Histoire et société

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Avis du COMETS « Communication scientifique en situation de crise sanitaire : profusion, richesse et dérives »

Le COMETS, comité d’éthique du CNRS, est une instance de réflexion. Par ses avis et les actions de formation qu’il mène ou auxquelles il participe, le COMETS attire l’attention des personnels de recherche et de direction sur les dimensions éthiques et sociétales de toute recherche. Ce faisant, il vise à éclairer l’exercice de la liberté de recherche en regard des devoirs et responsabilités que ces personnels ont vis-à-vis du CNRS et plus généralement de la société. Une seule remarque, il serait temps que quelqu’un dénonce les dérives médiatiques par des scientifiques en mal de notoriété, ce qui est déjà préjudiciable en temps normal et encore plus en temps d’épidémie et quand cela sert de prétexte à la grande braderie du service public de santé. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

21 SEP, 2021 | AVIS COMETS

Le COMETS publie un nouvel Avis « Communication scientifique en situation de crise sanitaire : profusion, richesse et dérives  » (n°2021-42), approuvé le 25 juin 2021.

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RÉSUMÉ – Le COMETS traite, dans cet avis, des multiples formes prises par la communication scientifique dans le contexte de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19, due au SARS-CoV-2. Le recul de près de deux ans de crise permet de dresser un premier bilan des forces et faiblesses de cette communication. Nous examinons tout d’abord de quelle manière la crise a impacté la communication au sein de la communauté scientifique. Puis nous montrons combien la pertinence de la communication offerte au public par l’entremise de diverses sources d’informations a été déterminante dans la perception que les citoyens ont eu de la crise et dans leur adhésion au discours scientifique. Nous abordons la question de l’articulation entre la mission des experts scientifiques et les impératifs des décideurs. Enfin, nous évoquons les difficultés rencontrées par les scientifiques lorsqu’ils sont confrontés à la défiance des citoyens envers la science et à l’émergence d’un « populisme scientifique ». 

L’avis débute par un constat optimiste : les connaissances sur le SARS-CoV-2 et la COVID-19 ont très rapidement évolué grâce à une mobilisation inédite de la communauté scientifique internationale, au partage des données et à une politique éditoriale d’ouverture des publications, toutes initiatives qui sont les conséquences des récentes avancées permises par la Science Ouverte. Mais, le COMETS porte aussi un regard critique sur certaines dérives éditoriales et notamment sur les écarts à l‘intégrité scientifique, à la déontologie et à l’éthique qui ont accompagné la publication de travaux contestables portant sur des traitements de la COVID-19 par l’hydroxychloroquine. D’une manière plus générale, le COMETS déplore le comportement irresponsable de certains chercheurs qui ignorent, ou veulent ignorer, les fondements de la démarche scientifique que sont la rigueur, l’honnêteté, la fiabilité et la transparence des méthodes utilisées et l’évaluation critique des publications par les pairs. Les dérives constatées sont lourdes de conséquences par leur impact sur la santé et parce qu’elles contribuent à la défiance des citoyens vis-à-vis de la science et des scientifiques. Cette défiance est d’autant plus difficile à lever que les connaissances sur le virus et la pandémie étant en constante évolution, toute information, considérée comme vérité un jour, peut se trouver démentie le lendemain. Les diverses sources d’informations — institutionnelles, presse, médias, mais aussi réseaux sociaux — ont été des vecteurs déterminants pour éclairer les citoyens. Le COMETS tient à souligner le souci de partage des connaissances avec le public de l’ensemble de la communauté scientifique et salue le difficile et indispensable travail des journalistes. Cependant, force est de constater que les dérives ont été nombreuses : certains médias de grande écoute ont favorisé une « communication spectacle » volontiers polémique et entretenu la confusion entre vérité scientifique et opinion. Des médias ont également servi de tribune à des scientifiques pour y développer des thèses contestables. Les nouveaux médiateurs de l’information que sont internet et les réseaux sociaux ont aussi contribué à la désinformation du public et à la propagation des croyances complotistes. Le COMETS tente d’analyser les raisons qui ont conduit certains citoyens à adhérer à ces croyances complotistes et comment a pu se propager une vague de « populisme scientifique » dans laquelle l’opinion prime sur le fait scientifique.

Le COMETS s’est aussi penché sur la délicate question de l’articulation entre expertise scientifique et décision politique dans un contexte de crise et in fine sur la recevabilité du message de l’expert lorsqu’il est communiqué aux citoyens. 

En conclusion, la communication de crise a mis à jour une crise de la communication scientifique aux multiples facettes et d’une portée générale. L’un des enjeux pour la résoudre est indubitablement d’élever le niveau de culture scientifique des citoyens mais aussi des décideurs politiques, un devoir éthique auquel les chercheurs doivent contribuer.

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1 Commentaire

  • etoilerouge6
    etoilerouge6

    élever le niveau de culture scientifique? Des scientifiques qui affirment que la “vérité” n’est pas le but de la science s’exposent à ce que le mensonge le devienne. Ces scientifiques ont aussi leur part , lourde, de responsabilités, notamment par leur proximité avec le fric. Certes la science ne peut parler de vérités sans démonstration et appui sur la raison. Quant on voit la situation de l’école lycée et université publique laïque et gratuite mises en cause par les religieux de ts bords et y compris ceux de la religion de l’argent et des inégalités les scientifiques feraient bien de s’éveiller. Les programmes et objectifs du gouvernement avec plus de police et de violences d’état et moins de profs , avec les mathématiques réservées aux enfants d ela haute dt les enfants de scientifiques, , la langue française et tte sa culture en déshérence avec des scientifiques parlant exclusivement la langue de l’occupant , l’anglais tt cela ne plaide pas pour une contre offensive en faveur de la raison , chose la mieux partagée du monde selon DESCARTES. L’institu PASTEUR a sciemment effacé les communications en français démontrant , d ela part de nombreux universitaires ds le premier trimestre de 2020, que le virus ne pouvait pas être une manip de labo. Effacée et remplacée par une note jargonisante ds la langue de l’occupant en anglais. Quelle confiance ds le peuple de FRANCE.

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