Toujours dans le cadre de ce qui est en train de s’étendre en Europe mais pas seulement, à savoir le fait que les communistes ont la volonté de se présenter sous leur propre drapeau vu la faillite historique de la social démocratie. Au Royaume-Uni le problème vient de loin puisque Lénine avait accepté l’exception britannique des liens entre le parti travailliste et des communistes, à cause du poids du lien syndicat et Labour. La récente évolution du parti travailliste après l’échec plus ou moins provoqué de Corbyn a créé une impasse pour une classe ouvrière qui ne peut plus attendre grand chose de l’actuelle direction de ce parti. C’est dans ce contexte qu’on assiste dans le cadre de diverses élections à une présence accrue des communistes et à l’affirmation de leur propre programme en faveur du socialisme. C’est un véritable mouvement planétaire que l’on constate y compris aux Etats-Unis et le choix du parti communiste français prend place dans cette réaffirmation. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
N ° 39 (31099) 15 avril 2021
Auteur: André Doultsev, corr. Pravda en Europe
Au Royaume-Uni, un certain nombre d’élections doivent avoir lieu le 6 mai: les parlements d’Écosse et du Pays de Galles, ainsi que des élections pour les conseillers et les maires des 13 plus grandes agglomérations d’Angleterre, y compris les West Midlands et les villes de Londres et Manchester. Le Parti communiste britannique (CPB) va prendre une part active à la course électorale. Les communistes britanniques iront aux urnes avec la plus longue liste de candidats depuis le début des années 1980.
Lors de cette campagne électorale de 2021, les communistes s’opposent aux politiques d’austérité et se prononcent pour une transition vers la planification économique, ils soutiennent la mobilisation des travailleurs dans la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail, pour la nationalisation des transports et des services publics. Parallèlement à cela, les communistes britanniques réclament l’augmentation des salaires et des retraites.
«Nos candidats sont en faveur de l’autonomisation des gouvernements nationaux et locaux en Écosse, au Pays de Galles et en Angleterre avec un large pouvoir politique. Nous sommes pour le renforcement de l’économie municipale et la construction de logements sociaux. Nous voulons que les décisions soient prises par la classe ouvrière de Grande-Bretagne, et non par un groupe de milliardaires qui représentent un pour cent de la population et nous disent comment vivre. Les médias bourgeois et les chaînes de télévision britanniques ne parleront pas de nos candidats, puisque les milliardaires propriétaires des médias gardent le silence sur le fait même de notre existence. Nous comptons sur l’agitation de la rue », écrivent les communistes britanniques dans leur déclaration de campagne.
Au cours des 18 derniers mois, le Parti communiste britannique s’est considérablement développé et a créé de nouvelles cellules dans tout le pays. L’année dernière, le CPB a célébré son centenaire. «Les résultats de l’élection générale du 6 mai refléteront la confiance et l’enthousiasme de notre organisation en pleine croissance», a déclaré le secrétaire général du parti, Robert Griffiths.
Le CPB a décidé de lancer sa campagne électorale avec le slogan «Le capitalisme est le problème et le socialisme la solution». Dans ce document, les communistes accusent le gouvernement conservateur d’être responsable des décès causés par l’épidémie de coronavirus en raison de l’état désastreux des soins de santé britanniques, soulignant que la Grande-Bretagne a l’un des taux de mortalité par COVID-19 les plus élevés au monde.
Griffiths a déclaré: «Des centaines de milliards de livres sterling sont utilisés pour sauver les monopoles capitalistes, tandis que le gouvernement se moque du public … Nous sommes en faveur d’un programme socialiste. »
Lorraine Douglas, candidate du parti à l’Assemblée de Londres, a déclaré au Morning Star que le renforcement de la gauche était vital car «le taux de chômage britannique est revenu à des niveaux critiques au début des années 1980, le chômage frappant particulièrement la capitale. » …
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Catherine
L’échec de Jeremy Corbyn a été totalement provoqué, prenant prétexte de ses positions pro-palestiniennes.
Lénine avait bien vu que la position de la classe ouvrière était différente, à cause de la force des syndicats ; il avait vu aussi que la classe ouvrière britannique était impérialiste, et connaissait bien les avantages de l’empire pour leur niveau de vie.
Le parti communiste britannique n’est jamais devenu une force vive. En 1939 il voyait la guerre comme une guerre entre impérialismes et a voté contre la déclaration de guerre. Pendant la guerre lui et l’extrême gauche du parti travailliste n’ont pas cessé de contrer l’effort de guerre organisé par le ministre du Travail Ernest Bevin. En 1945 le PC ne s’est pas associé au développement de la Sécurité Sociale—le Beveridge Report avait été commandé et préparé par Bevin.
La force de la classe ouvrière a continué pendant les années 60 et 70s, à tel point que les grèves et les mouvements syndicaux paralysaient le pays. Il fallait faire quelque chose. Un projet de loi du gouvernement (Bullock Report) proposait que les syndicats prennent des responsabilités au sein des entreprises. Imaginons le résultat si c’était arrivé : pas de Thatcher, pas de destruction de l’industrie.
Mais les directions des syndicats, et le parti communiste, ne voulaient pas cette responsabilité. Ils étaient uniquement un mouvement de protestation.
Le Parti Travailliste actuel sous Keir Starmer est lamentable, sans perspective aucune, sauf d’essayer de revenir à la philosophie Tony Blair, où le Parti Travailliste est de nouveau un Liberal Party d’avant la première guerre mondiale.
Cet article russe essaie de nous faire croire que le Parti Communiste anglais est une réalité en Angleterre. Je peux vous assurer qu’il n’en est rien.
Pour plus sur Bevin, voir un compte rendu d’un nouveau livre sur lui par un ancien ministre travailliste :
https://labouraffairs.com/2021/04/02/ernest-bevin-labours-churchill-by-andrew-adonis/