Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’OTAN ou globocop nous protège… par Danielle Bleitrach

Voici un article que j’écrivais en 2009 sur le vieux blog changement de société… et qui relativise la vision d’un Obama pacifiste… Notons que c’était également le retour de Sarkozy vers l’OTAN et l’atlantisme… Accentué depuis par Macron alors même que comme je l’affirmais en conclusion : “Soyons honnête tout cela est complètement fou… Les hommes de l’avenir s’ils survivent à notre époque contempleront avec étonnement cet art de créer l’inextricable au seul profit d’une poignée de magnats avides…” Nous sommes en 2021, avec la révélation de l’épidémie dans une autre ère, celui qui montre la folie mais trouve également des “délirants” pour prétendre poursuivre sur cette lancée mortifère et ce par impossibilité d’accepter le collectif, au nom de “Viva la muerte”… Je suis un peu lasse de tout cela par moments… (note de Danielle Bleitrach)

L’OTAN ou globocop nous protège… par danielle Bleitrach | Changement de société (wordpress.com)

En 1999 alors que l’OTAN aurait pu, aurait dû mourir de sa belle mort avec la fin du pacte de Varsovie, il a été maintenu en état de survie artificielle par l’expédition de Yougoslavie. Celle-ci, orchestrée par les cymbales et les pleureuses de la défense des droits de l’homme contre le méchant dictateur menaçant la planète de son ombre maléfique – un grand classique qui a connu et connait bien des remakes- avait-elle un autre but que d’empêcher l’émancipation de l’Europe de la vassalisation de la guerre froide? Oui bien sûr il s’agissait également de satisfaire l’appétit vorace des marchands d’armes – du complexe industrialo-militaire financier sorti vainqueur de la dite guerre froide – et à qui l’entretien du monstre était devenu nécessaire à leur propre survie. Aujourd’hui Globocop – c’est ainsi que l’appelle l’hebdomadaire allemand Der Spiegel- reste la pièce centrale d’un dispositif branlant qui vise non seulement à vassaliser l’Europe, à contrôler le Moyen Orient, la Russie mais l’Eurasie à partir de l’instable Afghanistan, sa drogue, ses fondamentalistes et sa tradition de gouffre des empires. C’est peu dire que le Président Obama n’y renonce pas (1).

Globocop a un coût prohibitif. L’OTAN emploie à Bruxelles 5200 civils répartis en 320 comités se partageant un budget annuel de 2,7 milliards de dollars. A ce centre kafkaïen, il faut ajouter l’essentiel : les 60.000 hommes de troupes réparties dans le monde avec leur entretien, leur armement, leurs dégâts, sans parler des mercenaires que tout déplacement des hordes de l’occident traîne désormais dans son sillage pour protéger les officiels des zones d’insécurité que créé le dit Occident. On le voit Globocop, de plus en plus métallique, de moins en moins humain, nourrit une nuée de parasites et entretient sa propre inutile nocivité, c’est une plaie financière, une de plus ouverte sur le flanc de ses membres autant que sur celui des pays qu’il occupe. Le premier but de l’OTAN est d’entretenir ce système de profit pour les mêmes aux dépens des mêmes, son projet fondamental: protéger les pipelines énergétiques avec une méthode bien particulière, sécuriser les dits pipelines pour le plus grand profit de l’occident en créant un environnement de chaos tout autour.

Au titre des réussites temporaires de Globocop, il faut souligner l’encerclement de la Russie, la désagrégation de ses marches, jusqu’à ce que le plus fou des alliés de Globocop, Saakachvili le géorgien (2) se prenne une raclée qui a sifflé la fin de la partie. Dans la foulée l’Union Européenne attachée à la paix et à Gazprom s’est rapidement convaincue qu’elle ne voulait pas participer à la guerre USA-Russie. L’Union Européenne a conscience que plus elle avance, plus elle est aux premières loges de l’antagonisme et elle traîne les pieds y compris pour renforcer le gros des effectifs en Afghanistan.

Bref nous avons une carcasse au coût prohibitif, aux missions peu avouables.

L’OTAN face à des choix difficiles. Comme le note pour Ria Novosti Andreï Fediachine les problèmes qu’est venu régler en Europe Obama “sont la stratégie de l’OTAN en Afghanistan, l’état et les perspectives de la coopération avec la Russie, l’élaboration d’une nouvelle conception stratégique de l’Alliance. En fait, le président Barack Obama est venu en Europe pour discuter du premier de ces points. Il a besoin d’une “nouvelle contribution” de l’Europe à la lutte contre les talibans en Afghanistan. Les Américains voudraient que leurs collègues européens promettent fermement d’envoyer 4.000 hommes de plus et leur matériel en Afghanistan. Les Européens y sont opposés. Le problème est d’autant plus complexe que l’OTAN n’a pas de stratégie d’actions en Afghanistan, les Américains n’ayant toujours pas dévoilé la leur. Durant le mois de mars, les Américains et les dirigeants de l’OTAN ont essayé fébrilement de sortir de cette situation et de persuader l’Europe d’envoyer ne serait-ce qu’un petit renfort en Afghanistan, afin d’éviter de se trouver dans une impasse au sommet. Le problème des rapports entre l’OTAN et Moscou est directement lié à cette question. L’OTAN est bien consciente que, sans la Russie, sans coopération avec elle, sans ses corridors terrestres et aériens, nécessaires pour ravitailler les troupes déployés en Afghanistan, il est impossible de remporter une victoire rapide. Or, il devient de plus en plus difficile d’escompter une coopération avec la Russie (laquelle n’a du reste même pas été invitée à ce sommet). Premièrement, parce que l’OTAN n’a toujours pas abandonné ses projets d’élargissement et, en second lieu, parce que les Etats-Unis n’ont pas renoncé à déployer leur nouveau système de défense antimissile en Europe. “‘(3)

On mesure combien notre Président, notre exhibitionniste compulsif, a été bien inspiré de rejoindre le commandement de cette machine folle dont les missions sont contradictoires, les objectifs inavouables et les résultats nuls. Mais il est vrai que celui-ci et sa presse aux ordres ont l’art de transformer en victoire personnelle ce qui pourrait passer aux yeux d’autres pour des Berezinas.

L’OTAN doit être très reconnaissante au destin, qui a voulu que le sommet de l’organisation, vendredi et samedi à Strasbourg et Kehl, se tienne après la rencontre du G20 à Londres. Le sommet de Londres s’étant cassé les dents sur bien des dossiers, ce qui ne sera pas réussi lors de la grande réunion de l’Alliance ne prendra pas l’air d’une catastrophe.” note encore Andreï Fediachine dans l’article cité.

La réunion de l’OTAN qui devrait célébrer les retrouvailles de la France et du commandement grâce à notre bien aimé président a un gros problème, celui de l’élection du nouveau secrétaire qui doit se faire au consensus. Ce qui, comme le dit l’article de Ria Novosti est une question épineuse, non seulement parce Ramunssen est Danois approbateur des caricatures anti-musulmanes et que la Turquie renâcle (4) mais parce que sur le fond avec cette élection se pose la raison d’exister d’une entreprise sans but avouable et dont le bilan est désastreux. Le dernier secrétaire, en poste jusqu’en juillet 2009, un Hollandais du nom de Japp de Hoop Shiffer – qui a toujours ciré les pompes de Bush avec servilité – a déclaré au Spiegel: “La guerre ne peut pas être gagnée militairement“, il a ajouté avec ce spiritualisme ineffable qui nous a tant attaché à Bush et dont les peuples garderont à jamais la nostalgie: “La réussite est dans le fait de gagner le cœur et l’esprit du peuple“. On peut compter sur Globocop pour s’attacher le cœur et les esprits à coup de bombardements sur les populations civiles non seulement en Afghanistan mais au Pakistan.

Soyons honnête tout cela est complètement fou… Les hommes de l’avenir s’ils survivent à notre époque contempleront avec étonnement cet art de créer l’inextricable au seul profit d’une poignée de magnats avides…

Danielle Bleitrach

(1) Non seulement il a désigné l’Afghanistan comme le lieu prioritaire mais jusqu’à preuve du contraire il semble ignorer ce qui se passe plus à l’Est avec l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) qui avec la Russie, la quasi totalité de l’Asie centrale tente d’intégrer en son sein des pays instables et que l’Europe considère à tort ou à raison comme des dangers (l’Iran) pour résoudre des problèmes comme le trafic de drogue et le terrorisme fondamentaliste et avec des résultats infiniment plus probants que Globocop.

(2) Le président géorgien vient d’affirmer une fois de plus que Tbilissi “bénéficiait toujours d’un ferme soutien américain“, en évoquant à titre d’exemple les résultats de la récente visite en Géorgie du général James Cartwright, chef d’état-major adjoint des forces interarmées américaines. “Le fait que la coopération stratégique entre la Géorgie et les États-Unis s’est engagée dans une nouvelle étape a été une fois de plus confirmé“, a noté M. Saakachvili.

(3) Otan Des choix difficiles Par Andreï Fediachine, RIA Novosti 03/ 04/ 2009

(4) La décision d’Obama pour calmer la Turquie de lui proposer de rentrer en Europe prouve assez comment le dit Obama considère l’Europe: un territoire conquis depuis longtemps, quand le suzerain intervient le vassal obéit. Est-ce un hasard si cette proposition a été faite lors de la tournée en Europe pour célébrer le monstre otanesque.

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