Les Brésiliens se moquent de Bolsonaro et sa promotion de la chloroquine comme remède miracle qui a engendré une catastrophe sanitaire pour le Brésil et ses voisins. Non seulement vu le nombre de victimes mais la mutation très dangereuse du virus. Parce que là est bien le danger, plus il y a de contamination, plus la mutation a des risques d’être dangereuse.
Pour avoir osé dénoncer ces risques en début d’épidémie j’ai eu droit à des campagnes délirantes, j’avais beau expliquer que pour avoir pris de la nivaquine pendant des années, chaque fois que je me rendais en Afrique, je ne craignais pas le produit, l’équivalent d’une aspirine. Mais d’une part même une aspirine pouvait être contre indiquée et surtout d’autre part imaginer un placebo et raconter que c’était une gripette qui disparaitrait avec la chaleur, entretenir la défiance sur toutes les mesures pourtant indispensables et même sur les vaccins, était criminel. Mais ces réflexions raisonnables se sont heurtées à un phénomène de secte : le mage Raoult ayant selon ces gens-là sauvé la Chine et protégé le Sénégal (qui aujourd’hui se bat contre l’épidémie)… on me traita y compris de Corne d’Auroch qui refusait de prendre un médicament parce qu’il était dû à un Allemand. C’est dire où en étaient les esprits et il ne s’agissait pas comme on tenta de le faire croire de crétins incultes, non ceux qui s’emballaient, cautionnaient n’importe quoi avaient des profils infiniment plus diplômés et sur le plan politique tout le spectre était représenté même si l’extrême-droite occupait une place de choix.
L’idée que la Chine ait pu être sauvée par la chloroquine était un pur fantasme, ils avaient probablement tenté tout ce qu’ils pouvaient tenter mais leur manière d’enrayer l’épidémie reposait sur tout autre chose. Plus grave était l’idée que le Sénégal et d’autres pays seraient préservés. N’étant pas virologue ayant simplement vécu quelques épidémies j’énonçais des réflexions de bon sens. Le degré d’intolérance était le symptôme d’autre chose qui relevait de l’anomie sociale.
Je me préoccupais déjà de ce qui s’avère l’essentiel, un système de santé capable de faire face à l’épidémie non seulement en France mais dans les pays du tiers-monde.. Le fait qu’une épidémie ne connait pas de frontières, la nécessité de la coopération pour la vaincre. Je conseille hier comme aujourd’hui d’en rester là au niveau des combats politiques.
Danielle Bleitrach
PS. qu’il soit dit pour la petite histoire que quand le 22 avril 2020 j’ai définitivement quitté le PCF c’est parce qu’après avoir subi trente ans de censure dans la presse de ce parti, je découvrais qu’ils en étaient à censurer l’anniversaire de la naissance de Lénine, célébré pourtant par tous les partis communistes du monde entier. Mais en fond, il y avait sur un plan strictement personnel une campagne de harcèlement que je subissais d’un “bon” camarade. Il me poursuivait dans tous les réseaux sociaux en me traitant de DB1938 (ce code était destiné à insister sur mon âge une argumentation très “in” chez mes détracteurs et quitémoigne bien du sexisme ordinaire de ceux qui ont du societal plein la bouche mais qui retrouvent quand il le faut les solidarités viriles du pouvoir. Il s’agissait aussi à faire de moi une espionne, un élément trouble ce qu’il précisait par ailleurs peut-être parce que j’étais juive qui peut savoir les racines des injures maladives). Que l’on puisse vous faire subir sans la moindre défense de qui que ce soit pareil traitement m’est apparu comme une manière d’exclusion de fait. Je me revois me récitant la version latine (celle de Phèdre) du lion devenu vieux et me répétant “quiconque a perdu sa dignité première devient un jouet dans les cas graves”. Jamais je n’accepterai de subir ce genre de chose, parce qu’il n’y aucune raison pour que ça s’arrête. Ceci permet de faire le point sur l’aspect individuel de mon choix que j’ai toujours affirmé depuis : il s’agissait de me protéger de mœurs inadmissibles qui étaient tolérées me concernant. C’est comme une femme battue, elle ne doit jamais revenir. Chaque fois que je serai confrontée à l’injure gratuite sans la moindre solidarité je me mettrai un peu plus sur la touche sans que pour autant mon analyse politique en soit perturbée plus qu’il ne faut. Comme me le dictait Aragon lors du 50 e anniversaire du PCF : “être communiste c’est ne pas confondre les petites histoires avec la grande”… C’est ce que je devais préciser… La chloroquine chantée par les Brésiliens m’en fournit l’occasion…
Le vrai problème politique est celui de l’incapacité dans laquelle sont les communistes français encartés ou non de bénéficier d’un véritable échange sur les coopérations internationales, voici par exemple ce que nous publiions dans notre blog en aout 2020 grâce à une traduction de Marianne:
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