Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les 100 ans du PCC vus par un britannique de l’Université de Cambridge

La capacité à se renouveler et à tenir ses promesses, ainsi que le soutien de la population, constituent le dynamisme du PCC : Martin Jacques. Le texte est intéressant mais je conseille à ce sinologue enthousiaste de parfaire ses connaissances sur l’URSS. Il existe si mes renseignements sont exacts pas mal de spécialistes de la question qui pourraient lui éviter de dire des choses superficielles. Hormis ce léger travers qui rend les universitaires occidentaux aussi désinformés que la reste de la population quand ils sortent de leur domaine de compétence, ce dont ils ont du mal à s’apercevoir, ce qu’il dit sur la capacité à se renouveler du parti communiste chinois pour rester en prise sur la population et pour affronter le développement des sciences et des techniques est intéressant. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Par Xie Wenting et Bai Yunyi Publié : 11 mai 2021 08:08

Note de la rédaction

https://www.globaltimes.cn/page/202105/1223189.shtml

Cette année marque le 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois (PCC). Au cours du siècle dernier, le PCC a conduit le peuple chinois à la prospérité. Il ne s’est pas effondré comme l’avaient prédit de nombreux spécialistes occidentaux. Toutefois, ces dernières années, le PCC a fait l’objet d’attaques de plus en plus hostiles de la part de l’Occident. Pourquoi cela s’est-il produit ? D’où vient la résilience du PCC ? Les journalistes du Global Times Xie Wenting et Bai Yunyi (GT) ont interviewé Martin Jacques (Jacques) qui, jusqu’à récemment, était Senior Fellow au département de politique et d’études internationales de l’université de Cambridge.

Des drones forment des motifs pour marquer le 100e anniversaire du Parti communiste chinois dans la municipalité de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine. Photo : IC

GT : D’après vos observations, quelles sont les différences entre les responsables du PCC et les politiciens des partis occidentaux ?

Jacques : Je pense qu’ils sont assez différents. C’est le reflet des systèmes politiques. Il y a des exceptions parmi les politiciens britanniques, tant à droite qu’à gauche, peut-être surtout à droite, les gens réfléchissent vraiment aux choses de manière sérieuse et ont quelque chose d’intéressant à dire. Mais dans l’ensemble, je pense que le problème avec les politiciens britanniques est qu’ils ont besoin de marquer des point. C’est le genre de style de débat. Ils ne font jamais un discours ou rarement un discours sans critiquer les conservateurs ou le parti travailliste, selon leur origine. C’est très tribal. Le problème avec le tribalisme est que c’est une sérieuse barrière à la pensée.

Je viens de la gauche. Dans l’ensemble, la plupart des politiciens travaillistes ne pensent pas en termes stratégiques. Ils ont une vision très étroite des choses. Il y a toujours des exceptions. Bénies soient les exceptions, mais elles sont relativement rares.

L’autre point que je voudrais souligner avec force est que pour les politiciens britanniques, leur bizness, ce sont les mots. Tout est affaire de mots. Tout est question de discours. Tout ce qui compte, c’est ce qu’ils disent, et non ce qu’ils font, car les politiciens britanniques ne font pas grand-chose.

Avant de venir à la Chambre des communes et d’être élus, ils étaient peut-être avocats ou dans les affaires. S’ils viennent de la droite, peut-être qu’ils étaient dans les médias ; s’ils viennent de la gauche, ils peuvent venir d’une association syndicale ou de l’enseignement. Mais ils n’ont aucune expérience réelle de ce qu’est la gestion d’une entreprise. Je pense que c’est l’une des grandes faiblesses de ce type de systèmes politiques. Les Américains ont, en gros, le même problème, à savoir qu’il s’agit de se faire élire. Il ne s’agit pas de changer la société. Ils ont une mentalité à très court terme.

GT : De nombreux universitaires occidentaux avaient prédit l'”effondrement” du PCC, et certains avaient également prédit que le règne du PCC en Chine ne durerait pas 70 ans. Mais ces prédictions se sont avérées fausses. À votre avis, quel est le processus de pensée qui a abouti aux prédictions des universitaires occidentaux ? Pourquoi le PCC ne s’est-il pas effondré comme ils l’avaient prédit ?

Jacques : Je pense que la raison pour laquelle ils pensent ainsi est la vision normative, qui est que tous les systèmes politiques, pour être viables et durables, doivent être basés sur le modèle occidental. Selon eux, le modèle occidental doit être universel. Ils sont prêts à tout pour y parvenir, comme le changement de régime en Irak, et à imposer à un autre pays par la force un système totalement inadapté à cette société et à cette culture. Il existe une opinion très répandue en Occident selon laquelle, à moins que votre système politique ne soit basé sur le suffrage universel, le multipartisme, l’État de droit et la séparation des pouvoirs, votre système n’est pas démocratique, il n’est pas représentatif et ne rend pas de comptes, il n’est donc pas viable.

Il y a aussi une raison liée à la guerre froide, qui remonte à 1970. Le point de vue était que les partis communistes sont instrumentaux, dictatoriaux et autoritaires et qu’ils ne bénéficient donc pas du soutien de la population.

La première raison est persistante. La seconde, dans une certaine mesure, va et vient. Le facteur de la guerre froide est revenu en force depuis 2016. Nous sommes revenus à une vision très guerre froide de ce qu’est un parti communiste et le PCC est réduit au parti communiste soviétique. Nous sommes revenus à grande régression, à la fois intellectuelle et politique de l’Occident.

Martin Jacques Photo : Sun Wei à Londres/GT

GT : D’où vient, selon vous, la résilience du PCC ?

Jacques : C’est une question très importante. Il me semble qu’elle est rarement posée en Occident. Ils s’attendent toujours à ce que son règne prenne fin parce qu’ils pensent que c’est insupportable. Ils n’ont donc jamais posé la question : combien de temps s’est écoulé jusqu’à maintenant ? Depuis 1949, le PCC dirige la Chine. Quelle est la source de cette résilience ? Ils n’ont jamais posé cette question, sauf s’ils voulaient avoir une réponse qui serait la coercition et le lavage de cerveau. Ce genre de choses serait leur réponse. Ma réponse est complètement différente de cela. Je pense que le PCC bénéficie d’un grand soutien de la part des gens. Et c’est la raison pour laquelle il a réussi à maintenir son pouvoir pendant si longtemps.

Et même lorsque les choses n’allaient pas si bien, comme vers la fin de la période Mao, il y a eu comme un trou d’air, comme la révolution culturelle etc. C’était un creux de vague en Chine. Qu’est-ce qui est fascinant ? La capacité du PCC à se redresser dans cette situation. Deng Xiaoping est arrivé et a apporté de profonds changements dans la façon de penser la politique. Il a introduit l’idée du marché aux côtés de l’État et de la planification comme caractéristiques du socialisme chinois. Il a plaidé pour l’intégration de la Chine dans le monde. Il s’agissait vraiment d’énormes changements, qui montrent la capacité du PCC à se renouveler et à renouveler la Chine. Il peut opérer des changements profonds lorsque ces changements sont nécessaires. C’est extrêmement difficile à faire pour les partis politiques dans le monde entier.

Ce n’est pas parce qu’un autre parti a été élu. C’est la capacité du PCC à se renouveler. Je pense que cela montre les racines profondes du PCC, ce qui est très important.

Le PCC n’est pas comme le parti communiste soviétique. Le parti communiste soviétique n’avait pas de racines profondes dans la société soviétique. Contrairement au PCC. Le parti communiste soviétique représentait un très petit groupe, la classe ouvrière. Le PCC a vraiment des racines profondes et représentait la grande majorité du peuple chinois. Cela témoigne des racines profondes et de la confiance en soi du parti, ainsi que de la reconnaissance du fait que le parti doit toujours gagner ses droits. Le gouvernement, en d’autres termes, doit tenir ses promesses. Ce sont là quelques-uns des facteurs qui, selon moi, expliquent la résilience du PCC.

Examinons les résultats. Ce que le PCC a fait depuis 1949 est une histoire épique. Aujourd’hui, l’extrême pauvreté a été abolie. Le niveau de vie de la population a été transformé. La Chine a été complètement transformée, elle n’est plus faible, elle est très forte. Elle est maintenant à égalité avec les États-Unis. Qui ne va pas soutenir le parti communiste chinois dans ces circonstances ?

GT : Certaines personnes ont affirmé que la Chine avait un système dictatorial à parti unique. Quelle est votre opinion ?

Jacques : La critique standard envers la Chine est qu’elle n’offre pas de choix parce qu’il n’y a qu’un seul parti : s’il n’y a pas de choix, il n’y a pas de changement, car il faut une concurrence entre les partis pour y parvenir. Je réponds à cela que ce n’est pas vrai. Regardez l’exemple que j’ai donné précédemment sur le passage de Mao à Deng et l’énorme changement de politique. Regardez la capacité du PCC à se renouveler. Il ne peut pas diriger la Chine comme il y a 10 ou 20 ans. Il est constamment en mouvement. C’est donc un parti capable de se renouveler de manière très dynamique.

Je ne veux pas dire qu’un système à parti unique est toujours le meilleur. Ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup d’exemples qui le montrent clairement. L’Union soviétique est un exemple classique. Mais le cas de la Chine est très différent. Les gens doivent comprendre chaque système dans son propre contexte, son contexte historique et sa culture. Je dirais qu’en réalité, le PCC est beaucoup plus créatif et capable de bouger et de changer que n’importe quel système politique occidental depuis 1945.

Le monument au jeune Mao Zedong sur l’îlot de Juzizhou à Changsha, dans la province du Hunan (Chine centrale) Photo : IC

GT : Selon vous, quelles sont les différences entre le PCC et le Parti communiste soviétique et d’autres partis communistes qui sont considérés en Occident comme des “dictatures à parti unique”? Pourriez-vous développer ce point à l’aide de vos expériences personnelles et d’exemples ?

Jacques : Je pense que ce qui se passe en Occident, c’est une hypothèse sous-jacente selon laquelle le Parti communiste soviétique et le PCC sont fondamentalement les mêmes. Et ce qui est arrivé au Parti communiste soviétique arrivera au PCC. En d’autres termes, le parti communiste soviétique a fini par imploser. Donc la même chose arrivera au PCC. Le problème de cette façon de penser est qu’elle dramatise et universalise le terme communiste, de sorte que tous les partis communistes sont identiques.

Le problème, c’est que la base de soutien du parti communiste soviétique était petite et ne bénéficiait que de peu de soutien de la part des campagnes. Je pense que, dès le départ, le pouvoir soviétique avait une très forte dimension autoritaire. Le parti communiste soviétique n’est pas comme le PCC qui pouvait jouir d’une certaine popularité dans les campagnes.

Le parti communiste soviétique était également incapable de se réinventer. Ses dirigeants sont devenus de plus en plus vieux, de plus en plus inertes, incapables de sortir d’une position très dogmatique jusqu’à Gorbatchev. Lorsque Gorbatchev est arrivé, bien sûr, il a tout fait de travers. C’est probablement parce qu’il n’y avait pas de culture du débat et de l’argumentation.

La Chine a commencé par une réforme économique. C’est là que Deng Xiaoping avait parfaitement raison. Il faut commencer par la réforme économique. Le parti communiste soviétique ne l’a pas fait. Le fait est que, entre les années 1960 et le début des années 1970, le taux de croissance économique de l’Union soviétique a commencé à décliner et a été de plus en plus distancé par les États-Unis. Elle a pris la décision catastrophique de rivaliser militairement avec les États-Unis dans la guerre froide, ce qu’elle n’avait pas les moyens de faire. Finalement, tout s’est effondré.

Je pense donc que le parti communiste soviétique est un avertissement pour le PCC. Ils doivent en tirer les leçons. Bien que je pense qu’ils soient très différents, il y avait des facteurs communs historiquement dans leurs relations, etc. Ils sont issus de la même période. Mais ils sont très différents. 

L’autre problème de la vision occidentale est tout simplement injuste. Si vous pensez que le parti communiste soviétique est le même que le PCC, vous devez donc penser que la Russie est la même que la Chine. Toute personne qui connaît un tant soit peu ces deux pays sait qu’il s’agit d’un mélange de craie et de fromage et qu’ils sont totalement différents. En fait, la Russie a beaucoup plus en commun avec l’Occident. Fondamentalement, la Russie, depuis Pierre le Grand, regarde vers l’Ouest, et non vers l’Est, elle s’est transformée. Ici c’est complètement différent. Le PCC a appris de l’Ouest. C’est quelque chose que toute personne qui connaît la Chine sait.

GT : Vous avez noté dans un article précédent qu’en Occident, le débat sur la gouvernance a été organisé de manière écrasante autour du principe de la démocratie électorale, alors qu’en Chine, la compétence de l’État est le principal centre d’intérêt. Comment évaluez-vous la différence entre la Chine et l’Occident à cet égard ?

Jacques : Je pense que c’est un facteur très important. Le débat sur les gouvernements en Occident porte sur la manière dont le gouvernement est élu ou sélectionné. Il ne s’agit pas de ce que fait le gouvernement. Comment fonctionne-t-il ? Il s’agit de la compétence – réaliser des choses.

Il y a deux débats totalement différents. L’un est le débat occidental, qui consiste à se demander pourquoi vous n’avez pas le suffrage universel, un système multipartite ? Alors qu’en Chine, l’accent est mis sur l’efficacité du gouvernement. Est-il capable de tenir ses promesses ? Et cela se reflète dans la manière dont les deux systèmes politiques sont organisés.

En Occident, toute la façon dont la politique est organisée consiste à se faire élire. Et cela conduit, par exemple, à une mentalité à très court terme, car il faut toujours obtenir des voix. Je pense que c’est un gros problème en Occident, car cela va à l’encontre de la pensée à long terme.

Je pense que le système chinois est très différent. Le système chinois pense à très long terme. Il pense en termes de périodes entre congrès, en pensant toujours à 10, 20 et 30 ans, comme l’objectif pour 2049. C’est une façon de penser culturellement différente et beaucoup plus, à mon avis, scientifique, car la plupart des choses prennent beaucoup de temps.

L’autre problème est le type de personnes qui deviennent des politiciens et des dirigeants politiques. En Occident, tout est question de popularité, et non de capacité à tenir ses promesses. Ainsi, pour les politiciens occidentaux, leur métier se résume généralement à des mots, alors qu’en Chine, c’est totalement différent. Vous ne deviendrez pas secrétaire général du parti communiste chinois si vous n’avez pas déjà été performant à plusieurs niveaux de gouvernance et au sein du parti.

Franchement, je pense qu’une partie de la crise des gouvernements occidentaux tourne autour de cette question. La Chine est fondamentalement bien supérieure au système occidental en matière d’exécution, de réflexion à long terme et de conception de l’avenir de la société. Le système occidental n’est pas construit pour ce genre d’objectif. Par conséquent, il n’est pas bon dans ce domaine.

Je pense que s’il y a une crise de la gouvernance dans le monde, ce n’est pas en Chine, c’est en Occident. Comment cela pourrait-il être le cas en Chine ? Regardez le succès de la Chine depuis 1979.

Nous savons, grâce à tous les sondages d’opinion, que le niveau de satisfaction en Chine envers le gouvernement est très élevé. Mais en Amérique, par exemple, il est très divisé. On l’a vu lors des dernières élections, etc. Je pense que les gouvernements occidentaux vont devoir se réformer sérieusement, mais cela prendra beaucoup de temps.

Des bénévoles de l’Université de Shanghai arrivent sur le site où s’est tenu le premier Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) en 1921, à Shanghai, dans l’est de la Chine, le 22 juin 2019. (Photo d’archives : Xinhua)

GT : De votre point de vue, quelle est la plus grande idée fausse sur le PCC dans la société occidentale ?

Jacques : Qu’il ne représente pas le peuple. Ils pensent que parce qu’il n’y a pas d’élection, il ne peut pas représenter le peuple. Je dis qu’il est beaucoup plus représentatif du peuple que n’importe quel gouvernement occidental en ce moment et qu’il est capable de répondre et d’agir.

Regardez le bilan et comparez le bilan des gouvernements occidentaux et celui de la Chine au cours des 40 dernières années. C’est une idée fausse, car s’ils pensent que le gouvernement chinois ou le PCC ne représente pas le peuple, alors ils doivent penser qu’il va échouer.

Je pense que c’était clair en termes de niveaux de satisfaction, de niveaux de participation et de la manière dont la société a été transformée. Et ce que je pense, c’est que tout ça ce sont les indicateurs. Je ne suis pas contre les élections. En général, je ne suis pas quelqu’un qui dit que dans mon propre pays ou dans la tradition occidentale, vous devriez simplement avoir un système chinois. Cela ne fonctionnerait pas.

Nous avons des traditions tellement différentes. Les traditions et les cultures sont complètement différentes. Il n’y a pas de taille unique, nous avons donc un monde compliqué avec des histoires très différentes. Vous ne pouvez pas en imposer une à l’autre.

La mentalité occidentale est fondée sur la croyance que l’Occident est supérieur à tous les autres ; l’Occident a dirigé le monde ; il est fait pour diriger le monde. Les normes du monde devraient être des normes occidentales. Je suis désolé que cette époque soit révolue. Elle est terminée et elle ne va pas ressusciter. Au contraire, l’Occident est en déclin historique. 

Je ne pense pas que ces gens aient la moindre idée de ce qu’est le système chinois. Le fait est que la mentalité de la guerre froide était si puissante et n’a jamais vraiment disparu. Elle est devenue moins influente, mais elle n’a jamais disparu et elle a ressuscité depuis 2016.

GT : Ces deux dernières années, l’image du PCC semble avoir été fortement diabolisée en Occident. Pourquoi pensez-vous que cela s’est produit ?

Jacques : Je pense que l’implication de cette question est particulièrement ce qui se passe récemment depuis que Trump est devenu le président des États-Unis en 2016. Parce que je pense qu’il y avait une période relativement bénigne entre la fin des années 1990 et 2015 où les attitudes envers la Chine en Occident étaient plus ouvertes et plus constructives. Qu’est-ce qui a changé ? Je pense que ce qui a changé fondamentalement, la clé ici est l’Amérique. Pendant longtemps, de 1972 à 2016, l’Amérique a cru qu’elle pouvait avoir une relation coopérative, relativement bénigne, avec la Chine. Cela reposait sur deux hypothèses. La première supposition était qu’il était inconcevable que la Chine devienne un jour un challenger économique pour la position des États-Unis.

La deuxième hypothèse était que lorsqu’un pays se modernise, il s’occidentalise. En d’autres termes, la Chine deviendrait comme une société de style occidental. Or, comme nous pouvons le constater, il s’agissait d’une erreur de calcul suprême de la part des États-Unis, car aucune de ces choses ne s’est produite. La Chine est un challenger vraiment sérieux pour les États-Unis sur le plan économique. Et dans le même temps, il ne fait aucun doute que la gouvernance chinoise n’est pas affaiblie, mais qu’elle a gagné en influence et en soutien, tant au niveau national qu’international, au cours de cette période.

Le résultat de tout cela est qu’aux alentours de 2016, l’opinion américaine a changé. Elle a commencé à voir la Chine, non pas dans les anciens termes, mais dans les nouveaux termes de la Chine comme une menace. La Chine est une menace pour l’hégémonie mondiale des États-Unis, et les États-Unis croient qu’ils ont un droit divin d’être le numéro un dans le monde. Et cela explique vraiment ce qui s’est passé. Je pense que c’est la raison fondamentale pour laquelle l’attitude a changé.

Maintenant, la chasse est ouverte en Occident pour diaboliser la Chine. Un mensonge en entraîne un autre. Maintenant, nous sommes dans une période de grave régression. Je pense que cela va durer assez longtemps. Mais la solution, je pense, sera qu’à un moment donné, les États-Unis devront reconnaître qu’ils doivent traiter la Chine comme un égal dans le monde et qu’ils ne peuvent plus comme avant, attendre et exiger leur primauté dans le monde. Une fois que l’Amérique sera de cet avis, et je pense qu’à long terme, elle le sera certainement, alors les conditions seront réunies pour un autre type de relation.

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