Ce qui m’est sans doute leplus insupportable est la sottise intellectuelle de mes contemporains, j’ai déjà parlé des Sophie Canétang du féminisme, mais il y a pire : ceux qui s’emparent d’une cause qu’ils pensent politiquement correcte comme la lutte contre le racisme et accumulent les bévues ainsi j’ai vu un jeune crétin comparer Napoléon à Pétain et reprocher à Macron de telles commémorations. C’est un drame pour la France d’en être réduits à de telles stupidités et des analogies historiques aussi douteuses, quand les bons sentiments deviennent l’illustration d’une imbécillité aussi manifeste. En Russie, Napoléon s’avère être l’étranger le plus populaire avec Einstein, et de l’URSS ils ont conservé un bon niveau académique et quand ils s’amusent à faire comme ici des analogies historiques, elles sont documentées. L’ironie reste plus ou moins celle du bolchevique même si on sent bien qu’elle vient en appui de la politique extérieure de Poutine face à cette manie périodique des Européens de l’ouest de prétendre les envahir dans une unité toujours temporaire (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
Auteur : Mikhaïl Diunov, candidat des sciences historiques, publiciste
5 Mai 2021
https://vz.ru/opinions/2021/5/5/1097818.html
Le 5 mai 1821, Napoléon Bonaparte, l’ancien empereur de France, devenu à la fin de sa vie un “prisonnier de l’Europe”, meurt d’un cancer de l’estomac dans la modeste Longwood House de Sainte-Hélène, située loin dans l’océan Atlantique. Même ayant perdu le pouvoir, il inspirait la peur, c’est pourquoi il a été envoyé au bout du monde, d’où il ne pouvait certainement pas s’échapper.
Napoléon fut enterré sur l’île de Sainte-Hélène, mais sa popularité dans son pays était si forte que déjà en 1840, par ordre du roi Louis Philippe Ier, la frégate «Belle Poule» apporta les restes de l’ancien empereur en France. La dernière demeure de Napoléon était un sarcophage en porphyre carélien, apporté de l’Empire russe, qui fut pendant longtemps l’un des principaux opposants militaires de la France. Ainsi, l’histoire posthume du grand commandant s’est avérée être étroitement liée au pays qui l’avait vaincu.
Mais la mort de Napoléon ne signifiait pas la mort de ses idées. L’idéologie du bonapartisme est devenue de plus en plus forte en France. Après la révolution de 1848, qui renversa la dynastie d’Orléans, de plus en plus de Français voulaient voir un représentant de la maison Bonaparte sur le trône. Ainsi, le neveu de Napoléon Ier, qui prit le nom de Napoléon III, fut d’abord élu président de la république, puis, après un plébiscite, il fut proclamé empereur. Pour la Russie, un tel cours des événements ne signifiait rien de bon, car Napoléon III se montra un partisan décisif de la vengeance et déclara déjà en 1854 la guerre à la Russie. Bien que ce soit une histoire distincte, qui n’a pas grand-chose à voir avec Napoléon I.
Napoléon Bonaparte est né le 15 août 1769 sur l’île de Corse, récemment annexée à la France et habitée principalement par des Italiens, de sorte que l’empereur français ne put se débarrasser de son fort accent italien jusqu’à la fin de sa vie. Même le nom Napoléon n’est pas français, mais italien. La famille Bonaparte, bien qu’appartenant à la noblesse, était très pauvre, c’est pourquoi un vrai cadeau du destin fut de recevoir une bourse pour former Napoléon, dix ans, à l’école militaire de Brienne-le-Château. Au cours de ses études, Bonaparte a démontré d’excellentes performances académiques, en particulier en mathématiques et en histoire militaire, bien qu’il soit peu sociable, et les Français naturels le percevaient comme une sorte de provincial, qui plus est avec des racines italiennes.
Pour ses mérites dans ses études, après avoir été diplômé de l’école, Napoléon a été envoyé poursuivre ses études à l’école militaire de Paris, d’où en 1785 il est allé servir dans l’armée royale, recevant le grade de lieutenant subalterne d’artillerie – ici Bonaparte était grandement aidé par ses connaissances en mathématiques et autres sciences exactes. À ce moment-là, les affaires financières de sa famille étaient en si mauvais état que Napoléon a sérieusement envisagé de s’expatrier pour servir dans l’armée russe, où de bons spécialistes étaient payés largement et où il était possible de faire une carrière rapide pendant les guerres incessantes. Mais il se trouve qu’on ne lui proposa d’entrer au service qu’avec une rétrogradation, ce qui ne convient décidément pas à l’ambitieux Napoléon. La Russie a donc perdu un officier talentueux.
Photo: Norten Adolph. La retraite de Napoléon à Moscou
Et puis en 1789, la Révolution française a commencé. Napoléon à cette époque adhérait à des vues très radicales, étant un républicain convaincu. Dès lors, dès que le vent du changement a commencé à souffler dans le pays, il a pris un congé et est rentré chez lui pour «faire la révolution». Grâce à ses services au nouveau gouvernement, il devient capitaine en 1792 et est muté à Paris. L’année suivante, Napoléon écrivit une brochure, «Dîner à Beaucaire», dans laquelle il décrivait sa conversation de table avec plusieurs marchands auxquels il défendait les avantages du système républicain. Augustin Robespierre, le frère du tout-puissant Maximilien Robespierre, aima tellement ce petit livre qu’il pria son frère de confier au fidèle républicain Bonaparte la tâche la plus difficile où il pouvait faire ses preuves.
Napoléon reçoit ainsi une mission qui déterminera son avenir: il est envoyé à Toulon, assiégé par l’armée républicaine, en rébellion contre les autorités révolutionnaires. L’état de l’armée française après la révolution était tout simplement lamentable, il n’y avait pratiquement aucune discipline, les soldats ne faisaient pas confiance aux officiers de la noblesse, et les nouveaux commandants, issus des rangs inférieurs, s’y connaissaient très mal en affaires militaires. Arrivé à la ville encerclée, Bonaparte étudia attentivement la zone, décida comment déployer le plus efficacement les batteries d’artillerie, convainquit miraculeusement le commandement que son plan pouvait fonctionner et, finalement, après un long bombardement, contraignit les rebelles à se rendre. «Je n’ai pas assez de mots pour vous dépeindre le mérite de Bonaparte: il a autant de connaissances qu’il a d’intelligence, et tellement de caractère, et cela vous donnera une faible idée des qualités de ce rare officier»,- écrivit à Paris le général Dutil, qui commanda le siège, dont Bonaparte sauva la réputation, et peut-être la vie, en prenant Toulon.
Suite à cet événement, la carrière du jeune officier a commencé une croissance rapide. Il a acquis la renommée d’un génie militaire et à l’âge de 24 ans est devenu un général de brigade, mais s’est rapidement brouillé avec des fonctionnaires influents et se retrouva sans travail. En 1795, alors que Napoléon s’ennuyait à Paris et attendait un appel quelconque, un soulèvement royaliste commença. Il se trouve que parmi les généraux permanents sur lesquels les autorités républicaines pouvaient compter, seul Bonaparte était à portée de main. Il est aussitôt promu général de division et nommé commandant de la garnison de Paris. Napoléon a rassemblé toutes les troupes fidèles, a ordonné que les canons soient sortis dans les rues de la ville et a tiré sur les royalistes à coups de chevrotine. C’était très cruel, mais le jeune général remporta la victoire, prouvant ainsi sa loyauté envers le nouveau gouvernement.
En 1796, Bonaparte reçoit le commandement de toute l’armée italienne. En un peu plus d’un an, il vainc les troupes autrichiennes, crée les républiques Cisalpine et Ligure alliées de la France, conclut une paix honorable et envoie à Paris des sommes gigantesques confisquées en Italie. De plus, les charrettes à destination de la France transportaient nombre des œuvres d’art les plus rares, qui occupent à ce jour une place honorable dans les musées français. Et enfin, Bonaparte lui-même, après sa campagne en Italie, est devenu un homme très riche.
La campagne d’Italie rapide et victorieuse a fait de Napoléon l’une des personnes les plus populaires de France. Par conséquent, même son plan complètement aventureux de conquête de l’Égypte, qui était sensée porter un coup au commerce anglais, n’a pas suscité d’objections sérieuses. En 1798, l’expédition égyptienne débuta, au cours de laquelle les Français ont pu s’emparer d’un pays arabe d’outre-mer, mais s’y sont embourbés, alors Napoléon a choisi de fuir en France. La raison invoquée était le succès des troupes russes du maréchal Prince Souvorov en Italie. Napoléon rentra à Paris, déclarant ouvertement qu’il allait rétablir l’ordre en France.
Lorsque Napoléon débarqua à Fréjus le 13 octobre 1799, personne n’osa même l’accuser de désertion. Trois jours plus tard, il était déjà à Paris, où il a lancé l’activité la plus vigoureuse pour préparer un coup d’État. Déjà le 9 novembre, des soldats sous le commandement de Murat sont entrés dans la salle où siégeaient les députés du Parlement et ont forcé les députés du peuple à voter pour le transfert du pouvoir à Napoléon, qui a reçu le titre de Premier Consul, dans le style romain. Désormais, tout le pouvoir suprême de la république était concentré entre les mains de Bonaparte.
Et il en a immédiatement profité. Toute une série de réformes ont été menées dans le pays, qui se sont révélées très utiles et efficaces. Par ordre de Napoléon, un code de droit civil a été élaboré, connu sous le nom de “Code Napoléon” – il est en vigueur en France à ce jour. Le système fiscal, la structure administrative du pays ont été améliorés, l’éducation a été rationalisée, et plus tard tous les établissements d’enseignement supérieur ont été réunis en une seule université de France. La loi et l’ordre ont été rétablis dans l’État, gravement mis à mal pendant les années de la révolution.
Dans le même temps, Bonaparte montre de manière démonstrative son adhésion aux idéaux révolutionnaires et consolide tous les changements de société apparus après 1789. L’économie, alimentée par les réparations reçues des vaincus, a commencé à croître. Tout cela, combiné aux victoires militaires, a apporté à Napoléon une telle popularité qu’en 1804, il s’est déclaré empereur, sans oublier d’officialiser des changements aussi radicaux à l’aide d’un vote populaire.
Les aspirations agressives de Napoléon, qui ne voyait plus qui pouvait résister à la puissance de son armée, conduisirent à des guerres prolongées qui durèrent dix ans. Malgré les victoires, plus l’Empire français devenait grand, plus il ressemblait à un colosse aux pieds d’argile. Napoléon était convaincu que son armée, avec ses baïonnettes, apportait la paix et le progrès aux autres peuples. Le but pour lui était une Europe unie, dans laquelle la France prendrait la première place. Pour cela, de vastes territoires en Belgique, en Italie, sur le Rhin et même dans les Balkans en Illyrie ont été annexés à la France. Bonaparte ne s’inquiétait pas du fait que d’autres peuples y vivaient – il pensait que la propagande et le système éducatif les transformeraient très rapidement en vrais Français.
Dans les pays dépendants furent établis rois les frères de Napoléon: Joseph, Lucien et Jérôme. En 1812, tout le continent était sous le contrôle de l’empereur. Un gouvernement fantoche a été établi en Espagne, il était le saint patron de la Confédération allemande du Rhin, la Prusse et l’Autriche ont été soumises par la force militaire. Partout où les troupes françaises sont arrivées, les anciennes restrictions de classe ont été abolies et le «Code Napoléon» a été introduit. Toute l’Europe était prise par le système du blocus continental, lorsque toutes les douanes étaient subordonnées aux autorités françaises et étaient obligées de confisquer les marchandises en provenance d’Angleterre. L’Empire russe a également été contraint de rejoindre le blocus, bien qu’il le violât constamment, puisque l’interdiction du commerce avait un très mauvais effet sur l’économie russe.
C’est le désir d’assujettir enfin la Russie qui a conduit Napoléon au déclenchement de la guerre de 1812. Son empire paneuropéen ne pourrait pas exister si au moins quelques pays restaient sur le continent qui ne faisaient pas partie d’un système économique unique, de la manière dont Napoléon le voyait. De plus, l’Empire français ne pouvait exister que pendant les guerres de conquête, sources d’argent et de gloire, légitimant le pouvoir de Napoléon. Cependant, après dix ans de guerres continues, le peuple français était fatigué et voulait la paix. Même les maréchaux de Napoléon ne montraient pas un grand désir de se battre et voulaient faire une pause dans les batailles et les campagnes. Une Europe unie basée sur la puissance militaire s’est avérée être une structure extrêmement instable.
La campagne de Russie fut fatale à l’empereur des Français. La bravoure de l’armée russe, le talent de ses commandants, combinés au mauvais système d’approvisionnement, ont miné la force de la Grande Armée, qui a littéralement fondu dans les neiges russes. En 1813, il s’est avéré que les peuples d’Europe n’étaient pas du tout désireux de vivre dans un grand empire, arrangé selon le plan français. L’Autriche et la Prusse se sont soulevées contre Napoléon, et en Espagne le feu de la guerre partisane s’est déchaîné comme jamais. En un peu plus d’un an, une grande puissance, telle que l’histoire européenne n’en avait pas vu, fut vaincue et le 31 mars 1814, les troupes russes conduites par Alexandre Ier entrèrent triomphalement à Paris.
Napoléon tenta toujours de revenir au pouvoir en 1815, mais après la défaite de Waterloo, il fut arrêté et sur le cuirassé britannique Northumberland fut envoyé à Sainte-Hélène, où il passa les dernières années de sa vie.
La leçon de Bonaparte n’alla pas au profit de ses imitateurs. Pour la deuxième fois, les nazis ont essayé de construire une Europe unie, également avec l’aide de la force. Et seule la troisième tentative, déjà dans la période d’après-guerre, cette fois basée sur l’économie, a réussi. Cependant, elle-même repose dans une large mesure sur la domination militaire mondiale des États-Unis et la force militaire du bloc de l’OTAN.
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Smiley
Bon. Par estime et amitié pour histoire et societé on tâchera d oublier cet article truffé d erreurs et d’à peu près. Comme quoi on peut être russe et candidat historien et s embourber dans l épopée de l Ogre.
Danielle Bleitrach
et un Corse est toujours chatouilleux sur la question n’est-ce pas cher François (Smiley ne m’a pas trompée sur ton identité réelle) …
et voici en ton honneur et celui de tous nos amis (et mon amour ) l’ajacienne
https://youtu.be/KTOLG42YNEY
j’en profite pour ajouter ce commentaire à propos des anachronismes historiques :
chaque fois que j’entends ou lis les commentaires plus ou moins stupides sur Napoléon rétablissant l’esclavage, je repense au personnage haut en couleur qui commentait sur l’île de gorée (sénégal)la maison des esclaves, le lieu d’où partaient les embarcations négrières pour les Antilles. L’homme avait un bagout extraordinaire et il décrivait le martyre des individus arrachés à leur continent d’une manière qui nous faisait tous frémir;Pourtant, il avait un faible, c’était Napoléon et lui avait résolu le problème de son admiration impériale et du rétablissement de l’esclavage en disant que ce n’était pas de la faute de l’empereur. Il était amoureux et donc faible devant la méchante Joséphine descendante des esclavagistes martiniquais. J’avoue avoir éprpuvé une certaine indignation devant cette solidarité masculine… en revanche, mon amie sénégalaise qui croyait me faire plaisir m’a expliqué qu’il fallait oublier tout ça; Indignée je lui ai répondu que je refusais d’oublier, parce que les esclaves c’était moi et que les négriers resteraient toujours mes ennemis quelle que soit la couleur de mapeau. et c’est toujours vrai.
il est vrai que la Martinique prise par les Anglais fut la seule où l’esclavage ne fut pas aboli par la Révolution et l’on prétend que les autres îles possession française se plaignant des désordres introduits par la révolution donnaient l’exemple martiniquais. Je signale d’ailleurs à tous ceux qui avec anachronisme reprochent le rétablissement de l’esclavage à napoléon, qu’ils devraient en profiter pour chanter les louanges de Marat qui lui conseillait aux esclaves noirs d’éxécuter leurs maitres colonialistes, mais trop souvent l’anti-racisme de nos jours, comme le féminisme n’est que prétexte à attaquer les progressiste en fichant une paix royale aux forces conservatrices historiques.
cela dit je propose que l’on s’intéresse au seul vainqueur progressiste de Napoléon (tous les autres ceux de la sainte alliance sont d’abominables réactionnaires) à savoir Toussaint Louverture qui avec l’aide d’une tourista mémorable infligea une défaite radicale à ce morceau de la grande armée égarée à Haïti.
Smiley
Selon ARTE Tino Rossi et Fernandel auraient été les deux premiers acteurs à frapper à la porte de la Continentale, la societe de production allemande nazifiée chargée par Goebbels de faire un cinéma francais de pure distraction
On peut pardonner sans oublier.
Quand à Napoléon il a voulu être officier ds l armée du roi de France et en meme temps dans l armée corse de Paoli, puis Robespierriste qd Robespierre était au pouvoir, prêt ensuite en Égypte à devenir musulman si on le faisait roi, envisageant même de conquérir l Inde à son profit et de s y faire couronner. Voilà pour ses idéaux revolutionnaires
Il débarrasse Barras de sa vieille maîtresse , canonne des civils de tous âges devant l Eglise st Roch . Voila pour sa moralité . Empereur de France il veut devenir empereur de l Europe et pourquoi pas empereur du monde . Il aime le pouvoir mais aussi l argent et pratique le népotisme sans état d âme
Après son passage la France est plus petite qu a son arrivée avec quelques centaines de milliers de jeunes gens morts ou mutilés .
Il a permis à la bourgeoise montante de consolider son pouvoir . Ce n est pas rien. Mais c’ est tout.
Abel Gance qui l a magnifié avec un Dieudonné hieratique en noir et blanc s est aperçu de son erreur et nous l a resservi en Pierre Mondy qui a nettement plus le physique de canaille arriviste du personnage .