Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Inde, le mouvement continue

photo: Une réunion d’hommage à l’intellectuel Ganesh Shankar Vidyarthi

Il est très difficile de rendre compte de ce qui se passe actuellement en Inde. D’abord parce que le mouvement des fermiers, qui se heurte à la répression du gouvernement central et de certains gouverneurs d’États appartenant au même parti d’extrême-droite, nationaliste et ultra-libéral, est en train de se décentraliser. Ce qui nous pose la nécessité d’une compréhension géographique autant que politique et historique. Dans la plupart des États, sous l’influence des communistes il y a des rassemblements de soutien, des célébrations comme ici. La seconde difficulté est face à ce pays continent de faire comprendre les références, la diversité et l’unité, cela passe par la connaissance de l’Histoire. Les communistes sont en train de faire monter un mouvement qui au-delà des paysans en appelle aux fondements de la nation indienne et à un rassemblement large antifasciste. Cette célébration de Ganesh Shankar Vidyarthi a un sens fondamental. Ce héros historique de l’indépendance (26 octobre 1890 – 25 mars 1931) était un journaliste indien, un dirigeant du Congrès national indien et un militant du mouvement indépendantiste. Il était une figure importante dans le mouvement de non-coopération le plus à gauche et le mouvement pour la liberté de l’Inde. Il est la figure de l’intellectuel fils du peuple et pour nous Français le traducteur de Victor Hugo. Il a été le fondateur-rédacteur en chef du journal en hindi, Pratap. C’est avec ce journal qu’il a mené ses célèbres combats pour les paysans opprimés de Rae Bareli, les ouvriers des moulins de Kanpur et le peuple opprimé des États indiens. Au cours de ces combats, il a dû faire face à de nombreuses poursuites, payer de lourdes amendes et subir cinq peines d’emprisonnement. Le 11 janvier 1915, il prononce ces paroles célèbres :

Le moment est venu pour notre idéologie politique et notre mouvement de ne pas se limiter aux anglais et de se répandre parmi le peuple [samanya janta], et l’opinion publique indienne [lokmat], de ne pas être l’opinion de ces quelques individus instruits, mais de refléter les pensées de toutes les classes du pays… la règle démocratique est en fait la règle de l’opinion publique ».

C’est donc l’alliance entre le peuple et ses intellectuels organiques dans la libération de l’inde qui est célébrée dans cette initiative.” intervenue en présence des dirigeants communistes (1).

Voici donc une des nombreuses initiatives prises par les communistes du Bengale (sud-est) pour élargir le rassemblement des fermiers qui malgré la répression se poursuit dans les faubourgs de Delhi (nord-est). Notons qu’il y a un véritable enthousiasme chez les communistes indiens qui en 2011 avaient subi un ressac et qui vivent cette année non seulement les victoires électorales du Kerala (sud-ouest) mais ce mouvement qui a sa puissance maximale dans le nord-est mais est en train aussi de générer dans toute l’Inde un mouvement de soutien et de résistance au coup de force du pouvoir. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Compte-rendu :
En comparant la situation actuelle de l’Inde à la situation internationale de la montée du fascisme au moment de la deuxième guerre mondiale, la gauche est sur la voie de réaliser le rêve socialiste à travers la lutte démocratique et la lutte de classe en maintenant l’unité des puissances démocratiques progressistes et en protégeant les droits constitutionnels. La volonté dont nous témoignons sera un véritable hommage à Om Ganesh Shankar Vidyar (2).

C de ce qui précède. P. M. (M.) Le secrétaire général Sitaram Yechury a exprimé aujourd’hui un hommage à la réunion de co-résolution organisée par le comité d’État du parti à la mémoire de feu Ganesh Shankar Vidyarthi, Auditorium de notre ingénieur Sangh Bhavan, Patna.
le secrétaire a exposé en détail la stratégie adoptée par les grands marxistes Dimitrov & Gramsci dans la lutte contre le fascisme, il a expliqué que le fascisme n’est pas une décision adoptée un beau matin lors d’une réunion secrète, mais c’est une remise en cause de la constitution qui peu à peu prend forme à travers diverses mesures contre les droits démocratiques, en détruisant les institutions protectrices. Alors aujourd’hui, ceux qui s’unissent pour protéger la constitution, doivent intensifier cette lutte. Il a critiqué amèrement la position répressive du gouvernement central envers le mouvement des fermiers à Delhi depuis 70 jours, il a dénoncé une conspiration pour le diffamer, affirmant que maintenant le mouvement est devenu un mouvement de masse et la protestation des trois lois sur l’agriculture va continuer Jusqu’à ce que les fermiers obtiennent leur droit.

Discutant de l’accumulation du capitalisme et de l’augmentation des inégalités et du chômage en période de crise capitaliste, il a déclaré qu’alors que les gens ordinaires perdaient les emplois et que la famine se dressait devant eux, une poignée de capitalistes en Inde ont engrangé 13 lakhs pendant cette période. Le bénéfice gagné atteint des crores de roupies, c’est la face très inhumaine et cruelle du capitalisme (2).

Présidé par l’assemblée C. P. M. (M. Le camarade Avadhesh Kumar, secrétaire d’État, est également intervenu. Il a présenté en détail la lutte tout au long de sa vie de l’intellectuel Ganesh Shankar et son engagement dans le changement révolutionnaire jusqu’à la dernière minute.
P. M Le secrétaire d’État Ramnaresh Pandey, CPI (homme) Secrétaire d’État Kunal, secrétaire général national de Rashtriya Janata Dal Shyam Rajak, ancien président de l’Assemblée, Uday Narayan Chaudhary, député Alok Mehta, États-Unis Mahato, S. U. C. Mother. C. K. Arun Kumar, publicitaire, le poète Alok Dhanwa sont également intervenus.

À la fin de l’assemblée, un hommage a été rendu à l’intellectuel K. Om Ganesh Shankar avec une minute de silence.

(1) étaient présents CPI (M) Membre du comité central Arun Kumar Mishra, membre du secrétariat Sarvodaya Sharma, Ramashray Singh, Lalan Chaudhary, Rajendra Singh, Ganesh Shankar Singh, Ajay Kumar, Prabhuraj Na 0 Rao, Ahmed Ali, Shyam Bharti, Manoj Kumar Chandravanshi, MLA Dr. Satyendra Yadav, Ashok Mishra, Geeta Sagar, Bhola Diwakar, Devendra Chairasia, K.D. Yadav, Rambabu Kumar, y compris les dirigeants et les militants de différents districts de l’État, dont des femmes, il y avait un grand nombre. Toute la famille de K. Les étudiants de Om Ganesh Shankar étaient également présents à la réunion. Commentaires de Danielle Bleitrach : Je dois dire qu’au vu des présents et des intervenants j’ai eu du mal à savoir si la réunion avait lieu dans le Bengale ou dans le Bihar. Le Bihar est un État dans l’est de l’Inde. C’est le troisième plus grand État par population et le douzième plus grand par territoire, avec une superficie de 94.163 km2 (36.357 mi²). Il est contigu avec l’Uttar Pradesh à son ouest, le Népal au nord, la partie nord du Bengale occidental à l’est, et avec Jharkhand au sud. La plaine du Bihar est divisée par le Gange, qui coule d’ouest en est. Trois principales régions culturelles convergent dans l’état : Magadh, Mithila, et Bhojpur. Le Bihar est également la troisième entité infranationale la plus peuplée au monde. C’est un état traditionnellement très pauvre dont la population essentiellement agricole s’est révoltée de nombreuses fois. Obligée d’immigrer cette population agricole a subi de nombreuses discriminations.

(2) D’ailleurs le nom de Ganesh parle aux paysans et aux croyants parce que c’est le nom de l’un des dieux les plus vénérés du panthéon indien, le dieu à la tête d’éléphant (symbole de l’inde) qui symbolise l’intelligence, la bienveillance.

(3) Dans les pays où il existe ce système (Inde, Pakistan, Bangladesh, Népal, Sri Lanka et Bhoutan), on utilise couramment ce type de numération pour écrire les unités appelées (y compris en anglais) crore (10 millions) et lakh (100 000). Par exemple, 30 millions (3 crores) de roupies s’écrit « ₹3,00,00,000 » : les virgules séparent, de droite à gauche, les unités des milliers, les milliers des lakhs et les lakhs des crores. En notation française, on écrirait « 30 000 000 ₹ ».

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