Fabien Roussel : quand il y a une volonté il y a un chemin…

Ce n’est pas par mauvais esprit mais je voudrais que les militants communistes se souviennent d’il y a peu, avant le 38 e congrès et même encore avant la désignation du candidat communiste de la manière dont ils se persuadaient eux-mêmes des raisons de l’absence de leurs dirigeants sur la scène politique : les médias nous censurent, ne veulent pas de nous se plaignaient-ils… Et il est vrai que la présence du candidat communiste n’a rien à voir avec le pilonnage constant, minute après minute sur le couple infernal Macron-Le Pen… mais Fabien Roussel ne se contente pas de déplorer, il fait front et il est partout. Il articule présence dans les luttes et présence dans les médias, au niveau national mais aussi dans la presse de province.

Peut–être est-ce parce qu’il a quelque chose à dire et ce quelque chose nul autre que le PCF ne peut le dire à sa place…

Donc au moins sur cette question de la présence des communistes dans les médias on peut constater qu’il n’y a pas de fatalité et bien ce que découvrent aussi les militants dans la foulée c’est qu’ils ont leur rôle à jouer, à convaincre autour d’eux, en famille, sur les lieux de travail, mais on retrouve le porte à porte dans les cités populaires… L’idée d’aller chercher les abstentionnistes, mieux encore pas seulement de leur dire notre programme mais de partir de ce que réclament ceux qui ont le sentiment de ne plus être entendus, tout cela commence à changer les pratiques… Et pour cela il faut s’organiser, il ne suffit plus d’être dans l’entre-soi d’une direction il faut reconstruire des équipes, parfois au plus près du périmètre d’intervention, l’équivalent de cellules, c’est du moins ce que j’entends ça et là, des militants qui du Tarn au Vaucluse en passant par le Rhône, la Haute-Vienne, les Bouches du Rhône, Haute Garonne, Clermont-Ferrand, (j’en oublie excusez-moi) ignorent tout les uns des autres et ré-inventent leparti, d’autres se plaignent que personne ne les convoque,ils ont ré-adhéré mais on se contente de prélever tous les mois une somme, on ne leur remet même pas de timbre… j’ai même des propositions d’avoir à faire des petites annonces de militants esseulés cherchant à mener campagne pour Roussel et plus si affinités… Je ne sais pourquoi alors je pense à ce que me racontait Gaston Plissonnier quand le parti avait été interdit et que juste avant de passer dans la résistance, il avait dû faire le tour de sa Bourgogne natale pour y reconstituer une organisation, allant de ferme en atelier, parlant de tout et de rien, tâtant le terrain puis enrôlant peu à peu ceux qui passeront dans le maquis. Nous n’en sommes pas là, mais je retrouve la ténacité, le désir de faire… la rencontre de générations, les affichages où l’on se crie “il est tout de même beau gosse!” à ce qu’on me dit…

A propos d’organisation, je ne suis plus membre de ce parti, mais je ne pense pas que l’on puisse continuer longtemps avec des gens qui non contents de ne pas mener bataille, la torpillent. Et si j’apprécie le sang-froid dont a fait preuve Fabien Roussel quand sur France inter un jeune “communiste” (sic) totalement irresponsable vient déclarer qu’il votera Mélenchon, je ne pense pas que l’avenir du PCF en tant que parti de lutte et de gouvernement puisse s’accommoder de gens pareils, je ne parle pas seulement de cet écervelé mais de l’exemple qui vient de haut… On ne peut pas exclure que ce ne soit un France insoumise envoyé en service commandé, vu leur campagne sur les réseaux sociaux tout est possible…

Toutes ces questions ne relèvent pas de ma compétence de sympathisante et ce sera aux communistes à trancher, ce qui confirme que nous sommes bien dans un processus qui va a contrario de ce qui se pratique depuis pratiquement trente ans et dans lesquels les communistes ont peut-être perdu un peu l’habitude de leur importance, la campagne de Fabien Roussel est faite pour la leur redonner, eux et tous les citoyens découragés… cela n’a rien d’évident… et personne ne croit au miracle mais…

Voilà une campagne qui est pleinement sur l’objectif des présidentielles avec une présence dans les médias qui n’élude aucune question et trace une ligne claire et dans le même temps est dans les luttes comme ici:

Fabien ROUSSEL, accueilli chaleureusement avec Evelyne Ternant, membre du CEN du PCF, par le syndicat CGT d’Aperam à Gueugnon (Saône-et-Loire). Un accueil du tonnerre par des salariés en lutte !Une entreprise et des centaines d’emplois menacés par la délocalisation d’activités au sein d’un groupe détenu par Mittal, qui ne recherche qu’à augmenter toujours plus la rentabilité financière.« Sécuriser l’emploi et la formation, prendre le pouvoir sur les choix de production, sur l’utilisation de l’argent, démocratiser nos institutions y compris en y faisant la place nécessaire aux ouvriers, techniciens, ingénieurs, employés, reconquérir une véritable souveraineté industrielle…».

Bref comme disait Lénine : là où il y a une volonté il y a un chemin…

Danielle Bleitrach