“Au plus fort de la crise indienne de COVID-19, certains internautes chinois y ont vu un châtiment pour la posture agressive du gouvernement Modi envers la Chine. Dans cet essai, le blogueur chinois 红色卫士 (Défenseur rouge) insiste plutôt sur la solidarité internationaliste et une distinction entre le gouvernement Modi de droite et la classe ouvrière et les peuples de basse caste qui souffrent le plus sous son régime”. Telle est la démonstration de la lutte idéologique des communistes chinois contre les tendances du nationalisme bourgeois qui se sont développées en Chine. En effet, l’internet chinois reflète une montée de la colère nationale contre l’agressivité dont fait preuve l’occident et les alliés qu’il trouve en Asie. Le débat se développe et s’appuie sur l’orientation du gouvernement de Xi Jinping, sur le retour au marxisme mais aussi à Mao. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
26 MAIÉCRIT PAR RED DEFENDER (红色卫士)
TRANSLATED BY D. LIAO Note de la rédaction: Cet essai a été publié à l’origine dans Utopia (乌有之乡) le 5 mai 2021, quand les quotidiens indiens signalaient que les nouveaux cas de COVID-19 dépassaient les 400 000. Alors que des images déchirantes de familles à la recherche de réservoirs d’oxygène, d’hôpitaux débordants et de bûchers funéraires de fortune circulaient dans le monde entier, les responsables chinois ont proclamé leur soutien à la lutte contre la pandémie en Inde et ont promis de l’aide, expédiant finalement le plus grand envoi de concentrateurs d’oxygène à New Delhi. Pourtant, un courant sous-jacent a émergé parmi certains internautes chinois, qui ont vu dans la crise la punition de l’Inde pour la position agressive du gouvernement Modi envers la Chine, comme en témoignent les affrontements frontaliers de 2020 au Ladakh et le rôle de l’Inde dans l’alliance anti-Chine « Quad » dirigée par les États-Unis.
Dans cet essai, 红色卫士 (Défenseur rouge) prend à partie ce nationalisme étroit, appelant à la critique du régime de droite de Modi ainsi qu’à la solidarité avec la classe ouvrière indienne et les peuples de basse caste qui souffrent le plus sous leur gouvernement réactionnaire. Critiquant le chauvinisme national comme un moyen de diviser la lutte internationaliste et de détourner l’attention des contradictions internes, l’auteur insiste : il n’y a pas d’inimitié entre les gens de la classe ouvrière de chaque pays.
Il n’y a pas d’inimitié entre les gens de la classe ouvrière de chaque pays. Plutôt que d’être dupés par la bourgeoisie pour attiser les hostilités sous la bannière du « patriotisme », nous devrions plutôt nous unir pour résister mutuellement à nos oppresseurs capitalistes.
Ces derniers jours, la pandémie en Inde s’est rapidement détériorée. Sans aucun doute, ce sont les gens de la classe ouvrière indienne qui souffrent le plus.
Nous avons toujours préconisé de traiter nos voisins avec gentillesse, comme l’indiquent les mots « 世界人民大团结万岁 » (« Vive la Grande Unité des Peuples du Monde ») inscrits sur la bannière au sommet de la tour de la porte de Tiananmen.
Il est donc déconcertant que certains experts de notre pays aient profité de l’occasion pour se moquer de l’Inde afin de faire étalage de leur propre supériorité.
Par exemple, un compte Weibo a publié une photo d’un lancement de fusée en Chine juxtaposée à une photo de victimes décédées de la COVID-19 brûlées en Inde, avec la légende « La Chine allume des flammes contre l’Inde allume des flammes ». Le message est aussi clair que le jour : la Chine est forte et résiliente, tandis que l’Inde est dans l’eau chaude.
Cet article a également été approuvé par le célèbre conférencier de l’Université Fudan, Shen Yi, qui décrit l’Inde comme « sale » et « bâtarde ». Un autre article comparant « Houshenshan de Chine vs Huoshenshan de l’Inde » transmet également un message similaire (Huoshenshan est l’hôpital de capacité d’urgence rapidement construit à Wuhan au plus fort de la pandémie chinoise).
Il ne fait aucun doute que la Chine est forte, mais est-il vraiment approprié de faire une comparaison avec la catastrophe à laquelle le peuple indien est confronté? Ne serait-ce pas frotter du sel dans leurs blessures, traiter leur souffrance comme un simple spectacle pour nous ?
Nous devrions traiter les autres comme nous voulons être traités. Que penseraient les Indiens quand ils verraient leur souffrance être exploitée pour satisfaire notre propre ego ? Pour une grande nation qui se proclame « un pays d’exemplarité», ne serait-il pas hors de propos d’affirmer ainsi la force et la prospérité de la Chine ?
Si nous maintenons cette attitude, la bannière sur laquelle on peut lire « Vive la grande unité des peuples du monde » devrait-elle même continuer à être exposée ?
Même [le journaliste chinois et rédacteur en chef du Global Times] Hu Xijin a ressenti le besoin de prendre position. Bien qu’il ait exprimé son indifférence à l’égard des opinions de l’internaute moyen, il a appelé à ce que les comptes officiels maintiennent une attitude humanitaire et ne lancent pas d’insultes insipides aux autres.
Mais ni les comptes officiels ni les masses en ligne n’ont aucune justification pour en vouloir au peuple indien. Comme l’a dit M. Hu, si les représentants du gouvernement devaient réglementer leur conduite et exprimer leur sympathie, quelle raison y a-t-il pour nous, les gens ordinaires, de ne pas faire de même?
Je comprends que certains d’entre nous puissent être amers envers l’Inde à cause des hostilités frontalières qu’elle a provoquées contre nous, mais nous devons attribuer correctement le blâme. C’est le gouvernement réactionnaire qui a causé les conflits frontaliers; les gens ordinaires de l’Inde non seulement n’ont rien à voir avec eux, mais ils s’opposent activement au gouvernement réactionnaire. N’avons-nous pas vu les forces de guérilla du Parti communiste indien mener des luttes armées dans les campagnes ?
Bien sûr, le gouvernement réactionnaire de l’Inde doit être critiqué, mais nous devons faire attention à ce que nous critiquons exactement et pourquoi nous le critiquons.
Bien sûr, le gouvernement réactionnaire de l’Inde doit être critiqué, mais nous devons faire attention à ce que nous critiquons exactement et pourquoi nous le critiquons.
Le Parti communiste indien a déclaré que, avec le soutien des puissances impérialistes, le régime fasciste pro-hindou de Modi opprime brutalement la classe ouvrière indienne, réduisant les 44 lois du travail à quatre pour apaiser les intérêts du capital financier impérialiste.
Modi s’est toujours opposé aux masses laborieuses sous prétexte de « développement économique ». L’Inde avait l’habitude d’avoir des protections du travail plus équitables, mais Modi les a déchirées en lambeaux. Sans aucun doute, tout cela a été fait au service des capitalistes nationaux et étrangers.
Bien que l’Inde soit considérée comme « la plus grande nation démocratique du monde », son appareil d’État réprime les mouvements démocratiques progressistes et emprisonne ceux qui osent résister. Pour nous défendre contre l’impérialisme et le régime réactionnaire, la classe ouvrière doit commencer une révolution et mobiliser la « critique des armes ».
Cette critique et cette lutte contre le gouvernement réactionnaire de l’Inde sont pour le bien du prolétariat indien et la libération du peuple.
Mais le ton de ceux comme Shen Yi est antagoniste envers l’Inde dans son ensemble, attisant les flammes de l’animosité. Le régime de Modi attise souvent les conflits avec les pays voisins, en particulier contre la Chine, pour créer une distraction externe des conflits internes. C’est bien sûr répugnant.
Mais même si le gouvernement indien ainsi que les médias et les responsables occidentaux calomnient souvent la Chine, en tant que grande puissance socialiste, devons-nous utiliser les mêmes tactiques sournoises ?
Ce que nous devrions faire, c’est apprendre du président Mao et soutenir la résistance du peuple indien, et non pas le ridiculiser pour notre propre fierté. Ce n’est qu’alors que nous pourrons gagner le respect des autres et élargir notre front uni pour porter un coup écrasant aux puissances impérialistes réactionnaires.
Si nous ridiculisons le sort du peuple d’autres nations, cela ne ferait-il pas le jeu de forces hostiles qui attisent le nationalisme afin de détourner l’attention des contradictions nationales ?
Nous, le peuple chinois, sommes plus intelligents que cela. Nous ne devons pas tomber dans le piège tendu par les puissances étrangères. Ils veulent semer la discorde en caressant les tensions ethniques et nationales pour que le butin leur retombe.
Nous ne devons pas oublier les enseignements du président Mao pour séparer l’impérialisme des peuples vivant dans les nations impérialistes. Il a toujours respecté ce principe lorsqu’il traitait avec des nations comme les États-Unis et le Japon. C’est une méthode enracinée dans la dialectique et l’analyse de classe.
Il s’est opposé à l’impérialisme américain, mais il ne s’est jamais moqué du traitement raciste du pays contre les Afro-Américains, offrant plutôt un soutien chaleureux au mouvement des droits civiques. Il s’opposait à l’impérialisme japonais, mais était sympathique envers le peuple japonais, croyant qu’il était également victime du militarisme.
En effet, même si le conflit frontalier du régime Modi contre la Chine conduit à l’occupation réussie des territoires chinois, cela aidera-t-il les habitants des bidonvilles à se payer un logement, des soins de santé et une éducation ?
Si ces contradictions sont transférées à des pays étrangers, cela ferait-il en sorte que les castes inférieures et les brahmanes se voient sur un pied d’égalité ? Qu’est-ce que les gens ordinaires ont à gagner de la guerre, si ce n’est de servir de chair à canon ? Qui d’autre que les politiciens et les capitalistes en profite ?
Quelle inimitié y a-t-il entre la Chine et la classe ouvrière du monde entier ? L’année dernière, alors que la pandémie en Chine était à son apogée, le peuple indien a soutenu nos efforts de prévention de la pandémie et a prié pour nous.
Tout au long de l’histoire, la Chine a toujours méprisé l’acte de rembourser la gentillesse avec mépris; ceux qui contrarient et se moquent du peuple indien font honte à la nation.
L’impérialisme japonais a brûlé et pillé la Chine pendant la guerre d’agression japonaise, mais il y avait des Japonais avec une conscience qui étaient sympathiques à la Chine et s’opposaient à l’empereur. De nombreux communistes japonais ont même rejoint la 八路军 (huitième armée de route) de la Chine pour s’opposer à leur nation de naissance. Le maréchal 聂荣臻 (Nie Rongzhen) a adopté deux orphelins japonais, et cette amitié s’est poursuivie après la guerre.
Ces exemples démontrent pleinement qu’il n’y a pas d’inimitié entre les peuples opprimés de la classe ouvrière du monde, donc plutôt que d’être dupés par la bourgeoisie pour attiser les hostilités sous la bannière du « patriotisme », nous devrions plutôt nous unir pour résister mutuellement à nos oppresseurs capitalistes.
Il n’y a pas d’inimitié entre les peuples opprimés de la classe ouvrière du monde, donc plutôt que d’être dupés par la bourgeoisie pour attiser les hostilités sous la bannière du « patriotisme », nous devrions plutôt nous unir pour résister mutuellement à nos oppresseurs capitalistes.
Bien sûr, nous devrions exprimer notre amour pour notre pays, mais ce n’est pas l’amour bourgeois du pays que nous exprimons.
Le président Mao a insisté sur l’internationalisme, inscrivant la devise « Vive la grande unité des peuples du monde » sur la tour de la porte de Tiananmen. Dans toutes les parties du monde, il a soutenu la lutte populaire et s’est opposé aux États réactionnaires. C’est pourquoi il a gagné le respect des masses et est devenu un mentor pour les révolutionnaires du monde entier.
Mais maintenant, il y a ceux qui semblaient vouloir démolir l’héritage qu’il avait construit, n’est-ce pas?
Après la fondation de la Chine nouvelle, les forces impérialistes américaines ont envahi les voisins de la Chine dans une tentative de « contenir » la propagation du socialisme. Le Président Mao a apporté une immense sympathie et un soutien aux peuples de ces nations. Un tel exemple est l’envoi de renforts militaires en Corée et au Vietnam, faisant des sacrifices massifs pour soutenir leur lutte contre les États-Unis.
Le professeur Shen Yi avait déclaré que ceux qui sympathisaient avec l’Inde étaient des « guerriers de la justice sociale », qui devraient démontrer leur sympathie en aidant à brûler du bois de chauffage là-bas. Si tel est le cas, alors le président Mao serait considéré comme un dupe pour l’envoi d’aide vers les pays voisins. Quiconque était sympathique à la Corée ou au Vietnam à l’époque devrait être envoyé là-bas pour être bombardé par l’impérialisme américain tandis que le reste peut vivre sans rien faire en Chine. Il s’agit précisément d’une démonstration d’opportunisme à l’égard des questions internationales.
Les partis prolétariens et les communistes, d’autre part, sont des internationalistes catégoriques. En 1848, la première page du Manifeste communiste déclarait : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » Cela a été le principe du socialisme jusqu’à ce jour.
Au sommet de la tour de la porte de Tiananmen se trouvaient les mots « Vive la Grande Unité des Peuples du Monde ». Pendant ce temps, certains individus ont acquis un nombre important d’adeptes en prônant le nationalisme et en agitant les rivalités ethniques.
Même notre leader d’opinion Old Hu doit être extrêmement prudent lorsqu’il traite avec ces gens, et il a quand même été violemment critiqué. En tant que personne très expérimentée dans le discours public, c’est la question qui l’a submergé.
Cela ne mérite-t-il pas notre prudence?
Le président Mao nous enseigne : « Qui sont nos ennemis ? Qui sont nos amis ? C’est une question de première importance pour la révolution. » Nous devons prendre cette leçon à cœur. Red Defender (红色卫士)
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etoilerouge6
notons donc la réponse à laquelle j’a jouterais que face au national hindouiste ,qui cache derrière l’hindouisme la génuflexion vis à vis des USA, comme LE PEN ZEMMOUR cachent derrière leur hostilité aux musulmans leur allégeance totale au capitalisme USA, l’attitude des nationalistes chinois, le chauvinisme est un moyen de mettre en cause le socialisme en CHINE et les forces communistes en lutte en INDE. Ces extrémistes dt ce professeur d’université qui, s’il est sincère est un abruti et s’il est intelligent est obligatoirement un ennemi du socialisme critiquant de fait la politique du PCC et donnant du carburant aux ennemis de la CHINE et du socialisme. Ce type doit être combattu e tisolé puis arrêté. Voilà comment je pense les choses. STALINE avait raison.