Histoire et société

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Afghanistan. Des milliers de «contractuels » parmi les “réfugiés” à évacuer

L’impossibilité manifeste des Etats-Unis et des occidentaux à gérer la débâcle de leur retrait tient aux conditions même de leur “occupation” et à la privatisation très juteuse pour certains secteurs de décision du capital monopoliste, l’emploi osons le mot de “mercenaires”… On tente avec une rare indécence de nous masquer une fois de plus la réalité sous “l’humanitaire”, voir la cause des femmes dont ces salopards se foutent totalement autrement ils n’auraient pas attaqué le régime communiste avec leurs mercenaires “islamistes” tout aussi subventionnés que ceux que l’on doit évacuer et que l’on a du mal à distinguer. Décidément jusque dans les détails l’opération afghane s’avère une illustration de l’escroquerie que les peuples subissent depuis plus de vingt ans… (note de Danielle Bleitrach)

par Alessandro Avvisato


Texte paru ce jour 23.08.2021 dans le quotidien italien en ligne CONTROPIANO

Traduction deepl revue par Comaguer


La nouvelle est systématiquement occultée par les médias et le débat public, qui sont occupés à créer une urgence humanitaire pour brouiller les pistes sur l’échec politique des États-Unis et des alliés de l’OTAN (dont l’Italie et la France) en Afghanistan. On peut deviner, d’après la déclaration désarmante de Biden, quand il affirme qu’il ne sait pas exactement combien d’Américains sont encore dans le pays.

En Afghanistan, parmi les personnes à évacuer, même dans une certaine urgence, il y a en fait plus de 16 000 « contractuels », une définition “polie” pour désigner les mercenaires à la solde de sociétés privées qui travaillent aux côtés de l’armée américaine. Leur nombre sur le terrain a longtemps dépassé celui des troupes américaines et de l’OTAN présentes dans le pays.

Le pic a été atteint en mars 2012 avec 127 277 « contractuels ». Cet été, 16 832 « contractuels » restaient encore déployés. Parmi eux, 6 147 sont américains, 6 399 sont originaires d’autres pays et 4 286 sont afghans. Officiellement, 2 856 sont chargés de la “sécurité”, dont 1 520 sont armés.

En avril 2020, soit un peu plus d’un mois après l’accord conclu entre les États-Unis et les talibans à Doha, le nombre d’entrepreneurs privés avait déjà diminué de 39,10 %. Leur nombre en Afghanistan atteignait alors 27 641 hommes. Alors que le nombre de soldats américains réguliers était tombé à 3 500. Mais sous Trump, de nombreuses tâches opérationnelles sur le terrain avaient été confiées à des entreprises privées plutôt qu’à des soldats réguliers.

Outre les 16 832 mercenaires officiellement enregistrés, on compte également un millier de personnes engagées dans des “missions secrètes” pour le compte de la CIA et d’autres agences gouvernementales américaines. Mais le ratio était alors de presque six contractuels privés pour chaque soldat régulier.

Au cours de ces années, les contractuels ont eu pour tâche de garantir la sécurité des cibles sensibles des appareils et des armées d’occupation. Et ils ont souvent été la cible des actions militaires des talibans.

Dans de nombreux cas, ils ont pris part à des “opérations secrètes” dont il était préférable d’imputer les éventuels résultats négatifs aux contractuels, plutôt qu’aux troupes régulières des différents États impliqués dans l’occupation.

Et c’est surtout ces personnes que le “pont aérien humanitaire” tente de faire sortir d’Afghanistan. Bien sûr, les images télévisées sur les grands circuits grand public ne montrent que des femmes et des enfants, mais si les caméras étaient plus indépendantes, elles verraient aussi des personnages à l’allure beaucoup plus sombre, encore plus pressés de quitter l’Afghanistan.

Notes de COMAGUER

Le terme anglais « contractor » utilisé tel quel dans l’article de Contropiano peut être réduit à celui de « mercenaire », d’ailleurs employé comme un synonyme dans d’autres paragraphes de l’article, s’applique bien à des supplétifs directs de l’armée d’occupation tels que les décrit l’article mais leurs activités peuvent s’étendre à des tâches plus « civiles » relevant de la logistique, de l’aide humanitaire ou de la formation des « collabos ». Nous avons préféré le terme neutre de « contractuel » qui issu du vocabulaire du droit du travail permet de couvrir un large champ d’activité et une multiplicité d’employeurs qui ne saurait être réduite au seul Pentagone.

L’article de CONTROPIANO n’aborde d’ailleurs pas la question des ONG qui pour certaines d’entre elles, c’est connu, sont plutôt des OQG des organisations quasi gouvernementales.

Parmi ces contractuels le cas des interprètes est souligné par plusieurs journalistes. En effet pour l’habitant du pays occupé l’interprète « de terrain » (celui qui parle à la population et la fait parler) va souvent donner à l’envahisseur les clés d’une situation qui, autrement, lui serait totalement incompréhensible. Dans le pire des cas cela peut aller jusqu’à la délation mais même à l’âge des drones l’interprète est un complément précieux à la bonne identification des cibles.

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