebook, Frances Haugen. Celle-ci a décidé de témoigner à visage découvert cette semaine dans l’émission 60 Minutes de CBS. Elle doit également être auditionnée par le Sénat américain ce mardi 5 octobre 2021.

Infraction aux règles des marchés financiers

Car cette data scientist de 37 ans, informaticienne de formation et diplômée de l’école de commerce de Harvard, n’a pas fait que sortir des rapports et des études. Elle a déposé huit plaintes au niveau fédéral, auprès de la SEC, l’agence chargée de veiller aux règles des activités financières et de la bourse. Facebook est en effet une société côtée. En ne rendant pas public ce qu’elle savait de ses propres activités, estime Frances Haugen, elle a menti à ses investisseurs, les a trompés quand ses dirigeants affirmaient que tout était sous contrôle, ce qui est une infraction.

Entrée chez Facebook en 2019 pour justement s’atteler au problème de désinformation sur le réseau social, France Haugen a démissionné en 2021 après avoir perdu toutes ses illusions. La cellule censée prévenir les risques qui pesaient sur l’élection présidentielle américaine, dont elle faisait partie, a été dissoute juste après le scrutin, les cadres de Facebook constatant qu’il n’y avait pas eu d’émeute. Or, le 6 janvier 2020, le Congrès américain essuyait une insurrection et une invasion de militants refusant l’investiture de Joe Biden comme nouveau président des Etats-Unis. Les messages et posts Facebook appelant à cet assaut circulaient sans aucune gêne. Quand Frances Haugen a fait part de ces préoccupations sur le réseau internet de son employeur, et demandé quand Facebook allait vraiment réagir, elle s’est fait renvoyer dans les cordes.

Des milliers de pages de documents internes

La lanceuse d’alerte a donc copié des milliers de pages de documents internes et les a fait fuiter. On y trouve quantité de commentaires et chiffres sans ambiguïté sur l’ampleur de ce que sait Facebook. Par exemple, malgré ses déclarations rassurantes, le réseau admet ne pas pouvoir modérer plus de 3 à 5 % des contenus haineux. Qu’il ne peut traiter que 1/6e de 1% des posts véhiculant de la violence ou des incitations à la violence. Selon Frances Haugen, les rapports internes soulèvent le fait que les discours de haine, l’exacerbation des clivages politiques et la désinformation causent des dégâts un peu partout dans le monde. Un document de 2019 signale que les parties politiques européens, ayant compris la mécanique de Facebook, privilégient à dessein les positions extrêmes dans leurs posts, pour faire réagir et susciter l’indignation. Or, c’est justement ce qui profite aux finances de Facebook.

L’ex-employée estime que les vrais problèmes remontent à mars 2018. A ce moment-là, une modification intervient sur l’algorithme qui fait apparaître automatiquement, sur les pages des membres du réseau social, des contenus des contacts, des contenus sponsorisés ou des publicités ciblées. Cette modification privilégie des types de publications sur lesquels l’internaute a l’habitude de réagi r: un like, un commentaire, une republication, une recommandation. Et ce qui suscite une réaction, ce ne sont pas les contenus mesurés, neutres, mais ceux qui excitent colère, vindicte, indignation.

Mais il y a pire encore, concernant Instagram, l’application de partage de photos acquise par Facebook en 2012. Une étude interne auprès d’adolescentes a établi que pour 32% d’entre elles, lorsqu’elles se sentaient mal dans leur corps, Instagram empirait ce sentiment. Pour 17%, les désordres alimentaires s’aggravaient et pour 13,5%, ce sont les pensées suicidaires. Fin septembre, déjà dans la tourmente, Instagram annonçait repousser le lancement d’une version destinée au moins de 13 ans. Pas sûr que cela suffise à passer entre les gouttes. Désormais, l’enjeu qui se profile, c’est tout simplement un contrôle de Facebook et des réseaux sociaux en général par les autorités. Tout ce que Mark Zuckerberg a toujours tenté d’éviter.

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