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Encore une intellectuelle qui fait le grand vide! Cette femme egyptienne intellectuelle et militante féministe a passé toute sa vie à décortiquer l’arriération culturelle et mentale des sociétes arabes coincées entre une modernité balbutiante et un rapport obsessionel aux femmes. Elle a éclairé les élites féministes, bousculé le machisme des hommes et surtout ne s’est jamais détachée du vécu populaire égyptien et des petites gens qui ont été un peu le socle culturel de sa prise de conscience et ses théorisations.
Nous t’avons approvisé dans nos militantismes clando des années 70-80. Ton féminisme n’était pas fait d’overdose idéologique mais de savoirs critiques construit autour d’un décryptage sans concessions des rapports sociaux doublement oppresseurs. Tu as été à gauche mais le champ politique a été…”très gauche” avec toi.
Tu resteras le repère premier des femmes en lutte partout dans le monde et en particulier dans notre tiers-monde arabo-africain.
Tristesse absolue car les fondations de notre génération partent en miettes. L’espoir restera dans ce qui va venir. Repose en paix Nawel Saadaoui et que la terre te sois légère!
adieu d’un ami anonyme..
Voici la biographie que lui consacre l’orient le jour…
L’écrivaine Nawal al-Saadaoui, 89 ans, figure égyptienne de l’émancipation des femmes dans le monde arabe, est décédée dimanche, a annoncé le journal d’Etat Al-Ahram.
Mme Saadaoui, autrice notamment de deux livres féministes de référence, “Au début, il y avait la femme” et “La femme et le sexe”, a longtemps lutté pour les droits des femmes et contre le patriarcat dans le monde arabe. Médecin, elle a écrit plus d’une cinquantaine d’ouvrages dans lesquels elle se prononçait contre la polygamie, le port du voile, l’inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l’excision, qui concerne plus de 90% des Égyptiennes.
Elle avait quitté l’Egypte en 1993, après avoir reçu des menaces d’islamistes, pour rejoindre les Etats-Unis. Elle a été écrivaine en résidence pendant trois ans à l’université Duke, en Caroline du Nord. De retour en Égypte en 2005, elle s’est lancée dans une campagne présidentielle avant d’abandonner la course, assurant que les forces de sécurité l’empêchaient de conduire ses meetings électoraux. En 2007, l’institution théologique Al-Azhar, l’une des plus prestigieuses de l’islam sunnite, portait plainte contre elle pour atteinte à l’islam. Elle a été critiquée en 2013 pour avoir soutenu la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par le général devenu président, Abdel Fattah al-Sissi.
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