En résumé, la culture est la première tranchée de combat et de résistance de ceux qui ont besoin et veulent une autre réalité différente de l’actuelle. Mais attention au contenu de ce terme de culture. Ce texte qui vient de Cuba est d’inspiration marxito-martiste comme souvent à Cuba où non seulement Fidel et Raoul comme leurs compagnons étaient imprégnés de Marti autant que plus tard de Marx, mais le fondateur du parti communiste cubain (l’ancien) le très romantique Mella affirmait cette double appartenance. Incontestablement cette approche martiste (de José Martí) insiste sur l’idéologique, la culture comme facteur de résistance, mais sous l’influence de Marx et d’un solide pragmatisme naturel, les Cubains sont toujours très attentifs aux conditions matérielles et aux rapports de forces politiques à la manière de Lénine cette fois, ce qui fait que cet appel à la culture est d’abord et avant tout l’élaboration d’une stratégie du pouvoir qui soit comprise et adoptée par les masses facteurs de la transformation de l’histoire. Tout à fait d’accord et je pense que sans stratégie, tout parti est condamné à l’opportunisme ou au gauchisme et à l’effacement. (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Auteur: Manuel Valdés Cruz | internacional@granma.cu
7 février 2020 22:02:17
A contrario totalement de ce que pensaient les idéologues du capitalisme, l’effondrement du camp socialiste ne signifiait pas la fin des contradictions du système. La détérioration progressive des indicateurs les plus notables tels que l’emploi, l’accès aux services médicaux, l’éducation et bien d’autres nécessaires au développement humain, a clairement indiqué que la paix du capitalisme de la fin du XXe siècle était une chimère.
Cette situation a ses modes d’expression dans les différentes régions de la planète, reflétant une crise du modèle de production néolibéral dans son essence et, par conséquent, dans son idéologie. Aujourd’hui, il est impossible de maintenir les valeurs de la démocratie représentative sans que n’apparaissent les bases mensongères sur lesquelles elle a été fondée historiquement.
La démocratie, selon la vision de l’oncle Sam (un personnage avec lequel l’impérialisme s’est identifié), est le monopole de la propriété sur le manque d’autrui, et ils comprennent les droits de l’homme comme la possibilité d’imposer l’individu sur le collectif, d’exclure ou d’exterminer toute personne qui a l’intention de changer l’ordre actuel des choses. En bref, c’est le droit que le marché a sur l’existence des hommes au détriment du rôle régulateur de l’État, quels que soient les êtres humains ou la vie naturelle, seul le profit individuel compte, c’est-à-dire l’argent.
Leurs méthodes de contrôle social – c’est le nom que les méthodes fascistes reçoivent désormais – sont si féroces et barbares lorsque ils veulent étrangler l’espérance des peuples, lorsque leur richesse et leur hégémonie sont menacées. Cuba, le Venezuela et le Nicaragua pourraient être quelques exemples qui mettent en danger la suprématie du système.
L’empire détruit tout ce qui a une valeur symbolique, qui représente de nouvelles idées. L’incendie de la wiphala, le drapeau qui reflète l’origine indigène multiculturelle de la Bolivie, n’était pas un hasard, il fait partie d’un script bien préparé, non seulement pour effacer une culture, mais comme une étape pour détruire tout ce qui conduit conceptuellement à une position de résistance
Il n’y a donc pas de différence entre ce qui s’est passé à la Bibliothèque nationale de Bagdad, les statues du Che démolies sous le gouvernement Macri ou le saccage de la maison d’Evo Morales en 2019, l’ordre est de détruire toute le capital symbolique des combattants qui s’opposent à sa machinerie d’extermination.
La situation internationale actuelle, convulsive et complexe, se débat dans l’antagonisme historique, reflétant le choc de deux conceptions qui gravitent autour de l’existence de l’homme : la contradiction entre le modèle néolibéral et les projets à caractère social plus participatifs. La crise actuelle du capitalisme, avec son modèle néolibéral, démontre son incapacité à résoudre les problèmes accumulés historiquement.
Son expression immédiate est l’exacerbation des difficultés structurelles dans plusieurs régions du monde, c’est pourquoi, par crainte du développement de réponses qui vont vers davantage de socialisme, de plus de répartition des richesses, des solutions extrêmes sont utilisées, quel qu’en soit le coût pour les grandes majorités.
L’unité doit être l’élément cardinal de tout processus de lutte contre les forces retardatrices des changements, compte tenu du fait que plusieurs éléments fondamentaux, tels que l’idéologie, doivent être liés à la discipline et à une direction, ils ne peuvent être atteints avec le Triomphe d’une révolution s’il n’y a pas de définition des tâches spécifiques à imposer comme propositions de changement. Pour cela, il est nécessaire de définir le sens logique de ce que vous voulez réaliser, et cela ne peut être possible que s’il y a une conscience claire de ce que vous voulez et un leadership moral, populaire et charismatique.
En outre, la pratique et la théorie révolutionnaires latino-américaines doivent être approfondies, avec une vaste expérience de revers et de victoires. Le moment n’est pas de maudire ou de regretter, mais de procéder à un examen des erreurs commises, en recherchant les causes possibles pour travailler à leur élimination immédiate.
Ce qui en résulte doit passer par le filtre du consensus des masses, seul moteur possible des mouvements mis en scène à travers l’histoire. Fidel, lors de la cérémonie de clôture du IV Forum de Sao Paulo, à La Havane en 1993, a souligné les aspects qui doivent être pris en compte aujourd’hui: «… Une stratégie claire et des objectifs très clairs sont importants, que voulons-nous, que proposons-nous et si nous nous sentons capables de le faire … soyez sage, soyez proactif. Être aussi intelligent que nécessaire, non seulement aussi courageux que nécessaire, non seulement aussi résolu que nécessaire, et aussi convaincu que nécessaire, mais aussi intelligent que nécessaire … ».
En résumé, la culture est la première tranchée de combat et de résistance de ceux qui ont besoin et veulent une autre réalité différente de la réalité actuelle.
En resumen, la cultura es la primera trinchera de combate y resistencia de aquellos que necesitan y quieren otra realidad diferente a la actual
Autor: Manuel Valdés Cruz | internacionales@granma.cu
7 de febrero de 2020 22:02:17
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marsal
J’aime beaucoup ce texte, très clair, très juste. Je trouve ce passage particulièrement parlant : “Le moment n’est pas de maudire ou de regretter, mais de procéder à un examen des erreurs commises, en recherchant les causes possibles pour travailler à leur élimination immédiate.Ce qui en résulte doit passer par le filtre du consensus des masses, seul moteur possible des mouvements mis en scène à travers l’histoire.”
Une des choses difficiles dans l’acquisition d’une conscience claire des processus historiques est que ceux-ci embrassent des périodes qui dépassent de loin la vie humaine. Et dialectiquement, ils procèdent par bonds. Si l’on regarde aujourd’hui l’ensemble du 20ème siècle, il y a une période d’avancées tout à fait extraordinaires, de 1917 à 1970 en gros, jusqu’à la victoire vietnamienne. Puis une phase de crise du mouvement révolutionnaire, avec le mouvements des pays européens qui s’affaiblit fortement, une URSS isolée puis en crise, un impérialisme qui passe à l’offensive sur tous les terrains.
Malgré ces reculs, les conditions dans lesquelles nous entrons dans le 21ème siècle, les acquis et l’expérience que nous avons acquise est sans commune mesure avec ce dont disposaient les générations du début du 20ème siècle.
Malheureusement, dans de très nombreux pays – et c’est notamment largement le cas en France, cette expérience n’a pas été transmise. Certains pays socialistes ont cessé de l’être et ont régressé vers le capitalisme, mais, la plupart des gens, y compris militants, ont perdu la conscience qu’il y avait encore des pays socialistes. Le travail de ce blog est formidable, et il est pour l’instant le seul possible pour reconstruire pas à pas cette compréhension d’ensemble.
C’est comme si, au tournant des années 70, le monde s’était idéologiquement séparé en plusieurs continents, les expériences des uns devenant inaccessibles aux autres. Il y a une expérience collective en Amérique Latine, on le perçoit. Ce qui se passe à Cuba, au Vénézuela, en Bolivie, au Nicaragua est en interaction permanente. Mais en Europe, la plupart des gens n’ont pas accès à cela et reste sous la domination du discours impérialiste Même chose avec la Chine, la Russie. Même chose avec l’Afrique et la faiblesse de notre compréhension de ce qui se passe au Sahel, si proche, est inquiétant. La compréhension de l’ensemble de l’évolution du monde musulman est un problème pour lequel nous n’avons pas, à mon sens, de grille de lecture satisfaisante.
Cette perte de compréhension mondiale partagée ne pouvait qu’engendre un profond repli sur soi et c’est ce que nous devons dépasser désormais.