Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Comment célébrait-on le 8 mars en Ouzbékistan dans les années 1920-1990

Dans mes mémoire j’ai sacrifié toute une partie de l’international que je comptais traiter ultérieurement et que je n’aborderai sans doute jamais autrement que dans quelques chapeaux d’article de ce blog. Et pourtant dans ce temps où la “putasserie”occidentale ne craint pas d’utiliser les femmes afghanes pour son indécente propagande je ne puis m’empêcher de me souvenir de la découverte que fut l’Asie centrale et de l’évolution de la condition féminine qui se confondait avec la Révolution bolchevique.

Les femmes tadjikes avec lesquelles j’ai vécu pendant 6 semaines en 1986 m’ont raconté ce qu’avait été cette longue lutte. L’une d’elle plus âgée que les autres m’a dit comment les camions des bolchéviques passaient dans les villages et proposaient aux enfants d’aller à l’école, elle avait 12 ans et elle a couru derrière le camion en criant “moi, moi” et tout le monde était indigné, mais les bolcheviques l’on emmenée malgré la colère des villageois y compris de sa propre famille. Elle ne l’a plus revue pendant des années tandis qu’elle se formait et devenait une technicienne des tissages et une communiste. Elle a épousé un autre communiste, toujours reniée par son village; mais les choses ont un peu changé quand le gouvernement de Staline a fait un barrage de la “Sauvage”, c’était le nom du fleuve et à partir de là les cultures ont été irriguées, ils ont mangé à leur faim… l’usine tissait le coton et la soie, les tapis… Mais le grand changement ça a été en 1939, quand le Tadjikistan est devenu une république indépendante avec sa langue indo-européenne écrite, ses poètes, ses artistes, ses instruments de musique et la cérémonie de reconnaissance a eu lieu à Moscou et la femme a été déléguée avec d’autres pour représenter son pays.

C’est là seulement et seulement à ce moment là qu’elle a été accueillie à nouveau dans le village de son enfance, dans sa famille, elle était assise avec un voile sur les cheveux et son oncle, le chef du village répétait ce qu’elle disait: “cette femme dit qu’elle a rencontré Staline qui a vanté le grand peuple du Tadjikistan…”et le village s’est réconcilié avec elle, les filles sont allées à l’école, les voiles sont tombés… Le changement de mœurs a été long mais les femmes en s’appuyant sur les communistes n’ont pas cédé, elles ont fait face y compris à ceux qui les tuaient à coup de pierre, elles ont arraché le dernier voile.

Pendant tout ce temps venu de l’Inde, du Pakistan, de l’Afghanistan où se produisait le même élan anticolonial, la même aspiration à la modernité, à la libération, avec des communistes fer de lance, les britanniques, mais aussi les français suivis par leur rejeton sanglant les USA n’ont cessé de déstabiliser ces zones qui allaient vers l’émancipation et la modernité; les femmes tadjikes ont été massacrées, lapidées pour oser suivre les bolchéviques avec l’aide de l’intelligence service qui armait les féodaux.

Ceci et bien d’autres histoires m’ont été racontées et j’en rapporte certaines dans ce livre collectif sous la direction de Gisèle moreau où j’explique ce qu’a été la longue marche des femmes d’Asie centrale mais aussi le calvaire des femmes de Biélorussie où à la fin de la guerre il restait sept femmes pour un homme; je crois avoir été féministe toute ma vie et je n’ai jamais négligé la bataille pour l’évolution des mentalités, l’émancipation pour chaque individu à maitriser sa propre vie, son droit à aimer comme à l’éducation, mais je sais que la guerre, le sous-développement est le pire malheur pour les femmes et pour leurs enfants. Cela est vrai pour la Syrie, pour le monde entier mais aussi pour la sécurité dans nos cités.

Non seulement aujourd’hui on utilise le retour en arrière de la contrerévolution que nos gouvernants ont porté en nous faisant accepter l’ignominie que c’était au nom de la démocratie et après la débâcle afghane, syrienne, libyenne, etc… en nous faisant pleurer sur “les réfugiés” que nous créons nous-mêmes, en feignant d’ignorer les meurtres et les viols de femmes et d’enfants qui sont perpétrés dans les camps où ils s’entassent… Mais ce qui est à mes yeux le comble de l’indécence criminelle en montant en épingle des bourgeoises qui se la jouent émancipées vêtues d’or et de soie et prétendent représenter l’excellence occidentale face à leur peuple trahi et dans lequel la majorité des femmes et des enfants ont tout perdu à cause de ces mêmes occidentaux dont aujourd’hui elles lèchent encore les pieds.

Alors aujourd’hui face à ce mensonge distillé jour après jour par tous sur l’histoire, que les photos disent ce que les mots salis ne savent même plus exprimer… L’incroyable indécence de ceux et celles qui s’arrogent un féminisme qui n’est qu’un crime de l’humanité digne de ces bourgeoises perçant les yeux des communards morts…

Фото: Национальный архив кинофотофонодокументов Узбекистана

Photo de couverture : Manifestation du 8 mars 1929, Boukhara

La lutte des femmes pour l’égalité des droits avec les hommes a commencé dans la première décennie du XXe siècle – à une époque de grands bouleversements politiques et idéologiques de la révolution bolchevique .

L’inégalité des conditions salariales avec les hommes et l’absence de suffrage ont encouragé les femmes à plaider plus activement en faveur du changement. Elles ont organisé des rassemblements et des processions, attirant l’attention du public sur les problèmes des femmes.

À la demande de Gazeta.uz, les Archives nationales des phonodocuments cinématographiques et photographiques de l’Ouzbékistan ont fourni des photographies de la célébration de la Journée internationale de la femme en Ouzbékistan de 1920-1991.

Toutes les photos sont cliquables. Cliquez sur l’image pour voir la description.Célébration du 8 mars. 1925, Kokand.Femmes et hommes sur le podium lors de la célébration du 8 mars. Tachkent, 1929.

Des femmes manifestent le jour du 8 Маrs. Таchkent, 1930 Préparation au 8 mars. Таchkent, 1937 Des élèves du quartier Octobre dansent au Théâtre Gamzatov pour le 8 Маrs. Таchkent, 1937Soirée solennelle pour le 8 Маrs. Тhéâtre Sverdlov, Таchkent, 1943 Стахановка Ташкентского текстильного комбината им. Сталина М. Луньякова. Девушка участвовала в социалистическом соревновании, посвящённом 8 Марта. Довела выработку до 250% нормы. Ташкент, 1944 год.  Бал во Дворце культуры текстильщиков в честь 8 Марта. Ташкент, 9 марта 1958 года. Пионеры Ташкента приветствуют участников торжественного собрания, посвящённого Международному женскому дню, в театре им. Навои. Ташкент, 1961 год.рекламаLors de la réunion festive consacrée à la Journée internationale de la femme, dans le Palais « Turkiston ». Tachkent, 7 mars 1996.Manifestation le 8 mars 1929 à Boukhara. En arrière-plan se trouve une banderole sur laquelle on peut lire : « Vive la Journée internationale de la femme le 8 mars ! »Toutes les photos appartiennent aux Archives nationales du film et des phonodocuments photographiques de l’Ouzbékistan.

ces photos acquises par la rédaction de « Gazeta.uz » lui appartiennent en propriété exclusive et ne peuvent donner droit à aucune commercialisation sans son accord.

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