Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Une source de courage et d’optimisme

Une source de courage et d’optimisme et nous en avons tous besoin… Avant d’aller chercher le véhicule au centre de location à 8 heures, charger les colis chez Katia et partir vers Turin pour porter la contribution d’un quartier marseillais, loin de toute influence politicienne, à la résistance cubaine, je place quelques textes envoyés par des lecteurs et celui-ci de notre correspondant de la Pravda. Je pense aux temps où les dockers marseillais avec la CGT à leur tête auraient aidé à charger un bateau pour Cuba, des containers venus de toute la France, là on les invite à défiler avec Philippot et les autres… Dans un temps où le trumpisme français défile en refusant le vaccin obligatoire avec les encouragements des “démocrates” heureux de voir le combat de classe se déshonorer, tous osant le parallèle avec ce qui s’est passé à Auschwitz, il est bon que cette allemande apporte son témoignage puisqu’une génération s’efface désespérée comme je le suis de voir la confusion de la mémoire servir de si mauvaises causes. Je me suis habituée à tout y compris cette année encore est tombé le verdict : je suis interdite moi et Cuba, Delga, Viktor Dedaj à l’université d’été du PCF… on y parlera des Kurdes qui sont avec Biden… Mais au moins comme elle j’aurai fait ce que j’ai pu… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

n° 78 (31138) 23-26 juillet 2021

Auteur : Andrei DULTSEV, correspondant de la “Pravda” en Europe occidentale.

https://gazeta-pravda.ru/issue/78-31138-2326-iyulya-2021-goda/vselyala-muzhestvo-i-optimizm/

La présidente du Comité international d’Auschwitz, présidente d’honneur de l’Association des victimes du régime nazi, communiste et victime d’Auschwitz, la chanteuse Esther Bejarano, est décédée à l’âge de 97 ans à Hambourg.

Lors d’un événement organisé par l’Association des victimes d’Auschwitz dans le quartier Gängeviertel de Hambourg le 8 mai dernier, Mme Bejarano a évoqué sur scène sa libération par l’Armée rouge le 3 mai 1945 à Lübsch. Esther y a trouvé refuge avec ses camarades du camp de concentration de Ravensbrück après s’être échappée du camp de la mort.

En janvier 2020, Esther Bejarano a écrit une lettre ouverte aux dirigeants allemands au sujet de la révocation du statut d’association à but non lucratif de l’Association des victimes du régime nazi, en raison d’accusations d'”extrémisme de gauche” et d'”activités anti-étatiques”. Dans sa lettre, elle écrit : “Je demande la fin de la diffamation des personnes et des organisations qui s’opposent résolument aux nazis. Qu’est-ce qui pourrait être plus noble que l’anti-fascisme ? Vous ne pouvez pas persécuter les antifascistes, vous ne pouvez pas persécuter les combattants contre les discours de haine, contre les anciens et les nouveaux nazis. Le 8 mai doit enfin devenir un jour férié en République fédérale d’Allemagne ! Un jour où l’on célèbre la libération de l’humanité du régime nazi.

Le 8 mai 1945 est le jour de la libération, le jour où le régime nazi a été vaincu. Il est nécessaire, depuis longtemps, de faire de ce jour un jour férié en République fédérale d’Allemagne. Le 8 mai sera donc l’occasion de réfléchir aux grands espoirs de l’humanité en matière de liberté, d’égalité et de fraternité”.

Il n’a pas été facile pour Esther de retourner en Allemagne. En 1945, elle émigre en Palestine avec beaucoup d’espoir, mais l’évolution de la situation en Israël la contraint à revenir à Hambourg en 1960 avec son mari, le communiste Nissim.

Pendant longtemps, elle a évité de s’engager activement dans la politique. Mais lorsqu’en 1978, la police a défendu un stand du néonazi PDPG devant son magasin et a battu des antifascistes qui participaient à une contre-manifestation, Bejarano s’est engagée dans un travail antifasciste actif : “Quelque chose en moi a changé en un instant”, a-t-elle rappelé plus tard.

Esther Bejarano est devenue un membre actif de l’Association des victimes du régime nazi. Elle a raconté aux jeunes la persécution et l’extermination des communistes, des sociaux-démocrates et des syndicalistes dans le troisième Reich, ainsi que les lois raciales et la politique d’extermination des personnes “d’origine non allemande” – Slaves, Juifs, Roms… Elle a chanté des chansons yiddish et des chants de résistance lors de manifestations publiques. On se souviendra d’elle pour son sourire amical, ses airs d’accordéon et son duo désormais légendaire avec le barde Konstantin Wecker lors de la fête Unsere Zeit pour le journal du parti communiste allemand.

“Esther Bejarano a inspiré les gens par sa sincérité et sa force. Elle a lutté jusqu’au bout contre la montée du nouveau fascisme en Allemagne, contre le racisme et l’antisémitisme, nous insufflant courage et optimisme. Elle nous manquera dans notre lutte commune, personne ne peut la remplacer”, a déclaré le présidium du DKP dans sa nécrologie.

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