PETIT RAPPEL HISTORIQUE !!!
Rosa a été victime de la trahison des sociaux-démocrates. Nommé chancelier le 9 novembre 1918 le “social-démocrate” SPD, Ebert forme un gouvernement provisoire pour lutter contre le spartakisme. Avec l’aide de Gustav Noske, alors gouverneur de Berlin, il réprime dans le sang l’insurrection spartakiste de janvier 1919. Le 6 janvier, Ebert donne l’ordre au ministre de la Défense Gustav Noske de passer un accord avec les Corps Francs, des groupes d’anciens combattants d’extrême-droite ayant gardé leurs armes. Noske disait “je hais la révolution comme la peste”. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont capturés par les Freikorps et assassinés le 15 janvier 1919.
Mais je voudrais aussi souligner à partir de cette analyse de Georges Labica dont je partage beaucoup de points la manière souvent erronée dont Rosa Luxembourg et les spartakistes ont donné lieu à des interprétations. Si je crois qu’il a raison de vouloir dépasser le temps des anathèmes, je crains qu’il ne soit plus que jamais là dans le contexte de durcissement du verrouillage idéologique du capital autant que dans celui de la censure et du refus du débat au sein du PCF. C’est dommage, parce qu’il est vrai qu’il y a entre elle et Lénine des oppositions sur le fond. Quel rôle joue désormais par rapport à cette opposition, le fait que si le socialisme européen et celui de l’URSS s’est effondré et que ce sont des pays issus de la lutte colonialiste, des monopoles financiarisés désormais qui ont relevé le drapeau, est-ce que cela a donné un nouvel intérêt à la thèse de la nécessité de la conquête des nouveaux territoires de Rosa ? Ou au contraire est-ce Boukharine qui est à l’ordre du jour. Cela dit il n’y a jamais eu d’autres révolutions que celles d’inspiration léniniste. Face à la condamnation de son idéalisme, on peut éprouver les mêmes interrogations qu’en ce qui concerne Boukharine qui lui est plus l’opposition “droitière” sur la manière dont les désaccords ont été dogmatisés alors qu’ils sont la richesse du mouvement ouvrier. La manière dont aussi cette figure du martyre comme celle du Che a été utilisée par la social-démocratie jouant les gauchistes pour les opposer aux compromis du pouvoir et à ses réalisations dans le socialisme. Désormais d’ailleurs ce romantisme révolutionnaire est lui-même l’objet de la haine du capital qui s’est débarrassé de l’utilité d’une gauche de ce type. Il est d’autant plus nécessaire de ré-ouvrir les débats sur le fond d’un point de vue révolutionnaire, de refuser censure et interprétations et mener le débat comme savaient le faire Lénine et Rosa Luxebourg, à partir des faits, de la théorie autant que de la pratique… (note de Danielle Bleitrach)
DIALOGUE MARXISTE : LENINE ET LUXEMBURG 1 par Georges Labica
« Il arrive aux aigles de descendre plus bas que les
poules, mais jamais les poules ne pourront s’élever
aussi haut que les aigles » (Krylov, cité par Lénine)
Les divergences entre Lénine et Luxemburg sont une fort vieille
histoire, qui a connu nombre de péripéties. Dans le jeu nullement innocent entre orthodoxies et hérésies, on a même pu aller jusqu’à opposer une doctrine à une autre, après avoir évidemment fabriqué les dites doctrines, –
on avait déjà fait le coup à Marx. Le léninisme, ou plutôt le marxisme-léninisme, est une création de Staline à l’occasion de ses conférences à l’Université Sverdlovsk de 1924. Il s’agit de se couvrir de l’autorité du maître, en se l’appropriant, après l’avoir sacralisé 2
.
Le Luxemburgisme apparaît en 1925. Le Vème Congrès de l’I. C. assimile pratiquement luxemburgisme et trotskisme, comme antithétiques du léninisme. En 1931,
Staline complète l’amalgame avec le menchévisme. Rosa L. n’est plus dès lors qu’une déviationniste. Le balancier, vers 1960, repart dans l’autre sens. Le luxemburgisme fait l’objet des plus hauts éloges, face au léninisme et au bolchevisme, de la part des groupes gauchistes et trotskistes, au nom de la liberté 3. Sur la question de l’impérialisme, Lucien Goldmann ira même jusqu’à distinguer une tendance de « droite », incluant
Hilferding, Tougan-Baranowski, Boukharine et Lénine, et une tendance de « gauche », avec Luxemburg, Sternberg, Lukacs, Bauer et Varga 4.
Mais le temps a passé des polémiques et des excommunications. Et
il s’agit moins de savoir qui avait tort ou qui avait raison que de
reconsidérer pour eux-mêmes les objets d’une dispute qui fut en effet sérieuse et profonde (Badia), et j’ajouterai permanente, afin de voir si quelques leçons en pourraient être tirées pour aujourd’hui.
D’abord, un rappel, bref, par force. En février 1922, Lénine donne un
jugement synthétique sur les erreurs de Rosa L.. Il rappelle qu’elle « s’est trompée » de fait à toutes les grandes étapes : sur l’indépendance de la Pologne ; en 1903, sur le menchévisme ; dans sa théorie de l’accumulation ; en 1914, en prônant l’union des bolcheviks et des mencheviks, aux côtés de Vandervelde, Plekhanov et Kautsky ; en 1918, dans ses écrits de prison. Et il ajoute : « malgré ses erreurs, elle était et elle reste un aigle ». Il demande que les communistes allemands publient au plus tôt la biographie et les oeuvres complètes de « la grande communiste » 5.
Prenons les principaux points de friction. Rosa L. fait paraître, en
1913, l’ensemble de ses leçons d’économie politique sous le titre de
L’Accumulation du capital, qui sera suivi en 1915 de Critique des
critiques (ou Anticritique ), où elle réfute les attaques lancées contre elle par les théoriciens marxistes 6.
Considérant les schémas de la reproduction
du Livre II du Capital, elle relevait l’impasse dans laquelle s’était enfermé Marx et qui pourrait laisser conclure à un développement indéfini du capitalisme. Elle résolvait la contradiction, en faisant appel au marché extérieur et à la nécessité pour les capitalistes de réaliser la plus-value hors du capitalisme proprement dit, abstraitement structuré, pour les schémas, dans la dualité capitalistes/ouvriers. D’où une définition de l’impérialisme, qui devait plus à Hobson qu’à Hilferding : « expansion du
capitalisme vers de nouveaux territoires et dans la lutte économique et politique que se livrent les vieux pays capitalistes pour se disputer ces territoires », le militarisme, de son côté, offrant un autre « champ d’accumulation » 7.
Notons un trait curieux et assez peu remarqué : Rosa L.
ne fait pas plus allusion à Lénine dans son Accumulation et même dans son Anticritique que Lénine ne la mentionne dans son propre ouvrage, L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme, écrit trois ans après et paru en 1917. Or, la divergence n’était pas bénigne, elle était bel et bien fondamentale. En janvier 1913, dans une lettre adressée « A la rédaction du Bremer Bürgerzeitung », Lénine, qui convient n’avoir pas encore lu le livre de R. L., déclare que le journal a « théoriquement entièrement raison » de soutenir que « la réalisation de la plus-value est possible même dans
une société purement capitaliste » 8.
Il rappelle que c’est ce qu’il avait lui-même établi, 14 ans auparavant, dans sa Note sur la théorie des marchés, contre les populistes, en se référant précisément aux schémas du Livre II, savoir qu’il n’était pas nécessaire de faire intervenir le marché
extérieur 9.
En mars de la même année, Lénine écrivait : « J’ai lu le nouveau
livre de Rosa, Die Akkumulation des Kapitals. Des bévues à profusion. Elle a complètement altéré Marx. Je suis bien content que Pannekoek, Eckstein et O. Bauer l’aient unanimement condamnée et dit contre elle ce que je disais en 1899 contre les populistes. Je me propose de parler de Rosa dans le n° 4 de Prosvéchtchénié ». Quant à R. L., c’est à Pannekoek, Eckstein et surtout O. Bauer (à qui est consacré la seconde partie de l’Anticritique), Hilferding étant mis dans le même panier, tous
accusés d’avoir nié l’existence du problème, qu’elle consacrait ses pointes les plus acérées…
Sans doute n’est-il pas illégitime de penser que la seconde querelle
entre Lénine et R. L., sur la question nationale, découle, en partie du moins, de la précédente. Répondant, cette fois directement, ouvertement et durement, à La crise de la social-démocratie, ou « Brochure de Junius » (1915)11, dans son A propos de la brochure de Junius (1916)12, Lénine réfute la thèse de R. L. selon laquelle « Dans le cadre impérialiste, il ne saurait plus y avoir de guerre défensive, de guerre nationale », au nom du « vieux mot d’ordre de « guerre à la guerre » 13.
C’est, dit-il, une « faute théorique » et une « faute pratique », car il y aura nécessairement, à l’époque de l’impérialisme, des guerres « progressistes, révolutionnaires » de la part des nations colonisées 14. Plus sèchement encore, dans Du droit des nations à disposer d’elles-mêmes (1914), il avait reproché à R. L. d’être « tombée dans le péché d’abstraction et de métaphysique », d’avoir constitué un « répertoire de fautes de logique comme on en trouve dans les devoirs de lycéens », de « subordonner le prolétariat à la politique de la bourgeoisie », et, en mettant face à face, sur
la question irlandaise, « l’utopiste Karl Marx et la pratique R. L. », l’avait taxée « d’opportunisme », allant jusqu’à lui opposer Kautsky en personne 15.
Un mot d’une troisième dispute 16. Belle continuité aussi sur les
questions de stratégie, depuis les relations mencheviks/bolcheviks, au début du siècle, ou les alliances de classes, notamment avec la
paysannerie, jusqu’à la condamnation de la paix de Brest-Litovsk et aux réserves sur les dispositions du jeune pouvoir soviétique 17, même si elle revient sur certaines de ses prises de position, inlassablement, contre Ilitch, qu’elle juge par trop « blanquiste », Rosa défend, en stricte conformité avec les auteurs du Manifeste, l’équation parti/classe, fait l’éloge de la spontanéité créatrice des masses et refuse de transiger en matière de liberté et de démocratie.
Alors, des leçons ? La première tient assurément à l’exemplarité du
dialogue entre marxistes, qui s’instaure durant quelques 20 années entre Lénine et R. L. Il faut y insister : on n’a point ici affaire à cet échange d’anathèmes et d’injures, qui traquent le « traître » jusque dans son berceau, voire son code génétique, dont l’histoire entière du communisme est encombrée depuis les années 20, – précisément après la mort de nos protagonistes. Il se peut que Lénine ait eu souvent raison contre Rosa, et qu’il faille considérer aussi bien les situations, l’Allemagne, avec son énorme social-démocratie policée, si proche et cependant si éloignée du pouvoir, et la Russie paysanne et brutale, que les expériences, le tsarisme, par exemple, ne se percevant pas sous le même angle, de Varsovie et de Moscou. Il se peut également que Rosa ait sous-estimé les problèmes d’organisation, – la sienne était un contre-modèle, et de discipline interne et sociale ; qu’elle n’ait pas porté un intérêt suffisant aux questions nationale, coloniale et même religieuse ; qu’enfin, les séjours en prison, l’absence de responsabilités politiques et de pratique révolutionnaire, à la différence d’un
Ilitch, ne lui ait pas épargné un certain idéalisme et une propension à l’utopie, comme Lukacs lui en fait grief 18.
Symptomatiquement toutefois, le même Lukacs adopte une attitude exactement semblable à celle de Lénine. La vivacité avec laquelle il fustige les thèses de Rosa sur la révolution russe, – « surestimation de son caractère prolétarien », « sous-estimation de l’importance des éléments non-prolétariens », incompréhension des soviets, confusion de la révolution prolétarienne et de la révolution
bourgeoise 19, ne l’empêche nullement de saluer « le porte-parole
insurpassé, le maître et le dirigeant du mouvement révolutionnaire » et « la grande dialecticienne » 20, après avoir déclaré que l’Accumulation et l’Etat et la révolution étaient les deux ouvrages qui avaient commencé la renaissance du marxisme 21. Lénine ne qualifiait-il pas la Brochure de Junius « d’excellent ouvrage marxiste », dont les erreurs étaient peut-être « fortuites » 22 ? Ne louera-t-il pas le groupe Spartakus, « véritablement prolétaire, véritablement internationaliste, véritablement révolutionnaire », avec « ses chefs illustres connus du monde entier, ces fidèles partisans de
la classe ouvrière, que sont Liebknecht, R. L., Clara Zetkin, Franz
Mehring »
Où donc est la faille ? Il n’y a pas de faille. Par sa connaissance rigoureuse de l’œuvre de Marx, par son engagement
constant aux côtés des bolcheviks, par son soutien à la révolution russe, en dépit de ses limites, par sa lutte de la première heure contre l’opportunisme à la Kautsky, par sa conscience aiguë des contradictions de l’impérialisme et du droit des nations à disposer d’elles-mêmes 24, par la fidélité aux principes révolutionnaires qui a marqué toute son existence, enfin par son courage dans la situation d’isolement où elle s’est souvent trouvée 25.
R. L., au pire, a parfois manqué de conséquence ou été insuffisamment attentive aux situations concrètes, mais sans cesser jamais de représenter « le prolétariat révolutionnaire » 26, autrement dit de suivre le même chemin que Lénine 27. Le reste est secondaire.
Sur le fond, bornons-nous à noter quelques complémentarités, en
mettant l’accent sur les apports de R. L. : le rapport que nous appellerions aujourd’hui du Centre et de la périphérie (monde développé/ Tiers monde) ; le poids de la course aux armements et l’équilibre de la terreur et le rôle qu’ils ont joué dans la compétition U.S.A./U.R.S.S., au détriment de cette dernière ; la méfiance vis à vis des expressions nationalistes et des refuges religieux, minant le monde unipolaire actuel. La mondialisation /globalisation, i.e. le nouvel impérialisme, a encore besoin des lumières conjointes de Lénine et Luxemburg. Enfin et surtout, sous les invectives conjoncturelles, la vigilance demeure à l’ordre du jour, qui
concerne la démocratie. Ilitch et Rosa savent de concert et ce qu’il en est de la démocratie bourgeoise parvenue à sa forme soi-disant la plus évoluée 28 et que « la révolution socialiste est impossible sans la lutte pour la démocratie ». Ce qui présupposait, chez l’un et chez l’autre, le rejet de toute inéluctabilité historique et la critique des erreurs.
R. L. écrit : « Dans les épreuves de l’histoire, les tâches du prolétariat moderne sont aussi gigantesques que ses erreurs. Il n’existe pas de schéma préalable, valable une fois pour toutes, pas de guide infaillible pour lui montrer les voies sur lesquelles il doit s’engager. Il n’a d’autre maître que l’expérience historique »
Lénine lui fait écho : « L’attitude d’un parti politique en face
de ses erreurs est un des critériums les plus importants et les plus sûrs
pour juger si ce parti est sérieux et s’il remplit réellement ses obligations
envers sa classe et envers les masses laborieuses. Reconnaître
ouvertement son erreur, en découvrir les causes, analyser la situation qui
l’a fait naître, examiner attentivement les moyens de corriger cette erreur,
voilà la marque d’un parti sérieux » 31. Chez l’une comme chez l’autre, il n’existe pas de moyen plus approprié pour conjurer la barbarie, dont le
retour, au sein même de la modernité, ne saurait être exclu, « pourvu, –
comme le dit Rosa, que nous n’ayons pas désappris d’apprendre »
Car, « jamais la victoire du socialisme ne tombera du ciel comme le fatum
antique » 33. Nous en avons, quant à nous, d’expérience historique, une
certitude encore plus fermement établie.
Georges Labica
1 Publié dans (n° spécial “Aujourd’hui Rosa Luxemburg”, Commune, n° 18, Paris)
2 Cf. G. L., Le marxisme-léninisme, Paris, Ed. B. Huisman, 1984 et « Léninisme », in Dictionnaire critique du marxisme, Paris, P.U.F., 3ème éd. 1999.
3 Cf. G. Badia, « Luxemburgisme » in Dictionnaire…cité.
4 Cf. Recherches dialectiques, Paris, N.R.F., 1959, 4è éd., p. 331.
5 Cf. Oeuvres, Paris-Moscou, tome 33, 1963, p.212.
6 Traduction et présentation d’Irène Petit, Paris, Maspéro, 2 vol., 1967.
7 Ibid., t.II, p. 153 et 123. Dans Le militarisme militant, en 1908, Lénine donnera raison à R. L. dans sa critique de Jaurès qui prônait une alliance France/ Grande-Bretagne/Russie (t.XV, p.213-214).
8 Cf. Oeuvres cit., t.43, p. 329.
9 Cf. ibid., t. IV, p. 54-64. Lénine, approfondissant la réflexion de Marx, montrait qu’il fallait considérer l’élévation de la composition organique et que la production des moyens de production pour les moyens de production croissait plus vite que la production des moyens de production pour la consommation, laquelle augmentait plus vite que la production des moyens de consommation.
10 Cf. ibid., t. 35, p.85. Lénine évoque son ouvrage Le Développement du capitalisme en Russie ; l’article annoncé ne parut pas.
11 Des extraits de ce texte ont été publiés par G. Badia, dans son Rosa Luxemburg Textes, Paris, Editions sociales, 1969, p. 191 et suiv.
12 Cf. Oeuvres cit., t. XXII, p. 329 et suiv.
13 Cf. La crise de la social-démocratie, ouvr. cit., p.206 et 210.
14 Cf. A propos de la brochure de Junius, ouvr. cit., p.330 à 333.
15 Oeuvres, ouvr. cit., t. XX, p. 417 et suiv. ; citations : p. 418, 427, 433, 477, 422 et 435.
16 Car elle a été traitée récemment, dans Prométhée, n° 12 « Rosa Luxemburg », 4ème trimestre 1998, sous le titre « Parti et masses, Luxemburg contre Lénine en 1905 » par Raymond Debord.
17 Sur ce point, qui fait l’objet de La Révolution russe, notes publiées par Paul Lévi, après l’assassinat de R. L., en 1922, cf. G. L. « La croix de la double transition », in Le nouveau système du monde, Paris, Actuel Marx confrontations, P.U.F., 1994, p. 44 et suiv.
18 Cf. Histoire et conscience de classe, Paris, Ed. de Minuit, 1960, p. 329.
19 Cf. ibid., p. 312, 318 et 321.
20 Cf. ibid., p.314 et 315.
21 Cf. ibid., p. 56
22 Ouvr. cit., p. 329
23 Cf. Oeuvres, ouvr. cit., t.XXVIII, p. 451 (1919) ; « les meilleurs parmi les meilleurs », dit Lénine de Rosa et Liebknecht (ibid., p. 487 et 509 ; aussi t. XXIX, p. 68 ; XXXI, p.354).
24 Mais R. L. pense que seul le socialisme peut en créer les conditions (La crise…, ouvr. cit., p. 205).
25 Lénine le note : « Dans la brochure de Junius, on sent le solitaire, qui n’agit pas au coude à coude avec des camarades au sein d’une organisation illégale habituée à penser les mots d’ordre révolutionnaires jusqu’au bout et à éduquer méthodiquement la masse dans leur esprit » ; ce « défaut, – ajoute Lénine, n’est pas le défaut personnel de Junius, il résulte de la faiblesse de toute la gauche allemande » (ouvr. cit., t.XXII, p. 343).
26 Cf. Lénine, Oeuvres, ouvr. cit., t. XXXI, p.354.
27 Cf. Lukacs, ouvr. cit., . 321. Ce point fait l’unanimité, de G. Badia à J.-M. Vaysse, par exemple (Prométhée, cit., p.10).28 Voici ce qu’écrit R. L. dans La crise… : « Souillée, déshonorée, pataugeant dans le sang, suintant la sanie : voilà comment se présente la société bourgeoise, voilà ce qu’elle est. Ce n’est pas quand, bien léchée et bien honnête, elle se donne les dehors de
la culture et de la philosophie, de la morale et de l’ordre, de la paix et du droit, c’est quand elle ressemble à une bête fauve, quand elle danse le sabbat de l’anarchie, quand elle souffle la peste sur la civilisation et l’humanité qu’elle est se montre toute nue, telle qu’elle est vraiment » (ouvr. cit., p. 194). Et Lénine écrit, après l’assassinat de Rosa et de
Liebknecht, le 19.01.1919 : « L’exemple de la révolution allemande nous persuade que la « démocratie » n’est que le paravent du pillage bourgeois et de la violence la plus féroce » (Oeuvres, t. XXVIII, p. 431 ; aussi t. XXIX, p. 297).
29 Cf. Lénine, Oeuvres, ouvr. cit., passim et t. XXXV, p. 267, Lettre à Inessa Armand, où il reproche à R. L. d’avoir dissocié démocratie et socialisme. Rosa n’en affirmait pas moins, dans le droit fil de la tradition bolchevique, que « la dictature du prolétariat était la démocratie véritable » (Rosa Luxemburg Textes, ouvr. cit., p. 233).
30 Cf. R.L. Textes, ouvr. cit., p. 194-195.
31 Cf. Oeuvres, ouvr. cit., t. XXXI, p. 52.
32 Cf. R. L. Textes, ouvr. cit., p. 200
33 Ibid., p. 199.
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